Coeurs tatoués , livre ebook

CŒURS TATOUÉS
 
 
 
Isabelle FOURI É

Table des matières
CŒURS TATOUÉS
AVANT-PROPOS
PROLOGUE
Caroline
1 — Fichu barbu  
2 — Nouveau départ  
3 — Liberty  
4 — Le connard
5 — Sang neuf  
6 — Début de soirée  
Luke
7 — Adieu aux armes  
8 — Petite sœur  
9 — Rencontres  
10 — Congwong Beach
11 — Croix du Sud  
12 — Conversation entre fr è res  
Caroline
13 — Impudique  
14 — Un train pour Broken Hill  
15 — L a tra înée  
16 — Premier jour  
17 — M ackenzie  
18 — M ission vaccination  
Luke
19 — Retour
20 — P ardon  
21 — Septembre  
22 — Urgence  
23 — La réserve  
24 — T hunder Grill
Caroline
25 — Bonnes nouvelles  
26 — Proposition  
27 — Déménagement  
28 — Muffins  
29 — Colocation  
30 — Gros lundi… petite semaine  
Luke
31 — Adélaïde
32 — Soupçons  
33 — Recherches communes  
34 — T rafic  
35 — Jour de repos  
36 — Premi è res fois  
Caroline
37 — King Brown
38 — Hôpital  
39 — Absence  
40 — Petite mort  
41 — Dernier adieu  
42 — Départ  
Luke
43 — Réveil douloureux  
44 — Démantèlement  
45 — Ultime mission  
46 — À l’essai  
47 — Retrouvailles  
48 — Cœurs tatoués  
ÉPILOGUE
REMERCIEMENTS

 


L’auteure est représentée par Black Ink Éditions. Tous droits réservés, y compris le droit de reproduction de ce livre ou de quelque citation que ce soit, sous n’importe quelle forme.
 
Nom de l’ouvrage : Coeurs tatoués
Auteur : Isabelle FOURIÉ
Suivi éditorial : Sarah Berziou
 
© Black Ink Éditions
Dépôt légal juillet 2020
 
Couverture © Black Ink Éditions. Réalisation Lana Graph. Crédits photo Shutterstocks.
ISBN 978-2-37993-108-6
 
Black Ink Éditions
23 chemin de Ronflac - 17440 Aytré
Numéro SIRET 840 658 587 00018
Contact : editions.blackink@gmail.com
Site Internet : www.blackinkeditions.com
 


 
 
 
 
 
 
 
À toi, mon aventurier du quotidien…


 
AVANT-PROPOS
 
 
Chers vous qui ouvrez ce livre…
 
Je commencerai cet ouvrage par quelques mots pour vous. Vous, lecteurs et lectrices qui avez rendu l’aventure possible. Sans votre engouement pour mon premier roman, aurais-je eu le courage de continuer   ? Sans vos commentaires, aurais-je affronté la peur de la page blanche   ? Sans vous, tout simplement, aurais-je réussi à être vraie   ?
Ce livre a pour moi une saveur particulière, celle d’un reportage qui a changé ma vision de la vie ainsi que celle de l’Australie. Pays continent où j’ai eu la chance de me rendre, il m’a inspiré cette histoire qui, je l’espère, vous fera voyager.
Cette fois encore, je souhaite dédier ce livre aux personnes qui ont permis de transformer mon rêve en réalité.
À toi, mon Amour.
À Paulette, sa mauvaise vue et son cœur plus grand que l’océan.
À quatre lectrices hors du commun   : Agnès, Isabelle, Corinne et Jessica, votre enthousiasme m’a aidée à tenter une fois de plus l’édition.
À Marie, pour ces heures de discussions et d’échange.
Et enfin, à Sarah sans qui ce livre n’existerait pas.
Mais surtout à vous… rêveurs du réel ou de l’imaginaire qui croyez toujours en l’impossible.

 
PROLOGUE
 

 
«   Si vous pensez que l’aventure est dangereuse, je vous propose d’essayer la routine… elle est mortelle.   »
Paolo Coelho
 
 
Paris, quatre ans plus tôt.
 
L’air est doux pour la saison. En rentrant, je m’é tire. Crev ée par une nuit de garde, je ne rêve que d’un bon lit. Pourtant, ma fatigue n’enlise pas mon sourire naissant. Il fait beau. Une magnifique journée s’annonce. Remplie de rires et de joie, elle signera mon entrée définitive dans ma vingt-quatrième ann ée. Je suis sereine, car Laurent ne me reproche pas d’avoir refusé sa demande en mariage au profit de mes études. Nous avons toute la vie devant nous. D’ailleurs, il sera présent ce soir, preuve qu’il ne me tient pas rancune. Mes sœurs, mon frère ainsi que mes parents viendront également. Un bon restaurant en famille pour fêter leur benjamine.
L’eau glisse sur ma peau, emportant l’odeur d’hôpital mêlée à celle de la sueur et des longues heures au bloc. Tout le monde est surpris, Caroline a réussi ses examens de médecine avec brio. Mon classement à l’ECN 1 m’a même permis d’intégrer la faculté de Paris. Cette première année en chirurgie se passe à merveille. J’adore mon métier. Le vilain petit canard s’est enfin épanoui. Finie la bagarreuse. Envolé, le garçon manqué. Bienvenue la fille studieuse, l’étudiante brillante, la doctoresse au sourire d’ange.
D’ailleurs, si je veux un tant soit peu ressembler à quelque chose, je ferais mieux de me faire un brushing plutôt que de me contempler béatement devant la glace. Pour ce que j’y vois avec toute cette vapeur   ! Du plat de ma paume, j’ôte l’humidité qui embrume mon miroir et commence un travail de longue haleine   : dompter mes cheveux bruns où des reflets auburn se perdent. Je me demande ce que je vais porter ce soir. Marie, ma meilleure amie, me conseille un truc sexy. Une robe courte fera l’affaire, car même si nous sommes encore en automne, les températures sont fraîches à la nuit tombante. Pourtant, je suis certaine que nous prendrons d’abord un verre dehors. Nous sommes trop nombreux à fumer.
 
