194
pages
Français
Ebooks
2018
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Publié par
Date de parution
31 mai 2018
Nombre de lectures
41
EAN13
9782897861902
Langue
Français
Publié par
Date de parution
31 mai 2018
Nombre de lectures
41
EAN13
9782897861902
Langue
Français
Copyright © 2014 Ruth Clampett
Titre original anglais : Work of Art: The Inspiration
Copyright © 2017 Éditions AdA Inc. pour la traduction française
Cette publication est publiée avec l’accord de Kindle Edition
Tous droits réservés. Aucune partie de ce livre ne peut être reproduite sous quelque forme que ce soit sans la permission écrite de l’éditeur, sauf dans le cas d’une critique littéraire.
Éditeur : François Doucet
Traduction : Sophie Beaume (CPRL)
Révision linguistique : Nicolas Whiting
Correction d’épreuves : Nancy Coulombe et Féminin pluriel
Conception de la couverture : Amélie Bourbonnais Surreault
Photo de la couverture : © Getty images
Mise en pages : Sébastien Michaud
ISBN papier 978-2-89786-188-9
ISBN PDF numérique 978-2-89786-189-6
ISBN ePub 978-2-89786-190-2
Première impression : 2017
Dépôt légal : 2017
Bibliothèque et Archives nationales du Québec
Bibliothèque et Archives nationales du Canada
Éditions AdA Inc.
1385, boul. Lionel-Boulet
Varennes (Québec) J3X 1P7, Canada
Téléphone : 450 929-0296
Télécopieur : 450 929-0220
www.ada-inc.com
info@ada-inc.com
Diffusion
Canada : Éditions AdA Inc.
France : D.G. Diffusion
Z.I. des Bogues
31750 Escalquens — France
Téléphone : 05.61.00.09.99
Suisse : Transat — 23.42.77.40
Belgique : D.G. Diffusion — 05.61.00.09.99
Imprimé au Canada
Participation de la SODEC.
Nous reconnaissons l’aide financière du gouvernement du Canada par l’entremise du Fonds du livre du Canada (FLC) pour nos activités d’édition.
Gouvernement du Québec — Programme de crédit d’impôt pour l’édition de livres — Gestion SODEC.
Conversion au format ePub par:
www.laburbain.com
À tous les artistes…
Merci de nous montrer courageusement ce que vous voyez quand vous fermez les yeux.
Je vois le monde différemment grâce à vous.
Chapitre 1
L’artiste émergeant
« Nous vivons dans une tempête où une centaine d’éléments contradictoires se heurtent : des vestiges du passé, des débris du présent, des scènes du futur. Tous tourbillonnent, fusionnent et se séparent sous le vent impérieux du destin. »
~ Adolphe Retté, La Plume, 1898
—
N e te fous pas de moi, Dylan ! Il est hors de question que je me tape ce pseudo-collectionneur d’art !
Surprise, je lève les yeux juste à temps pour voir l’image floue d’un homme qui entre en trombe dans notre salle d’exposition. Il est si furieux qu’il donne un coup de poing dans le mur en face de moi. Je sursaute tandis que les tableaux en rangée tremblent pour finir par se replacer de travers.
Le deuxième homme, qui, je le suppose, est Dylan, se trouve juste derrière lui. Il me regarde et lève les yeux au ciel tout en suivant l’artiste furieux dans notre salle de présentation privée.
Ne voulant pas manquer la scène, je me lève précipitamment et me place sur le bord de l’entrée juste à temps pour voir mon patron, Adam, se lever lentement et s’adresser aux deux hommes.
Adam a un style imposant accentué par son col roulé noir et son pantalon de laine ajusté. Sa chevelure grise contraste avec ses traits prononcés et son teint hâlé. Quelque chose dans sa posture lui donne une présence remarquable.
Il joint le bout de ses doigts et se tourne vers la gauche pour étudier le grand tableau abstrait avec de grosses taches noires sur un champ cramoisi. Un silence soudain s’abat sur la pièce.
— Max, Dylan. L’exposition vient de commencer, et vous êtes déjà en guerre.
Il s’arrête puis sourit à Dylan.
— Je t’ai prévenu de ne pas l’emmener à l’expo. Maxfield ne supporte pas les imbéciles, et il y a beaucoup d’imbéciles ici qui croient connaître l’art.
Dylan, frustré, plisse ses yeux sombres et marmonne :
— On ne peut pas participer à la plus importante exposition d’art de l’année et ne pas avoir notre artiste vedette sur place. Adam, tu sais mieux que quiconque que les collectionneurs veulent rencontrer les artistes avant d’investir.
— Investir ! Putain, je déteste ce mot ! jure l’artiste alors qu’il jette sa tête en arrière, exaspéré. Il s’agit d’une personne qui achète une œuvre d’art et qui l’accroche dans sa maison pour qu’elle fasse partie de sa vie. Il devrait y avoir de la passion là-dedans, parce que c’est une relation que cette personne a avec son art. Investir, c’est pour acheter des fichus biens immobiliers ou des obligations gouvernementales !
Même si je n’ai toujours pas vu clairement le visage de l’artiste, je remarque les muscles onduler sur son dos tandis qu’il croise ses bras avec un air de défi. Il est grand, mesurant sûrement plus d’un mètre quatre-vingts, avec de fortes et larges épaules et des cheveux en bataille si sombres qu’ils sont presque noirs.
Il se retourne vers Adam.
