189
pages
Français
Ebooks
2016
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Publié par
Date de parution
21 juin 2016
Nombre de lectures
9
EAN13
9782375740767
Langue
Français
« On n’emprisonne pas un homme comme lui, on ne le retient pas. Sa vie c’est la liberté, son oxygène c’est sa façon de vivre, sa maison c’est le monde entier... »
Nos choix définissent qui nous sommes et la vie que nous mènerons.
C’est une leçon que Vincent, 18 ans, n’a pas encore apprise. Jusqu’ici, il a toujours suivi les décisions que ses parents ont prises pour lui. À l’aube de l’âge adulte, il découvre sa sexualité dans les bras de Fabien, crée de nouvelles amitiés et cherche à se découvrir lui-même tout en essayant de correspondre à ce que l’on attend de lui.
Sa rencontre avec Tony bouleverse son quotidien et ses certitudes. Ce dernier l’entraîne dans son monde, où vivre pour soi-même, suivre ses envies et passions, atteindre ses propres buts ne sont pas que des concepts mais bien une philosophie de vie.
Au gré de ses choix, Vincent doit faire le tri entre les attentes de ses parents, ses peurs, ses préjugés, ses principes et ceux des autres afin de découvrir qui il est et ce qu’il veut vraiment. En évitant si possible d’y perdre son cœur.
Publié par
Date de parution
21 juin 2016
Nombre de lectures
9
EAN13
9782375740767
Langue
Français
Ness Ivanek
Être ce que l'on attend
MxM Bookmark
Le piratage prive l'auteur ainsi que les personnes ayant travaillé sur ce livre de leur droit.
Cet ouvrage a été publié sous le titre :
ÊTRE CE QUE L'ON ATTEND
MxM Bookmark © 2016, Tous droits résérvés
Illustration de couverture ©
Suivi éditorial © Kelly NIVELLE
Correction © Emmanuelle LEFRAY
À Zidrune, mon amie depuis plus d’une décennie, qui a été à mes côtés dans cette période difficile entre l’adolescence et l’âge adulte, où l’on cherche à savoir qui l’on est vraiment et la vie qu’on veut mener.
Remerciements
Je remercie Zidrune pour m’avoir encouragée à écrire lorsque je me suis lancée. Elle a été là de la première ligne à la toute dernière, me relisant, me corrigeant, m’aidant à avancer dans cette histoire. Sans toi, toute cette folle aventure n’aurait pas vu le jour. Merci d’être une amie aussi fantastique.
Je remercie Ju, qui par nos échanges réguliers, m’a permis d’ouvrir mon imaginaire et de découvrir cette passion dévorante qu’est l’écriture. Les univers que l’on crée comptent énormément pour moi, mais pas autant que de t’avoir dans ma vie. Merci de m’avoir fait une place dans la tienne.
Je remercie ma famille, pour avoir réagi avec beaucoup d’ouverture d’esprit en apprenant que j’écris de la romance homosexuelle, même si cela les a déroutés. Je suis heureuse de pouvoir être moi-même auprès de vous.
Je remercie mes sœurs, Stéphanie et Pauline, parce qu’elles m’acceptent telle que je suis et m’aiment sans conditions. Je vous retourne ces sentiments du fond du cœur.
Je remercie ma maison d’édition et toute son équipe, pour leur patience, leur disponibilité, leur gentillesse et leur écoute. J’ai voulu faire cette aventure avec vous dès vos débuts et je n’en reviens toujours pas que vous soyez venus à moi. Je ne vous en remercierai jamais assez.
Enfin, je tiens à remercier mes lecteurs, tout particulièrement ceux qui ont découvert l’histoire sur FictionPress, qui ont suivi les aventures de Vince pas à pas, un chapitre après l’autre et qui ont patienté quatre longues années pour voir apparaître le mot « fin ». C’est parce que vous avez été là que ce livre est désormais entre vos mains. Vous y avez contribué plus que vous ne pouvez l’imaginer.
Introduction
Vous savez, la vie, c’est un choix. La mort aussi.
