BDSM Illimité , livre ebook

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BDSM Illimité
Danny Tyran
Roman long 636 500 caractères.
Jusqu'où un homme soumis est-il prêt à aller pour faire plaisir à son Maître ?
Et vous ? Êtes-vous prêt à lire ce livre ?
Retrouvez tous nos titres sur http://www.textesgais.fr/

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Nombre de lectures

65

EAN13

9782363079282

Langue

Français

BDSM Illimité
 
 
Danny Tyran
 
 
Un esclave sans son maître est comme un corps sans âme.
Danny Tyran
 
Les amoureux ne se rencontrent pas quelque part,
Ils sont l’un dans l’autre dès le départ.
Rumi
 
 
 
Prologue
Chapitre 1
Chapitre 2
Chapitre 3
Chapitre 4
Chapitre 5
Chapitre 6
Chapitre 7
Chapitre 8
Chapitre 9
Chapitre 10
Chapitre 11
Chapitre 12
Chapitre 13
Chapitre 14
Chapitre 15
Chapitre 16
Chapitre 17
Conclusion
Autres ouvrages de Danny Tyran
 
 
Prologue
 
 
Je me nomme David Boyer. J’ai 38 ans. Je travaille comme analyste financier pour une compagnie réputée et respectée. Adolescent, je m'intéressais déjà au BDSM. Je ne suis donc pas un néophyte de cette communauté. Bien au contraire, j’en suis un membre fier et respecté depuis de nombreuses années. Le fait qu'on me trouve plutôt séduisant et que j’entretienne une excellente forme physique m’a aidé à trouver facilement des partenaires. J’ai donc pu essayer à peu près tout ce qu’on peut espérer vivre dans cet univers, depuis la soumission jusqu’à la domination, en passant par les rencontres dans lesquelles les rôles étaient plus ou moins clairement définis. J’ai ici chez moi une liste d’activités BDSM de plusieurs pages sur laquelle j’ai tout coché parce que j’ai tout expérimenté à l’exception de quelques activités extrêmes et dangereuses. La seule activité douce que je n’ai pas encore vécue est ce qu’on appelle la discipline domestique. Je ne suis pas certain que ce soit quelque chose qui pourrait m’intéresser. Je suis bien trop masochiste et désireux de me soumettre à un dominateur exigeant et « cruel » pour pouvoir vraiment apprécier cette version édulcorée du BDSM.
En ce moment, je vis seul. Je n’ai pas de conjoint, pas même de partenaire de Domination/soumission régulier. En fait, depuis quelques années, je vais d’un bar à l’autre et je participe à presque tous les congrès, débats, ateliers et rencontres, sans aucune attache. En général, le vendredi ou le samedi soir, je sors dans un bar gay ou un bar BDSM. Si j’y rencontre quelqu’un susceptible de me procurer ce que je recherche, nous nous rendons chez moi ou chez lui pour une nuit torride. Sinon, je rentre seul à la maison. Je me suis longtemps satisfait de cette vie de solitaire.
J’ai eu la chance, malgré ce que je suis, ce que je recherche et tout ce que j’ai expérimenté, de ne jamais vivre de mauvaises expériences. J’avais même l’impression que toutes ces expérimentations BDSM que je vivais me permettaient de mettre au monde mon vrai moi ; mais je dois avouer que cette errance de bar en bar, de dominateur en dominateur ne m’apporte plus grand-chose. Tout ce rituel est devenu si répétitif et ennuyeux que j’ai de moins en moins le goût de partir à la chasse au dom. J’ai l’impression d’avoir épuisé toutes les réserves d’imagination des dominateurs de la région et j’en suis même venu à me demander si la D/s et le BDSM ne sont rien de plus qu’une manière compliquée de s’envoyer en l’air ou s’il y a quelque part un dominateur sachant quoi faire d’un soumis quand son scénario D/s du jour se termine et qu’il a joui. J’ai de plus en plus le sentiment de ne pas pouvoir être réellement moi-même plus de quelques heures par semaine, pour la durée d’une séance.
Si je suis né pour être esclave, vraiment esclave, pas juste un soumis qui joue parfois à l’esclave, est-ce que je ne perds pas mon temps dans les bars ou même en général  ? Car si je joue un rôle, ce n’est pas quand je suis esclave, c’est tout le reste du temps. Si je suis vraiment né pour l’esclavage, il y a peut-être quelqu’un vraiment né pour dominer, me dominer. Et si je trouvais le maître qu’il me faut, mon complément, mon âme sœur, je serais prêt à tout pour lui et rien ne saurait m’arrêter, m’empêcher de bien le servir, de lui consacrer chaque instant de ma vie.
 
 
 
