184
pages
Français
Ebooks
2022
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Publié par
Date de parution
08 mars 2022
Nombre de lectures
34
EAN13
9781631427497
Langue
Français
Publié par
Date de parution
08 mars 2022
Nombre de lectures
34
EAN13
9781631427497
Langue
Français
IMITE-MOI SI TU PEUX
MISHA BELL
♠ Mozaika Publications ♠
Table des matières
Chapitre 1
Chapitre 2
Chapitre 3
Chapitre 4
Chapitre 5
Chapitre 6
Chapitre 7
Chapitre 8
Chapitre 9
Chapitre 10
Chapitre 11
Chapitre 12
Chapitre 13
Chapitre 14
Chapitre 15
Chapitre 16
Chapitre 17
Chapitre 18
Chapitre 19
Chapitre 20
Chapitre 21
Chapitre 22
Chapitre 23
Chapitre 24
Chapitre 25
Chapitre 26
Chapitre 27
Chapitre 28
Chapitre 29
Chapitre 30
Chapitre 31
Chapitre 32
Chapitre 33
Chapitre 34
Chapitre 35
Chapitre 36
Chapitre 37
Chapitre 38
Chapitre 39
Chapitre 40
Chapitre 41
Chapitre 42
Chapitre 43
Chapitre 44
Chapitre 45
Épilogue
Extrait de Défie-moi si tu peux par Misha Bell
Extrait du Colosse de Wall Street par Anna Zaires
À propos de l’auteur
Ceci est une œuvre de fiction. Les noms, les personnages, les lieux et les incidents sont le produit de l’imagination de l’auteur ou employés de manière fictive, et toute ressemblance avec des personnes réelles, vivantes ou mortes, des sociétés, des événements ou des lieux ne serait qu’une coïncidence.
Dépôt légal © 2022 Misha Bell
www.mishabell.com
Tous droits réservés.
Sauf dans le cadre d’une critique, aucune partie de ce livre ne peut être reproduite, scannée ou distribuée sous quelque forme que ce soit, imprimée ou électronique, sans permission.
Publié par Mozaika Publications, une marque de Mozaika LLC.
www.mozaikallc.com
Couverture par Najla Qamber Designs
www.najlaqamberdesigns.com
Photographie par Wander Aguiar
www.wanderbookclub.com
Traduction : Annabelle Blangier pour Valentin Translation
e-ISBN : 978-1-63142-749-7
ISBN imprimé : 978-1-63142-750-3
Chapitre Un
— L e Diable s’apprête à transformer l’œuvre de ma vie en film porno, lâché-je en lançant un regard suppliant à ma jumelle. Il faut que tu m’apprennes à crocheter les serrures.
Gia me regarde en clignant des paupières.
— Par les couilles d’Houdini, mais de quoi tu parles ?
— Le crochetage. Apprends-moi.
Elle secoue la tête comme pour s’éclaircir les idées, puis ouvre la porte plus grand.
— Entre et explique-toi.
— D’accord.
Par respect pour la phobie des germes de ma sœur, j’évite les câlins et les baisers et entre avec précaution dans l’appartement qu’elle partage avec son million de colocataires. Elle me guide jusqu’à sa chambre et quand nous entrons, je réfrène la tentation de ranger la myriade de petits désordres tout autour de moi.
— Assieds-toi, m’invite-t-elle en pointant du doigt une chaise située au coin de la pièce, à côté d’un mannequin.
Elle est dingue ? C’est une chaise à quatre pieds, la pire qui soit. Je préfère les chaises de bureau, qui ont en général cinq pieds, ou les tabourets de bar, qui ont tendance à n’en avoir qu’un ou trois. Ça lui plairait, si je lui demandais de lécher une rampe de métro ?
Un sourire malicieux étire sa bouche recouverte de rouge à lèvres sombre.
— Désolée. Elle n’a pas un nombre premier de pieds. Où avais-je la tête ? Ton cerveau aurait pu fondre.
Je me retiens de lever les yeux au ciel et dépasse un paquet de cartes ainsi que d’autres accessoires de magicien étalés sur toutes les surfaces, ne m’arrêtant qu’une fois à côté d’un pouf sans pied.
— Ça te dérange si je m’installe là ?
Gia hausse les épaules, sort un paquet de cartes de sa poche et me le tend du bout des doigts.
— Tu serais plus à l’aise si je te donnais ce paquet de cartes à organiser ?
Je me laisse tomber sur le pouf et regarde le paquet en étrécissant les yeux.
— Cinquante-deux ?
Avec un soupir, elle jette l’une des cartes sur un bureau – comme s’il n’était déjà pas assez en désordre comme ça.
— Cinquante et une, maintenant.
— Cinquante et un n’est pas un nombre premier.
— Ah non ? s’étonne-t-elle en scrutant le paquet.
— Trois fois dix-sept égale cinquante et un. Comment t’as fait pour dépasser le CM2 ?
— On t’a sûrement demandé de te faire passer pour moi pour l’examen de maths, répond-elle en laissant tomber quatre cartes supplémentaires sur le bureau. Quarante-sept, c’est mieux ?
— Merci.
Je prends les cartes avec prudence – Dieu me préserve de toucher Sa Majesté de l’hygiène avec mes microbes.
— Qu’est-ce que tu voulais que je t’explique avant de me donner des cours ?
— Commence par la partie sur l’œuvre de ta vie, répond-elle en s’asseyant sur l’abomination au nombre de pieds inapproprié. Je ne savais pas que tu en avais une. C’est ce truc d’animaux de compagnie virtuels que tu me montres tout le temps ?
— En quelque sorte.
Je me mets à trier les cartes de la manière la plus logique : d’abord les nombres premiers, puis le reste.
