Passades (Pulp gay) , livre ebook

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Passades

Jean-Marc Brières

Pulp de 133 000 car.
Un jour où je laissais mes pensées voguer comme elles le voulaient, je me suis imaginé très beau, plein de charmes, irrésistible. De là à en inventer quelques aventures, il n'y avait qu'un pas. Je relate, ici, les cinq plus raisonnables. Les autres sont bien trop farfelues... Jean-Marc
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Date de parution

15 décembre 2012

Nombre de lectures

21

EAN13

9782363075093

Langue

Français

Passades
Jean-Marc Brières
re 1 partie
Voilà quatre soirs que je tente vainement de contacter le mec pour qui je bande depuis sa première apparition photographique sur l'écran de mon P.C. Putain quel mec canon ! Tout à fait à mon goût ! À croire qu'il n'existe que pour moi. Seulement, voilà, probablement que les candidats ne manquent pas, qui ne rêvent que de se vautrer dans son lit afin de lui prodiguer les soins nécessaires aux plaisirs charnels, comme diraient les coincés du cul.
On s'est écrit sur le net. Vachement sympa, cool, le môme. Bon, un peu jeunot de visage malgré ses 27 années avouées. Par contre, le reste vaut le coup d'œil. Et le mien, d'œil, ne cesse de se rincer sur la photo qu'il m'a envoyée sur ma messagerie. Pensez ! Une armoire à glace aux pectoraux provocants, à la toison bellement fournie, mais disciplinée, aux muscles discrets, au visage un peu trop doux, aux yeux étincelants avec intelligence. Et là, il est en short. Qu'est-ce que ça doit être à poil ! Je le rêve, quoi !
Impossible de le voir à la webcam ! Il allègue que la découverte par étapes successives rend les esprits plus ouverts à des mignardises futures et fait palpiter cœurs et chairs dans l'attente de désaper le corps espéré. Il ajoute que la transmission par cet engin informatique est loin de passer pour un fidèle copieur de ce qu'il filme : le flou serait plutôt sa spécialité. Pas tort dans un sens. On salive, en patientant. Moi, la mienne de salive, commence à manquer tant je languis après lui.
Non, il ne s'agit pas de coup de foudre. L'habitude de m'ébahir devant les mecs dont les canons de beauté correspondent à mes désirs, sans plus. Je deviens comme un gosse dans un magasin de jouets dès que j'aperçois la merveille du jour. Je trépigne d'impatience jusqu'au moment où je le trouve en face de moi, en chair et en os. Ensuite, on s'éclate, tout au moins je m'y emploie. Une fois la première excitation passée, calmée, je lui laisse tout loisir de me revoir si je lui conviens. Dans le cas contraire, je ne me formalise jamais. En quelque sorte, je ne me mouille pas.
Le soir de notre première "entrevue" virtuelle, je "bourdonnai" devant mon PC, pour cause d'énorme cafard dans ma tête. Sans aucune raison précise, d'ailleurs. Comme ça, juste histoire de passer ce nuage gris dans mon esprit, mes doigts s'agitèrent sur le clavier, la flèche se logea sur un chat. Comme par magie, j'écrivis la phrase exprimant les humeurs du moment :
— Jeune vieillard de 26 ans se remonterait volontiers le moral avec personnes du sexe fort. Candidats, s'attendre à quelques minutes tristounettes avant de s'éclater.
Une dizaine de réponses parvinrent. Deux m'intéressèrent. La première émanait d'un farfelu dont le seul souci résidait à partager ses idées afin de célébrer quelques messes noires dont il possédait le secret. Je lui répondis uniquement par curiosité afin de savoir jusqu'où pouvait aller sa "dinguerie". L'autre provenait de Léopold, dit Léo, l'ange de mes
nuits, l'homme de mes rêves humides, la vision de mes branlettes désespérément solitaires tant je me garde pour le jour où… Mes doigts dégoulinent plusieurs fois par jour, de mon foutre qui gicle en l'honneur de Léo, me laissant de plus en plus sur ma faim. Se taper une queue soulage quelques brefs instants. Ensuite, on retombe vite dans l'inassouvi, l'inachevé. Un peu comme l'alcool, ou la drogue. Ça nous fout la tête dans les nuages avec éléphants roses à pois bleus niquant des girafes vertes à rayures rouges, le tout dans une franche rigolade. On pète la forme, on bande comme des bourricots. Mais l'effet dure peu. On se retrouve comme un con avec l'envie de plus en plus tenace de recommencer. Un seul moyen de cesser ce trajet infernal : le sevrage. Malheureusement, cette thérapie s'avère peu efficace contre la branlette. On repique au truc sans même sans apercevoir. Le seul remède : voir l'objet du fantasme, le tenir entre ses cuisses, savourer son braquemart, son cul, son corps, sa bouche, tout son soûl. Après, la guérison vient toute seule, sans aucun autre effort. Enfin, je le crois. En tout cas, cela me paraît valable dans mon cas.
