208
pages
Français
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2018
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Publié par
Date de parution
16 mars 2018
Nombre de lectures
0
EAN13
9782342160048
Langue
Français
« Tout était bien planifié pour qu'il y ait le moins de victimes innocentes, et c'est bien pour cela que des hommes, des femmes, de tous les continents, de toutes races, de sensibilités politiques ou religieuses diverses, avaient décidé de participer activement à toutes les activités de l'Organisation. Aider les peuples africains à s'en sortir en retrouvant leur dignité. » À la veille de l'an 2000, d'étranges créatures font régner la terreur parmi la population française en s'attaquant à de hauts responsables de l'État. La police ne parvient pas à enrayer cette explosion de violence qui se propage de manière incontrôlable. Les ministres, journalistes, chefs d'entreprise et militaires brutalement assassinés ont tous en commun d'avoir un lien avec le système d'oppression des populations du continent africain. Les ressorts de la fiction offrent à Roland Patrice une tribune pour dénoncer les injustices qui rongent le monde contemporain. La revanche des guerriers d'outre-tombe oppose une réponse radicale au traitement inhumain infligé par les pouvoirs occidentaux aux émigrés africains qui fuient la misère ou la guerre.
Publié par
Date de parution
16 mars 2018
Nombre de lectures
0
EAN13
9782342160048
Langue
Français
Les Guerriers d'outre-tombe
Roland Patrice
Société des écrivains
Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.
Société des écrivains
175, boulevard Anatole France
Bâtiment A, 1er étage
93200 Saint-Denis
Tél. : +33 (0)1 84 74 10 24
Les Guerriers d'outre-tombe
Toutes les recherches ont été entreprises afin d’identifier les ayants droit. Les erreurs ou omissions éventuelles signalées à l’éditeur seront rectifiées lors des prochaines éditions.
Remerciements à Sarmila et Agnès pour leur collaboration.
Avertissement
En raison du caractère d’actualité de ce livre, l’auteur tient à préciser que toute ressemblance avec des personnes vivantes ou ayant vécu ne peut être que le fait d’une coïncidence.
L’interprétation de certains événements de l’actualité ne relève donc que de la fiction romanesque. Il s’agit d’une œuvre née de l’imagination de l’auteur.
Il était deux heures du matin, un épais brouillard planait sur le boulevard périphérique, rendant irréelle la circulation des quelques rares véhicules.
La lumière blafarde projetée par les lampadaires de la Porte Maillot augmentait l’effet cauchemardesque de ce carambolage aussi soudain que dramatique qui venait de se produire.
Patrice, qui avait pu éviter l’accident, se retrouva sur la bande d’arrêt d’urgence. En effet, un véhicule avait projeté sa R5 avant d’aller s’encastrer dans un amas de tôles d’où sortaient des cris de douleur et d’effroi.
Le brouillard enveloppa et déforma rapidement un environnement de fumée, de flammes et de cris.
En une vingtaine de secondes, une trentaine de véhicules venaient d’attiser un énorme brasier.
Sortant d’une torpeur passagère, Patrice descendit de sa voiture et contempla, effaré, ce « spectacle » terrifiant.
Comment a-t-il pu se sortir d’un tel drame ? Il ne le saura jamais… Encouragé par une dizaine d’automobilistes qui avaient pu s’extraire de leurs véhicules, il participa aux premiers secours et aux premiers soins. Certains se dirigeaient vers des postes téléphoniques pour demander de l’aide tandis que d’autres libéraient les occupants prisonniers de carcasses qui risquaient de s’enflammer à tout instant.
Patrice, définitivement remis, s’en alla chercher une lampe dans sa voiture car on ne voyait plus grand-chose ; les yeux rougis par la fumée, il pleurait, tout simplement. Très loin, dans leur affolement, des voix disaient encore qu’il fallait téléphoner pour appeler des secours, des ambulances. Il revenait de sa voiture. Un gémissement s’éleva dans la nuit, entremêlé de mots confus. Une voix balbutia : « Non… je n’y suis pour rien ! Ils étaient là… devant la voiture… C’est affreux ! je ne voulais pas… ». Patrice mit deux minutes pour repérer ce cri.
La silhouette d’un homme était étendue sur le côté. Enveloppé d’un vieil imperméable marron, il essayait de ramper pour rejoindre le bas-côté, recherchant une sécurité, comme pour échapper à un danger invisible.
Patrice distinguait mal les détails. Le brouillard et la fumée étaient plus épais au ras du sol et les victimes restaient hors de portée des faisceaux des codes, dont la lumière ne faisait qu’éblouir les sauveteurs. Il alluma sa torche électrique et s’agenouilla pour tenter de réconforter l’accidenté et lui venir en aide. Il savait qu’il ne fallait pas déplacer un blessé, mais il voulait savoir de quoi il souffrait, puisque cet homme se déplaçait tout seul… Il n’avait sûrement rien de grave…
Avec un soupir étouffé, l’homme rampa un peu plus vers un bout de trottoir. Patrice aperçut le profil d’un visage sur lequel se lisait la peur. S’approchant un peu plus du véhicule qui semblait être celui de l’homme, il stoppa net son mouvement et poussa en cri en sentant quelque chose lui frôler le crâne, quelque chose pris entre le garde-boue et le pare-chocs, et qui dépassait. Il tourna la tête, leva les yeux et vit l’objet qui lui avait effleuré la tête : c’était un bras… Un bras arraché d’une épaule… Un bras au bout duquel les doigts tendus semblaient vouloir attraper Patrice à la gorge…
Paralysé par l’horreur, Patrice trouva la force de se redresser et recula en titubant ; incapable de penser, de se mouvoir, il haletait difficilement, comme si les doigts lui serraient vraiment la gorge. Très éloignée, dans son inconscient, une voix lui répétait inlassablement : « Ce n’est pas moi… je n’y suis pour rien… ils circulaient à pied sur la route… »
Appuyé sur une carrosserie, Patrice resta un temps infini avant de réagir. Les supplications de l’homme derrière lui le ramenèrent brutalement à la réalité et il ramena la lumière de la torche vers le blessé, dans un concert de sirènes : les ambulances, les pompiers et la police arrivaient.
