Another Breath , livre ebook

Mel D.

Another Breath


ISBN : 978-2-37652-183-9
Titre de l'édition originale : Another Breath
Copyright © Butterfly Editions 2019

Couverture © Droniou - Adobe Stock
Tous droit réservés, y compris le droit de reproduction de ce livre ou de quelque citation que ce soit sous n'importe quelle forme.
Cet ouvrage est une fiction. Toute référence à des événements historiques, des personnes réelles ou des lieux réels cités n'ont d'autre existence que fictive. Tous les autres noms, personnages, lieux et événements sont le produit de l'imagination de l'auteur, et toute ressemblance avec des personnes, des événements ou des lieux existants ou ayant existé, ne peut être que fortuite.
ISBN : 978-2-37652-183-9
Dépôt Légal : Avril 2019
20191004-1200
Internet : www.butterfly-editions.com
contact@butterfly-editions.com
À mon grand-papa que je n’ai pas connu… Continue de veiller sur moi là où tu es…

À M, je t’aimerai jusqu’à mon dernier souffle…

À L et S, n’oubliez jamais de croire en vous… je vous aime.
- 1 -
Miles
« Le plus dur n’est pas d’oublier le passé, mais c’est d’aller assez loin pour qu’il ne puisse plus nous rattraper. »
Inconnu


Cinq heures du matin, mon réveil sonne. Mes yeux sont déjà bien ouverts depuis plusieurs heures, à cause du décalage horaire. Je tends un bras paresseux et l’arrête avant que ma voisine ne s’énerve, comme chaque fois qu’il m’arrive de faire un peu trop de bruit. À vrai dire, cela se produit très rarement. Je ne me trouve chez moi que deux à trois fois par mois environ. Pour le peu de temps que j’y passe, elle pourrait être un peu plus compréhensive. Surtout que je ne suis pas le genre de mec fêtard, qui remplit sa baraque de potes, d’alcool et de musique Techno. Seulement, le moindre bruit incommode ses pauvres oreilles sensibles. Même une simple douche à deux heures du mat’ perturbe son cycle de sommeil ! Ouais, une vraie casse-couille ! Après plusieurs tentatives de discussion, j’en ai rapidement conclu qu’elle est en manque d’affection ! Cette quinquagénaire vit seule avec ses chats, et je suppose que personne ne la fait grimper aux rideaux de temps à autre pour la détendre ! Vu sous cet angle, comment pourrais-je lui en vouloir ?
En tant que bon samaritain, il serait de mon ressort de me dévouer pour la bonne cause. Sauf que je n’ai peut-être pas une âme aussi charitable, et je suis peut-être un peu pris en ce moment aussi…
Je m’étire dans mon lit king size qui me paraît encore si étranger et me lève, avant de me mettre à plat ventre sur le sol afin de commencer ma série de pompes journalières.
Vingt minutes plus tard, je file sous la douche. S’ensuit ensuite le rituel habituel. Se raser, s’habiller… Mes gestes sont prémédités, mécaniques.
Je prends mon costume qui est soigneusement posé sur le cintre. Je passe ma chemise, puis la boutonne avec une facilité déconcertante. Chacun de mes mouvements est minutieusement maîtrisé. J’enfile mon pantalon et termine de nouer ma cravate autour du cou. J’avoue, c’est la partie la moins plaisante, surtout lors des chaleurs infernales en plein été. Heureusement, il existe la climatisation !
Avant de mettre ma veste pour parfaire ma tenue de pilote, je fonce dans la cuisine me préparer un café – grand si possible, bien corsé – et je me prépare des œufs au bacon que j’ai achetés la veille, avant de rentrer.
C’est, ça, ma vie, je vais, je viens, mais je ne reste jamais longtemps à la même place, et cela me plaît. J’ai une horreur folle de la routine, de devoir sans cesse faire et refaire les mêmes choses. Je préfère nettement me lever à Londres, me coucher à Hawaï, puis passer la nuit suivante à New York. Ma vie a néanmoins un peu évolué au fil des dernières années. Si avant la réputation d’homme à femmes me collait à la peau, maintenant, je suis du genre sage et casé. Il paraît que les hommes changent, du moins en apparence.
En homme, bien élevé, je lave ma vaisselle, avant de terminer de me préparer. J’enfile ma veste, boucle ma valise et balaye du regard mon appartement ne sachant pas exactement quand je vais y revenir.
Depuis dix ans, je vis seul, sans jamais partager mon quotidien avec quelqu’un. Bien qu’Hailey fasse partie de ma vie depuis deux ans.
Je ne m’épanche jamais sur ma vie sentimentale avec mes amis, l’histoire que je leur réserve est des plus banales : notre rencontre n’a rien d’exceptionnel. Je dirais simplement qu’elle était ce dont j’avais besoin pour surmonter ma première déception amoureuse. Évidemment, elle n’en sait rien ! Quelle femme souhaiterait apprendre qu’elle n’est en effet qu’un bouche-trou ? Je l’ai rencontrée à une soirée, après m’être fait jeter pour la énième fois par Rylee, une fille qui me rendait fou, et pour qui j’éprouvais des sentiments assez ambigus. Pour qui mon cœur battait à tout rompre et qui étrangement me rappelait mon passé… La nostalgie peut être sacrément vache ! Elle fait ressortir tout ce que nous aurions préféré avoir oublié ! Bref. J’aimais Rylee, du moins, je croyais l’aimer, et comme elle m’avait bien fait comprendre que rien ne se produirait entre nous. Pas même un chaste baiser ! Je me suis saoulé comme un débile pour noyer mon chagrin, ou plutôt mon ego d’homme blessé ! Ma soirée s’est terminée par une partie de jambes en l’air avec Hailey, dont aujourd’hui encore, il ne me reste aucun souvenir ! Enfin, si ce n’est la cicatrice qui traverse ma ligne de vie. Les bris de verre m’ont coupé la main, j’ai dû me rendre à l’hôpital afin de me faire faire des points de suture. Une longue histoire, dont je ne connais que les bribes qu’elle m’a racontées ! Le fait est que Hailey m’a conduit aux urgences.
Avec mon taux d’alcool dans le sang, j’étais incapable de faire la différence entre la marche arrière et la marche avant. Ne pas confondre l’allume-cigare avec le levier de vitesse se révélait être une mission impossible ! Ouais, une vraie loque humaine !
Malgré cet aspect dégradant d’une première rencontre, Hailey ne m’a pas laissé tomber. Nous ne parlons pratiquement jamais de cet incident et évitons même de l’aborder lorsque l'on nous pose des questions ! La plupart du temps, nous disons « On s’est rencontrés un soir, et elle avait autant besoin de moi, que j’en avais d’elle ».
À l’époque, elle venait de perdre son fiancé dans un accident de voiture tandis que moi, je venais de me faire jeter, une nouvelle fois…
Mais peu importe, elle est restée à mes côtés, puis le lendemain, elle n’avait pas bougé… Elle était toujours dans ma chambre d’hôtel à New York. Elle dormait paisiblement, avec ses cheveux blond vénitien qui lui recouvraient la moitié du visage… Elle ne ressemblait en rien à Rylee, la fameuse fille que j’idolâtrais, et pourtant quelque chose en elle m’apaisait, me revigorait et je ne parle pas seulement de son corps parfait et de son énorme poitrine, fausse, mais énorme, tout de même... Non. La sensibilité et la tristesse qu’elle dégageait me donnaient envie de la protéger. Je venais de fêter mes vingt-huit ans et, pour la première fois de ma vie, je me suis aperçu que je ressentais le besoin de me poser et surtout d’oublier la fille qui ne cessait de hanter mes nuits et dont j’avais la certitude ne m’offrirait rien d’autre que de l’amitié.
À cet instant, je ne savais pas encore qui était Hailey, ni même que nos chemins allaient se recroiser à peine quelques semaines plus tard. Et que mon existence allait prendre un autre tournant. Je pensais qu’elle était simplement une fille avec qui j’avais passé un peu de bon temps… C’était ce qu’elle représentait. Juste ça, rien de plus.