Donc le Léo m'adressa quelques phrases très marrantes, entre deux autres croustillantes. Du coup, finie la tristesse venue d'on ne sait où. Et de chater deux heures durant.
Ah, j'oubliais ! Le bel apollon vit maritalement avec une gentillette de 22 ans, une fille, une vraie. De temps à autre, il s'acoquine avec un mec, juste histoire de savourer les sensations de mâle à mâle. Pas un bi refoulé, ça non. Un amant de la baise selon les humeurs du moment, les envies du moment. Un comme je les aime, quoi !
***
Ouf ! Enfin un message de Léo ! Il m'annonce son retour en ville, obligations professionnelles obligent, raison de son absence. Bien élevé le Monsieur. Il s'excuse de ne pas m'avoir informé de cette absence. Je pardonne bien volontiers en le mettant à contribution :
— Pardonné si tu me retrouves chez moi.
Faut savoir brusquer un peu, dans la vie. Apparemment je suis allé trop vite pour son gré. Impossible qu'il tape sur sa machine. Je réponds :
— Pas français !
Il me fait tout un cours sur l'origine du mot impossible : en latin impérial antonyme de possibilis apparu vers 1265 en traduction du grec dunatos/adunatos etc… Je remercie pour ces quelques lignes de culture mais les écourte arguant que je trouve le temps long et que mes espérances risquent de se transformer en désespérances dans un court délai. Enfin, j'arrange mes phrases genre rigolo. Il apprécie que je le courtise de la sorte tandis que moi je déprécie mes charmes. Faut dire qu'il possède un portrait détaillé du mec que je suis. Rien à
cacher et je n'ai rien caché. À poil que j'ai expédié les photos de ma personne. J'aime ma nudité. Tous mes amants se sont régalés avec ma nudité, sans réserve, sans exception. Vrai que le bonhomme casse la baraque question physique. Rien à voir avec les musclés par piquouse, les élégants suite au remodelage de leur corps. Une bête naturelle, sans fioriture ni arrangement artificiel quel qu'il soit. Jamais, depuis l'âge de 12 ou 13 ans, je n'ai passé une journée sans un câlin d'une personne ou sans en câliner une. Non jamais ! Juré sur ma tête ! Assoiffé de chair, que je suis, éternel quémandeur de sexe. Mes appâts permettent d'assouvir cette faim inextinguible. Une seule ombre au tableau. Si j'en crois les gens qui passent dans mes bras, je représente le type parfait du coup unique. On ne baise pas deux fois avec mézigue. Je ne possède pas le genre du "revenez-y". Combien de fois cette observation justifia-t-elle un refus à ma demande de revoir l'élu de la nuit précédente ? Impossible à dire. Presque à chaque tentative de ma part. Alors, raison oblige, je ne demande plus rien. À l'autre de proposer la revoyure. Les rares fois où c'est arrivé, j'ai toujours accepté. Mais, à l'évidence, la partie de jambes en l'air suivante ne présentait pas la même intensité, la même fiesta que la première. Ma faute ou celle de l'autre ? Peux pas le dire, pas cherché à savoir. Mieux ainsi. Je conserve ma petite vie égoïste avec baises variées. Tant que mon corps me le permet. Après, on verra. Peut-être que je m'en mordrais les doigts un jour. Qu'importe ! Puisque j'aurais bien vécu. Quand ma bite et mon cul seront à la retraite, faute de candidats à les distraire, je me contenterai de regarder les amours passées, celui qui frimait en balançant ses arrières rebondis, en bombant le torse afin que sa braguette outrageusement chargée devienne un panneau publicitaire. Ben oui, quoi ! Je suis bien balancé, on me le dit, me le répète. Je le crois volontiers. Mon miroir maison le confirme. Pour autant, je ne passe pas ma vie à me mirer tel Narcisse. Le contraire serait plus juste. Un temps, j'ai consulté un psy, à peine une dizaine de séances. Il me croyait narcissique. J'ai répondu :
— C'est bien possible. Mais avec l'image de moi que me renvoient les autres, ceux que je tombe. Je n'aime pas les glaces ni tout ce qui reflète.
Pince-sans-rire, sûr de ses déductions découlant de son savoir, il a sentencieusement déclaré :
— Vos rencontres vous renvoient une représentation de vous très flatteuse. Un miroir risque de vous montrer la première ride, le premier cheveu blanc. Cette vérité-là vous effraie.
Peur de vieillir, moi ? Faudra que je creuse la question, plus tard, bien plus tard. Depuis, je crains de dire que je suis un beau mâle. Faut que je cache cette vérité si je ne veux pas passer pour un prétentieux ou un menteur. Alors, je me déclare quelque défaut, histoire de tranquilliser mon interlocuteur, ou plutôt mon correspondant.
