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Publié par
Nombre de lectures
7
EAN13
9782378123079
Langue
Français
Poids de l'ouvrage
2 Mo
En arrivant à Woodstown, petite bourgade du nord des États-Unis en apparence tranquille, Carra ne s’attendait pas à être confrontée à des phénomènes étranges. S’intégrer à un nouvel environnement quand on a 18 ans, ce n’est pas si facile. D’autant plus quand le surnaturel s’en mêle. Heureusement, Carra peut se raccrocher au journal du lycée pour la tenir occupée. Enfin un élément stable dans sa vie ! Sauf que, très vite, Woodstown est frappée par une vague de suicides suspectes et anormales.
Et puis il y a Shade, qui est dans le même lycée qu’elle. Beau, ténébreux, mystérieux, il l’intrigue. La fascine. Et la terrifie en même temps.
Son instinct lui souffle de ne pas l’approcher, mais son attirance la pousse inexorablement vers lui. Quitte à se mettre en danger. Parce que, ce qu’elle ignore, c’est que certains élèves du lycée ne sont pas comme les autres. Et tous ne sont pas dotés de bonnes intentions.
Retenez votre respiration, cette romance paranormale vous réserve de nombreuses surprises !
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9782378123079
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Français
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Prologue
L es heures qui ont suivi la mort de ma mère, je les ai passées dans le brouillard le plus complet. Perdre quelqu’un de si proche a été plus que douloureux. Nous partagions tout et avions une relation très forte. Elle était mon journal intime, j’étais son roc. Nous pouvions toujours compter l’une sur l’autre.
Des années qu’elle traînait ce cancer aux poumons, des années que je tentais de la dissuader de fumer. Mais elle était à un stade trop avancé et l’inévitable s’est produit. La vie me l’a arrachée…
Qu’allais-je devenir ? Quelle allait être ma vie désormais ? Serais-je capable de me relever ? De vivre avec, ou plutôt… sans ?
Je n’ai pas eu le temps de me poser plus de questions. Assez vite, les services sociaux se sont penchés sur mon cas : une jeune fille de dix-huit ans en troisième année de lycée, qui vivait avec une mère célibataire.
— Je vois ici que vous avez un père, Carra, m’a dit l’assistante sociale.
Dès notre première rencontre, je n’ai pas aimé cette femme, avec son air autoritaire, ses traits durs, ses cheveux qui encadraient son visage ovale, ses lunettes noires, dissimulant de grands yeux d’un vert terne.
Oui, j’ai un père. Plutôt, un géniteur, comme je préfère le surnommer. Un homme qui a quitté ma mère des années plus tôt, alors que je venais d’avoir six ans. Je n’ai que de brefs souvenirs de lui, quelques lettres pour mon anniversaire ou pour les fêtes de fin d’année. Rien de plus. Il s’est remarié et sa nouvelle femme a deux enfants d’une précédente union : une fille de mon âge et un garçon de huit ans .
L’enfer !
J’ai tout de suite compris ce qui m’attendait au moment où la femme a refermé mon dossier, que sa frange a volé sur son front et qu’elle a remis ses lunettes en place. J’allais devoir vivre avec lui. Avec sa nouvelle famille. Celle qu’il a préférée à moi, à nous. À ma mère et moi.
Impossible ! Je n’en étais pas capable.
Woodstown .
Voilà le nom du patelin perdu où j’étais contrainte d’emménager. Dans le Maine, le nord-est profond des États-Unis. Originaire de la Californie, je savais dès le départ que je détesterais cet endroit.
La mort de ma mère, ma vie qui prenait un autre tournant, rien n’allait. Toutefois, qu’aurais-je pu y faire ?
Les services sociaux m’ont mise dans un avion, puis un train. Je n’avais plus le choix. L’enfer commençait et j’étais encore loin de me douter de ce qui m’attendait. Woodstown cache bien ses secrets. Des secrets profonds et très sombres. Des zones d’ombre.
Oui, j’étais encore loin de me douter que ma vie allait changer de manière radicale, et je ne m’y étais pas préparée.