L’homme était très choqué, il n’était pas blessé. Il put expliquer que cinq ou six piétons traversaient le boulevard périphérique et que plusieurs véhicules, surpris, avaient dû les heurter, d’autres leur sont passés sur le corps. Ils étaient bizarres, comme drogués… ils marchaient tranquillement… ils n’avaient pas peur… c’était des hommes de couleur…
Patrice se rappela tout de suite que le bras resté accroché au pare-chocs était bien un bras arraché du corps d’un noir ; il frissonna, sentit monter une boule dans sa gorge, qui l’étouffait, il fallait qu’il vomisse ; il fila vers le bas-côté…
Les secours s’activaient et l’on voyait un peu mieux ; trois victimes étaient allongées côte à côte et les ambulanciers s’apprêtaient à les embarquer pendant que la police commençait son enquête sur les circonstances de l’accident. Patrice restait à l’écart et suivait les questions et les réponses ; plusieurs véhicules ne se sont pas arrêtés mais cinq ou six automobilistes disaient avoir constaté que des piétons traversaient le boulevard périphérique.
Le blessé de Patrice voulut montrer son véhicule aux enquêteurs mais le bras qui y était accroché avait disparu… Patrice n’en revenait pas, il n’y comprenait rien ; quelque chose ne collait pas… il n’avait quand même pas rêvé ! La nausée revenait, sa tête lui faisait affreusement mal. Mais il se força à suivre, à continuer à écouter, à espionner.
Il n’y avait que quatre morts, et une dizaine de blessés graves qui furent répartis dans les hôpitaux de la région parisienne. Un policier trouvait deux choses étonnantes dans ce carambolage : le faible nombre de morts dans un accident aussi grave et, surtout, « les quatre morts » n’appartenaient pas aux véhicules accidentés ; ce qui signifiait que les victimes recensées étaient sûrement ceux qui traversaient le périphérique.
Alors, pourquoi seulement quatre morts alors qu’ils étaient huit à dix à traverser les voies… ?
Pourquoi les morts sont-ils tous des hommes de couleur ? Un témoin vient de nous avouer qu’après avoir heurté l’un de ces piétons, son bras était resté accroché au pare-chocs, mais il avait disparu dans la nuit. La tête douloureuse, parcourue d’élancements qui soulevaient en lui des étourdissements, Patrice se déplaça à reculons et se traîna jusqu’à sa voiture. Il contempla les gyrophares qui illuminaient ce va-et-vient interminable ; il constata que le bras coincé dans la calandre n’y était plus… Il avait cru distinguer au loin la silhouette d’un piéton, un noir qui s’en allait tranquillement vers la sortie. Les pans de son vieil imperméable se balançaient autour de lui ; on avait l’impression qu’il lui manquait quelque chose : il lui manquait sûrement un bras.
Surmontant son étonnement et sa peur, Patrice se lança à sa poursuite, faillit perdre le contrôle de sa R5. Parvenu sur la place de Verdun, il n’y avait plus trace de l’inconnu.
Il sortit de sa voiture, patienta quelques secondes, traversa la chaussée et entreprit de faire le tour de la place. Patrice ne savait pas ce qu’il cherchait, il laissa passer quelques minutes puis se décida à rentrer. Il revoyait la silhouette de cet homme au bras arraché ; une insupportable odeur d’essence le ramena à la réalité ; un peu plus loin, un hélicoptère du SAMU s’apprêtait à atterrir. Patrice pensa qu’il avait eu beaucoup de chance…
Patrice ronchonnait, les dents serrées et le cerveau en ébullition.
La nuit était beaucoup plus claire, malgré la température, moins 4° dans la région parisienne, avec ce cercle de lune suspendu dans un ciel de satin. Ces dernières 48 heures avaient représenté l’enfer pour lui ; il s’y attendait mais les événements avaient bousculé les données, transformant ses informations en cauchemars.
Journaliste, Patrice sortait de « 36 heures de garde à vue » pour avoir osé mettre ses oreilles là où il ne fallait pas. Le commissariat du 16 e , un commissariat parmi tant d’autres, pourrait-on penser…
Mais il y a des endroits, comme ça, qui semblent lugubrement familiers.
Il fut conduit dans une pièce anonyme, meublée sommairement, dégageant une odeur de renfermé. L’Inspecteur Juston était assis sur une chaise, une bière à la main. Un autre inspecteur, que Patrice reconnut immédiatement, se tenait à l’autre extrémité de la pièce, sans bière mais un verre à la main.
— Vous êtes bien M. Mabir Patrice ? Bonjour Monsieur ! Nous vous attendions !
— Lui-même, répondit Patrice.
— Nous souhaitons simplement que vous répondiez à une ou deux questions, M. Mabir, continue l’inspecteur.
— Ne vous en faites pas, répliqua Patrice, lugubre, je suis nerveux, mais je vous répondrai, je sais que vous me suivez depuis plusieurs mois.
— Dites-nous, M. Mabir, reprit l’inspecteur, que cherchez-vous ? Pourquoi interrogez-vous le personnel de l’institut médico-légal ? Pourquoi et comment avez-vous pu pénétrer dans les laboratoires du ministère d