Double JE , livre ebook

Yan ROBEL
Double JE



ISBN : 978-2-37652-009-2
Titre de l'édition originale : Double JE
Copyright © Butterfly Editions 2016

Couverture © Mademoiselle-e - Fotolia
Tous droit réservés, y compris le droit de reproduction de ce livre ou de quelque citation que ce soit sous n'importe quelle forme.
Cet ouvrage est une fiction. Toute référence à des événements historiques, des personnes réelles ou des lieux réels cités n'ont d'autre existence que fictive. Tous les autres noms, personnages, lieux et événements sont le produit de l'imagination de l'auteur, et toute ressemblance avec des personnes, des événements ou des lieux existants ou ayant existé, ne peut être que fortuite.
ISBN : 978-2-37652-009-2
Dépôt Légal : Novembre 2016
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Internet : www.butterfly-editions.com
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Chapitre 1
Aaron
Une musique entraînante me chatouille les oreilles. Mes paupières s'ouvrent toutes seules, presque mécaniquement. Je tourne la tête vers ma table de chevet : six heures et demie. Le moment parfait pour quitter le confort de mon lit.
Je me redresse et m'assois sur le rebord, passant les deux mains dans mes cheveux châtains. D'un geste déjà vif, je presse l'interrupteur qui commande la lumière de ma chambre. Elle m'éblouit légèrement et, l'espace de quelques secondes, je plisse les yeux.
Allez, Aaron ! On se motive ! Tu as encore du pain sur la planche avant de te rendre au travail.
Je prends cette remontrance intérieure plus qu'au sérieux et me dirige vers la porte, passant devant le grand miroir de ma chambre. Malgré mon emploi du temps bien chargé, je ne peux résister et regarde le reflet de mon corps à moitié nu. Je dois bien avouer que je suis plutôt fier de mon physique. Mais, même si la nature m'a donné beaucoup d'atouts, il ne faut pas oublier que je travaille dur pour les entretenir.
L'une de mes mains glisse lentement le long de mon torse et s'arrête sur mes abdominaux. Un sourire se dessine à la commissure de mes lèvres.
Je comprends vraiment pourquoi aucune femme ne te résiste.
Fier de moi, je me mets à siffloter en arpentant le couloir qui mène à ma petite salle de sport privée. Mon spacieux appartement, situé au dernier étage de l'un des immeubles les plus modernes du quartier, reflète parfaitement ma réussite. Je prends goût à le montrer à mes « amis », appréciant la lueur de jalousie qui brille dans leurs yeux lorsqu'ils y pénètrent. Bien sûr, pour moi, toutes ces personnes ne sont que des hypocrites, intéressées et vénales. Mais, il est bon pour tout homme puissant de se sentir entouré.
La salle de sport est le premier endroit que je visite tous les matins. Je ressens un plaisir immense à m'y dépenser. Et ce sentiment est décuplé lorsque je peux enfin m'abandonner sous le jet glacé de la douche. Rien de tel pour tonifier le corps et les muscles.
Je pénètre dans la pièce et l'éclairage automatique détecte ma présence, illuminant une rangée de spots au plafond. Au passage, j'attrape une télécommande et allume l'écran géant accroché sur le mur du fond. Je tiens à préciser que je ne fais jamais de sport sans un fond sonore. Mon esprit a besoin de se sentir stimulé pour pouvoir animer correctement l'ensemble de mon corps. ZenTV est ma chaîne favorite pour ce moment de détente, et je suis pile à l'heure comme à mon habitude. Le programme d'étirements mêlé à l'écoute de musiques relaxantes vient tout juste de commencer.
Je repose alors rapidement la télécommande à l'endroit où je l'ai trouvée avant de faire quelques pas vers mon tapis de gym. Les yeux rivés sur mon professeur, je me concentre le plus possible pour que la précision de mes mouvements soit parfaite. Toute ma vie est basée sur ce sens de l'idéalisme et il ne peut en être autrement.
L'homme qui se trouve virtuellement en face de moi vient tout juste de changer d'exercice. Il a monté la difficulté d'un cran. J'arrive toujours à suivre le rythme, ma condition physique étant elle aussi parfaite. Je sais qu'il y a sûrement beaucoup d'autres personnes devant leur télévision, probablement en train de s'adonner à la même leçon que moi, mais je me complais à me dire que je suis son seul et unique élève. Après tout, je suis sûrement l'un des meilleurs et surtout l'un de ses plus assidus.
