Gabriel Blakemore , livre ebook

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La Nouvelle-Orléans, ville d’intrigues, de secrets surnaturels et domaine d’un dragon énigmatique.


Il y a 300 ans, un coup d’état dans le royaume de Paragon a dispersé les dragons dans le monde. Gabriel Blakemore est l’un d’entre eux, et il vit caché à la Nouvelle-Orléans depuis lors.
Mais une prétendante jalouse remet en question le fragile équilibre qu’il a construit : une malédiction vaudou menace de mettre fin à son existence immortelle. Son seul espoir : trouver un antidote.
Un antidote que seule une femme mortelle peut lui procurer.


Raven Tanglewood se bat depuis cinq ans contre un cancer du cerveau, sans succès. Son esprit aventureux est emprisonné derrière les barreaux de sa maladie, et l’issue est inéluctable.
Jusqu’à ce qu’elle rencontre Gabriel, qui utilise la magie des dragons pour la sauver.


Mais à quel prix ?


Raven se retrouve de nouveau prisonnière, seul son geôlier a changé.


La magie qui sommeille en elle peut sauver des vies, mais Raven est liée à Gabriel de manière irrémédiable, et se sent captive.



Et si Gabriel était aussi indispensable à Raven qu’elle l’est pour lui ?


Avertissement : ce roman parle d’une malédiction mortelle, d’un don qui sauve des vies et d’un prix déchirant à payer, mais surtout d’un dragon sexy, ténébreux et possessif, et d’une femme à l’âme rebelle.

