Amour, flingues et macaronis , livre ebook

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Ne me jugez pas trop vite. Ne me détestez pas.

Sept années de passion, de bonheur et de sexe torride pour en arriver là aujourd'hui...
Il y a six ans, à Florence, après moult mésaventures rocambolesques, moi, Robyn, j'ai épousé Valentino Massari, l'amour de ma vie. Mon Échelon Cinq est devenu le père d'adoption de ma fille.
Nous étions heureux tous les trois. Une famille épanouie.
Jusqu'à récemment, j'étais persuadée d'avoir déniché la perle rare avec mon macaroni.
J'étais convaincue que ma poisse légendaire s'était envolée.
Mais quelque chose de terrible s'est passé...
Détrompez-vous, le prince charmant n'existe pas.
L'homme que je prenais pour mon prince charmant est italien, tueur à gages... et je l'ai quitté.
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Publié par

Date de parution

03 juin 2019

Nombre de lectures

83

EAN13

9782379930171

Langue

Français

Amour, flingues
et macaronis
 
 
 
 
 
 
Anna TRISS
 
L’auteur est représenté par Black Ink Editions. Tous droits réservés, y compris le droit de reproduction de ce livre ou de quelque citation que ce soit sous n’importe quelle forme.
 
Nom de l’ouvrage : Amour, flingues et macaronis
Auteur : Anna TRISS
Suivi éditorial : Sarah Berziou
 
© Black Ink Editions
Dépôt légal juin 2019
 
Couverture : © Black Ink Editions. Réalisation Lana Graph. Crédit photos Shutterstock.
ISBN 978-2-37993-017-1
 
Black Ink Editions
23 chemin de Ronflac
17440 Aytré
 
Numéro SIRET 840 658 587 00018
Contact : editions.blackink@gmail.com
Site internet : www.blackinkeditions.com
 
 
 
 
Table des matières

Prologue
Chapitre 1 : « Que j’aille au diable ? Mais j’y suis déjà ! »
Chapitre 2 : « Pourquoi ce teint fraise Tagada ? »
Chapitre 3 : « Je plains Satan, il a fait une mauvaise affaire. »
Chapitre 4 : « Comment ça, tu n’aimes plus le semifreddo ? »
Chapitre 5 : « Vous savez à quel point je suis douillette de la croupe. »
Chapitre 6 : « Un petit calibre tout mignon qui rentre dans mon sac à main. »
Chapitre 7 : « Tueur à gages ? Quel tueur à gages ? »
Chapitre 8 : « J’emmerde le pot à jurons ! »
Chapitre 9 : « Mi casa es tu casa, amigo. »
Chapitre 10 : « Tu ne tueras point. »
Chapitre 11 : « Encourageant. »
Chapitre 12 : « Je ne me rendrai pas sans me battre. »
Chapitre 13 : « Il n’y a plus d’espoir. »
Chapitre 14 : « Surprise, principessa ! »
Chapitre 15 : « Mangeur de polenta fasciste ? »
Chapitre 16 : « Ça m’arrangerait bien, un laxatif. »
Chapitre 17 : « Un doigt ou un œil fera l’affaire. »
Chapitre 18 : « Adopteuntueuràgages.com, tu dis ? »
Chapitre 19 : « Tu n’en veux pas un deuxième plutôt ? »
Chapitre 20 : « Valenbyn sonne mieux. »
Chapitre 21 : « Vois la réalité en face. »
Chapitre 22 : « Laisse-moi te vénérer. »
Chapitre 23 : « Dis-le-moi. Juste une fois. »
Chapitre 24 : « Je t’interdis de fumer pendant qu’on s’engueule ! »
Chapitre 25 : « On dirait de la pisse de chat. »
Chapitre 26 : « Qui. A. Empoisonné. Mon. Mari. »
Chapitre 27 : « Le seul et l’unique. »
Chapitre 28 : « On se protège tous les uns les autres. »
Chapitre 29 : « Tu es trop choupinet quand tu boudes, mon gros lapin tatoué. »
Chapitre 30 : « Tu aurais dû mettre plus de chloroforme sur le chiffon. »
Chapitre 31 : « Expulse-nous cette pastèque, on n’a pas toute la nuit. »
Chapitre 32 : « La rage de vivre et d’aimer. »
Chapitre 33 : « Hasta la vista, baby. »
Épilogue
Chapitre bonus : « Carpe diem. »
Play-list
Remerciements

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Tombe cent fois.
Relève-toi cent fois.
N’abandonne jamais.
 
