Fight , livre ebook

FIGHT
 
 
 
Charlotte Roucel
 

 
 
L’auteur est représenté par Black Ink Éditions. Tous droits réservés, y compris le droit de reproduction de ce livre ou de quelque citation que ce soit, sous n’importe quelle forme.
 
Nom de l’ouvrage : Fight
Auteur : Charlotte ROUCEL
Suivi éditorial : Sarah BERZIOU
 
© Black Ink Éditions
Dépôt légal octobre 2021
 
Couverture © Black Ink Éditions
Réalisation Juliette BERNAZ
Crédits photos : Shutterstock
ISBN 978-2-37993-258-8
 
Black Ink Éditions
27 rue Vivonne - 17220 La Jarne
Numéro SIRET 840 658 587 00026
 
Contact : editions.blackink@gmail.com
Site Internet : www.blackinkeditions.com
 
Ce livre est une fiction. Toute référence à des événements historiques, des comportements de personnes ou des lieux réels serait utilisée de façon fictive. Les autres noms, personnages, lieux et événements sont issus de l’imagination de l’auteur, et toute ressemblance avec des personnages vivants ou ayant existé serait totalement fortuite.
 
 
 
 
 
 
AVERTISSEMENTS
 
Fiction dark ne convenant pas aux plus jeunes. Cette histoire contient des descriptions explicites de violence, à caractère sexuel, un langage grossier, et d'autres thèmes pour adultes.
Table des matières
           Prologue . NOAH           8
           Chapitre 1 . MARIE           10
           Chapitre 2 . MARIE           18
           Chapitre 3 . MARIE           29
           Chapitre 4 . MARIE           50
           Chapitre 5 . NOAH           63
           Chapitre 6 . MARIE           77
           Chapitre 7 . MARIE           88
           Chapitre 8 . NOAH           100
           Chapitre 9 . MARIE           105
           Chapitre 10 . NOAH           109
           Chapitre 11 . NOAH           116
           Chapitre 12 . MARIE           122
           Chapitre 13 . NOAH           130
           Chapitre 14 . MARIE           136
           Chapitre 15 . MARIE           146
           Chapitre 16 . MARIE           153
           Chapitre 17 . MARIE           164
           Chapitre 18 . NOAH           172
           Chapitre 19 . MARIE           175
           Chapitre 20 . NOAH           191
           Chapitre 21 . MARIE           199
           Chapitre 22 . NOAH           204
           Chapitre 23 . MARIE           211
           Chapitre 24 . NOAH           223
           Chapitre 25 . NOAH           236
           Chapitre 26 . MARIE           240
           Chapitre 27 . MARIE           248
           Chapitre 28 . MARIE           257
           Chapitre 29 . NOAH           264
           Chapitre 30 . MARIE           270
           Chapitre 31 . NOAH           275
           Chapitre 32 . MARIE           279
           Chapitre 33 . NOAH           285
           Chapitre 34 . MARIE           291
           Chapitre 35 . NOAH           298
           Chapitre 36 . NOAH           303
           Chapitre 37 . NOAH           312
           Chapitre 39 . MARIE           334
           Chapitre 40 . NOAH           341
           Chapitre 41 . MARIE           347
           Chapitre 42 . NOAH           356
           Chapitre 43 . MARIE           363
           Chapitre 44 . NOAH           371
           Chapitre 45 . NOAH           380
           Chapitre 46 . MARIE           386
           ÉPILOGUE           392
           REMERCIEMENTS           399

 
 
 
 
« Some of them want to use you Some of them want to get used by you Some of them want to abuse you Some of them want to be abused… »
Sweet Dreams – Annie Lenox, Dave Stewart
 
 
 
 

*  Prologue . NOAH
 
L’Homme se bat chaque jour pour obtenir toujours plus de pouvoir. Le pouvoir amenant l’argent. L’argent facilitant grandement les relations sexuelles. Qui dit encore aujourd’hui vivre d’amour et d’eau fraîche ?! Ce n’est qu’une putain de blague. De nos jours, on baise sur des liasses de billets, point barre. Nous nous laissons aller à nos plus bas instincts dans le but de devenir l’alpha de la meute. C’est d’autant plus vrai lorsque vous côtoyez un milieu hostile, comme ici, comme chez nous.
Prescott connut, dans les années cinquante, un essor économique grandiose, attirant la population en recherche d’emplois et de logements décents, promettant un joli avenir à leurs enfants. Puis, le chômage frappa rudement. Une à une, les usines fermèrent. Lorsque vous n’avez plus d’argent pour payer votre loyer et nourrir vos gosses, il faut trouver un système D. Plusieurs familles s’allièrent pour survivre. Voilà comment tout a commencé, comment tout a dégénéré. Divers groupes se sont formés, divisant la ville en quartiers où à chaque coin de rue t’attend un revendeur. Des guerres éclatent au centre-ville, car les avenues y sont les plus bondées et les ventes les plus rentables. Les armes circulent quasi librement et les filles tapinent pour cinq euros de l’heure. Ils nous appellent gang, mais ils n’ont rien compris. Nous sommes simplement des familles dont les membres prennent soin les uns des autres. Sans ça, nous aurions déjà tous crevé la gueule ouverte dans cette foutue misère que le gouvernement ne veut surtout pas regarder. Même les gamins le savent. À l’école, ils leur répètent sans cesse qu’ils ne sont pas obligés de suivre la voie de leurs parents ou de leurs frères et sœurs. Qu’ils sont maîtres de leur destin, que l’avenir leur tend les bras. Quel avenir ? Ne voient-ils pas que l’horizon est bouché ? Ils nous sortent des phrases toutes faites pour se donner bonne conscience. « Si tu veux t’en sortir, tu le peux. » Ne connaissent-ils pas notre credo : attends-toi à ce que chaque jour soit pire que le précédent. Ici, la peur, la violence et la mort règnent en maître. Nous n’avons pas de futur, seulement un passé bourré de fantômes et un présent sanglant. Nous naissons tous avec un seul but : servir notre clan afin qu’il protège notre sang. C’est tout ce qui compte.

