64
pages
Français
Ebooks
Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne En savoir plus
Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement
Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement
64
pages
Français
Ebooks
Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne En savoir plus
Après une rupture difficile, Sandra décide de se changer les idées en allant en discothèque avec sa meilleure amie. Elle y rencontre un homme fort séduisant et passe la nuit chez lui, décidant de vivre une aventure sans lendemain. Mais quand le travail reprend, celle-ci découvre que cet amant passager n'est autre que son nouveau patron... et qu'il est loin d'avoir la même vision sur leur soirée.
L’Amant d’une Nuit
Cyndie Soue
- Nouvelle-
Tous droits réservés, y compris droit de reproduction totale ou partielle, sous toutes formes.
© 2013Les Editions Sharon Kena
www.leseditionssharonkena.com
ISBN : 978-2-36540-260-6
Dans les rues de Paris, peu de temps après le jour de l’an, il pleuvait à torrents. La pluie battait sur les fenêtres des appartements des grands immeubles anciens. Le mauvais temps venait accueillir cette nouvelle année et ne voulait s’éclipser pour laisser place aux beaux jours. Pour cela, il fallait seulement attendre qu’il passe. Dans leur voiture, les gens essayaient d’avancer, klaxonnaient, rouspétaient afin de rentrer chez eux le plus rapidement possible, comme si conduire en pleine capitale était la meilleure solution.
À la télévision, une femme pleurait en découvrant que son mari la trompait avec sa meilleure amie. Comme dans tous les téléfilms américains, ces soaps opéra regardés principalement par la gent féminine, le mari en question essayait de se racheter en faisant des gestes inutiles et la jeune femme le repoussait en pleurant. Ah ! Les téléfilms romantiques ! Rien de tel pour abaisser davantage le moral.
Devant sa télévision, un pot de Nutella d’environ neuf cents grammes dans une main, une cuillère dans l’autre, Sandra pleurait réellement contrairement à l’actrice. Malgré tout, elle la comprenait. Avec un effort surhumain, elle posa sa nourriture pour prendre un mouchoir et se moucher. Elle décida d’éteindre le téléviseur pour allumer la radio, la musique lui ferait sans doute un plus grand bien que ces cochonneries télévisuelles.
« Oh l’enfoiré ! m’annoncer ça comme ça de but en blanc.
J’sais même pas qui c’est
Cette foutue Christina, cette pute en blanc …
Une infirmière nan mais j’te jure
Bah faut qu’on t’opère, ça c’est sûr … »
Pas de chance ! Tout autour d’elle ne parlait que de rupture, que ce soit à la télévision ou sur les ondes. La jeune femme ne put s’empêcher de pleurer de plus belle. Pourquoi toute cette peine pour un homme aussi misérable, sans cœur et sans remords ? Elle savait comment il était depuis le début, puisque leur histoire avait commencé quand il avait mis fin à sa relation avec une autre. Alors pourquoi le regretter ? Après tout, elle avait connu mieux et elle était encore jeune. Des hommes, il y en avait plein sur cette Terre, surtout à Paris ! Ville de l’amour par excellence, où des milliers de gens se croisaient sans s’en rendre compte. Mais en prenant son temps, elle pourrait sans doute attirer l’œil d’un homme qui saurait la combler de bonheur et lui faire oublier cette histoire vouée à l’échec.
On sonna chez elle. Qui cela pouvait-il être ? Essuyant du mieux qu’elle put ses larmes et rajustant sa tenue décontractée, elle ouvrit la porte. C’était Marie, sa collègue de travail et meilleure amie depuis des années. Son regard lui fit comprendre qu’elle n’était pas du tout à son avantage.
– Encore en train de pleurer, dit la visiteuse, désespérée. Viens, assieds-toi.
– Marie, que fais-tu ici ?
– J’ai essayé de te joindre sur ton portable mais tu ne réponds pas.
– Je l’ai éteint, avoua-t-elle.
– Sandra !
– Ne me regarde pas comme ça, je ne suis plus une enfant. Tu ne sais pas ce que c’est, toi, de se faire cocue par une de ses collègues !
– Ça fait une semaine que tu n’es pas venue alors que tu n’avais pas prévu de prendre un congé. Ressaisis-toi ! En plus, il ne sera pas là, lundi. Notre nouveau patron arrive.
– Tant mieux.
– Allez, arrête de te morfondre dans ton coin. Je vais en boîte, ce soir. Tu sais, la boîte super chic de Jean, mon cousin. Tu n’as qu’à venir avec moi.
– Je ne sais pas trop, je n’ai pas la tête à ça.
– Justement, tu dois te divertir. Allez, viens, en plus, c’est un bon moyen de l’oublier et les mecs de la discothèque sont très beaux, la plupart riches … quoi de mieux ? Les meilleurs partis de la ville seront là.
– Mouais.
Marie voulut secouer son amie, mais elle était si fragile. Le meilleur remède était la franchise, alors elle mit sa diplomatie de côté et se lança.
– Justine est une salope et Christophe un enfoiré, tu ne perds rien. Mais tu as peut-être quelque chose à gagner ce soir. Allez, s’il te plaît, accompagne-moi. On va s’amuser. On sortait beaucoup avant que tu fréquentes ce type, je suis sûre que nos moments entre filles te manquent.