 
Prologue
 
 
Robyn
 
—  Buono soggiorno in Francia, signora 1  ! minaude l’hôtesse de l’air au moment où je passe devant elle en sortant de l’avion.
— Sono francese 2 , réponds-je machinalement.
La grande jeune femme rousse en uniforme bleu pétrole m’adresse le même sourire aimable et jovial qu’elle réserve à tous les passagers sans exception.
Cette nana arbore un je-ne-sais-quoi dans le regard qui me fait sérieusement flipper. Elle ressemble à la fiancée grandeur nature de Chucky, on jurerait qu’elle s’apprête à extirper un couteau de sa veste ajustée pour m’ouvrir le thorax du cou au nombril. Sa compagnie aérienne lui verse-t-elle une prime de bonne humeur ? Si ce n’est pas le cas, cette fille adore sa vie et son métier, et ça, ça me donne envie de l’éventrer.
Arrête tes conneries, Rob , me tance une de mes voix intérieures.
— Davvero ? Il tuo accentuo, si sente a malapena 3  ! me complimente l’hôtesse.
— Grazie , la remercié-je d’une voix atone en franchissant la porte. Ciao, signora.
Je n’ai aucune envie de jacasser avec elle. Ni avec personne.
Ce n’est pas ma fille qui trouvera quelque chose à y redire… Collée à sa tablette, Anya n’a pas décroché un mot pendant tout le vol. Elle me fait la gueule. Il vaut peut-être mieux, d’ailleurs. Je ne suis pas encore tout à fait prête à affronter les inéluctables reproches qui bouillonnent dans sa jolie petite tête blonde. Je préfère la tension à l’explosion, du moins à l’heure actuelle.
Je m’en veux déjà suffisamment moi-même.
Paris, aéroport Charles de Gaulle. La grisaille. La bruine. La fraîcheur.
La déprime, quoi.
Un nuage noirâtre flotte dans ma tête saturée de pensées tourmentées. L’une d’elles domine toutes les autres :
Ai-je fait le bon choix ?
— Brrrrr, il caille ici, fais-je remarquer d’un ton léger par-dessus mon épaule à ma fille qui me suit sur le tarmac.
Silence radio dans mon dos. Pas même un grognement approbateur.
Nom d’un cul de poule, ça sent super mauvais pour moi. Elle m’en veut terriblement, là… Je ne sais pas comment je vais m’y prendre pour apaiser sa colère. Je laisse les autres passagers nous dépasser et me retourne vers Anya.
Yeux vissés à l’écran de sa tablette qu’elle tient entre ses doigts contractés.
Sourcils froncés.
Dents serrées.
Petite veine qui bat sur la tempe.
La totale.
Elle ne s’arrête pas. Sans quitter son écran XXL du regard, elle me contourne par la droite en marchant.
— Principessa , je…
— Non, me coupe-t-elle sèchement.
Voilà. Le premier mot que mon adolescente rebelle prononce depuis notre départ précipité de Florence. « Non. »
— Non quoi ? soufflé-je.
— Je ne veux plus t’entendre m’appeler «  principessa . » Premièrement, je n’ai plus six ans, j’en ai bientôt quatorze. Deuxièmement, il n’y a que lui qui a encore le droit de m’appeler comme ça.
Ma gorge se noue comme si j’avais avalé du papier de verre.
— Andiamo 4 ,  Robyn ! renchérit froidement la chair de ma chair en accélérant le pas. Je n’ai pas envie de louper le train. Paris, ça schlingue autant qu’un vieux putois malade pendant sa parade amoureuse.
Aïe ! Elle ne m’appelle par mon prénom que lorsqu’elle est extrêmement contrariée.
Je soupire de dépit. Le voyage en train sera aussi long et pénible que le vol, a priori.
Dans l’avion, j’étais assise à côté d’un vieux bonhomme bizarre qui sentait le concombre et somnolait sur mon épaule en ronflant. Une petite bulle de morve se formait sous sa narine à chaque expiration nasale.
Forcément, il fallait que ça tombe sur moi.