On peut faire le choix de vivre, comme on peut faire le choix de mourir. Mais en même temps, on peut vivre sans le vouloir — prenez un tétraplégique comme exemple — comme on peut mourir sans le vouloir — un simple accident et paf ! C’est fini.
C’est ça le paradoxe de l’existence. C’est ça le paradoxe du libre-arbitre. On peut tout décider dans notre existence, mais il y a toujours des limites. Les limites de la force, de l’endurance, de la volonté, du caractère, de la langue, et j’en passe… Mais même dans nos limites, on a le choix. C’est la force de la conscience humaine. C’est la seule chose qu’on ne pourra jamais nous enlever. Encore faut-il en avoir conscience. Encore faut-il prendre sa vie en main et ne jamais laisser les autres décider pour soi.
C’est une chose que peu d’entre nous savent faire. On se laisse manipuler par les médias, tels que la publicité : « Achetez ce soda, il vous rendra cool ! », « Avec une aussi belle voiture, vous emballerez toutes les filles ! », « Sans ce wonderbra, vous êtes invisible ! », « Sans ces chaussures à deux cents euros, tu ne vaux rien. », « Si tu es un mec et que tu aimes Britney Spears, alors tu es forcément homo », ou encore les informations… « Les jeunes d’aujourd’hui sont de plus en plus violents, de plus en plus tôt. La faute à Marilyn Manson et aux jeux vidéos. », « L’insécurité règne dans nos cités. Les arabes sont tous des voleurs. », « Le milieu homosexuel est totalement dépravé. »…
On se laisse manipuler par les mœurs : « Tu portes un appareil dentaire et des lunettes ? Alors tu es le parfait bouc émissaire. », « Tu ne peux pas porter une jupe, puisque t’es un mec ! » « Tu es blonde, tu es conne. », « Mini-jupe ? T’es une pute. », « Si tu es pédé, tu mourras du SIDA. »…
Et surtout, on se laisse manipuler par nos parents : « Non, tu ne sors pas ce soir. », « Hors de question que tu deviennes acteur, tu seras médecin ! », « Range ta chambre. », « Fais tes devoirs. », « Je ne veux pas que tu fréquentes ce garçon. », « Ne regarde pas ce film, c’est trop violent ! », « Non, mon fils ne sera jamais un pédé ! »…
Pour quoi vit-on ? Pour vivre selon les autres, ou pour vivre selon nos envies, nos goûts, nos capacités, notre ambition, nos amours et nos plaisirs ? Quitte à choisir de laisser les autres gérer notre vie, autant choisir la mort. C’est plus simple, c’est plus rapide, c’est plus radical.
Mais j’ai beau dire tout ça… moi je ne suis pas radical. Je suis un lâche. Je n’ai pas choisi la mort. Je n’ai pas choisi la vie. J’ai choisi quelque chose entre les deux, où mon libre-arbitre s’exprime parfois, mais où il se tait bien trop souvent. Je n’affronte pas ma famille, je ne dénigre pas les mœurs, je ne tourne pas le dos aux médias. Je suis l’être humain le plus typique, le plus banal, le plus commun.
Je n’ai aucune originalité, aucun charisme transcendant, aucun libre-arbitre suprême… Et pourtant, comme pratiquement toute la population de cette Terre, je mérite de vivre, tout simplement parce que je n’ai pas choisi la mort.
Mais avoir le courage de lutter pour ses choix, de les faire entendre, de tourner le dos à toutes les influences néfastes qui nous environnent… ça c’est quelque chose que je n’ai pas su faire encore. Pourtant, j’ai toutes les cartes en mains. Je suis jeune, je suis mignon, je sais ce que je veux faire de ma vie et cerise sur le gâteau, je suis homosexuel.
J’ai le profil parfait pour tourner le dos aux mœurs, pour ne pas me soucier de ce que disent les médias, pour ne pas écouter ma famille. Oui, le profil parfait… mais je n’ai aucune volonté.
