92
pages
Français
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2012
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Publié par
Date de parution
13 février 2012
Nombre de lectures
51
EAN13
9782894555583
Langue
Français
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Date de parution
13 février 2012
Nombre de lectures
51
EAN13
9782894555583
Langue
Français
D ANS LA MÊME COLLECTION :
Chère coupable , Missaès, roman érotique
(format régulier 2002 ; format poche 2006)
Libertine , Jean de Trezville, roman érotique
(format régulier 2004 ; format poche 2006)
L’agenda de Bianca , Élise Bourque, roman érotique, 2005
Fille de soie , Élise Bourque, roman érotique, 2006
Histoires à faire rougir (t. 1), Marie Gray
(format régulier 1994 ; format poche 2000)
Nouvelles histoires à faire rougir (t. 2), Marie Gray
(format régulier 1996 ; format poche 2001)
Histoires à faire rougir davantage (t. 3), Marie Gray
(format régulier 1998 ; format poche 2002)
Rougir de plus belle (t. 4), Marie Gray
(format régulier 2001 ; format poche 2004)
Rougir un peu, beaucoup, passionnément (t. 5), Marie Gray
(format régulier 2003 ; format poche 2006)
Coups de coeur à faire rougir , Marie Gray, 2006
Stories to Make You Blush , Marie Gray, 2000
More Stories to Make You Blush , Marie Gray, 2001
Stories to Make You Blush volume 3 , Marie Gray, 2004
Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives nationales du Québec et Bibliothèque et Archives Canada
Trezville, Jean de, 1938-
Une collection privée
ISBN 978-2-89455-269-8
ISBN PDF 978-2-89455-559-0
ISBN EPUB 978-2-89455-558-3
I. Titre.
PS8639. R49C64 2008 C843’.6 C2007-942 430-9
PS9639. R49C64 2008
Nous reconnaissons l’aide financière du gouvernement du Canada par l’entremise du Programme d’Aide au Développement de l’Industrie de l’Édition (PADIÉ) ainsi que celle de la SODEC pour nos activités d’édition. Nous remercions le Conseil des Arts du Canada de l’aide accordée à notre programme de publication.
Gouvernement du Québec — Programme de crédit d’impôt pour l’édition de livres — Gestion SODEC
© Guy Saint-Jean Éditeur inc. 2007
Conception graphique : Christiane Séguin
Révision : Hélène Bard
Dépôt légal — Bibliothèque et Archives nationales du Québec,
Bibliothèque et Archives Canada, 2007
ISBN : 978-2-89 455-269-8
Distribution et diffusion
Amérique : Prologue
France : Volumen
Belgique : La Caravelle S.A.
Suisse : Transat S.A.
Tous droits de traduction et d’adaptation réservés. Toute reproduction d’un extrait quelconque de ce livre par quelque procédé que ce soit, et notamment par photocopie ou microfilm, est strictement interdite sans l’autorisation écrite de l’éditeur.
Guy Saint-Jean Éditeur inc.
3154, boul. Industriel, Laval (Québec) Canada. H7L 4P7. (450) 663-1777.
Courriel : info@saint-jeanediteur.com • Web : www.saint-jeanediteur.com
Guy Saint-Jean Éditeur France
48, rue des Ponts, 78 290 Croissy-sur-Seine, France. (1) 39.76.99.43.
Courriel : gsj.editeur@free.fr
L’héritage
Alors que je me trouvais à l’autre bout de la planète, mon père décida, à l’improviste, de quitter ce monde. Ayant entrepris une vaste étude sur la nidification des tortues des Galápagos, j’étais dans le feu de l’action lorsqu’un gamin m’apporta, en courant sur le sable, un télégramme m’annonçant la nouvelle. Il me fallut quinze jours pour atteindre Paris ; mon père ayant été enterré par le reste de la famille éplorée, le taxi n’eut plus qu’à me conduire depuis Orly jusque chez le notaire.
Ce dernier, aussi poussiéreux et livide que les papiers qu’il triturait à longueur de journée, m’accueillit dans son étude où régnait en maître un matou jaune à l’air ricaneur qui, au fil des ans, avait laissé sa marque indélébile sur les fauteuils égratignés et les tapis pisseux.
