176
pages
Français
Ebooks
2013
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Publié par
Date de parution
30 août 2013
Nombre de lectures
25
EAN13
9782897331047
Langue
Français
Publié par
Date de parution
30 août 2013
Nombre de lectures
25
EAN13
9782897331047
Langue
Français
Copyright © 2009 Gillian Shields
Titre original anglais : Immortal
Copyright © 2013 Éditions AdA Inc. pour la traduction française
Cette publication est publiée en accord avec HarperCollins Publishers.
Tous droits réservés. Aucune partie de ce livre ne peut être reproduite sous quelque forme que ce soit sans la permission écrite de l’éditeur, sauf dans le cas d’une critique littéraire.
Éditeur : François Doucet
Traduction : Joanna Gruda
Révision linguistique : Féminin pluriel
Correction d’épreuves : Carine Paradis, Catherine Vallée-Dumas
Conception de la couverture : Matthieu Fortin, Mathieu Caron Dandurand
Photo de la couverture : © 2009 Jamie Chung
Mise en pages : Sébastien Michaud, Sylvie Valois
ISBN papier 978-2-89733-024-8
ISBN PDF numérique 978-2-89733-103-0
ISBN ePub 978-2-89733-104-7
Première impression : 2013
Dépôt légal : 2013
Bibliothèque et Archives nationales du Québec
Bibliothèque Nationale du Canada
Éditions AdA Inc.
1385, boul. Lionel-Boulet
Varennes, Québec, Canada, J3X 1P7
Téléphone : 450-929-0296
Télécopieur : 450-929-0220
www.ada-inc.com
info@ada-inc.com
Diffusion
Canada : Éditions AdA Inc.
France : D.G. Diffusion
Z.I. des Bogues
31750 Escalquens — France
Téléphone : 05.61.00.09.99
Suisse : Transat — 23.42.77.40
Belgique : D.G. Diffusion — 05.61.00.09.99
Imprimé au Canada
Participation de la SODEC.
Nous reconnaissons l’aide financière du gouvernement du Canada par l’entremise du Fonds du livre du Canada (FLC) pour nos activités d’édition.
Gouvernement du Québec — Programme de crédit d’impôt pour l’édition de livres — Gestion SODEC.
Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives nationales du Québec et Bibliothèque et Archives Canada
Shields, Gillian
[Immortal. Français]
Immortalité
(Série Immortalité ; 1)
Traduction de : Immortal.
Pour les jeunes de 13 ans et plus.
ISBN 978-2-89733-024-8
I. Gruda, Joanna. II. Titre. III. Titre : Immortal. Français.
PZ23.S54Im 2013 j823’.92 C2013-941458-4
Conversion au format ePub par: www.laburbain.com
À Brian
« Car certainement nous mourrons, et nous sommes semblables aux eaux qui s’écoulent sur la terre… »
— 2 Samuel, 14,14
Prologue
J e ne crois pas aux fantômes. Je ne crois pas non plus à la sorcellerie, au Ouija, à la lévitation, aux cartes de tarot, à l’astrologie, aux sorts, aux cristaux, à la seconde vue, aux vampires — ni à toutes ces pitreries en lien avec « l’Autre Côté ». Bien sûr que je n’y crois pas. Je suis Evie Johnson ; intelligente, saine et sensée. Les filles de mon genre ne se laissent pas attirer par toutes ces âneries paranormales.
C’est du moins ce que j’aurais dit avant mon arrivée à l’école de l’Abbaye de Wyldcliffe. Maintenant, plus rien n’est comme avant. J’ai eu un aperçu de son monde à elle , et je ne pourrai plus jamais redevenir la fille que j’étais avant.
Imaginez un paysage sauvage et désolé où les landes s’élèvent en rudes replis verts, bruns et violets. Des moutons parsèment les coteaux, résistant patiemment au souffle glacial du vent. Quelques arbres ont bien réussi à pousser, mais ils sont nus et rabougris. Les landes entourent un petit village perdu au cœur de la vallée, tels les murs d’une ancienne prison.
Bienvenue à Wyldcliffe.
C’est le lieu qui hante mon présent, mon passé et mon avenir. En supposant que j’aie un avenir. S’il le permet. S’il ne me détruit pas avant.
Elle est à mes côtés, comme une sœur, mais il est dans mon âme.
Il est mon ennemi, mon bourreau, mon démon.
Il est mon amour.
Un
J e n’ai jamais voulu fréquenter un internat. Me retrouver parmi des enfants de riches dans une école huppée n’a jamais fait partie de mes souhaits. J’aimais bien mon ancienne vie, quand je me trouvais seule avec moi-même. Je n’étais peut-être pas heureuse, mais j’étais satisfaite. Puis, par une journée douce et triste de septembre, ma grand-mère, Frankie, est tombée gravement malade.
Elle n’avait jamais été ma grand-maman, mais plutôt mon adorée Frankie, ma mère de remplacement, ma meilleure amie. Stupidement, j’avais cru qu’elle resterait toujours la même. Mais personne n’est immortel, pas même les gens qu’on aime. Frankie était malade, et je devais préparer mes valises pour aller à l’école de l’Abbaye de Wyldcliffe pour jeunes filles. La vie est parfois sans pitié.
Je travaillais fort pour considérer cela comme un défi.
Le voyage en train vers le nord jusqu’à Wyldcliffe me parut durer des heures. Je le fis seule. Papa avait voulu m’accompagner, mais je l’avais convaincu que je pouvais me débrouiller sans lui. Je savais qu’il voulait profiter de chaque instant de son congé pour rester auprès de Frankie à la clinique avant de retrouver son unité militaire outre-mer. Je lui avais donc dit que je pouvais très bien passer quelques heures assise dans un train sans finir par avoir mon affiche de personne portée disparue… « Vraiment, papa, j’ai 16 ans, je ne suis plus une enfant… » Il n’avait pas été si difficile de le convaincre.
