Alter Ego , livre ebook

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Elle est jeune, pétillante, pleine de vie mais elle est aussi superstitieuse. Aujourd’hui, manque de bol pour elle, on est vendredi 13 ! Mais qui a dit que les vendredi 13 portent seulement malheur ? Parce que ce vendredi, elle va le rencontrer lui ! Celui qui va bouleverser sa vie !



Laissez vous emporter et embarquer avec eux au fil des mots dans un grand huit émotionnel.

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Publié par

Date de parution

21 novembre 2015

Nombre de lectures

1 823

EAN13

9782374470245

Langue

Français

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ALTER EGO

Romance

 

 

 

Colin CARTER

 

 

 

 

 

 

 

ALTER EGO

Romance

 

 

 

 

 

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ISBN numérique 978-2-37447-024-5

Dépot Légal - Novembre 2015

Imprimé en France © Erato–Editions

Tous droits réservés

Cette œuvre est protégée par le droit d’auteur et strictement réservée à l’usage privé du client. Toute reproduction ou diffusion au profit de tiers, à titre gratuit ou onéreux, de tout ou partie de cette œuvre, est strictement interdite et constitue une contrefaçon prévue par les articles L 335-2 et suivants du Code de la Propriété intellectuelle. L’éditeur se réserve le droit de poursuivre toute atteinte à ses droits de propriété intellectuelle devant les juridictions civiles ou pénales

 

- LE MOT DE L’AUTEUR -

 

Lectrice, passionnée et dévoreuse de romans érotiques, sentimentaux et même de comédies romantiques, j’ai toujours été fascinée par l’émotion et l’évasion que pouvait me procurer la lecture de ces œuvres.

Ces mêmes Œuvres qui, dans les moments difficiles de ma vie, m’ont permis de m’évader et de mieux en supporter les épreuves.

C’est pourquoi lorsque j’ai décidé d’enfin écrire mon roman et donner vie aux personnages vivants dans mon esprit, J’ai pris la décision d’incorporer quelques clins d’œil à certains « grands » titres de romans érotiques et/ou romantiques.

Toutes les ressemblances ne sont donc pas fortuites et c’est avec plaisir et espoir de vous apporter passion et évasion que je vous laisse découvrir les aventures de Xavier et Mégan.

- Colin Carter -

 

CHAPITRE1

Encore une de ces foutues journées où je me lève du pied gauche.

Ça doit être les hormones ou la crise de la trentaine va savoir !

Allez Mégan secoue-toi !!!

Je file sous la douche histoire de me rafraîchir les idées, petit déjeuner et direction le bureau !

Voilà 6 ans que je bosse dans une boîte où sont réunis les meilleurs conseillers en entreprise et ressources humaines ainsi que les meilleurs avocats de la ville. Mais le must, c’est que nos locaux accueillent également l’entreprise d’événementiel de la femme de mon boss !

Au début, l’idée de réunir ces deux concepts m’a paru plutôt étrange. Qu’avaient à faire ensemble un cabinet de conseil et une entreprise de communication ?C’est en observant le type de clientèle – overbookée et pressée – de mon boss que j’ai compris l’intérêt de cette combinaison. Le but étant de leur proposer un gain de temps et d’efficacité tout en s’assurant par le biais d’ALL IN ONE de pouvoir peut-être générer de nouveaux clients. QuandMonsieur de Girard Jean Charles 2e du nom m’a employée je ne m’attendais pas à ça !

J’avais à peine 23 ans et étais obligée de quitter la Fac de Droit où j’étudiais en vue de devenir conseillère juridique en entreprise après avoir décroché un BTS d’assistante de Gestion PME PMI.

Mon départ de la Fac s’est fait avant la fin de mes études, car je n’avais plus les moyens de les payer et tous les petits boulots que je pouvais accumuler ne suffisaient pas.

Cette année-là, mes projets de vie ont été chamboulés et pas qu’un peu !Mes parents divorçaient, alors déjà que les moyens manquaient à notre famille et qu’ils avaient à peine de quoi nous aider mes frères et moi pour nos études, là ça devenait catastrophique !!!

