Forgotten , livre ebook

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C'est la panique au sein du Conseil des Magiques de Newtown et Lyra et ses deux cousines sont appelées à la rescousse pour aider à rétablir l'ordre. La jeune sorcière a du pain sur la planche pour préserver sa communauté, sa magie et ses règles. Surtout ses règles.


La première ? La loyauté. Le clan passe avant tout. La seconde ? La magie n'est pas à prendre à la légère.
La plus importante ? Ne jamais faire confiance aux vampires et rester loin d'eux.


Comme si rétablir l'équilibre n'était pas suffisant, il y a Jack, l'homme de confiance de sa grand-mère. Froid, distant voire désagréable, il semble déterminé à lui rendre la vie impossible.
Alors pourquoi se sent-elle irrémédiablement attirée par lui ?
D'où vient ce sentiment étrange d'avoir déjà croisé ces yeux gris, de connaître ce rictus arrogant ou ces tatouages étranges ?



Entre mystères, mensonges et non-dits, l'aventure ne sera pas de tout repos. Bienvenue à La Nouvelle Orléans !

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Publié par

Date de parution

21 octobre 2022

Nombre de lectures

0

EAN13

9782378126506

Langue

Français

Poids de l'ouvrage

2 Mo

À ma grand-mère, prunelle de mes yeux, pour qui j’aurais pu donner ma vie.
À Jack, qui a sans doute fait le bon choix quand j’en étais incapable.
Grâce à vous, j’ai appris. J’ai grandi. Je suis devenue plus forte.
«  J’aurais pu fermer,
Oublier toutes ces portes,
Tout quitter sur un simple geste,
Mais tu ne l’as pas fait . »
Jean-Jacques Goldman, Puisque tu pars , 1987



