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EAN : 9782335087598
©Ligaran 2015
Avertissement
Les Kama Sutra ont été révélés en Europe par une édition anglaise publiée à Bénarès en 1883, à 250 exemplaires, et sous le titre suivant :
THE KAMA SUTRA OF VATSYAYANA. Translated from the sanscrit. On seven parts, with Preface, Introduction, and concluding remarks. Benares, printed for the Hindoo Kama Shastra society, 1883. For private circulation only .
L’éditeur donna peu de temps après quelques indications sur l’œuvre qu’il avait entreprise, dans un Recueil bibliographique paru à Londres : CATENA LIBRORUM TACENDORUM, being notes biobiblio-icono-graphical, and critical, on curious and uncommon books, by PISANUS FRAXI. London, privately printed, 1885 .
L’Editeur anglais écrivait dans ce Recueil, à propos de la publication de l’œuvre de Vatsyayana :
« Le Kama-Shastra, ou l’Art d’aimer Hindou (Ars amoris Indica ), fut imprimé à Londres en 1873. Ce livre, aux pages 46 et 59, fait mention du sage Vatsyayana et de ses opinions. À mon retour aux Indes, en 1874, je m’informai de Vatsyayana et de ses œuvres. Les pandits m’apprirent que les Kama Sutra de Vatsyayana étaient aujourd’hui le principal ouvrage sur l’amour de la littérature Sanscrite, et qu’aucune bibliothèque Sanscrite n’était réputée complète si elle n’en possédait une copie. Ils ajoutèrent que cet ouvrage était devenu très rare ; que le texte offrait, dans différents manuscrits, des variantes considérables, et que, dans plusieurs, la langue était obscure et difficile. Il était donc nécessaire, avant tout, d’établir une copie aussi complète et aussi correcte que possible de l’ouvrage, en Sanscrit, pour le faire ensuite traduire avec le même soin. Le plus pressé était de trouver un homme compétent pour établir le texte Sanscrit, et, après cela, un traducteur également compétent. Après quelques recherches, le Docteur Bühler, maintenant professeur de Sanscrit à Vienne, mais qui appartenait alors à l’ Educational Department de Bombay, me recommanda le pandit BHUGWUNTLAL INDRAJI. Ce pandit avait été déjà employé, par M. James Fergusson et M. James Burgess, à copier et traduire pour eux des inscriptions trouvées sur des pièces de cuivre, sur des bornes en pierre et dans des temples, en diverses parties de l’Inde. Outre ces deux personnes, il avait aussi été utile à beaucoup d’autres qui s’occupaient d’archéologie et d’antiquités Indiennes. L’année dernière, il a soumis un Mémoire au Congrès Oriental tenu à Leyde, en Hollande, et l’Université de cette ville lui a conféré le grade de Docteur-ès-Lettres ; en même temps, la Royal Asiatic Society de Londres l’élisait membre honoraire. Ce pandit, toutefois, ne parlait pas l’Anglais couramment, mais il le comprenait assez, et, après une entrevue, je le mis à l’œuvre pour établir une copie complète des Kama Sutra de Vatsyayana en Sanscrit. La copie du texte qu’il s’était procurée à Bombay était incomplète, le pandit en fit venir d’autres de Calcutta, Bénarès et Djeypour ; c’est en les comparant qu’il a établi lui-même une copie complète de l’ouvrage. Ensuite, avec l’aide d’un autre Brahmane nommé SHIVARAM PARSHURAM BHIDE, alors étudiant à l’Université de Bombay et maintenant employé au service de Son Altesse le Guicowar à Baroda, lequel possédait également bien le Sanscrit et l’Anglais, on fit une traduction complète de l’ouvrage, et c’est cette traduction qui vient d’être imprimée et publiée à Londres, sous la rubrique de Bénarès , 1883.
« Les pandits trouvèrent, pour leur traduction, un grand secours dans un Commentaire sur l’ouvrage original, intitulé Jayamangla ou Sutrabashya , et dont il est amplement parlé dans l’Introduction aux Kama Sutra . Sans ce Commentaire, la traduction eût été très difficile, sinon impossible, car l’ouvrage original est rédigé dans un Sanscrit très vieux et très obscur, qu’on aurait eu, en certains endroits, beaucoup de peine à déchiffrer. »
Préface
DE L’ÉDITION ANGLAISE
La littérature de tous les pays renferme un certain nombre d’ouvrages spécialement consacrés à l’amour. Partout le sujet se trouve traité différemment, et sous des points de vue variés. Dans la présente publication, on s’est proposé de donner une traduction complète du livre de ce genre le plus important que l’on connaisse dans la littérature Sanscrite, à savoir : les Kama Sutra de Vatsyayana , ou Aphorismes sur l’Amour, par Vatsyayana.