À dix-huit ans et douze jours d’existence, je suis toujours l’élève sage, le fils sans tache, le type gentil. Pourtant, personne ne peut se douter à quel point j’aimerais envoyer les profs se faire foutre quand ils me prennent la tête ; à quel point je voudrais dire à mes parents que je suis un pédé et que si ça ne leur plaît pas, c’est pareil ; à quel point j’aimerais être méchant avec ceux qui le sont avec moi.
Mais sans volonté, sans confiance en soi, sans répartie, c’est une mission qui semble impossible…
Je ne suis pas le seul, on est pratiquement tous dans ce cas. Les exceptions sont rares et dérangent forcément. Ne dit-on pas : « Notre liberté s’arrête là où commence celle des autres » ? Oui, car sans règlement, sans limites, sans respect pour le manque de choix des pauvres cons que nous sommes, l’Esprit Libre, celui qui n’obéit qu’à ses propres lois, peut déranger notre pauvre petit quotidien de lâches. Parfois dans le bon sens, en nous poussant à choisir la Vie, la vraie ; et parfois dans le mauvais sens, en nous poussant à choisir la Mort. Encore quelqu’un qui peut nous influencer… Un de plus.
Moi, le seul Esprit Libre que j’ai connu, s’appelait Antonio Macci et il a foutu un tel bordel dans ma vie que je me demande encore comment j’ai fait pour ne pas, finalement, choisir la mort…
Chapitre 1
— Chouette, ta chambre.
Je jette un regard circulaire sur ma chambre et tente de trouver ce qu’elle peut avoir de « chouette ». C’est une chambre d’adolescent des plus communes. Un lit une place avec une housse de couette représentant des avions, une table de chevet supportant une lampe et le bouquin du moment, un bureau, une étagère pleine de livres et de jeux de société, quelques fringues éparpillées ici et là, et des posters de groupes de rock accrochés aux murs. Elle n’a rien de « chouette »… La seule chose que je trouve « chouette » dans cette chambre, en cet instant précis, c’est que Fabien s’y trouve.
Je ne peux m’empêcher de le détailler alors qu’il observe l’endroit qui est censé refléter ma personnalité. Il est grand, mince, les cheveux blond cendré et le visage d’une statue grecque. J’adore la façon dont il est habillé aujourd’hui : un jean, de simples baskets blanches et un polo vert bouteille rayé de noir. Typiquement lui : la simplicité incarnée. Il est beau… il est gay… et il est dans ma chambre.
Je me sens aussi excité et émotif qu’une pucelle le jour de son mariage. Mais en vérité, c’est un peu ça. Je suis un puceau excité et émotif le jour de son premier rendez-vous. Fabien et moi, on se cherche depuis plusieurs semaines déjà. Il a débarqué de Paris après un déménagement familial et est arrivé dans ma classe de terminale le jour de la rentrée. Il a l’accent de la capitale et cette façon sûre de soi qu’ont les gens qui ont l’expérience des choses. Ajoutez à cela sa belle petite gueule et son sourire avenant et j’ai succombé dès la première seconde !
Il n’est pas facile, quand on est homo et inexpérimenté, de savoir si le mec qui nous plaît est de notre bord. Avec Fabien, je n’avais pas de preuve formelle qu’il était hétéro vu que pendant les nombreux mois où je l’ai observé, il n’est jamais sorti avec des filles. Mais je n’avais pas non plus la preuve du contraire.
En vérité, s’il n’avait pas fait le premier pas vers moi, je serais sans doute resté dans l’ombre, attendant plein d’espoir que quelque chose se passe sans rien faire pour que ce soit le cas. Mais il s’est passé quelque chose… Fabien m’a remarqué. Ça a été subtil au début et je croyais me faire carrément des films ! Mais les regards sont devenus insistants, les sourires de plus en plus charmeurs, les conversations de plus en plus ambiguës et les frôlements innocents de plus en plus fréquents…
Puis il s’est invité. Il m’a demandé un beau jour ce que je faisais de mon samedi après-midi et j’ai répondu « rien ». Résultat, il est maintenant chez moi à détailler ma collection de mangas d’un air intéressé et je ne sais ni où me mettre, ni quoi dire.