Mes petits boulots ont pris le dessus et j’ai laissé tomber avec le secret espoir de peut-être un jour pouvoir m’y remettre.

Je n’en veux à personne pour ce changement de programme, mes choix ont été faits, car la vie n’est pas « un long fleuve tranquille » où tout se déroule toujours selon nos plans. Non, des fois il faut savoir changer de routeet mon père me disait souvent« La meilleure école c’est le terrain, tu verras maintenant tu vas rentrer dans la vie active, trouver un super Job et tout ira pour le mieux. » Facile à dire pour lui, c’est un homme capable de vous réparer tout et n’importe quoi,c’est un touche-à-tout et un bricoleur hors pair !

Pour ça oui, le terrain est la meilleure des écoles, mais pour moi, un diplôme ne se décrocherait pas « sur le terrain », mais dans un amphi après des heures d’études sur un sujet d’examen.

Enfin c’est ce que je pensais jusqu’à ce que j’aie un peu de chance.

J’avais enchaîné plusieurs petits jobs de serveuses, standardiste et secrétaire jusqu’à ce queMonsieur De Girard – mon boss actuel – m’ait donné ma chance.

Àma grande surprise, je n’aurais jamais cru que finalement mon père aurait raison et surtout que Monsieur de Girard ait lui aussi ce genre de discours et pourtant…

Je me souviens encore de ses mots d’encouragement

« Vous allez apprendre avec nous et chez nous, vous avez des possibilités d’évolution Mégan… si un jour l’envie vous prend de recommencer des études, nous saurons vous accompagner. Je n’ai aucun doute sur vos capacités. Vous êtes une jeune femme sérieuse, une battante, vous y arriverez.Nous pourrons même vous trouver un poste dans l’un de nos nombreux services » m’avait-il dit avant d’ajouter devant ma mine émue « Je ne vous lâcherai pas, j’ai trop besoin de vous et ma femme me tuerait si j’osais vous laisser partir, étude ou pas ! » concluant par l’un de ses clins d’œil et son sourire paternel, un jour où nous discutions ouvertement de tout et de rien en salle de repos devant un bon café.Monsieur de Girard malgré son nom à particule et son prénom très vieille France est un homme moderne.

– Ne vous en faites pas Mégan, la roue tourne et les personnes comme vous ne restent pas dans l’ombre.

Eh oui, c’était encore un de ces jours où levée du mauvais pied j’avais l’impression de tout rater !Et Monsieur de Girard a, depuis le début, eu le don de lire en moi comme dans un livre ouvert.

Mais bon sang !Qu’est-ce que ça peut m’agacer d’être comme ça !

On récapitule !

1) J’ai un super job qui me permet à moi, fille de petite bourgade du sud de la France, de côtoyer des gens haut placés (chefs d’entreprise, élus, voire people) que ce soit quand je travaille pour Monsieur de Girard ou pour Valexia, sa Femme.

 

2)J’ai des patrons adorables : lui, plutôt paternaliste, quoi qu’un peu sur la réserve vis-à-vis de ses employés (rien d’insurmontable) ; elle, à l’opposé, volubile, extravertie, parfois un peu trop… Incompréhensible !

Donc de quoi je me plains !… ah si je sais !

J’ai 29 ans –et bientôt 30– et j’ai peur de finir vieille fille aigrie sans grande carrière professionnelle. Restant seule dans mon petit appart dans des robes informes en polyester, condamnée pour le restant de mes tristes jours à regarder dehors les autres vivres tout en caressant mon chien empaillé dont je n’aurais pas supporté la disparition. Ou pire encore, en finissant dans un de ces groupes de femmes seules radotant avec le temps qui se réunissent sur des places de villages et s’assoient sur des bancs en regardant les passants et se racontant tous les cancans du village !

Mon Dieu Non !!!

Bon allez un peu de courage ma vieille !