Chapitre 1
Lyra
J ’arrête ma voiture juste en bas des marches menant au perron. Au même moment, Louis ouvre la porte et s’empresse de me rejoindre avec son parapluie :
— Mademoiselle Lyra, je suis content de te voir ! J’espère que tu as fait bonne route ? Je ne pensais pas que tu serais là si vite.
— Merci, Louis. Ça a été, mis à part la pluie...
— Ah... C’est ça, la Louisiane !
Louis a deux grandes fiertés dans la vie : ses origines cajuns et faire office de majordome auprès de ma grand-mère. Tâche désuète, j’en conviens, mais qu’il n’abandonnerait pour rien au monde. Plus jeune, je me souviens lui avoir demandé s’il n’avait jamais quitté la région, il m’avait répondu avec un sourire énigmatique :
— Tant qu’il y aura des Underwood à Newtown, je serai fidèle au poste. Pourquoi voudrais-je partir ? J’ai tout ce dont j’ai besoin ici.
Sans surprise, dix ans plus tard, je retrouve Louis tel que je l’ai quitté, toujours aussi grand, aussi impressionnant et passionné. Bien que je ne l’aie pas vu depuis trois ans, j’ai l’impression qu’il n’a pas pris une ride depuis mon enfance. Il a un teint typiquement créole, qui me rappelle les cafés au lait qu’il adorait me préparer en douce quand GrandMa l’interdisait ; sa mâchoire dure et carrée, son nez droit aquilin lui donnent un air sévère, mais ses grands yeux couleur chocolat sont la douceur même.
Il m’aide à descendre de la voiture, puis me confie son parapluie et sort mes valises du coffre. Sur la pointe des pieds, le bras tendu, j’essaie tant bien que mal de le protéger de la pluie, mais il m’enjoint à me mettre vite au sec sans m’occuper de lui. Et en quelques immenses enjambées, le voilà dans le hall de la maison à mes côtés.
Le domaine, appartenant à ma famille depuis plusieurs siècles, est une sorte d’institution dans la région. Alors que les habitations les plus proches de la ville se sont modifiées avec le temps, la nôtre n’a pour ainsi dire pas évolué depuis sa construction au xviii e siècle. C’est une demeure coloniale, blanche, grande, imposante aussi bien à l’extérieur qu’à l’intérieur. Nichée dans un écrin de verdure, elle possède même une grande allée de chênes et cyprès pour accéder à la bâtisse, qui accentue cette impression d’être coupé du monde moderne. Mais, loin d’être impressionnée par la solennité de l’entrée impeccable, si bien rangée qu’on pourrait se croire dans un musée, j’ai au contraire un sentiment de bien-être empreint de nostalgie.
Je me revois courir pour rejoindre GrandMa dans le bureau du rez-de-chaussée ou aller aux écuries avec Louis pour faire le tour de la propriété à cheval. Cette maison a été mon foyer, mon terrain de jeux durant les vingt premières années de ma vie. Jusqu’à ce que j’intègre Juilliard à New York... Il fallait bien avancer. Malgré mon angoisse d’avoir à quitter mes proches, l’idée de pouvoir réaliser mon rêve m’a donné des ailes, rendant la séparation moins douloureuse.
Si, officiellement, mes parents et moi vivions ici à plein temps, dans les faits, je passais des semaines entières seule avec ma grand-mère. Pendant que Philippe et Laura faisaient le tour du monde, moi, je construisais mon futur au sein de notre communauté. Je ne me leurre pas : au-delà des obligations professionnelles de mon père, j’imagine sans mal que ma mère cherchait à fuir ses propres responsabilités.
Elle trouvait refuge dans sa course autour de la planète, bien trop heureuse de ne pas avoir à s’occuper de moi ou à soutenir sa mère. Elle se contentait de partir, nous effaçant purement et simplement de sa mémoire. Loin de nous, loin des règles et traditions du clan, elle pouvait vivre cette existence superficielle qu’elle affectionne tant. Et même lorsque mon père et elle étaient présents, elle cherchait toujours une occasion d’organiser un événement mondain plutôt qu’assurer les tâches de GrandMa et de la décharger quelque peu du fardeau imposé par son travail. Comment pourrais-je l’en blâmer ? Elle avait juste envie d’une autre vie, sans s’en donner les moyens. GrandMa et elle s’étaient disputées un nombre incalculable de fois à ce sujet.
Ma grand-mère aurait sans doute préféré qu’elle soit honnête et parte, mais ne pouvait pas se résoudre à perdre sa fille. Et ma mère aimait le confort qu’apporte le statut de cheffe de clan de ma grand-mère... Un cercle sans fin. Pour finir, lorsque mes parents se sont séparés il y a quatre ans, ma mère n’a pas eu d’autres choix que de rester à plein temps à Newtown. Elle a semblé l’accepter et j’ai été soulagée de penser qu’elle avait enfin trouvé sa place... Mais j’étais loin du compte.