*  Chapitre 1 . MARIE
 
Jour 0 – 7 h 46 – Chambre de Marie.
 
Un poids s’enfonçant dans le matelas me fait légèrement sursauter. Encore un peu comateuse, je cherche le responsable. Mon frère est assis sur le bord du lit, la tête entre les mains. Il sent le tabac froid et l’alcool bon marché. Je l’ai attendu hier soir pour manger, mais même quand je suis allée me coucher, il n’était toujours pas rentré. Je lui passe une main dans le dos. Lorsqu’il se retourne vers moi, mes yeux s’écarquillent et mon palpitant bat comme un forcené.
Une de ses paupières est gonflée. Un hématome lui mange la moitié du visage. Son arcade a dû saigner parce qu’un filet d’hémoglobine court le long de sa pommette jusqu’à l’encolure de son tee-shirt. Sa lèvre est fendue et il lui manque une dent.
— Seb, que s’est-il passé ? m’écrié-je en me mettant à genoux.
— Je suis désolé, Marie, souffle-t-il en fermant les yeux, du moins le droit, car le gauche ne semble plus répondre. Je voulais nous sortir de là et j’ai merdé.
Mon estomac se serre. Mon frère est intelligent, bien plus que la moyenne. Il a toujours su quoi faire pour nous tirer de n’importe quelle situation. Lorsque nous avons perdu le seul parent qu’il nous restait, Seb s’est débrouillé pour faire entrer de l’argent et a continué à m’élever du mieux qu’il le pouvait. Tout ce qu’il entreprenait marchait. Jusqu’à il y a un peu moins de trois ans. Depuis, tout n’est que désastre.
— Qu’as-tu fait ?
— J’ai passé un accord avec les Warriors.
Je deviens livide. Les Warriors font partie des gangs les plus sanglants de la ville.
— Pitié, dis-moi que j’ai mal entendu.
— Je n’ai pas réussi à tenir ma part du marché.
Oh, mon Dieu ! Le choc et la peine se mêlent, enserrant ma gorge jusqu’à m’empêcher de respirer.
— Cet abruti a perdu un million d’euros en diamants, intervient une voix sourde depuis l’entrée de ma chambre.
Un véritable gorille. Près de deux mètres et plus de cent kilos de muscles. Qui est ce gars ? Son regard froid m’indique clairement qu’il n’est pas de notre côté.
— J’ai conclu un nouveau deal.
Ça ne va pas me plaire, je le sens. Ma tête tourne. Quand tout ça se terminera-t-il enfin ?
— Je vais récupérer ces foutues pierres précieuses et après, on s’en ira de cette ville.
— Tu sais où elles sont ? lui demandé-je, ne comprenant pas.
— Je connais très bien celui qui les a.
— Qui ?
Son regard suffit pour que mon corps tremble. Des frissons d’horreur parcourent ma peau. La bile remonte le long de mon œsophage. Nous sommes dans la merde jusqu’au cou. Comment peut-on se sortir de ce bourbier cette fois-ci ? C’est impossible. Seb va prendre une balle, et encore, au mieux.
— Tu ne pourras pas faire ça, murmuré-je en étouffant un sanglot.
— Si, je vais y arriver, ne t’en fais pas.
— Bon, allez, Foxy, on n’a pas tout notre temps. Alors, lève-toi et suis-nous, m’ordonne le gros balaise.
Je regarde mon frère d’un air désespéré, et lui baisse les yeux. C’est quoi, ça encore ?
— Ah oui, ton frangin a oublié de te dire l’essentiel. Tu vas faire un petit séjour chez nous, le temps qu’il récupère notre dû.
— Dis-moi que tu n’as pas fait ça, le supplié-je.
— C’est la seule solution pour que tu sois à l’abri.
— Oui, tu vas voir, on va bien s’occuper de toi, me susurre le géant. Noah va adorer te bichonner.
Noah ? Qui est Noah ? Je n’ai pas le temps de le demander. La montagne m’attrape par le bras et me tire du lit. Je tente de me retenir au tee-shirt de mon frère, mais il me fait lâcher prise.
— Seb, ne fais pas ça, s’il te plaît.
— C’est trop tard. Le big boss a validé son offre, me rétorque l’autre en me clouant contre son torse.
— Seb, je t’en prie. Il va te tuer. S’il te plaît, il y a une autre issue.
Il me regarde avec la plus grande tristesse du monde. Je ne peux pas partir. J’essaie de me débattre alor