La vérité, c’est que je pensais qu’il serait plus facile de lui faire mes adieux à la maison. La dernière chose que je souhaitais, c’était que les petites snobinardes de Wyldcliffe me voient pleurnicher en regardant mon papa s’éloigner. Non, il n’y aurait pas de « pauvre Evie », cette fois. J’en avais eu assez à cause de maman. Des gens qui chuchotaient à mon sujet dans la rue. Leur air apitoyé dans mon dos. Ce ne serait pas comme ça, cette fois. J’allais leur montrer que je n’avais besoin de personne. J’étais forte, aussi forte que l’immense océan vert. Personne ne me verrait pleurer, à Wyldcliffe.
À la tombée du jour, je changeai pour un petit train de banlieue. Le train traversa des paysages que je ne connaissais pas, avec leurs collines recouvertes de fougères et de bruyères. Dans les profondeurs de ma souffrance, je sentis naître une pointe de curiosité. Quand j’étais petite, Frankie me racontait des histoires au sujet de Wyldcliffe qu’elle avait entendu raconter par sa mère, des histoires de landes sauvages, de fermes isolées et de cieux menaçants du nord. Je n’avais jamais visité ce lieu, mais j’allais bientôt y être. Je mis de côté mon magazine et mes écouteurs, et, par la fenêtre, je jetai un coup d’œil au crépuscule.
Une demi-heure plus tard, le train s’arrêta dans une petite gare à l’extrémité d’une vallée profonde et étroite. Au moment où je hissais mes sacs dans un vieux taxi déglingué, une rafale souffla une petite pluie. Je dis :
— À Wyldcliffe, s’il vous plaît, et nous partîmes.
Je tentai d’entretenir la conversation avec le chauffeur de taxi aux yeux chassieux, mais c’est à peine s’il grogna une réponse. Nous fîmes le trajet en silence.
Entre les nuages, j’apercevais le soleil qui se glissait derrière les landes comme une traînée de sang. Le ciel de plomb semblait s’écraser lourdement sur le paysage. J’avais toujours vécu près de la mer, et ces collines sombres me donnaient un sentiment d’oppression. Malgré toutes mes braves paroles, je me sentais soudain très petite et seule. Comme j’avais été idiote de ne pas laisser mon père m’accompagner… Puis la voiture tourna, et le clocher de l’église ainsi que les immeubles de pierre grise du village de Wyldcliffe apparurent.
Le chauffeur se rangea devant un petit magasin général sur la rue noircie par la pluie.
— On va où, maintenant ?
— À l’abbaye. Vous savez, l’école.
Il se retourna et me regarda d’un air furieux.
— Je ne vous conduirai pas à cet endroit maudit. Vous pouvez descendre et marcher.
— C’est que… protestai-je. Je ne sais pas où c’est. Et il pleut.
L’homme parut hésiter, mais il grogna de nouveau.
— Ce n’est pas si loin, à pied. Vous pouvez frapper à la porte de la boutique de Jones. Il vous y conduira, lui, mais pas moi.
Il descendit de la voiture et déposa mes valises sur le pavé mouillé. Je le rejoignis.
— Mais où est l’école ? Dans quelle direction ?
— L’abbaye est par là, répondit-il en désignant l’église à contrecœur. C’est à moins d’un kilomètre du cimetière. Dites à Dan Jones que c’est là où vous allez.
En un instant, sa voiture quitta le village dans un vrombissement, me laissant derrière comme un paquet oublié. Je n’arrivais pas à croire qu’il venait de m’abandonner sous la pluie battante. Je frappai furieusement à la porte de la petite boutique, dont l’enseigne indiquait « D. Jones, magasin et bureau de poste de Wyldcliffe ». Personne n’ouvrit. Il était tard, en ce dimanche pluvieux, et tout le village sem-blait fermé pour la nuit. Je marmonnai un juron. Il ne me restait qu’à marcher.
Le soleil était couché et la lueur de la lune menait une chaude lutte pour se libérer des nuages. De grands arbres noirs et des pierres tombales inclinées s’entassaient autour de la petite église. Au moment où je passai, le croassement des corbeaux dans la nuit tombante me fit sursauter.
Je me secouai avec colère. Je n’allais pas me laisser impressionner par quelques oiseaux et une église minable. On aurait dit un décor de pacotille pour un mauvais film d’horreur. En jetant un coup d’œil à la ronde, je vis une vieille enseigne avec le mot « abbaye » écrit dessus. Je pris le petit chemin en soulevant mes valises pour ne pas les tacher de boue. Mes cheveux roux dégoulinaient de pluie et mes mains étaient blanches de froid mais, à l’intérieur, je bouillais de rage contre toute cette injustice : d’abord ma mère, puis Frankie et, maintenant, cet internat perdu, ce chauffeur de taxi débile et cette pluie tellement idiote…
Perdue dans mes ruminations, je ne vis pas le cheval — ni son cavalier — avant qu’il ne soit trop tard.
Il y eut une bousculade de sabots et de flancs rutilants, et le tourbillonnement d’un long manteau. Je levai les yeux et restai figée, incapable de m’écarter devant un cheval noir qui fonçait droit sur moi. Puis il se cabra, poussa un hennissement, et quelque chose me heurta le côté de la tête. Tout ce dont je me souviens, c’est une chute… une chute dans les ténèbres.
Quand je rouvris les yeux, le cava