Malgré tout, je me plais à croire que mon existence était parfaite durant ces années. J’ai été heureuse, entourée, et chérie. De l’amour que me portait ma grand-mère aux multiples activités organisées par Louis et son épouse Clara, rien ne pouvait ternir ma joie de vivre. Quand bien même GrandMa s’absentait pour ses interventions ou apporter son aide à un membre de la ville, je n’étais jamais seule. Touchant chaque bibelot du bout de l’index, je souris en pensant que j’ai passé mon enfance dans un roman d’Anne Rice, coincée dans une vie d’un autre temps, mais que j’adorais.
Un jour, il a fallu que je me crée un avenir au-delà du clan. GrandMa m’a poussée à réaliser mes rêves et j’ai intégré l’École des Arts de New York. J’essayais de revenir le plus souvent possible pour la voir et lui apporter ce soutien que ma mère ne lui donnait pas. Malgré mes bonnes résolutions, le quotidien a fini par m’embarquer dans sa spirale, et je me rends compte aujourd’hui que ces trois dernières années se sont envolées à une allure folle. Je m’en veux de ne pas avoir été assez présente pour ma famille.
Et puis la semaine passée, j’ai reçu un message assez succinct, limite énigmatique, de Louis. Ma mère était partie et ne donnait plus de nouvelles depuis un mois et il savait que GrandMa était très inquiète. Je lui avais assuré que j’arriverais aussi vite que possible pour aider ma famille à obtenir des informations sur ma mère. D’ailleurs, où est GrandMa ? Lorsque j’interroge Louis, son visage se ferme :
— Eh bien... Elle est sortie. On avait besoin d’elle chez les Baker, alors Jack l’a emmenée là-bas et...
Quelles que soient les épreuves de la vie, ma grand-mère n’a jamais failli à sa tâche. Les Baker sont des gens vivant à la périphérie de la ville qui ont souvent fait appel aux services de GrandMa, aussi il n’y a rien d’étonnant à ce qu’elle se soit rendue chez eux. Pourtant, un détail me chagrine :
— Qui est Jack ?
— Ne t’en fais pas, elle ne va pas tarder à rentrer, ça fait un moment maintenant qu’ils sont partis, se contente-t-il de répondre. Installe-toi. Si tu as besoin de moi, je serai dans la serre.
Nous savons tous que c’est elle qui décide de distiller, ou non, certaines informations. Et Louis n’a jamais trahi sa confiance. S’il élude la question, il est inutile d’insister.
— OK, ce n’est pas grave, je vais monter dans ma chambre, Louis, et...
Au même moment, la sonnette retentit. Il se précipite pour ouvrir et invite une frêle jeune femme à se mettre à l’abri au plus vite.
— Bonjour, Louis. J’espère avoir été assez rapide ?
— Bien sûr, mademoiselle Lan. Entrez vite, vous allez prendre froid.
Telle une poupée, l’inconnue s’avance avec grâce dans le hall. Elle porte de magnifiques escarpins gris avec une petite robe qui apparaît sous un manteau de laine anthracite à la coupe parfaite. Ses longues anglaises blondes tombent en cascade sur ses épaules et son teint est sans défaut. Non contente d’être très belle, elle est à la pointe de la mode et ses vêtements ont l’air de valoir une petite fortune.
Je ne peux m’empêcher de jeter un coup d’œil à ma propre tenue : mon jean troué a bien cinq ans, au bas mot, et mes baskets doivent être encore plus vieilles ! Par chance, j’ai quand même un tee-shirt offert par Paul il y a six mois qui rafraîchit un peu l’ensemble. Comme chaque fois que je suis stressée, je fais tourner ma bague autour de mon annulaire droit, du bout du pouce. Le bijou ne quitte jamais mon doigt, d’aussi loin que je me souvienne et ce simple geste est presque devenu un tic. Sentir le métal glisser contre ma peau m’apaise.
La jeune femme dirige vers moi son regard azur et m’adresse un grand sourire.
— Bonjour, moi, c’est Leylanie, mais en général, on m’appelle Lan. Tu dois être Lyra ?
Décontenancée, j’arque un sourcil circonspect. L’aurais-je déjà croisée ? Loin de s’offusquer face à mon silence, elle ajoute avec un petit rire cristallin :
— Je sais. C’est étrange. Moi non plus, je n’imaginais pas qu’on puisse avoir une famille cachée quelque part. Mais il paraît que nous sommes cousines, alors... Nous allons pouvoir rattraper le temps perdu maintenant.
Sur ces mots, elle monte l’escalier, Louis sur ses talons portant ses valises. Je reste sous le choc. Une cousine ? Je suis stupéfaite. Moi qui avais toujours pensé que la totalité de mon arbre généalogique se trouvait dans cette maison, voilà que j’en découvre une nouvelle branche ! La voix de Leylanie me fait lever la tête. Penchée par-dessus la rambarde, elle me lance avec un air mutin :
— Au fait... Nous attendons également Lily. C’est ma sœur, qui doit arriver d’Albany demain. Elle a eu plus de mal à se libérer, mais elle est en chemin. Prépare-toi, elle peut être... éprouvante pour les nerfs.
Comme elle s’apprête à repartir vers sa chambre, je me précipite dans les escaliers, emportant tant bien que mal un maximum de

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