Échec et mat , livre ebook

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La famille Ackermann coule des jours paisibles dans le domaine de Hellsgate. Du moins en apparence.


Embauché au poste d'intendant des écuries, Samaël apprendra à ses dépens que les membres de cette famille recomposée sont plus étranges et mystérieux les uns que les autres, surtout lorsqu'il se voit confié la tâche impossible de domestiquer un cheval sourd... et aveugle !


De surcroît, rien ne l'avait préparé à Arsen Ackermann, un jeune homme cruel et sarcastique qui s'amuse à tourmenter ses employés et à lui rendre la vie au domaine impossible.


Entre ses croyances, ses préjugés et son passé qu'il doit taire par peur des représailles, Samaël devra faire preuve de tempérance s'il veut dompter l'animal sous sa responsabilité et les sentiments conflictuels qu'il éprouve pour Arsen.

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Publié par

Date de parution

25 mars 2020

Nombre de lectures

21

EAN13

9791038100787

Langue

Français

Poids de l'ouvrage

2 Mo

Alex Wyck 
Echec et Mat 
 





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Le piratage prive l'auteur ainsi que les personnes ayant travaillé sur ce livre de leur droit.
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    Suivi éditorial ©  Laura Delizée
Correction © Emmanuelle Lefray         
  Illustration de couverture ©  Pride book
Toute représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit est strictement interdite. Cela constituerait une violation de l'article 425 et suivants du Code pénal. 
ISBN : 9791038100787
  Existe aussi en format papier


