D'un coup de baguette mon coeur balance , livre ebook

Angélique AYRAUD
D'un coup de baguette mon coeur mon balance



ISBN : 978-2-37652-104-4
Titre de l'édition originale : D'un coup de baguette mon coeur balance
Copyright © Butterfly Editions 2018

Couverture © Mademoiselle-e - Adobe Stock
Tous droit réservés, y compris le droit de reproduction de ce livre ou de quelque citation que ce soit sous n'importe quelle forme.
Cet ouvrage est une fiction. Toute référence à des événements historiques, des personnes réelles ou des lieux réels cités n'ont d'autre existence que fictive. Tous les autres noms, personnages, lieux et événements sont le produit de l'imagination de l'auteur, et toute ressemblance avec des personnes, des événements ou des lieux existants ou ayant existé, ne peut être que fortuite.
ISBN : 978-2-37652-104-4
Dépôt Légal : Avril 2018
20182404-2200
Internet : www.butterfly-editions.com
contact@butterfly-editions.com
Pour Colin O’Donoghue (en espérant qu’il ne lise jamais ce livre),

Pour toutes mes amies qui m’encouragent à poursuivre mes histoires : Priscilla, Emeline, Oriane, Angie et Emilie, avec vous à mes côtés la vie me paraît tellement plus fun !

Et à ma petite sœur Alexandra M, n’aie pas peur de rêver en grand, tu peux tout accomplir si tu crois en toi
Chapitre 1
Dans les airs
— Non merci, dis-je en souriant, à l’hôtesse qui traverse l’allée en poussant son chariot de douceurs.
Je ne sais pas pourquoi, mais je n’ai jamais rien pu avaler en avion. Sans doute que l’idée qu’on retrouve mon cadavre serrant un paquet de M&M’s ne me semble pas très glamour. Je pose mon front contre le hublot et apprécie le contact froid de la vitre contre ma peau. Je laisse mon regard se perdre dans l’océan de nuages s’étalant en dessous et mon esprit divaguer sur les raisons qui font que je suis à bord d’un avion pour Los Angeles.

