14
pages
Français
Ebooks
2018
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2018
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Publié par
Date de parution
01 août 2018
Nombre de lectures
22
EAN13
1230002458656
Langue
Français
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Date de parution
01 août 2018
Nombre de lectures
22
EAN13
1230002458656
Langue
Français
Première Fois avec un Homme
Stephen Lapointe
J’avoue que je suis un peu flippé parce que je commence ce soir mon premier vrai boulot au club, j’avais postulé au Ken’s il y a une semaine, l’entretien dans la foulée s’était bien déroulé, mon boss était super cool, jeune, branché, j’ai pu entendre un peu les musiques sur lesquelles je vais travailler, du bon son pour un boulot payé au smic mais avec possibilité d’avoir des pourboires. Et gérer des nanas. Depuis la rupture avec Sophie, j’suis un peu ailleurs, j’ai pas envie de me remettre à quelque chose d’hyper sérieux.
Après l’entretien, il m’a dit que j’allais vite avoir une réponse, et j’étais fixé deux jours après. Le temps de remplir les papiers, d’attendre la fin de journée et c’est parti. J’avoue que ça fait un peu peur, mais ce job j’en ai besoin pour les thunes : sortir, ça va pas se payer tout seul. Et puis tous les anniversaires qui arrivent… Faut bien payer des tournées aux copains non ? L’avantage, c’est que je connais déjà les cocktails, l’ambiance, comment ça se passe, mais être de l’autre côté du bar, j’sais pas encore ce que ça fait.
Première soirée, on m’a dit de venir à 22h pour repérer un peu les lieux, le onzième dans Paris, franchement il y a pire comme endroit. Je remarque que les gens sont bien fringués, et ils arrivent tous, en terrasse il y a un petit espace blindé, pas mal de gars et peu de filles, quasi tous avec une bière à la main. Il ne fait pas trop froid alors c’est agréable pour la fin de l’été. A l’intérieur, le son commence à monter, je suis sous pression parce que je veux bien faire, c’est mon premier jour quoi, alors quand je sers mon premier mojito à un homme qui me fait un clin d’œil, j’me dis que c’est pas si difficile en fait. Mais au fur et à mesure, je remarque qu’il n’y a que des garçons, des garçons qui chantent, dansent et boivent, il n’y a que ça, aucune fille, nada, mais que des garçons qui parfois s’embrassent et… me sourient ?
A la fin de cette première nuit de boulot, je suis exténué, j’ai mal au dos, mais je me suis fait un peu de pourboires, alors je ne vais pas trop me plaindre. J’dois sûrement être le seul hétéro qui bosse dans un club gay, moi ça me dérange pas, il y a de la bonne musique, les gars sont drôles, super sympas et surtout ils sont vivants.
Mais j’essaie de ne pas trop les fixer ou de poser le regard, j’veux pas qu’ils pensent pouvoir faire un truc avec moi, parce que moi j’aime les meufs. Mon boss m’a filé les horaires, je recommence ce soir et après-demain. Heureusement que je n’ai pas beaucoup de cours et qu’il me reste du temps pour sortir dans les boîtes avec les potes. L’avantage, c’est que de temps en temps je me tape un p’tit shot derrière le comptoir, j’ai dû en prendre trois ou quatre, mais j’suis doué là-dedans, alors personne n’a rien vu.
Deuxième soirée après quelques heures de cours, et clairement ça me permet d’oublier un peu les cours d’économie, trois heures à l’école pour une demie nuit au club, clairement ça vaut le coup. Pas mal de Britney ou de Rihanna, d’après ce que je connais, et tous bougeait vraiment bien, j’ai continué à les servir, et parfois même un peu plus :
- Trois bloody Mary s’te plaît !
- ça marche ! Autre chose ?
- Que tu enlèves ton tee shirt, c’est possible ?
- Pas ce soir, désolé !
Ou encore ce mec, grand, barbu, un peu baraque qui demandait comment retourner aux vestiaires, il me dévorait du regard, ça se voyait tellement que ça crevait les yeux de tout le monde. Moi ça m’amuse, clairement, y a aucun mal à flirter un peu avec eux, à répondre d’un regard souriant, ou à me laisser toucher les bouts des doigts quand ils récupèrent leurs verres, on donne un grand sourire contre un « tu peux garder la monnaie », j’vais pas me plaindre. J’avoue que je fais un peu exprès de porter des maillots moulants depuis que j’ai compris qu’il s’agissait d’une boîte homo, je ne vais pas cracher sur des pourboires, et si je peux en plus mettre en valeur mes pecs… Même mon collègue Robin s’y met, je le sens qui passe derrière moi en me frôlant exprès, il me parle près de mon oreille pour me demander tel ou tel service, et quand je trouve que c’est trop, toujours sur le ton d’une bonne camaraderie, je lui demande si c’est tout ou s’il faut que je le suce aussi ? Je sens qu’il est gêné derrière son rire.