Chapitre 1
Le papier se froissa dans son poing après qu’il lui eut adressé un dernier coup d’œil. Samaël releva la tête et examina attentivement la taille du domaine. Des lieues et des lieues de terres cultivables et, au milieu de tous ces camaïeux de vert, une gigantesque bâtisse en pierre grise. Hellsgate, c’était le nom de l’exploitation où on l’avait envoyé.
— C’est déjà plus civilisé que je le pensais…
Son cheval s’impatienta sous lui et gratta nerveusement le sol de son sabot. Samaël lui flatta l’encolure et se remit en route. De ses recherches, il avait appris qu’Hellsgate était passée entre de nombreuses mains jusqu’à ce que la famille Ackermann ne rachète le terrain après des négociations difficiles et pleines de rebondissements. Mais le domaine étant une communauté assez fermée et recluse, Samaël n’avait pas pu glaner plus d’informations au sujet des propriétaires, sauf des rumeurs. En ville, les gens craignaient les Ackermann comme s’ils étaient le diable en personne et ils se seraient bien passés d’interagir avec eux s’ils ne dépendaient pas de la production de blé et de bétail pour leurs propres survies. Mais Samaël n’avait pas le choix, le travail se faisait rare en cette période hivernale et l’annonce dans le journal local avait paru comme un signe du ciel :
Cherche intendant d’écurie pour résolution de problèmes à pied ou à cheval, débourrage et commerce de chevaux. Salaire négociable, logement et repas fournis au sein du domaine.
Après un échange de lettres plus brèves et mystérieuses les unes que les autres avec Vera Ackermann, qui devait être la propriétaire, elle avait admis que son expérience était « passable » et ils avaient convenu de son arrivée un peu plus tard dans la semaine.
Samaël était déterminé à lui prouver qu’il était plus que « passable ».
***
Arrivé au bout de la route, il fut étonné de ne trouver aucune grille ni barrière. Pas de joli jardin comme chez la plupart des bourgeois, pas d’hommes en uniforme, ni de décorum inutile. La vie grouillait dans l’exploitation, mais les employés étaient en chemise et bas simples, un habit modeste pour une tâche modeste. Un bruit satisfait échappa à Samaël sans qu’il s’en aperçoive. Il descendit souplement de son cheval et arrêta un homme sur le point d’entrer :
— Je suis Samaël, madame Vera Ackermann m’attend.
L’homme s’esclaffa bruyamment.
— Vera Ackermann n’attend personne, mon vieux.
La porte se referma derrière lui sans qu’il lui ait promis d’annoncer son arrivée. Les autres employés étant trop affairés pour lui prêter attention, il prit les choses en main sans attendre d’autorisation. Samaël fit le tour de la propriété jusqu’à trouver les écuries, confia son cheval au palefrenier et revint à son point de chute, à l’entrée. Lorsqu’une femme entra dans la demeure, Samaël lui fit la même requête qu’au premier :
— Madame Vera Ackermann m’attend, pouvez-vous lui dire que je suis là ?
La femme sourit comme si l’idée était ridicule et entra sans rien lui répondre. Samaël prit une longue inspiration et leva les yeux vers le ciel. L’hiver était clément, il ne faisait pas réellement froid, pas une brise, juste une fraîcheur soutenue qui lui fit relever le col de sa veste. Samaël insista encore auprès d’un troisième homme et s’assit sur une marche sur le porche, il savait être patient. Mieux valait un esprit patient qu’un esprit hautain. 
Ses fesses commençaient tout juste à s’engourdir sur les pierres froides quand la porte de l’entrée s’ouvrit à la volée sur une femme ravissante. Grande, blonde, vêtue de fourrures immaculées, la démarche altière et la tête haute.
— Samaël, je suppose ?
Ébahi que la propriétaire se manifeste enfin, Samaël eut toutes les peines du monde à reprendre contenance. Il se leva et inclina la tête.
— C’est bien moi. Madame Ackermann ? 
La dame acquiesça et le scruta de la tête aux pieds. De prime abord, Samaël ne perçut aucune arrogance chez elle, juste une pointe de fierté.
— Vous dites que vous êtes attendu à Hellsgate alors que c’est faux, je suis très intriguée par votre comportement.
Encore une fois, elle lui coupa l’herbe sous le pied. Il fronça les sourcils.
— Que voulez-vous dire ? J’ai un mot de votre part.
Samaël fouilla dans sa poche et en sortit une lettre qu’il lui tendit. Les lèvres de Mme Ackermann se pincèrent quand elle déplia la missive et la lut rapidement. Derrière elle, la porte était restée ouverte et des jeunes gens leur jetaient des petits coups d’œil curieux en essayant d’être discrets, en vain. Mme Ackermann se détourna finalement de la lettre et la lui rendit.
— Ce n’est pas mon écriture.
— Je ne comprends pas, dit Samaël sans cacher sa confusion.
— Moi non plus… Entrez, nous allons résoudre ce mystère très rapidement, je vous l’assure.
Vera Ackermann tourna les talons et Samaël la suivit bêtement à l’intérieur, trop abasourdi pour se réjouir de la chaleur qui régnait dans le hall. Tous les jeunes employés se hâtèrent de reprendre leurs tâches comme s’ils ne les avaient jamais quittées, avec une dernière œillade pour lui. Ils passèrent devant un grand escalier qui devait monter à l’étage, traversèrent le hall et atterrirent dans une grande salle de réception qui le fit se sentir minuscule. Il n’en montra rien, carra les épaules et s’arrêta lorsque Mme Ackermann fit volte-face pour parler à la jeune fille qui patientait dans un coin, la tête baissée respectueusement.
— Iris, sois gentille, fais-nous apporter du vin chaud et fais appeler tous les enfants de Maddox dans la salle de banquet.
— Tous, Madame ?
Avec une expression malicieuse, Mme Ackermann sourit.
— Oui, tous.
La jeune fille disparut en trottinant, les laissant seuls tous les deux. Samaël s’étonna de l’absence de chaperon, mais ne pipa mot. Mme Ackermann lui fit signe de prendre place à la table, ce qu’il fit. Elle s’assit en bout de table, en reine de cérémonie.
— Votre lettre parle d’un poste à pourvoir, lequel est-ce ?
— Intendant d’écurie.
— Vous n’avez pas l’air d’un palefrenier, lui fit-elle remarquer.
— C’est parce que je n’en suis pas un. J’ai géré les écuries du comte de Borg pendant neuf ans, il est renommé pour l’élevage de chevaux arabes pure race.
Ce que Vera Ackermann n’avait pas besoin de savoir, c’était qu’avant de travailler pour le comte de Borg, Samaël faisait partie des recrues destinées à entrer dans l’armée pontificale et qu’il s’était enfui. C’était quelque chose qu’il ne pouvait jamais partager avec ses employeurs pour la simple et bonne raison qu’il craignait de se faire dénoncer. Samaël n’en avait jamais parlé à personne. Si quelqu’un apprenait qu’il était issu d’un régiment, qu’il n’était qu’un déserteur et que l’information remontait à l’Église…
Ce serait la mort assurée pour lui.
— Puisque le comte de Borg est si renommé, pourquoi ne pas être resté chez lui ?
Samaël sortit de ses pensées. Un sourire fin étira ses lèvres quand il assimila enfin sa question. Mme Ackermann le regarda avec une lueur amusée, elle était loin d’être idiote.
— Nous avons eu un différend qui m’a poussé à quitter son service, dit-il.
— Quel genre de différend ?
— Religieux.
Samaël tira sur la fine chaîne autour de son cou et exposa le pendentif en forme de croix. L’or brilla en captant la lumière du soleil. Malgré son secret, il se refusait à cacher sa foi. C’était sa seule imprudence. Mme Ackermann hocha pensivement la tête.
— Je sais que Borg a un caractère emporté, surtout lorsqu’il s’agit de ses dieux, dit-elle avec empathie.
C’était le moins qu’on puisse dire. Samaël ouvrit la bouche pour tenter d’éclaircir l’énigme de la lettre, mais un homme et une femme pénétrèrent dans la pièce avant qu’il n’ait pu prononcer un seul mot.
— Tu nous convoques comme des petits enfants pris la main dans le sac de friandises, j’espère que tu as une bonne raison, grommela le premier.
— Où sont Valerien, Nasim et Arsen ? demanda-t-elle.
— Nous ressemblons à des nourrices ? rétorqua la seconde.
Samaël observa les deux personnes. La jeune fille portait ses longs cheveux châtains noués à l’arrière de son crâne par des tresses complexes tandis que le jeune homme paraissait tout juste sorti de son lit, ses cheveux blonds ébouriffés dans tous les sens. Vera haussa un sourcil patient et fit cliqueter ses ongles sur le bois de la table. La jeune femme poussa un soupir :
— Valerien est parti chez sa fiancée ce matin, Nasim est porté disparu…
— … et Arsen doit être en train de se traîner dans l’escalier, nous aurons fini cette discussion avant même qu’il n’arrive dans la pièce, railla le blond.
— Daelan, gronda Vera d’une voix sèche.
Samaël resta silencieux, captivé par la manière dont ces personnes se comportaient les unes envers les autres. Le jeune homme blond – Daelan – croisa les bras sur son torse.
— Est-ce le mot « traîner » qui dérange ? Est-ce que « ramper » convient mieux ? Ou peut-être « onduler », comme un serpent ? 
— Tu me blesses, mon frère.
Tous se tournèrent vers la voix. Malgré ses mots, elle n’avait nullement l’air blessée. Samaël eut un sursaut en voyant le nouveau venu. L’épaule adossée contre le chambranle, ce dernier s’appuyait lourdement sur une béquille en contrebalançant le plus gros de son poids sur ses bras. En le voyant ainsi recourbé autour

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