***

Retour quelques semaines en arrière,

— Alice, ton portable, chuchote ma meilleure amie en me donnant un léger coup de coude.
Je suis tellement absorbée dans mes pensées que je ne l’entends pas vibrer dans la poche de mon sac de sport. Je décide d’ignorer l’appel et de me concentrer sur la posture du chien tête en bas ; après tout, il finira bien par arrêter de vibrer, non ? Manque de chance, la personne qui m’appelle insiste. Cette fois-ci, je surprends le regard courroucé de la prof de yoga et je dois me résoudre à tendre la main vers mon sac tout en bredouillant un vague « désolée ». Je fronce les sourcils en ne reconnaissant pas le numéro, je déteste ne pas savoir qui je vais avoir à l’autre bout du fil. Je veux décliner l’appel, mais dans la précipitation je fais glisser mon doigt du mauvais côté et décroche en activant, par la même occasion, le haut-parleur :
— Alloooooo ! Est-ce quelqu’un m’entend ? hurle une voix féminine avec un fort accent américain.
Toutes les personnes présentes se retournent et me fusillent du regard. Je sens le rouge me monter aux joues. Je quitte la salle rapidement en baissant la tête, tout en essayant de faire taire la voix infernale qui sort de mon portable et qui continue de crier « Allo, Allo ».
Je finis par couper le haut-parleur et porte le téléphone à mon oreille.
— Oui, bonjour, dis-je.
— Ahhhhh, enfin ! répond ma mystérieuse interlocutrice. Je suis désolée, je vous appelle des States et j’ai eu peur que la ligne ne fonctionne pas !
— Vous m’appelez des Etats Unis ? m’étonné-je.
— Oui, tout à fait, reprend-elle de sa voix haute-perchée
— Et, vous êtes ?
— Oh la la, que je suis bête je ne me suis pas présentée, je m’appelle Orine ! Votre éditrice !
— De quoi ?
Depuis quand j’ai une éditrice ? Et comment elle a eu mon numéro ?
— Oui, votre éditrice. Vous et moi allons faire des étincelles.
— Écoutez, Orine, je ne vous connais pas, je ne sais pas comment vous avez eu mon numéro, mais vous devez vous tromper de personne.
— Vous n’êtes pas Alicedreamer31 ? demande-t-elle sur un ton hésitant.
Je marque un temps d’arrêt, Alicedreamer31 est mon pseudo sur un site d’écriture en ligne sur lequel je publie régulièrement des chapitres de mon roman. J’ai d’ailleurs posté le dernier avant-hier. Étant parfaitement bilingue j’ai choisi de le publier en français et en anglais afin de toucher un public plus large, ce qui explique sans doute qu’Orine prenne contact avec moi.
— Euh si, c’est moi.
— Ah, je savais bien que je ne me trompais pas. Alors je vous explique, notre comité de lecture a adoré votre histoire et il leur en faut beaucoup. Nous souhaiterions discuter avec vous de l’achat des droits pour votre œuvre et de la possibilité d’en faire un film.
Je lâche un hoquet de surprise et pose ma main contre le mur pour m’empêcher de tomber.
— Bien sûr, reprend-elle, nous souhaitons vous associer pleinement à ce projet et vous rencontrer.
— Vous voulez adapter mon roman, publié uniquement sur internet, en film ?
— Oui, ça va être génial, j’imagine déjà quels acteurs pourraient donner vie à vos personnages, comment nous pourrions tourner certaines scènes, il faudra évidemment remanier certains passages et rajouter un peu plus de tension dans vos scènes d’amour.
— Mais vous êtes éditrice ou réalisatrice ? ne puis-je m’empêcher de demander.
— Chérie, je suis tout ce qu’il vous faut. Grâce à moi, vous n’aurez à vous soucier de rien. Je serai à la fois votre éditrice, votre agent, votre meilleure amie, votre âme…
Elle n’a pas le temps de finir sa phrase que je lui raccroche au nez. Cette fille est dingue. À tous les coups, c’est une hystérique qui a lu mon livre sur le site et qui a piraté mon compte pour avoir mes coordonnées.
— Alors c’était qui ? demande Priscie en sortant de la salle.
Malgré une heure d’efforts ininterrompus, elle est rayonnante. Ses boucles brunes retombent en cascade sur ses épaules et ses yeux marron pétillent de curiosité.
— Une tarée, réponds-je en haussant les épaules.
Sur le chemin qui nous conduit jusque chez moi, je lui raconte mon entretien téléphonique avec Orine la folle.
— Mais imagine, et si ce n’était pas une blague ?
— Priscie, sérieusement, tu me vois à Hollywood, moi avec ma taille 40, mes Converses et ma peau qui brûle dès qu’elle capte un rayon de soleil ?
— Oui, parfaitement, je suis sûre que tu y ferais un malheur ! Et puis, ce serait l’occasion de rencontrer l’homme de ta vie, dit-elle d’un air espiègle en m’agrippant le bras.
Je n’ai pas besoin de la regarder pour savoir de qui elle parle. Elle parle de LUI bien sûr, cet homme si beau, si sexy et si viril qu’il n’a eu besoin de ne dire qu’une seule réplique pour que j’en tombe raide dingue.
— D’ailleurs, en parlant de lui, tu sais que le tournage de la nouvelle saison est en cours ?
— Et comment que je le sais, réponds-je le sourire aux lèvres. Si j’étais sûre de ne serait-ce que l’apercevoir, je traverserais l’océan à la nage !
Chaque soir, je surfe sur internet à la recherche de photos volées sur lesquelles il apparaîtrait, mon beau pirate au blouson de cuir. Dire que je vais devoir attendre un an avant que la série ne soit diffusée ! Rien que d’y penser ça me donne le cafard.
Priscie et moi passons le reste de la soirée à regarder des films de super héros en mangeant des chamallows tout en essayant de déterminer avec lequel on voudrait juste s’envoyer en l’air et avec lequel on pourrait faire notre vie. Pour finir, nous terminons avachies l’une contre l’autre bercées par nos ronflements respectifs. Lorsque je me réveille, au milieu de la nuit, le générique de fin du film tourne encore. Je me lève en prenant garde à ne pas réveiller mon amie et éteins la télé. Je prends quelques minutes pour m’étirer, décidément s’endormir en position assise ce n’est pas l’idéal. J’étale un plaid sur Priscie et repense à l’appel d’Orine. Non ce n’est pas possible, c’est forcément une dingue, une éditrice sérieuse ne se serait pas comportée de cette manière, elle aurait été plus posée, plus calme, plus professionnelle. On ne me fera pas croire que les grandes maisons d’édition embauchent des hystériques comme elle pour représenter et s’occuper des auteurs. Même si je suis intimement persuadée qu’il s’agit d’un canular je ne peux m’empêcher d’espérer. Et si quelqu’un, quelque part, avait vraiment aimé mon livre et voulait en faire un film ? Serais-je prête à accepter qu’un scénariste enlève des scènes de mon bébé, qu’il prenne les décisions, que le casting soit différent de celui que j’avais imaginé… Toutes ces questions trottent dans ma tête sans que je n’arrive à leur trouver une réponse.

Finalement, les jours passent et je n’ai plus d