Chapitre 1
— Carra ! C’est toi !
La porte du taxi claque derrière moi. Le chauffeur ouvre le coffre pour m’aider à sortir mes deux grosses valises et je pivote face à ma nouvelle maison. La porte d’entrée bordeaux est entrebâillée. Une femme d’une quarantaine d’années accourt vers moi, les bras grands ouverts. Vêtue d’un élégant chemisier à fleurs, d’un pantalon et d’une paire de ballerines, elle évite de peu une flaque d’eau pour venir à ma rencontre et me serrer contre elle. Je me balance d’un pied sur l’autre à cause de l’embarras qui m’envahit. Je n’ai jamais rencontré cette femme en chair et en os. Jusqu’à aujourd’hui, je ne l’avais vue qu’en photo.
Stella Carter Fitzgerald : la femme de mon géniteur. Ma nouvelle… belle-mère.
— Je suis si heureuse de te voir pour de vrai !
Son étreinte se desserre peu à peu et, enfin, elle me lâche. J’en profite alors pour l’examiner. Elle possède une belle peau blanche et quelques taches de rousseur sur les joues et le nez. Ses longs cheveux auburn tombent en cascade dans son dos. Ses yeux sont d’un vert très clair. Elle pose ses mains sur ses hanches et me toise, un air triste sur le visage.
— Et je suis désolée pour ta mère. C’est affreux ce qui est arrivé.
Je ne doute pas de sa sincérité, mais l’entendre parler d’elle me retourne l’estomac. Rien ne s’arrange lorsqu’elle ajoute d’une voix douce :
— Je suis sûre que c’était une femme remarquable.
Je n’ai aucune envie de discuter de cela, c’est trop tôt, encore trop douloureux. Par chance, le chauffeur de taxi dépose mes valises au sol et je quitte Stella du regard pour me tourner vers lui.
— Voilà, tout y est. Je vous souhaite une bonne fin d’après-midi, mesdames.
Ma belle-mère lui glisse un billet et je me concentre sur la maison face à moi. Elle s’élève sur deux étages, est entourée d’un petit jardin bien entretenu, avec des rangées de fleurs de toutes les couleurs et la façade est d’un blanc impeccable. J’aperçois une véranda sur le côté gauche. Le perron qui sépare la porte du jardin me fait déjà de l’œil. Il me rappelle mon chez-moi, à San Diego. J’aimais m’y installer avec ma tasse de café, en compagnie de… ma mère.
La voix de Stella retentit à mes côtés, me rappelant que je ne suis pas seule. Et plus que tout, que je ne suis plus à San Diego, mais à Woodstown. Le quartier dans lequel je vais vivre me semble bien plus calme. Pas de trafic abondant, pas de gratte-ciels, juste quelques maisons qui bordent la rue paisible. Le climat non plus ne paraît pas être le même pour un mois de décembre. Alors que dans ma ville natale, les températures restent plutôt positives, ici, il fait un froid de canard et le vent souffle fort.
— Suis-moi. Je vais t’aider avec tes bagages. Ton père ne devrait pas tarder à rentrer du boulot. Justin est là, et Kessy est sortie avec des copines.
Justin et Kessy : mon nouveau demi-frère et ma nouvelle demi-sœur.
Une boule prend vie dans ma gorge. Je déglutis et m’empare d’une de mes valises. Stella attrape la seconde et je la suis dans le jardin. Nous pénétrons dans la maison et j’aperçois tout de suite l’enfant installé sur la première marche d’un escalier. Dès qu’il se lève, je constate qu’il n’est pas bien grand. Il avance et me tend une main qui se veut chaleureuse. Alors que son regard vert, semblable à celui de sa mère, trahit sa méfiance.
— Salut. Je suis Justin. J’ai huit ans, et toi ?
Pourquoi suis-je si mal à l’aise à l’idée de converser avec un gamin qui m’arrive à peine à la poitrine ? Est-ce que c’est normal à cet âge-là de saluer les autres de cette façon ? En tentant une mine enjouée, je lui serre tout de même la main.