Je me ressaisis tout en me regardant dans la glace. Comme lorsque j’étais étudiante, je remonte mes cheveux dans un chignon fait à la va-vite. Hop, ces deux petites baguettes chinoises feront l’affaire, du moment qu’elles empêchent mes longs cheveux bruns de partir dans tous les sens.

Voilà qui est mieux. Cheveux OK. Maquillage OK. Tenue, OK !!!

C’est vendredi. Mon jour préféré au bureau. Pas à cause de sa proximité avec le week-end – dans mon activité, il peut m’arriver de travailler le samedi aussi –, mais parce que c’est « Friday wear », autrement dit, tenue décontractée au bureau. La tenue de la parfaite assistante (jupe crayon ou tailleur + chemisier) ne sera pas nécessaire aujourd’hui. Bien que je trouve cet uniforme de working girl très classe et féminin, un peu de changement et de décontraction m’aide à mieux supporter la pression.

Et puis, le vendredi, tout le monde est plus décontracté. La plupart du temps, il n’y a pas de rendez-vous avec les gros clients, sauf en extérieur. Nous voyons les emplois du temps de la semaine à venir et l’organisation à mettre en place. Mais pour moi la plus grande partie de ma journée est consacrée à ALL IN ONE l’entreprise de Madame De Girard Valexia.

Parfait !

Je me glisse donc dans ce super pantalon slim ciré noir que j’aime tant ainsi qu’un petit chemisier en soie beige qui fait ressortir mon teint… Mat Doré ?! C’est comme ça que ma mère l’appelle, elle dit toujours que j’ai le teint du soleil !Il faut dire que pour le coup, c’est un savoureux mélange de mes parents et peut-être aussi la seule chose que j’aime dans mon physique. Le matHispanique de mon père mélangé au teint clair doré de ma mère.

J’enfile mes magnifiques escarpins à talons dix centimètres histoire d’avoir l’allure plus affinée –j’ai toujours l’impression de paraître plus mince en talons hauts– je bois mon café en quatrième vitesse, attrape mon sac, y glisse mon téléphone puis ma tablette. Et me voilà en train de dévaler les escaliers de ma résidence prête à affronter ma journée, l’activité physique me faisant oublier mon humeur maussade.

Manque de chance, toute pressée que j’étais de trouver l’excitation du dehors et de la foule, je n’ai pas ouvert mes volets et n’ai donc pas vu le mauvais temps pointer le bout de son nez en cette journée de septembre. Quarante minutes et quelques bouchons plus tard me voilà devant les bureaux de G. CONSULTING et ALL IN ONE

A l’origine, les bureaux de G. CONSULTING se situaient au cœur du centre-ville à côté du tribunal dans une de ces vieilles maisons de maître ou hôtel particulier du vieux Montpellier.

La Fac n’était pas loin d’ailleurs et j’adorais aller dans ce quartier admirer ces belles demeures anciennes avec leurs impressionnantes façades ornées de moulures, leurs balcons en fer forgé, leurs grandes fenêtres et leurs intérieurs en plafonds hauts avec des planchers qui craquent à chaque pas. Je leur trouvais et leur trouve encore beaucoup de cachet.

D’ailleurs, Monsieur de Girard a conservé ces bureaux en annexe. Ainsi lorsque les avocats comme lui ont un important dossier à préparer, ils peuvent rester près du tribunal et se rendre aisément dans un des bureaux de l’annexe. Ils peuvent aussi y attendre une délibération ou traiter un rendez-vous.Le temps c’est de l’argentet puis je sais que cette maison de maître appartient à la famille de Girard depuis des générations. J’adore d’ailleurs y aller lorsque (où les très rares fois) on m’appelle pour porter des dossiers ou des documents si confidentiels qu’ils ne peuvent pas être transmis par mail, fax ou même par coursier !

Puis avec la création de « ALL IN ONE » par Valexia, les bureaux ont été déplacés dans un immeuble beaucoup plus grand et plus moderne dans le quartier d’affaires du millénaire. L’emplacement parfait pour l’union des deux entreprises. Pas loin du centre-ville et du tribunal, mais en même temps à proximité des centres d’affaires.