Sandra observa son amie, cette jolie femme qui avait tout pour elle, des cheveux soyeux noirs aux longues jambes parfaites en passant par une taille de guêpe et une poitrine mise en valeur. Elle était rayonnante et avait envie de s’amuser, mais plus que tout, ses derniers mots faisaient mouche. Oui, les sorties le samedi soir avec sa collègue lui manquaient. Un dernier regard alla vers le pot de Nutella qui ne bougea pas d’un pouce. Il incitait la jeune femme à le manger, à trouver du réconfort avec son goût si appétissant, mais les pleurs seraient au rendez-vous, sans compter les kilos qu’elle allait prendre si elle ne faisait pas attention.
– C’est d’accord, je viens, dit-elle enfin avec un petit sourire.
– Fantastique !
– Par contre, je ne sais pas quoi me mettre.
– On va voir dans ta garde-robe.
Toutes les deux allèrent dans la chambre. En ouvrant l’armoire, l’amie hoqueta, les yeux grands ouverts.
– Tu ne sais pas quoi mettre avec tout ce que tu as ? On dirait la caverne d’Ali Baba !
La maîtresse de maison haussa les épaules, puis observa le contenu. Des robes, des jupes, des pantalons, des hauts, des pulls, chaussures, ceintures … Des vêtements qu’elle pouvait mettre pour des grandes occasions, comme pour aller chercher sa baguette quotidienne.
Son amie prit une robe rouge décolletée qu’elle refusa, puis un jean bleu avec un top noir, une jupe blanche et un dos nu rouge, un ensemble bleu clair … Elle contesta encore.
– Tu pourrais faire un effort, la gronda Marie.
Sandra s’approcha et sortit une robe noire moulante qui partait en frous-frous très classe, mais très sobre.
– Tu vas à un enterrement ?
L’amie sourit en prononçant ces mots, mais en voyant le visage sévère de Sandra, elle abandonna son sourire.
– Bon, mets ça. Elle est très jolie. Comme chaussures, tu n’as qu’à mettre ces sandales noires. Avec un vernis rouge, ce sera parfait.
La jeune femme obéit, puis la regarda quitter la pièce pour se préparer tranquillement. Dans son miroir, elle vit une mine fatiguée et des yeux rougis à cause des larmes.
– Ce soir, tu vas t’amuser, dit-elle à son reflet. Tu ressembleras moins à une morte-vivante comme ça.
Envoyant ses vêtements dans le panier à linge, Sandra entra dans sa cabine de douche et attendit que l’eau chauffe pour se glisser sous le jet. Bien que sa meilleure amie soit un canon, cette jeune femme était loin d’être son contraire. Certes, elle était légèrement plus ronde pour quelques centimètres en moins, pourtant, elle avait du succès auprès des hommes. Sa coupe carrée mettait en valeur son visage légèrement rond et sa couleur caramel adoucissait son regard qui pouvait paraître froid. Loin des mannequins anorexiques qui envahissent les magazines, Sandra était une femme aux formes généreuses et devait en être fière.
Quand elle sortit de la cabine pour se sécher, un petit sourire s’afficha sur ses lèvres. Ce soir, elle allait enfin passer du bon temps.
***
Comme chaque samedi soir, il y avait beaucoup de monde devant la discothèque Au Soleil . Mais Marie reconnut le videur et se dirigea vers lui, pleine d’assurance, comme à son habitude.
– Salut, j’ai appelé pour ma copine et moi, lui dit-elle en souriant.
– Allez-y, entrez.
Ses gros muscles impressionnaient Sandra, mais son sourire radoucit son expression sévère le temps que les jeunes femmes entrent dans l’établissement. Son regard dur et froid revint pour les autres clients.
Après avoir déposé leurs affaires au vestiaire, les deux jeunes femmes descendirent l’escalier puis atterrirent directement sur la piste de danse. Il y avait des spots partout, une ambiance chaleureuse malgré le manque de chauffage, la chaleur humaine étant amplement suffisante dans cet espace de divertissement. Le bar se trouvait plus loin et était repérable grâce à ses petites LED qui illuminaient de mille feux. Deux serveurs en noir préparaient des boissons pour leurs clients et n’hésitaient pas à mettre en application leur talent de jongleurs au rythme de la musique.
Marie dansait tout en se faufilant parmi la foule. Elle s’arrêta devant un homme musclé et lui montra un bout de papier rose qui l’autorisait à monter à l’étage.
– Une bouteille de champagne vous attend à la table trois, de la part de votre cousin.
– Merci, Arnold.
Sandra le remercia en souriant, puis suivit son amie. Elle se sentit soudainement mal à l’aise. Autour d’elle, à une table, il y avait trois hommes qui riaient fort. L’un était blond avec des cheveux assez longs, l’autre avait la peau mate et les cheveux courts noirs. Enfin, le dernier, brun, observait les nouvelles arrivantes avant de reprendre sa conversation.
À une autre table, deux femmes blondes aux cheveux longs observaient les hommes tout en parlant. Plus loin, un groupe d’au moins six personnes portait un toast à la soirée. Ils semblaient jeunes, sans doute des étudiants venus décompresser un peu.
– Détends-toi, ma chérie, dit Marie en criant un peu, amuse-toi...