Après l’introduction, où seront mentionnés les témoignages concernant la date de l’écrit et les commentaires dont il a été l’objet, viendra, dans une série de chapitres, la traduction de l’ouvrage lui-même. Toutefois, il n’est pas hors de propos de donner d’abord ici une brève analyse d’œuvres de même nature, composées par des écrivains postérieurs à Vatsya, mais qui cependant le considéraient comme le maître de la littérature érotique Hindoue.
On peut donc se procurer, dans l’Inde, outre le traité de Vatsyayana, les ouvrages suivants sur le même sujet :
1. Les Ratirahasya , ou Secrets d’Amour.
2. Les Panchasakya , ou les Cinq Flèches.
3. Le Smara Pradipa , ou la Lumière d’Amour.
4. Le Ratimanjari , ou la Guirlande d’Amour.
5. Le Rasmanjari , ou la Pousse d’Amour.
6. L’ Anunga Runga , ou le Stage d’Amour, aussi appelé Kamaledhiplava , ou un Bateau sur l’Océan d’Amour.
L’auteur des Secrets d’Amour est un poète nommé Kukkoka. Il composa son livre pour être agréable à un certain Venudutta, qui était peut-être un roi. En écrivant son propre nom à la fin de chaque chapitre, il se qualifie lui-même de Sidda patiya pandita , c’est-à-dire « un homme ingénieux parmi les érudits ». L’ouvrage fut traduit en Hindou à une époque très ancienne, et cette traduction donne à l’auteur le nom de Koka. Et comme le même nom figure dans toutes les traductions qui en ont été faites dans les autres langues de l’Inde, le livre fut bientôt généralement connu et désigné sous le titre populaire de Koka Shastra , ou Doctrines de Koka ; or, c’est identiquement le même que les Kama Shastra , ou Doctrines d’Amour, et l’on se sert indifféremment des appellations de Koka Shastra ou Kama Shastra .
L’ouvrage contient près de huit cents versets, et il est divisé en dix chapitres, appelés Pachivedas . Quelques-uns des sujets qui y sont traités ne se trouvent pas dans le livre de Vatsyayana, comme, par exemple, les quatre classes de femmes, Padmini, Chitrini, Shankini et Hastini , et aussi rémunération des jours et heures auxquels les femmes des différentes classes deviennent sujettes à l’amour. L’auteur ajoute qu’il a écrit ces choses d’après les opinions de Gonikaputra et de Nandikeshwara, tous les deux mentionnés par Vatsyayana, mais dont les œuvres n’existent plus aujourd’hui. Il est difficile de se faire une idée approximative de la date à laquelle ce livre fut composé. Tout ce qu’on doit présumer, c’est qu’il a été écrit après celui de Vatsyayana et avant d’autres ouvrages sur le même sujet qui existent encore. Vatsyayana donne le nom de dix auteurs sur ces matières dont il a consulté les ouvrages, tous perdus aujourd’hui, et il ne mentionne pas celui-ci. Il est naturel d’en conclure que Kukkoka a écrit après Vatsya : sinon, Vatsya n’eût pas manqué de le mentionner comme il l’a fait pour les autres écrivains dans cette branche de littérature.
L’auteur des Cinq Flèches est un certain Jyotirisha. On l’appelle le « principal ornement des poètes, le trésor des soixante-quatre arts, et le meilleur professeur des règles de la musique ». Il prétend avoir composé son ouvrage, après une longue réflexion sur les aphorismes d’amour révélés par les Dieux, et un examen approfondi des opinions de Gonikaputra, Muladeva, Babhravya, Ramtideva, Nandikeshwara et Kshemandra. On ne saurait dire s’il avait réellement lu tous les ouvrages de ces auteurs, ou s’il en avait seulement entendu parler : en tout cas, il ne paraît plus en exister un seul aujourd’hui. Le livre contient près de six cents versets, et il est divisé en cinq chapitres, appelés Sayakas ou Flèches.
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