Le contraste de cet immeuble avec les anciens bureaux du centre est saisissant !Ultra moderne, ce bâtiment gris anthracite à la façade aux coupes géométriques pourrait donner l’aspect d’un bloc froid et inhospitalier. Mais de subtiles notes de couleurs viennent adoucir l’édifice et lui donner une allure chic et épurée. Vert pomme, jaune canari, rose fuchsia, une palette de teintes vives s’est emparée des terrasses de chaque étage.

Si l’extérieur attire irrémédiablement le regard, l’intérieur des locaux de G. CONSULTING et ALL IN ONE ne laisse pas indifférent non plus. La première fois que j’y suis rentrée, j’ai été saisie par leur démesure : accueil gigantesque, époustouflante salle de réception du rez-de-chaussée, immense salle de conférence du 1erétage avec mur de verre occultant, salle de repos et cuisine suréquipée. C’était la première fois que je voyais des murs de verre pouvant être occultés à volonté !

Au niveau 2 se trouvent les bureaux d’ALL IN ONE. L’espace est occupé en grande partie par un open space lumineux et bien agencé. Quelques bureaux individuels y sont installés, dont celui de Valexia qui dispose de sa propre terrasse privée (la rose bien sûr !). Les étages supérieurs sont consacrés à G. CONSULTING.

Le niveau 3 est pour les conseillers juridiques et ressources humaines.

Le niveau 4 est réservé aux avocats. Il propose toute une série de bureaux individuels aux parois de verre magiques, confidentialité oblige, lors de rendez-vous importants. En bonne assistante, c’est à cet étage que se situe mon bureau, à côté de celui de Monsieur de Girard.

Puis enfin, au sommet du building, un immense toit-terrasse a été aménagé : pelouse, fontaine, coin-bar… tout a été pensé pour l’organisation de réceptions en période estivale. J’adore cet endroit, il a un côté très reposant. Un coin de verdure en plein centre-ville : mon Central Park privé.

Comme en sortant de chez moi ce matin, après avoir garé ma voiture dans le parking souterrain des bureaux, plutôt que de prendre l’ascenseur, je m’élance dans les escaliers– le sport actionne les neurones ! –me dis-je intérieurement. D’ailleurs je me rends compte à cet instant (avec surprise) que les parkings privés des de Girard sont… vides ?!

Toute à ma surprise, je me demande au fil des marches si je ne serais pas arrivée trop tôt. Aurais-je oublié quelque chose ?Un changement d’heure par exemple, car je suis la reine pour rater ce genre de chose et même quand arrive le moment de le faire je ne sais jamais s’il faut avancer ou reculer l’heure !

Je déteste ce système !

Mais non, ça n’est pas possible, puisque ces changements n’arrivent que le samedi.

Me moquant intérieurement de moi-même et affichant un énorme sourire niais, j’attrape la tablette dans mon sac pour vérifier l’agenda et me rassurer. Je veux être sûre de n’avoir rien raté, j’en profite pour consulter l’heure par la même occasion.

Et bien si j’ai raté un « Truc » !

On est vendredi 13 !

Quelle horreur je déteste les vendredis 13 !

Merci maman –la femme la plus superstitieuse au monde que je connaisse–, de m’avoir donné ce « charmant » défaut !!!

Les bureaux sont presque vides à cette heure-ci. En général, voire même tout le temps, les de Girard sont les premiers à arriver, sauf rendez-vous matinal extérieur, ce qu’ils n’aiment ni l’un ni l’autre. Ils préfèrent tous les deux commencer leur journée par une réunion « détente et mise en route » avec leur boisson matinale préférée, le café !

C’est généralement à ce moment-là que j’arrive, sur les coups de 8 h 30 et nous voyons ensemble « plutôt de manière informelle » leurs emplois du temps respectifs ainsi que le mien. Car même si j’ai été « au départ » employée par G.CONSULTING, je suis désormais, également, une des collaboratrices de Valexia.