Une demi-heure plus tard, mon professeur me gratifie d'un salut respectueux avant de disparaître derrière un générique soporifique. Je lui retourne le même geste, mes deux mains jointes contre mon torse déjà ruisselant de sueur.
Ne perdant pas une minute de plus, j'attrape de nouveau la télécommande pour changer de chaîne. Au tour de VibeMania maintenant. Elle diffuse en continue des clips musicaux au rythme plutôt enjoué. Mon esprit se trouve alors remotivé pour la suite.
La respiration haletante, je me dirige vers le banc qui court le long d'un mur et m'y assois. Ma main droite glisse sur le côté et se saisit d'une serviette.
C'est bien. Miranda n'a pas oublié de la poser au même endroit que d'habitude.
Cette dernière n'est autre que ma femme de ménage. Elle vient entretenir mon vaste appartement tous les jours et elle connaît surtout la moindre de mes habitudes. Je dois dire qu'elle s'applique beaucoup dans sa tâche quotidienne. Peut-être parce qu'elle sait à quel point je peux me mettre dans une colère noire si la moindre de mes exigences n'est pas scrupuleusement respectée. Pour le moment, Miranda reste dans mes bonnes grâces.
Un sourire aux lèvres, je tamponne lentement mon visage avec le tissu doux et cotonneux, m'octroyant quelques secondes de répit. Cet intermède terminé, ma main gauche attrape à son tour quelque chose : une paire de chaussettes que je m'empresse d'enfiler. Mon regard se pose sur le sol et je repère mes baskets favorites. Je les chausse sans plus tarder et file rejoindre mon tapis de course. Il est temps pour moi de pousser mon corps dans ses retranchements. Comme tous les matins, il faut que je dépasse mes propres limites.
Ma petite course matinale terminée, je dois m'occuper de sculpter ma silhouette. Une étape à ne pas rater si je veux pouvoir continuer à m'admirer tous les matins. Un corps de rêve ne peut s'obtenir qu'en deux étapes : une hygiène de vie irréprochable et surtout de l'exercice. Beaucoup d'exercice
Chapitre 2
Aaron
Après l'effort, la récompense. Je peux maintenant me détendre sous le jet tonifiant de la douche. Au premier abord, je frissonne un peu au contact de l'eau glacée. Mes muscles sont encore chauds. Mais cette sensation désagréable s'évanouit très vite et je ressens alors le bien-être que je recherche systématiquement. Une fois entièrement mouillé et délassé, je tourne le robinet pour couper le débit.
J'entreprends de me laver et j'attrape mon gel douche au lait d'ânesse biologique. Je n'achète que les meilleurs produits car mon corps mérite le plus grand soin. J'en mets une noisette dans le creux de ma main et l'applique soigneusement sur ma peau. J'aime autant la délicate odeur qui s'en dégage que sa texture unique.
Une fois que je suis entièrement savonné, je me rince précautionneusement avec une eau légèrement plus tempérée. Un frisson de plaisir me parcourt le dos et, l'espace de quelques secondes, je ferme les yeux.
Puis, c'est au tour de mes cheveux. Comme le reste, je ne néglige pas cette partie de mon corps. Le shampoing que j'utilise est bien sûr lui aussi certifié naturel et, bien entendu, je ne l'achète pas à la supérette du coin. Il est vendu chez mon coiffeur, l'un des plus renommés de la ville.
Une poignée de minutes plus tard, je sors de la douche, me sentant revigoré. Je suis prêt à affronter la journée monstrueuse qui m'attend. Mon travail m'inflige une très grosse pression. J'ai énormément de responsabilités. J'aime les challenges. Que serait une vie sans le dépassement de soi ?
Après m'être entièrement séché, je fais quelques pas vers le lavabo. Je me lave les dents et, avant de me coiffer, j'enduis mon visage d'une série de crèmes très onéreuses. Je me rends alors dans mon dressing, entièrement nu. Là encore, je me regarde dans le grand miroir de la pièce et le reflet qu'il me renvoie me plaît tout particulièrement. Cependant, je sais que je n'ai pas vraiment le temps de m'admirer toute la journée. Je suis sûrement déjà très at