J’ai essayé de le repousser gentiment, sauf qu’à chaque fois que je parvenais à le redresser un peu sur son siège, il s’avachissait à nouveau sur moi. Un moment, sa tête a même basculé et a atterri pile entre mes seins. Je suis sûre qu’il faisait semblant de dormir : je l’ai senti renifler mon décolleté, ce vieux dégueulasse ! Je lui ai décoché une claque sur la joue. Pas trop fort quand même, lui causer une crise cardiaque en plein vol ferait mauvais genre. L’homme s’est réveillé aussitôt en me lançant « Mais qu’est-ce qui vous prend, madame, vous êtes folle ? » en italien d’un air faussement surpris.
Après un passage éclair dans la cabine des w.c. afin d’essuyer ma gorge avec un mouchoir mouillé, je suis allée voir le steward afin de lui rapporter l’incident.
Anya et moi avons changé de sièges. Bref…
La loi des séries continue lorsque nous allons récupérer nos bagages. Ma valise jaune citron est toute cabossée ! Me voilà contrainte de remplir un formulaire administratif pour déclarer les dégâts, photos à l’appui, afin que l’assurance de la compagnie aérienne me rembourse ultérieurement. Je me retrouve ensuite obligée de déballer tout le contenu de ma valise devant un agent bedonnant de l’aéroport qui louche ouvertement sur mes tangas en dentelle et mes soutifs transparents avec un rictus salace. Ouf, au moins rien n’est abîmé et rien ne manque. Anya s’est repliée discrètement plusieurs mètres plus loin en faisant mine de ne pas me connaître : elle avait trop honte de la scène.
Je fais un détour par les toilettes, je dois me soulager la vessie avant de choper un taxi pour aller à la gare.
La propreté étant discutable – putain, certaines personnes n’ont aucun respect pour les femmes de ménage ! – je dispose méticuleusement du papier toilette sur la lunette, ce qui me prend trois bonnes minutes. Puis je soulève ma robe, baisse ma culotte et pose mon popotin sur la lunette.
La chasse d’eau automatique se déclenche toute seule.
Mon cri d’horreur et mes jurons abominables résonnent dans tout l’aéroport.
Si elle était dans le coin, ma meilleure amie Nina éclaterait de rire et me lancerait que j’ai le cul bordé de « mouille. »
Moi, là tout de suite, je ne suis pas trop d’humeur à rire.
Après avoir vidé la moitié du rouleau de PQ pour m’essuyer les fesses, je sors de la cabine en marchant en canard et en grimaçant de dégoût. Adossée au mur, Anya lève les yeux au plafond, mais elle n’élève aucun commentaire.
En émergeant de l’aéroport, traînant ma valise cabossée derrière moi, je me dirige vers un taxi… mais une quinquagénaire parisienne maigre comme un clou en tailleur Prada me devance de trois secondes ! La grognasse referme la portière en me destinant un doigt d’honneur derrière la vitre et éclate d’un rire machiavélique à l’instant où le taxi démarre à toute allure. Furieuse, je hurle :
— Espèce de grosse conna…
Le véhicule roule dans une flaque d’eau boueuse juste devant moi.
Et je m’en prends plein la gueule, of course  !
Dégoulinante, les bras écartés, la bouche ouverte, je jette un regard de Chat Potté à Anya.
Blasée, mon ado hausse les épaules et se détourne en replongeant le nez dans son portable.
Je ne peux même pas compter sur sa compassion : elle n’en a rien à carrer que je sois trempée de gadoue des pieds à la tête.
Elle doit estimer que je mérite mon sort...
Au désespoir, je lève les yeux vers le ciel parisien anthracite.
Si Dieu existe, il ne peut définitivement pas m’encadrer !
Manquerait plus que je marche dans une crotte de chien sur le trottoir et ce serait l’apothéose de cette journée de merde !

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