— Donc, Dylan me sert sur un plateau à cette femme minuscule et exaspérante avec son visage tellement tiré qu’on dirait qu’il est sur le point de craquer. Elle fait sans arrêt monter et descendre ses ongles en acrylique sur mes bras en me disant combien elle aime mon travail tandis qu’il me faut toute ma concentration pour garder mon petit-déjeuner. Et comme si ce n’était pas assez abrutissant, son fichu designer ouvre tout à coup un fourre-tout Hermès et se met à en retirer des échantillons de tissu.
— Pourquoi ne m’as-tu pas appelé ? Le mari de Mme Stanhope possède la plus grande chaîne de magasins d’articles de sport au monde et une partie du New Jersey. Ils dépensent des millions en art chaque année ! crie presque Dylan.
— Je me fous de savoir qui elle est, dit Max qui élève la voix. La vieille culottée m’a dit qu’elle voulait que je repeigne Rêve de l’aube pour que l’œuvre soit mieux assortie à son couvre-lit.
Scandalisée, je suis bouche bée, et la pièce se tait soudainement tandis que les trois hommes, étonnés, se retournent pour me regarder.
— C’est scandaleux. Quelle insulte ! dis-je en colère alors que j’adresse un regard compatissant à l’artiste.
Je suis de nouveau bouche bée quand je me rends compte que cet homme magnifique m’examine attentivement.
Les photos que j’ai vues de Maxfield Caswell dans les magazines ne lui rendent tout simplement pas justice. Ses yeux ont la nuance la plus extraordinaire de bleu-gris, et les traits parfaitement ciselés de son visage sont accentués par des lèvres charnues. La commissure de ses lèvres se redresse, et ses yeux brillent en me regardant, moi, sa nouvelle alliée.
— Et vous êtes ? demande Dylan, avec un air de défi, probablement parce que je suis sortie de ma modeste condition dans le monde de l’art.
— Messieurs, voici Ava, dit Adam avec un sourire chaleureux. Elle est nouvelle de ce côté du monde de l’art et a encore beaucoup à apprendre.
— On dirait qu’elle en sait plus que l’un ou l’autre d’entre vous, répond Max en se dirigeant lentement vers moi.
Je baisse les yeux et sens un rougissement brûler mes joues. Il prend délicatement ma main.
— Ava, c’est un si joli nom, murmure-t-il. Ava, je suis Max Caswell, et je ne crée pas d’œuvres d’art pour qu’ils s’agencent avec les couvre-lits.
— Bien entendu.
Je lui souris, maintenant consciente du fait que l’un des artistes émergents les plus importants, selon le dernier numéro de Newsweek , me tient encore la main. Je peux sentir l’énergie qui se dégage de cet homme magnifique, et là où nos mains sont liées, son énergie se répand en moi, allumant un feu quelque part profondément à l’intérieur. Je me rends compte que je ne respire pas, et pendant un instant, je ne me souviens pas comment faire.
Je viens de lire un article sur Maxfield Caswell dans Art World Report qui donne une vision romantique du tempérament fougueux et changeant du jeune artiste. Eh bien, manifestement, ils ne sont pas loin de la vérité, mais ils ont négligé de mentionner qu’il est aussi incroyablement charmant.
Alors que je baisse les yeux, je suis hyper consciente de ma tenue conservatrice, avec ma chemise bien ajustée et ma jupe noire sophistiquée assortie. Je perçois l’ironie de la situation quand je constate que mon intention de choisir une garde-robe de travail visant à me donner un air professionnel fait aussi en sorte que je ne me démarque pas du tout. Si je n’avais pas hardiment défendu cet artiste tout à l’heure, il ne m’aurait pas remarquée.
Plus il me regarde, plus je suis consciente de l’absurdité de mon engouement instantané. Cet homme est un dieu dans le monde de l’art, et le fait que les femmes comme moi en sont folles est prévisible. Je suis peut-être une simple assistante de galerie, mais je n’ai aucune intention de faire la queue pour faire partie de son cercle d’admirateurs. Certes, il est déjà exposé partout dans le monde, mais j’ai bien l’intention de laisser ma trace un jour moi aussi.
« Tu dois arrêter les romans d’amour, Ava », me dis-je. « Penses-tu sérieusement que le prince du monde de l’art va craquer pour toi ? »
Mais je regarde Max, et il me sourit toujours comme s’il avait des projets pour moi.
— Adam, ça te dérangerait si je t’empruntais Ava un instant ? Je veux m’éloigner de tout ça, et je sens qu’elle est celle qu’il me faut pour me calmer.
Il baisse les yeux et me fait un clin d’œil. Je deviens mal à l’aise. Alors que Max prend mon bras et entreprend de me conduire hors de la salle, je jette un œil en arrière vers Adam. Et même s’il semble extrêmement mécontent, il opine doucement de la tête. Je n’insiste pas pour rester par pure curiosité.
— Obtenez-vous toujours ce que vous voulez ? je demande à Max en haussant un sourcil tandis qu’il me guide.
Il hausse les épaules avec un sourire en coin.
— Pratiquement. Prenez votre manteau, m’ordonne- t-il.
Je prends aussi mon sac, me demandant dans quoi je me suis fourrée.
Même si les allées de l’exposition sont bondées, Max semble être en mesure de se frayer un chemin facilement tandis qu’il me conduit rapidement loin des lieux. Je peux sentir les yeux des gens sur nous, probablement en raison de la beauté saisissante de Max et de sa présence imposante. Je me rends compte qu’il doit faire face à ça sur une base quotidien