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Publié par

Date de parution

26 juin 2020

Nombre de lectures

2

EAN13

9782378122324

Langue

Français

Poids de l'ouvrage

2 Mo

Chapitre 1
G abriel Blakemore n’avait plus de temps à perdre. Ce qui était ridicule, car le temps n’avait jamais compté pour lui. C’était un dragon immortel, et sa vie s’était écoulée comme un long fleuve tranquille, chaque nouveau jour garanti par le précédent. Mais plus maintenant. Il fit tourner la bague à son doigt. Son aspect reflétait l’état d’avancement de la malédiction. À la lumière, on pouvait apercevoir un œil-de-chat, une fine pupille noire en plein cœur de la pierre verte. L’affliction était en train de s’étendre.
Il se pencha sur le secrétaire baroque espagnol du XVIIe siècle qui trônait dans son bureau de Blackemore’s Antiques, et passa au crible la pile de papiers devant lui. Il devait trouver un sauveur, quelqu’un qui aurait le potentiel nécessaire pour briser la malédiction. Aucun candidat ne paraissait assez puissant. Il lui fallait d’autres d’options.
Nerveux, il tira sur le lien qui le connectait à son servant. Presque aussitôt, Richard apparut à la porte du bureau, une liasse de papiers dans les bras. Il les déposa devant Gabriel.
— Voilà de nouveaux documents.
Gabriel hocha la tête. Le costume rayé de Richard était impeccable, comme toujours. Son servant s’était montré indispensable ces derniers temps, recherchant des solutions magiques quand Gabriel ne le pouvait pas. Gabriel avait accordé la liberté à cet ancien esclave en 1799, un bon choix. Au cours des siècles, Richard était non seulement devenu un ami très proche, mais son œil acéré et son esprit aiguisé s’étaient avérés très utiles.
L’homme s’épousseta les mains avant de se frotter le sternum.
— Pas la peine de tirer sur notre lien, je suis dans la pièce à côté. Je veux trouver un remède autant que toi.
Gabriel grogna.
— Est-ce que tous les dragons sont aussi amicaux et de bonne humeur que toi, ou est-ce que j’ai juste l’immense bonheur d’être lié au plus sympa d’entre eux ? demanda Richard.
Il se laissa tomber sur le fauteuil en face de lui, appuyant son bras sur le dossier.
— Comment vont les ventes aujourd’hui ? s’enquit Gabriel, en ignorant sa remarque.
Il ne voulait pas mettre Richard mal à l’aise, mais il n’allait pas non plus s’excuser pour son attitude. Pas alors que la situation était aussi grave.
— Assez bien pour que, si on vit une année supplémentaire, on puisse faire une sacrée fête, dit Richard. Et le plan, comment se déroule-t-il ? Tu crois que tu vas trouver un moyen pour que ça se produise ? Pour qu’on vive un an de plus ? Il doit bien y avoir un moyen. Pour l’amour de Dieu, on vit dans la capitale vaudou des États-Unis, là où Marie Laveau a vécu, est morte et a été enterrée.
Une bouffée de cannelle et de mélasse s’échappa du café de Gabriel. Il prit une longue gorgée réconfortante.
Marie se retournerait dans sa tombe, si elle savait qui était à la tête de cette ville à présent. La Nouvelle-Orléans était remplie d’humains qui prétendaient avoir des dons surnaturels. Des menteurs, pour la plupart. Malheureusement, la prêtresse vaudou qui avait jeté le sort sur cette bague était bel et bien réelle, et elle ne faisait pas de prisonniers. Tous les habitants de cette ville qui possédaient un véritable pouvoir étaient soit de son côté, soit trop effrayés pour s’opposer à elle.
Gabriel renifla. Trois cents ans dans ce royaume pour finir transformé en pierre à cause de la colère d’une femme jalouse qui n’acceptait pas qu’on lui dise non.
À cette pensée, ses doigts se mirent à tapoter le bureau. Tap-tap-tap. Ça venait toujours par trois. Ce besoin compulsif de tapoter était très fort et, s’il n’y cédait pas, il devenait douloureux. Des tremblements musculaires coururent le long de ses bras et de ses mains. Il pressa son pouce sur la feuille devant lui, espérant que cela ralentirait la pulsion.
Richard fronça les sourcils.
— Tu devrais te reposer, Gabriel. C’est de pire en pire. C’est la troisième fois ce matin.
— Bientôt.
— Tu as déjà dit ça il y a une heure.
Gabriel tira une pile de papiers vers lui. La crampe irradia soudain dans sa main, et la pile s’étala sur le bureau en noyer. Il jura, mais les mots restèrent bloqués dans sa gorge. La photo d’une femme se détachait des documents épars et capta instantanément son regard. Il déplia le journal pour mieux voir le portrait.
Envoûtante. Il n’y avait pas d’autre mot pour la décrire. Son regard était aimanté. La femme avait les yeux d’un bleu profond, et des cheveux noirs, bouclés et sauvages lui encadraient le visage. Son sourire était synonyme de problèmes. Il eut soudain le désir pressant d’embrasser ce sourire asymétrique et d’enfouir ses mains dans ses cheveux. D’où lui venait un tel besoin ? D’ordinaire, les humaines n’attiraient pas un dragon comme Gabriel. Il ferma les yeux et secoua la tête.
— Qui est-ce ? s’enquit-il.
Richard se pencha sur le bureau pour mieux voir, et Gabriel tourna l’article dans sa direction. Richard grogna.