~
 
Assortie à mes yeux, ma robe bleu foncé me moule. Gênante, elle m’interdit les enjambées caractérisant ma dé marche. A ccompagn ée de Marie, je remonte la rue. Ma tête s’incline vers l’ arri ère. Elle ploie sous mon rire. Mon bonheur est si grand qu’il empêche mon corps de se tenir droit. Je n’arrive pas à me souvenir pourquoi nous nous amusons autant, mais les deux verres de vodka que nous avons pris avant de partir en sont sûrement les instigateurs.
Au loin, tous m’attendent. Ils me font des signes. Bras tendus, ils me hèlent, me sifflent, m’interpellent. Je suis leur petite sœur, leur fille, leur amie. Ils sont les miens. Les effusions, les embrassades, les cadeaux font de moi le centre de leur attention. Comme prévu, trop fument pour que l’apéritif se passe ailleurs qu’en terrasse, mais la journée est si belle. La premiè re rafale n ’effraie personne. Elle impose le silence. Nous comprenons sans un mot que la situation vient de changer. Une fraction de seconde. Un battement de cœur. Un rire. Rien. Le temps se fige et tout bascule. Dans un râle, quelqu’un annonce qu’il faut se jeter à terre, se faire petits, disparaî tre.
Les bruits des balles. Les corps qui tombent enchevêtrés les uns sur les autres. La lueur pâle des ré verb ères éclaire la scène, à la fois rapide et si lente qu’elle semble irréelle. Les décharges claquent et assourdissent avant le silence. Massif. Imposant. Omniprésent. Puis… le chaos. Les cris. Les pleurs. Les pas pré cipit és des victimes apeurées qui résonnent sur le pavé. L’odeur de poudre mé lang ée à celle des chairs écœure et enivre en même temps. Le goût de la terreur. Les bouches bé antes, d ’o ù plus aucun hurlement d’horreur ne sortira. Jamais. Les yeux. Pour certains, déjà clos à la suite du passage de la grande faucheuse et pour d’autres encore ouverts, se raccrochant en vain à la vie. À l’espoir.
Cette totale impossibilité de déglutir et ce goût de bile qui envahit ma gorge me paralysent. Mon souffle court est presque inaudible. Accroupie sous la table du restaurant, je regarde mes mains. Elles sont baignées de sang. Je ne cesse de me questionner. À qui appartient-il   ? Je me fige sur l’image de mes doigts. Longs et fins, ils dégoulinent de liquide vermillon. Je n’ai pas mal. Pourquoi suis-je immobile   ? Tout est flou. Pourquoi ne puis-je leur porter secours   ? Pourquoi nous   ? De cette belle journée, il ne reste que mes paumes dansantes, puis le néant.

 
SYDNEY
 
«   Le plus beau voyage, c’est celui qu’on n’a pas encore fait.   »
Loïck Peyron
 

 
Caroline
 
1 — Fichu barbu  
 
 
Paris, de nos jours…
 
Debout, droite comme un I, j’attends la réprimande qui ne va pas tarder. Depuis le bureau de mon patron, j’ai une vue magnifique sur Notre-Dame. Il fait beau sur Paris plus calme en ce mois de juin. Pourtant, je ne me promène pas, ne me balade pas, ne prends pas mon temps. Je dois toujours vivre à mille à l’heure. N’arrivant pas me réapproprier cette ville devenue une é trang ère un soir de novembre, je la parcours, indifférente. Cependant, il y a des rues o ù je traîne. Un restaurant que je hante, désirant y retrouver ceux que j’ai perdus, des larmes que je ne veux plus laisser couler.
Pour beaucoup, je suis un soleil, une lumière, un espoir que les miracles existent. En réalité, je suis une coquille vide, un être sans âme, une ombre. Machinalement, je caresse mon épaule gauche. La balle a frôlé si pr ès le cœur qu’ elle a imprim é une marque dans le muscle. Indélé bile, elle t émoigne que je suis passée entre la vie et la mort. Comme un tatouage, elle grave mon histoire dans mes chairs. Le projectile a dessiné sur mon péricarde une brûlure en forme d’étoile qui a intrigué plus d’un cardiologue.
Être l’élève de Lé on Pradel m ’a sauvée. Connaître l’un des plus grands chirurgiens cardiaques de la planète a son avantage en période de chaos. Sortir avec son fils, même en ayant refusé de l’épouser, vous place de facto dans les membres de sa famille. Sans lui, sans son génie médical, sans ses mains infaillibles serais-je toujours en vie   ?
— Mademoiselle Duhamel   ! Qu’est-ce que je vais bien pouvoir faire de vous   ?
— Je ne sais pas, monsieur, lui soufflé-je dans un sursaut.
— Ôtez ce sourire insolent de votre visage   ! Le pire est que j’ai de l’affection pour vous et que vous en jouez.
— Alors qu’allez-vous faire de moi   ? demandé-je, en augmentant l’effet sale gosse qu’ a d éjà mon rictus malsain.
— Vous êtes sûre de ne pas vouloir passer votre DESC 2 en chirurgie cardiothoracique   ?
— Certaine. J’ ai valid é la