Pour G. CONSULTING je suis l’assistante administrative polyvalente de Monsieur de Girard et pour ALL IN ONE l’assistante personnelle de Valexia. Ces deux emplois sont… passionnants, mais demandent une organisation et une gestion de dingue !Quelques fois j’ai l’impression de passer mon temps à courir partout un téléphone vissé à l’oreille. Fuyantà tout prix la routine, et bien là, je suis servie !

 

Bref, superstition oblige ou pas, je ne sens pas de très bon augure, le fait que les de Girard soient absents ce matin. Depuis que je travaille ici ça n’est arrivé que très rarement et seulement pour des vacances à l’étranger !!!

Alors qu’est-ce qui se passe aujourd’hui ???

Àl’accueil je retrouve Cyndie la standardiste, qui m’informe livide qu’il y a un problème chez les de Girard et qu’ils vont être retenus toute la matinée et que je dois décaler tous les rendez-vous si besoin.

Super manquait plus que ça !

Je n’ai pas le temps d’en demander plus à Cyndie que mon téléphone se met à vibrer dans mon sac.

Merde !J’avais oublié d’enlever le mode silence.

De Girard J-C II s’affiche en gros sur mon écran.

Je vais avoir des problèmes.

– Bonjour, Monsieur de Girard, dis-je sur un ton que j’essaye de rendre le plus neutre possible.

– Bon sang, Mégan, où étiez-vous passée ?me lance-t-il d’un ton bourru et autoritaire version « papa est très en colère »

– Euh…

– Peu importe !Cyndie a dû vous dire que nous ne pourrons pas venir ce matin.

– Effectivement.

Le sentant extrêmement tendu, je lui laisse le soin de me donner des explications, au lieu de poser trop de questions, car quand il est comme ça, il a tendance à prendre très mal les questions qui pourraient lui paraître indiscrètes.

Il poursuit :

– Bon, nous sommes retenus par la gendarmerie, car cette nuit nous avons été victimes d’un cambriolage avec agression. Là, nous quittons tout juste l’hôpital où nous avons passé une partie de la nuit et nous ne serons plus joignables d’ici cinq minutes. Je vais faire en sorte de me libérer pour 11 h, car il y a un rendez-vous pris hier soir en dernières minutes que je dois honorer sans faute…

Je regarde l’agenda, il est effectivement posé sur le comptoir de l’accueil. Comme il le fait souvent, M. de Girard a modifié ou rajouté quelque chose après mon départ et aura laissé là le planning afin que je le prenne au passage en arrivant. Je parcours rapidement le programme et vois le fameux rendez-vous rajouté par M. de Girard.

RDV 11 havec X.A WILLIAMS
(Sté – Dom – Prv)

– … Par contre, Mégan – sa voix se fait plus professionnelle – Monsieur WILLIAMS est très ponctuel et si vous voyez que je suis en retard, VOUS me le faites patienter, VOUS lui faites visiter tous les locaux s’il le faut !C’est un futur client très important. Je ne veux pas de gaffe, VOUS lui expliquez que je suis retenu et que je ne vais pas tarder, mais n’en faites pas trop !!!

Donnez-lui envie de rester sans qu’il se sente offusqué par mon retard.

Vous pouvez faire ça pour moi ?

Wôw !!! Il ne me met pas du tout la pression là !

Toute surprise et décontenancée que je suis, je bégaie.

– Euh… Euh… Oui Monsieur.

– Parfait !Je vous laisse alors !Vous avez beaucoup à faire !Et… oh… Mégan…

– Oui ?

– Personne ne s’occupe de Xavier Alexander WILLIAMSà part vous. Suis-je bien clair ?

– Oui, Monsieur.

Et il raccroche.

Àce moment-là, un millier de choses me passent par la tête, mais pour le coup c’est un énorme sentiment de panique qui m’envahit !

D’un coup je sursaute !Mon téléphone vibre dans ma main pour me prévenir que j’ai cinq messages et appels en absences de mon boss !

Merci la technologie moderne !Pas super rapide aujourd’hui ! Ça doit venir de ce sale temps orageux je capte un coup sur deux !Grrr.