J’appris de la bouche notariée que mon père me laissait en héritage le vieil hôtel particulier de la rue de Beaune qui appartenait à la famille depuis des lustres. De surcroît, connaissant mon impécuniosité proverbiale, mon paternel avait provisionné les taxes et futures perceptions fiscales qui ne manqueraient pas de grever mon héritage pour mieux enrichir l’État, bien avant que je prenne possession de mes futurs biens ; il avait aussi versé en provision dans un compte en fiducie auprès du notaire les impôts à venir dont la République française se ferait un plaisir de me ponctionner ma vie durant. À un détail près, mon célèbre père avait tout prévu. Je devrais d’ores et déjà me débrouiller pour gérer les biens familiaux et imaginer ma nouvelle vie dans un milieu bien éloigné de mes activités de chercheur.
L’héritage était colossal, tentaculaire, et la liste des biens que le notaire me débitait d’une voix monocorde et sépulcrale m’émerveillait et me terrorisait à la fois. Comment trouverais-je une utilisation rationnelle à tant d’objets familiers qui m’étaient devenus étrangers avec l’éloignement du foyer paternel ?
Après le décès de ma pauvre mère, mon père s’était transformé en un célibataire libidineux et avait ouvert les portes de son logis à une faune artistique complètement fauchée qui, en échange d’une bonne bouffe bien arrosée et de quelques passe-temps grivois, permettait au cher homme de jouir d’une vieillesse pour le moins mouvementée. Il était décédé, au grand dam de la famille, d’une crise cardiaque foudroyante. Une belle mort, après tout, survenue lors d’une envolée mystique avec une nymphette délurée qui lui fit connaître un nirvana digne des figures de certains temples d’Angkor.
Pour ma part, mes recherches m’avaient éloigné de Paris pendant plus de dix ans. J’avais d’abord participé à une mission archéologique française à Palenque, au Mexique, puis une seconde mission m’avait permis de découvrir les îles Galápagos. Je n’étais rentré à Paris que pour publier mes notes et quelques essais scientifiques.
Pour fuir le tohu-bohu de l’hôtel paternel, je m’étais réfugié chez Christine, ma cousine germaine, souvent absente de Paris, qui m’avait laissé les clés de son antre, avec en prime, les services d’une bonne portugaise adorable qui me dorlotait durant mes courts séjours parisiens. Ma belle cousine, perpétuel coup de vent, apparaissait et disparaissait tout aussi vite, happée par le jet-set planétaire.
Lors d’un dîner auquel mon père m’avait convié, je réalisai à quel point il préférait l’anatomie appliquée sur les seins de la petite dévergondée qui l’accompagnait plutôt que de s’attacher à mes travaux de chercheur.
Ce fut là notre dernière rencontre, et aujourd’hui, dans cette étude aux odeurs de renfermé, je découvrais avec étonnement combien de choses nous aurions pu partager, n’eut été l’intérêt démesuré de mon père pour les formes féminines.
La liste des objets énumérés par le notaire me permettait de prendre conscience de l’immense culture paternelle. Il y avait là des livres rares, mais aussi des collections d’art gothique, des enluminures de manuscrits du Moyen-Âge, des icônes de l’Église d’Orient, des netsuke et des centaines de chefs-d’œuvre rapportés de Chine, du Tibet, de l’Inde et même de Djibouti, bref d’exceptionnels objets recueillis au fil d’innombrables voyages et préservés avec amour dans cet hôtel de Saint-Germain-des-Prés, à l’abri des curieux, pour sa seule jouissance personnelle. Le notaire m’apprit que tout le premier étage de l’immeuble était consacré à ces collections. Il me suggéra, si je décidais de me séparer de quelques pièces, d’organiser avec un de ses amis commissaire-priseur, une grande vente à l’Hôtel Drouot. Un peu éberlué, (j’avouai au notaire que je lui en ferais part), je promis de l’informer de ma décision après avoir considéré toutes ces merveilles.
L’homme de loi me confia une liste de mes biens, aussi volumineuse qu’un livre de recettes. Il me donna les clés du trésor, téléphona à la concierge pour la prévenir de mon arrivée et me remit sa note d’honoraires, presque aussi impressionnante que la nomenclature de mes biens, et garnie de plusieurs zéros avant la virgule, dont le paiement aurait le mérite de faire vivre l’officier de la chose notariée pendant quelques mois sans trop de souci.
Je me retrouvai donc sur le trottoir, ma valise à la main, un cartable plein de documents sous le bras, à la recherche d’un hypothétique taxi. La pluie s’était mise à tomber, et comme par enchantement, les taxis avai