Mais assez ronronné sur ma personne. Léo cède un pouce :
— Un petit cadeau t'attend dans ta messagerie. Je t'ai vu à poil, tu me verras à poil.
— Tu as mon adresse, tu me donnes la tienne ?
— Étape suivante, peut-être.
On se quitte très vite, trop vite. J'en voulais plus. Enfin, faut que je me contente de ce qu'il daigne me donner. Je fonce sur ladite messagerie. Plein de gros bisous, qu'il m'écrit le Léo, avec pièces jointes. Je clique. Et là, je m'ébaudis. Putain le mec !
Beau ? Non ! Merveilleux ! Fabuleux ! Idyllique ! Sensationnel ! Sublime ! J'en passe et des plus flatteuses. Il ne lui manque rien. Il n'a rien en trop ! Je bande illico. J'imprime les quatre pages sur papier de haute qualité que je prends précautionneusement, comme s'il s'agissait du trésor le plus fragile du monde, le plus précieux. J'étale ces splendeurs sur mon lit, les contemple longuement sans cesser de toucher ma queue en ébullition. Je sens mes nerfs à vif, mon cul mouiller. Je n'en peux plus. Le foutre coule sous mon caleçon, dégouline sur ma jambe. Je ferme les yeux, savourant cette jouissance involontaire, provoquée par la seule vue de ces photos.
Combien ont tenté de décrire la beauté, selon leurs propres critères ? Incalculable le nombre de ces gens ! Tous les qualificatifs ont été utilisés, toutes les métaphores employées. Moi, je n'ai plus rien d'inédit pour transcrire celle de Léo. Ou plutôt, je les ai tous. Il est tout ce qu'on dit de la beauté ! Mon corps tremble de l'admirer, mes yeux obnubilés par ses portraits n'osent les quitter par crainte de les perdre à jamais. Ma main s'infiltre sous mon jeans, s'empare de ma bite poisseuse, la malaxe doucement, langoureusement. Le lubrifiant naturel de mon sperme électrise le gland, cause une seconde éjaculation dont une partie se perd dans le coton, l'autre s'étale sur ma cuisse avant de s'aller noyer la jambe restée sèche. Toujours planté, debout, à côté du lit, sans bouger, je laisse le foutre m'engluer, n'osant quitter le spectacle.
Heureusement pour mon hygiène corporelle, la sonnerie du téléphone me rappelle à la vie.
L'eau très chaude glisse sur ma peau que je savonne d'abondance. Mes doigts titillent mon corps sous prétexte de le frotter. Les photos resurgissent dans mon crâne. Ma queue se rebiffe immédiatement. Alors, une main l'enserre, lui imprime ce va-et-vient procurateur d'élancements jouissifs. Pour la troisième fois en deux heures les giclées de foutre s'échappent de mon organisme. Je les regarde s'épandre sur le carrelage. Mes jambes flageolent. Faut absolument que je me calme. Sinon, ce soir, tintin pour ma régulière. Elle aussi, c'est une affamée de sexe. Faut pas lui en promettre, que des actes pour la môme ! Elle sait pour moi, elle ne s'en formalise pas dans la mesure où je ne la prive de rien et surtout pas de mon joli braquemart (22 cm). Je suis persuadé qu'elle se gode voire qu'elle broute minou avec ses copines. Mais elle n'en parle pas, une discrète ou une honteuse. Allez savoir !
Je planque les photos de Léo dans mon tiroir secret, prêtant bien attention de ne pas les plier ou les froisser, comme si cela risquait de le blesser physiquement, lui-même.
***
Miss ne rentre pas ce soir pour cause de fiesta avec ses anciennes copines de collège. Je
souris en me rappelant de ma réponse :
— Allez ! Dis-le ! Une gouine-party, c'est ça ?
— Qu'est-ce que tu vas imaginer ?
— C'est des choses qui arrivent. Aucun mal à ça, Mamour.
— Si tu le dis…
Elle a trop vite changé de sujet. Eh bien ! Me voilà seulet pour la nuit. Malgré mes trois branlettes, j'apprécierais un corps à corps et j'attendais "Mamour" dans cette idée.
C'est bizarre comme on peut se trouver con lorsque ce qui est prévu n'arrive pas. Je suis là, glandant devant la télé allumée que je ne regarde même pas.
Peut-être qu'un petit live, sur internet… Non, pas envie de virtuel. D'ailleurs, rien de bien palpitant sur mon site favori. Normal pour un lundi.
À poil sur le canapé du salon, je grignote sans grande conviction, une main transbahutant des cochonneries alimentaires d'un plat à ma bouche, l'autre triturant ma queue en rébellion. Tu vas voir que je vais juter une quatrième fois !
Interruption salvatrice ! La sonnette de la porte me pousse vers d'autres occupations. Qui peut bien venir ce soir ? Léo ? Certes pas ! Trop timide pour bousculer ainsi les événements. Va sûrement falloir attendre une ou deux décennies avant qu'il ne se décide à ce que nous nous rencontrions...
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