Bon,résumons…

Catastrophe dans la nuit, résultat pas de dirigeants pour la matinée.

Vol avec agression ?! Mon Dieu j’espère qu’ils n’ont rien !Non !
Monsieur de Girard me l’aurait dit sinon.

Ensuite…

Gros Rendez-vous avec un certain X.A WILLIAMS (personnalité très importante à ce que j’ai compris et visiblement à gros ego vu les recommandations de Monsieur de Girard)

Et je dois m’occuper de le recevoir si Monsieur de Girard a du retard, plus –cerise sur le gâteau– décaler tous les Rendez-vous et conférences téléphoniques de ce matin du couple de Girard !!!

Au secours !!!

Heureusement, c’est vendredi sinon je serais déjà fatiguée pour la semaine rien que d’avoir à assumer cette matinée sans faire un faux pas !!!

Quelle journée pourrie ce vendredi 13 !

J’explique dans les grandes lignes et sans trop de détail à Cyndie ma conversation des plus étrange avec mon boss et lui promets d’être à l’accueil avant 11 h. Au moins, si Monsieur de Girard n’était pas arrivé avant, afin d’accueillir « en personne »Monsieur WILLIAMS, je pourrais prendre le relais. Puis je file au bureau de Valexia prendre son agenda.

En sortant de son bureau, je me demande encore qui peut bien être ce Monsieur WILLIAMS. Je m’inquiète de ce qui a bien pu se passer chez les de Girard quand je suis tirée de mes pensées par un sifflement !

– Waouh !!! Ma belle tu vas où comme ça ?

C’est Ben le collaborateur design de Valexia. Gars super sympa et surtout super homo avec qui je suis devenue amie en travaillant ici.

– Je… Euh… je prends l’agenda de Valexia. Elle ne sera pas là de la matinée et… euh…

Je ne sais pas ce que je peux lui dire ou pas, mais tant pis, c’est mon ami et donc je lui raconte tout ce que je sais.

– … et bien Monsieur et Madame De Girard ne seront pas là de la matinée, car ils ont été victimes d’un vol avec agression cette nuit. Je n’en sais pas plus. Sauf qu’ils ont été à l’hôpital et qu’ils doivent être entendus par les gendarmes. Ça va durer la matinée, du coup Monsieur de Girard m’a demandé de décaler « tous »leurs rendez-vous et conférences téléphoniques et je suis en panique, car, quand même, ça m’inquiète un peu de ne pas savoir s’ils vont bien physiquement.

En plus, il veut que j’accueille « en personne » à 11 hun certain gros client potentiel de G. CONSULTING, Monsieur X.A Williams. Il m’a personnellement confié la responsabilité de ce rendez-vous si des fois il n’était pas là à temps !Et il m’a bien fait comprendre que je n’avais pas le droit à l’erreur. Tu te rends compte !J’ai la pression là !!!

Il me regarde vraiment choqué. Je ne saurais dire si c’est par mon débit de paroles version hystérique, ou si c’est par les nouvelles annoncées en elles-mêmes.

Puis sourire aux lèvres il me dit :

– Hum… !Vendredi 13 !

Ce gars est dingue ou quoi ?Il veut plaisanter ?Maintenant ?

Ça a quand même de l’effet, car je lui réponds dans un soupir et un léger sourire résigné aux lèvres. :

– Oui.

– Bon, écoute Meg. Il y a deux ou trois trucs que je ne comprends pas. Tu as parlé tellement vite !!! Mais viens avec moi, on prend un bon café. On l’emporte dans ton bureau là-haut et je te file un coup de main pour tout décaler.

– OK !Merci Ben.

Dans l’ascenseur, je lui réexplique tout plus calmement.

Lorsque nous arrivons à la salle de repos nous croisons quelques collègues et les informons de l’absence (pour raisons personnelles dis-je à chaque fois) de Monsieur et Madame De Girard, je ne mentionne pas la venue de Monsieur Williams volontairement, et leur indique que si besoin je passerais les informer d’éventuels changements. Puis nous emportons deux grands cafés jusqu’à mon bureau,ouvrons les deux agendas, en face à face, et empoignons nos téléphones.