— Je n’ai pas encore eu l’occasion de t’en parler, mais je travaille avec l’aile pédiatrique de l’hôpital Langone de l’université de New York. S’ils apprennent que j’ai été impliquée dans du porno…
— Rembobine. Qu’est-ce que tu fais pour eux ?
— Je bêta-teste mon projet d’animaux de compagnie en réalité virtuelle comme type de thérapie pour les enfants en hospitalisation prolongée.
Je lève les yeux des cartes et regarde son visage identique à celui que je vois tous les jours dans le miroir : de forme ovale avec des pommettes anguleuses, un nez fort et de grands yeux bleus. Bien sûr, contrairement à ma sœur animatrice, mes cheveux ont gardé leur teinte blond vénitien naturelle, alors qu’elle a coloré les siens en noir profond. Je ne mets pas autant de maquillage qu’elle non plus. Ses yeux cerclés de noir pourraient rendre jaloux un raton laveur, et son fond de teint est aussi pâle que celui d’une geisha vampire.
— L’idée est de réduire la douleur et l’anxiété des enfants, continué-je tandis qu’elle hoche la tête d’un air approbateur.
— C’est une bonne utilisation, pour l’œuvre de ta vie. Et quel est le rapport avec le porno du diable ?
Je jette un œil à tout le désordre autour de moi.
— Ça te dérange, si… ?
Gia pousse un soupir.
— Si ça peut te permettre de parler plus vite, à ta guise.
Je me lève et commence à tout ranger, jusqu’à me sentir assez calme pour exprimer mes pensées :
— Je ne t’ai pas parlé de ça non plus, mais mon entreprise a eu quelques soucis financiers il y a quelque temps, et on a été rachetés par le Groupe Morpheus.
— Jamais entendu parler, répond-elle en plissant le nez.
Je ramasse un chapeau haut de forme, le genre duquel pourrait bondir un lapin de magicien – même si Gia ne prendrait jamais le risque de toucher quelque chose capable de manger ses propres excréments.
— Moi non plus, jusqu’à ce qu’ils nous rachètent. Je crois que la boîte a été créée juste avant de nous reprendre.
Je pose le chapeau à côté du serre-tête de Gia et réserve mentalement cet emplacement aux couvre-chefs .
— Au début, ils ont juste demandé les spécifications de notre casque et nos gants VR avant de disparaître, nous laissant faire ce qu’on avait à faire comme si rien n’avait changé. Mais on vient d’apprendre qu’ils comptaient intégrer le casque et les gants à un costume spécial qu’ils ont créé, conçu pour faire ressentir des choses à tout le corps dans la réalité virtuelle.
Elle prend un air intrigué.
— Tu veux dire… des choses sexuelles ?
— C’est ce que dit la rumeur au bureau.
Je ramasse ce qui ressemble à un faux pouce et le pose sur une étagère à côté de ses gants, désignant cette zone comme réservée aux appendices divers .
— Hmm, dit-elle en se grattant le menton. Du sexe par réalité virtuelle. Sans germes. Sans contact. Sans complications. Je peux avoir l’un de ces costumes ?
— Tu devrais te trouver un vrai homme, répliqué-je.
Je regrette aussitôt ma remarque – la dernière chose dont j’ai envie, c’est de me mettre à parler comme ma mère.
Gia arque ses sourcils sombres et imite l’accent britannique dont j’ai dû me débarrasser après mes études à l’étranger.
— Comme on dirait dans ton Angleterre bien-aimée, c’est l’hôpital qui se moque de la charité.
Elle a raison. Je suis loin d’être une experte s’agissant des hommes ou du sexe – ma seule et unique vraie relation était avec un homme qui s’est plus tard avéré gay.
Mon visage a dû changer d’expression, parce qu’elle dit :
— Désolée, Holly. Je ne voulais pas m’aventurer là-dedans. Si je ne fais pas attention, je vais finir par passer en mode Octomaman et t’expliquer que tu devrais aspirer à « l’union sexuelle ».
Je grimace. Je déteste le surnom qu’elle donne tout le temps à notre mère. Sans parler du respect que l’on doit à nos aînés, il n’est pas exact. Ma mère a donné naissance à nous deux, puis à nos sœurs sextuplées. Le sobriquet le plus juste serait soit Bimaman (à moins que ce soit plutôt Duomaman ?) ou Sexamaman – même si je dois avouer qu’aucun de ces surnoms n’est terrible. Évidemment, pour être honnête, la vraie raison pour laquelle je n’aime pas le préfixe « octo », c’est parce que cela me rappelle que nous sommes huit sœurs, plutôt que d’être en quantité normale, comme sept, cinq ou onze.
— … tu as besoin d’une bonne vieille séance d’ébats, dit Gia dans sa meilleure imitation de la voix contralto de ma mère quand je recommence à écouter ses bavardages.
Avec un sourire, je propose ma propre imitation de notre parent embarrassant.
— Les orgasmes apaisent le stress, aident à soulager l’insomnie, calment la douleur, accroissent l’espérance de vie, stimulent ton cerveau, préservent ta jeunesse… Oh, et ils peuvent apporter la paix dans le monde.
Est-ce qu’elle s’est rendu compte que ma liste était composée de sept bienfaits ?
Gia frémit.
— N’oublie pas que les orgasmes sont très efficaces quand on essaie de mettre un cochon en cloque.
Beurk, c’est vrai. Même si je ne suis pas aussi sensible que Gia, j’ai moi aussi été traumatisée par les histoires faussement modestes de notre mère au sujet de ses talents pour l’élevage. Une fois, elle a expliqué avoir donné un orgasme à Petunia – un cochon qui nous a servi d’animal de comp