Mon portable sonne et j’esquisse un léger sourire en découvrant son prénom.
— Salut, beau gosse ! Tu m’as incroyablement manqué, cette nuit…
Hailey vit à New York et même si elle avait dans l’idée de venir habiter à Londres, je l’en ai dissuadée. Que ferait-elle seule, dans une ville qui lui est totalement inconnue, sans amis et sans repères ? Surtout que je suis pratiquement toujours en déplacement… C’est bien plus logique qu’elle ait gardé son appartement à Manhattan, j’y fais régulièrement des escales de plusieurs jours. C’était justement le cas en début de semaine et nous avons pu passer du temps ensemble. Il faut dire qu’avec son héritage familial, elle ne connaît pas vraiment le monde du travail… Ses efforts quotidiens se limitent à ses cours de yoga et à arpenter la cinquième avenue à la recherche des dernières tendances ou siroter des cocktails avec ses copines.
La nouvelle génération des Hilton, je dirais.
Évidemment, mon entourage me demande sans cesse ce qu’un homme comme moi fait avec une femme comme elle.
La réponse est très simple, je n’ai pas eu véritablement le choix et, finalement, j’ai fini par m’y habituer.
J’ai pris mes repères dans cette nouvelle vie et j’arrive même à me comporter comme si nous étions un véritable couple. D’ailleurs, dans quelques mois, nous avons prévu de nous installer à New York.
Une nouvelle étape. Je ne suis pas certain d’être tout à fait prêt, mais je n’ai pas eu mon mot à dire. Néanmoins, je ne cesse de repousser continuellement la date, en inventant un millier d’excuses, plus farfelues les unes que les autres. Cependant, il n’y a plus d’échappatoire possible. Je sais que sa patience a atteint ses limites, et qu’il est temps que j’assume mes responsabilités au sein de notre relation.
— Toi aussi, tu m’as manqué…, réponds-je, en repensant à son corps nu collé contre le mien.
— C’est bien aujourd’hui que tu fais escale à Denver ? Comment te sens-tu ?
Je ferme les yeux et déglutis, ne sachant quoi répondre. Jusqu’à présent, j’avais juste essayé de ne pas trop m’attarder sur ce sujet. Mais sa question me renvoie à la dure réalité. Je vais retrouver ma ville natale pour quelques heures, alors que cela fait une éternité que je n’y ai pas remis les pieds.
— Ça va…, dis-je tout en me raclant la gorge. Je suis prêt… Et je ne vais pas m’y attarder, donc, ça va…
Qui essayes-tu de tromper ?
Ma conscience me hurle de