— Ça, mon ami, c’est un pari vraiment hasardeux.
***
Ravenna Tanglewood ouvrit les yeux dans l’obscurité. Elle cligna des paupières à plusieurs reprises, mais rien ne changea. Ça avait évolué. Pendant son sommeil, une tache irrégulière s’était formée juste devant ses yeux, obstruant partiellement sa vue. On aurait dit de l’encre noire sur les murs blancs stériles de sa chambre d’hôpital.
Un test de Rorschah , pensa-t-elle. Que voyait-elle dedans ? De l’huile. Un nuage noir. Une mauvaise blague racontée par sa tumeur au cerveau.
Ce putain de cancer.
L’odeur des œufs du petit déjeuner et de l’antiseptique achevèrent de la réveiller. Elle avait passé ces trois derniers mois au même endroit : à l’hôpital du Centre Médical Ochsner, à la Nouvelle-Orléans. Mais quand elle s’était endormie, aucune tache ne l’empêchait de voir. Elle roula la tête, la tache sombre suivit son mouvement et effaça le côté gauche de la pièce. Elle referma les yeux, compta jusqu’à dix. Aucun changement. Merde, ce n’était pas bon signe.
À travers son œil valide, elle observa sa mère qui dormait dans la chaise, à côté du lit. Elle, au moins, n’avait pas changé depuis hier soir. Un Cosmo était ouvert sur ses genoux, elle avait dû s’endormir au beau milieu de sa lecture. Mais en y regardant de plus près, Raven se rendit compte que le magazine dissimulait un exemplaire usé de Survivre au Divorce d’Amy Dickerman. Elle tressaillit. Voilà à quoi avait mené l’absence prolongée de son père. Ou peut-être que c’était une lecture au cas où... Un talisman contre l’inévitable. À sa connaissance, ses parents s’étaient séparés. Le fardeau de sa maladie avait donné lieu à des comptes bancaires séparés, des chambres à coucher séparées et des vies séparées. Ses soins étaient devenus un acte de charité à plein temps que son père ne pouvait plus supporter.
Ce matin-là, comme toujours, sa mère portait le poids familial seule, même si sur la chaise à côté d’elle, était posé le rosaire de sa sœur ainée, Avery. Quand avait-elle apporté ce truc ? Raven ne l’avait pas vu depuis que leur tante le lui avait offert, pour sa première communion. Avery n’avait jamais été du genre à prier. Le spectre de la mort fait ressortir le côté Falwell 1 de chacun d’entre nous.
Est-ce qu’elle croyait que prier pourrait faire disparaître le cancer ? Raven renifla. Débranchez-moi . C’est ce qu’elle dirait si elle avait son mot à dire et si on la branchait à autre chose que M. Cathéter, son compagnon de chaque heure qui distribuait liquides et médicaments. Jusqu’à maintenant, elle pouvait respirer et avaler seule, contrairement à l’homme de l’autre côté du couloir. «  Nous avons arrêté l’oxygène  », entendit-elle les infirmières chuchoter.
Petit chanceux.
— Salut, ma jolie, s’annonça le docteur Freemont.
Raven replaça la tête au centre de l’oreiller avant de l’incliner vers la gauche pour pouvoir le voir de son œil valide. Le docteur Freemont était un homme chauve et corpulent, dont les tempes grises trahissaient son âge avancé. Pourtant, il était plus drôle que ses collègues. Elle l’aimait bien.
— Salut, mocheté, répondit-elle.
Ses mots étaient étouffés, rauques. Le docteur fronça les sourcils argentés et touffus qui surmontaient son nez proéminent.
— Il y a un problème ? Ta tête a un angle bizarre. Raven, tu peux me regarder en face.
— Non, grogna-t-elle. Noir.
À chaque mot qu’elle prononçait, elle avait l’impression de devoir extraire un rocher de deux tonnes des profondeurs de son crâne et de le porter à travers un labyrinthe de synapses pour finalement le hisser sur ses lèvres. C’était épuisant.
Le docteur Freemont plaça gentiment une main sur sa tête et sortit un stylo-lampe de sa poche. Il le braqua sur son œil droit, puis sur le gauche, où la lumière disparut dans un brouillard noir.
— Serre mes doigts, lui ordonna-t-il, en touchant sa main droite.
Elle s’exécuta, mais pourquoi n’avait-il pas mis ses doigts dans sa main gauche ? Après tout, il était plus proche de cette dernière. Ou peut-être qu’il l’avait fait. Elle ne pouvait plus sentir sa main.
Alors que le docteur Freemont continuait de l’examiner, elle remarqua quelque chose. Son côté gauche ne fonctionnait pas. Pas seulement son œil, mais aussi son épaule, sa main, sa cuisse, jusqu’au bout de son petit doigt. Engourdis. Morts. Elle mourait par morceaux.
— Pourquoi ? demanda-t-elle.
Mais elle connaissait déjà la réponse.
— La tumeur, répondit-il simplement. C’est à cause de la pression dans ton cerveau.
Il continuait à parler, mais l’esprit de Raven ne parvenait pas à suivre ses explications médicales. Elle comprit le mot « AVC   ». Ça n’avait pas d’importance. Ils ne la soigneraient pas de toute façon.
— Donneur ? reprit-elle.
Le visage du docteur, à demi noyé dans l’ombre de sa vision, devint grave et son ton se fit sérieux.
— Oui. Le cancer se situe dans ton cerveau, pas ailleurs. Tu pourras donner tes organes. On va faire le nécessaire.
S

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