– Il est 9 h !dis-je à Ben en regardant le cadran numérique de mon téléphone. On a à peine 2 hpour négocier et décaler tous ces rendez-vous !Bon sang, Ben, j’espère que tu es de bonne humeur, car nos interlocuteurs ne vont pas apprécier d’être prévenus au dernier moment.

– Détends-toi on va y arriver !dit-il avec un sourire des plus rassurants.

Ce mec est vraiment un ange et super bon en communication pour arriver à me détendre. L’espace de dix secondes seulement.

Et il reprend.

– Meg, prends l’agenda de ton super Boss dans un premier temps, et moi je m’occupe de celui de Valexia. Car gérer des crises, OK, mais… pas des crises de « mecs » à l’ego démesuré, qui en plus sont tendus comme des arcs, parce qu’ils ont rendez-vous avec leur avocat pour des affaires pas très… jolies jolies… Vois-tu ?! Je préfère m’occuper des egos démesurés de leurs femmes qui sont complètement stressées à l’idée de ne pas avoir la bonne couleur de rideaux ou les bonnes fleurs à temps pour l’organisation de la prochaine réception !

Nous rions tous les deux à cette réflexion avant de nous mettre à passer nos appels.

Une heure et quarante minutes plus tard, tout a été décalé et négocié. Ben et moi avons fourni un travail d’enfer et je suis complètement lessivée du stress que ça a généré.

Si du côté d’ALL IN ONE les clients et fournisseurs ont été plutôt cléments, du côté de G. CONSULTING ça a été plutôt difficile. J’ai même dû demander à l’un des conseillers juridiques en droit international de remplacer Monsieur de Girard au pied levé pour une téléconférence avec une entreprise canadienne.

Il est donc 10 h 40 et Monsieur de Girard n’est toujours pas là.

Il va falloir que je me fasse à l’idée de recevoir moi-même ce Monsieur X.A Williams. Je n’ai pas le temps d’aller sur Google faire une recherche, et puis à quoi ça m’avancerait, je ne suis ni conseiller ni avocat et je ne sais même pas quel est le but de sa visite.

Advienne que pourra !

Il faut que je me redonne contenance si je veux faire bonne impression. Ben me suit jusqu’à la salle de repos où nos chemins vont se séparer, car il doit assumer deux rendez-vous que nous n’avons pas pu décaler de Valexia et pour lesquels il était prévu qu’il y soit. Il les fera donc seul. Mais avant de partir, voyant un peu revenir ma panique il me dit :

Écoute-moi bien miss, personne ici n’a jamais mangé personne. Ça fait six ans que tu bosses ici et pour les deux boîtes en plus. Tes oreilles traînent partout et tu apprends des autres. Alors si je peux me permettre, adopte l’attitude de la super assistante qui connaît son domaine, traite-le avec respect comme tu le fais toujours et par contre, joues de ce côté un peu commercial et à l’écoute dont tu te sers chez ALL IN ONE pour répondre toujours le bon truc aux clients et aux fournisseurs. Eh oui, ma belle, n’oublie pas je travaille avec toi et t’observe et je sais que tu peux faire tout ça. Je te jure, ne me regarde pas comme ça. Tu vois bien que dans un service comme dans un autre tu n’as jamais eu de problème d’adaptation. C’est d’ailleurs pour ça que les de Girard te gardent tous les deux. Crois en toi et tout ira bien !

– Oh, Ben !Tu es trop gentil, mais tu sais bien que croire en moi n’est pas mon fort !

– Je sais, mais tu as une mauvaise image de toi. Ou disons une image déformée. Bon allez refais toi une beauté, lève la tête et affiche ton plus beau sourire commercial à ce mec et je te garantis qu’il va vite oublier le retard de ton boss. Je file !

 

Et le voilà parti. Je prends cinq minutes pour lisser mon chemisier, me repoudrer le nez, vérifier que mon chignon tient la route et part en direction du hall d’accueil.

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