— Je m’appelle Carra, j’ai dix-huit ans.
Du coin de l’œil, je perçois le petit sourire de Stella. Cette image de Justin et moi a l’air de lui faire chaud au cœur. Elle s’approche et son souffle chatouille ma nuque quand elle me glisse à l’oreille :
— Justin est un peu… différent.
Je l’observe, étonnée. Il a des cheveux châtains coiffés à la Justin Bieber, il ne porte pas son prénom pour rien. Il est vêtu d’un tee-shirt de Star Wars ainsi que d’un simple jean. Ce garçon ne me paraît pas « différent » au premier abord. Qu’est-ce que j’en sais, après tout ? Que signifie ce mot au juste ?
— Je vais te montrer ta chambre, viens.
Sans broncher, je suis sa mère dès qu’elle s’engage dans l’escalier. En jetant un bref coup d’œil par-dessus mon épaule, je remarque que Justin m’observe encore, mais je suis incapable de déchiffrer l’expression sur son visage.
Dans le long couloir à l’étage, j’ai le cœur qui se serre. Des photos de famille décorent les murs clairs. Je reconnais mon père, sa femme et ses deux nouveaux super enfants. Ils sont au ski, à la plage, devant un restaurant, un hôtel, dans un parc. J’essaye de ravaler la boule dans ma gorge, mais rien n’y fait. Elle ne dispara î t pas.
Alors, c’est ça qu’il faisait quand son ex-femme souffrait d’un cancer ? Il partait en vacances avec sa belle et magnifique famille ?
Je reviens à la réalité lorsque Stella ouvre une porte au milieu du corridor.
— Voilà ta chambre. C’était celle de Kessy, mais malgré son entêtement, nous avons pensé, ton père et moi, que tu serais mieux ici, m’explique-t-elle.
Génial … J’apprends que je viens de piquer la chambre de Kessy, que je ne connais pas encore. Comment va-t-elle m’accueillir si elle n’était pas ravie à l’idée de me la laisser ? Ce que je comprends tout à fait.
J’effectue quelques pas pour pénétrer dans la pièce. Stella dépose une de mes valises dans un coin et je tourne sur moi-même un court instant. La chambre est spacieuse. Je n’en demandais pas tant. Un lit deux places se trouve au centre et une porte-fenêtre mène sur un petit balcon. Une chaise à roulettes est placée devant un bureau de bois foncé. Un dressing trop grand pour mes quelques affaires est séparé de la chambre par une porte coulissante.
— Nous avons enlevé la tapisserie la semaine dernière. On s’est dit que tu souhaiterais sans doute choisir la couleur de tes murs.
La gorge toujours nouée, je fais face à Stella. Je me rends alors compte que je ne lui ai pas adressé un seul mot.
— C’est parfait. Merci beaucoup.
Elle me sourit.
— C’est normal. Tu es la fille de Paul, tu fais partie de la famille. Alors, tu y réfléchiras ?
Devant ma mine interrogative, elle ajoute :
— La couleur des murs ?
— Ah, euh… oui.
— Parfait. Tu as une salle de bains au fond du couloir où tu peux te rafra î chir. Je comprendrais que tu aies besoin d’un moment seule. Si tout cela… est trop pour toi. Ton père arrive bientôt.
Cette femme n’est pas méchante, j’en ai la certitude. Il faudrait que j’arrive à me détendre. Néanmoins, elle a raison, tout cela est trop pour moi. Déjà, quelques larmes menacent de couler. Malgré l’émotion qui me submerge, je gratifie Stella d’un sourire sincère.
— Oui, merci.
Elle tourne les talons, prête à quitter la pièce, quand soudain, elle se fige et me fait face une nouvelle fois. Le sérieux marque ses traits et, tout bas, elle m’annonce :
— J’ai perdu ma mère moi aussi quand j’étais à peine plus vieille que toi. Je sais ce que c’est. Ce que j’ignore en revanche, c’est comment on se sent