Chapitre 1
 
 
Samedi dernier, j’étais dans ce bar BDSM du centre-ville, vous savez, celui que les citoyens bien-pensants et les marchands du coin ont voulu faire fermer sans y parvenir. J’étais assis à une table avec une connaissance, un gars qui essaie de me séduire depuis des mois, mais qui ne m’intéresse pas du tout. Je regardais la démonstration. Un dominateur était en train de frapper avec un martinet un jeune homme roux et maigrelet qui hurlait comme s’il était en train de se faire écorcher vif. Je trouvais que ses cris sonnaient faux, comme s’il cherchait à en rajouter pour réveiller une assistance pas plus enthousiaste que moi. Même l’attitude du dom me semblait factice. Il aurait pu être remplacé par une machine, qui aurait administré, comme lui, les coups automatiquement et à un rythme aussi régulier que celui d’un métronome. J’ai eu envie d’aller le remplacer et de montrer au soumis ce qu’on peut réellement ressentir quand celui qui vous frappe n’est pas un automate.
Quoi qu’il en soit, j’en ai eu assez et j’étais en train de sortir du bar quand j’ai vu ce magnifique dom dans la cinquantaine se faire éjecter de la place. Pas vraiment éjecter. En fait, le dom était sur ses pieds et sortait bien sagement et sans faire d’histoires, comme on venait de le lui demander. Quand il a été sorti, j’ai demandé au videur qui était ce dom et pourquoi il l’avait mis à la porte.
— Il se nomme Max Lemay. C’est un membre bien connu dans cette communauté depuis de nombreuses années. Mais dernièrement, il y aurait eu des plaintes portées contre lui par des soumis disant qu’il se montre peu respectueux des conventions en usage dans ce milieu et très brutal quand vient le moment de jouer. C’est sans doute en raison de sa brutalité que Vincent a rapidement prononcé son mot de sécurité après avoir commencé à jouer avec lui.
Le visage de maître Lemay me disait bien quelque chose. J’avais déjà dû le croiser dans l’un ou l’autre des bars du coin, mais j’étais étonné d’apprendre qu’il faisait partie de notre communauté BDSM depuis aussi longtemps et de n’avoir jamais joué avec lui.
— Alors, s’il est si connu, pourquoi est-ce que je ne l’ai jamais rencontré avant ? Je connais pratiquement tous les dominateurs du coin.
— Il a voyagé longtemps à travers le monde. Puis il a eu un esclave 24/7 pendant un certain temps, plusieurs années, je crois. Pendant cette période, il ne fréquentait presque plus les bars, du moins ceux de la région. Puis leur relation a pris fin et lui, maître Lemay, a fait une dépression. Il est resté enfermé chez lui plusieurs mois. Ensuite, il ne semblait plus intéressé par rien, pas même par la D/s. Il ne sortait plus que pour s’occuper de ses entreprises. Tout ça, c’est ce qu’on m’a raconté. De toute manière, je crois qu’il va maintenant plus souvent dans des bars gays que dans des bars BDSM et il ne participe jamais aux munchs, ateliers, conférences et autres activités BDSM.
— Vous dites qu’il ne respecte pas les conventions. À quelles conventions faites-vous allusion au juste ?
— Ah, si un soumis s’approche et se met immédiatement en posture de présentation devant lui, il ne lui adresse même pas la parole. Il lui arrive même de changer de place, abandonnant le soumis, comme un piquet devant sa chaise vide. Si un soumis l'aborde en l'appelant « maître », il lui répond qu’il n’est le maître de personne. L'un d'eux s’est agenouillé devant lui et a commencé à lécher ses bottes, il l’a repoussé du pied et lui a dit qu’il ne voulait pas faire enlever tout son beau cirage. Quelqu’un voulait le convaincre qu’il pouvait être un soumis intéressant pour lui et a commencé à lui parler de ses expériences antérieures ici et dans un autre bar BDSM, maître Lemay a répondu que les petits jeux dans les bars ne comptent pas. Une jeune et jolie soumise lui aurait offert des kilomètres de corde de chanvre et un cours de kinbaku gratuit. Il a répondu que le macramé ne l’intéressait pas du tout. Je ne te donne que quelques exemples de ce qu’on m’a raconté. Mais c’était la première fois qu’il ne tenait pas compte d’un mot de sécurité, pour autant que je sache.
Je n’ai pu m’empêcher de sourire. Moi, qui en ai plus qu’assez des situations ritualisées permises dans ce milieu, des soumis qui vous abordent en prenant des postures classiques de soumission sans qu’on le leur demande, des doms qui veulent connaître vos mots de sécurité avant même de connaître votre nom, de parfaits inconnus qui exigent que vous les appeliez « Maître » et qui vous traitent immédiatement comme si vous leur apparteniez. J’ai même connu un dominateur qui voulait être appelé « Monsieur-Maître » et un autre qui prétendait être la réincarnation de Gengis Khan. N’est-ce pas ridicule ? Je trouvais la situation avec Max Lemay inédite, amusante et presque rassurante. Je le trouvais déjà sympathique.
Tout ce beau monde, si fier de son originalité, mais pourtant incapable de sortir du carcan du protocole et du cadre des rituels qu’on leur impose, incapable de faire les choses autrement, me semblait de plus en plus ennuyeux et même détestable. Il y a tellement de choses qu’on peut faire qui sortent de ce cadre que je ne pouvais pas croire qu’on répète inlassablement les mêmes gestes, qu’on copie ceux du voisin ou ce qu’on a vu sur Internet. Pour les néophytes, les rituels sont rassurants et les jeux habituels sont fascinants et même troublants, mais pas pour les vieux de la vieille, comme moi.
J’ai donc demandé au videur qui était le soumis qui avait porté plainte contre maître Lemay. Il me l’a pointé du doigt et je suis allé lui parler. Il était en train de discuter avec une soumise. J’ai demandé si je pouvais me joindre à eux. Le jeune soumis qu’on m’avait désigné a haussé les épaules. La jeune femme avait le regard brillant en me voyant approcher et elle semblait des plus enthousiastes à l’idée de me voir à leur table. Je me suis présenté avant de m’asseoir. Le soumis qui avait porté plainte se nommait Vincent ; son amie s’appelait Renée.
— Que s’est-il passé avec maître Lemay, Vincent ?
— C’est un con ! Il ne respecte rien, aucune règle. Il ne voulait

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