14
pages
Français
Ebooks
2012
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Publié par
Date de parution
16 novembre 2012
Nombre de lectures
43
EAN13
9782919550432
Langue
Français
Poids de l'ouvrage
1 Mo
Second épisode (réédition)
Elle rêve d'un nouveau départ, mais c'est la mort qui l'attend au tournant. Recueillie par ceux qui l'ont arrachée aux mains de ses agresseurs, c'est dans un monde de ténèbres qu'elle devra tenter de survivre.
Tout a commencé un soir de lune bleue, et tout se terminera dans le sang...
Suite aux événements tragiques de la soirée (BAD MOON RISING - partie 1 - le Choc), Neela se retrouve dans une dangereuse situation. Qui sont les inconnus qui l'hébergent ? Des alliés ou... pire ? Neela a peur. Neela veut fuir
Novella feuilleton en six parties, à raison d'une partie par mois. Chaque partie est écrite et corrigée pour le mois même de sa publication.
Publié par
Date de parution
16 novembre 2012
Nombre de lectures
43
EAN13
9782919550432
Langue
Français
Poids de l'ouvrage
1 Mo
Marika Gallman
Éditions du Petit Caveau - Sang%numérique
On me caresse le visage. J’ai envie d’ouvrir les yeux, je n’en ai pas la force. Je me rends vite compte que c’est mieux ainsi. Personne ne me caresse. C’est une serviette humide qu’on passe sur ma peau.
— Ça ne sert à rien, dit un homme.
Ce n’est pas celui qui s’occupe de moi, sa voix est hostile. L’autre ne répond rien, cependant ses gestes trahissent une certaine douceur. Mon front me donne l’impression de brûler, mais c’est le cadet de mes soucis. Je ne suis pas morte, la douleur qui rayonne dans tout mon corps en est la meilleure preuve qui soit. J’essaie de ne pas bouger pour éviter d’attirer leur attention. J’ignore combien de temps j’en serai capable.
— On n’aurait jamais dû l’emmener, continue-t-il. C’était un risque, à présent, c’est un fardeau.
— Je n’ai pas trouvé de marque de morsure.
Cette fois-ci, c’est mon infirmier. Sa voix est profonde et ricoche sur ma peau. Il est très proche de moi.
— Et maintenant, quoi ? On la garde en observation et elle complique tout. Tu n’as aucune garantie qu’elle survive. On aurait dû abréger ses souffrances.
— Il ne s’agit pas d’un animal, Marat.
Il a parlé fermement, cependant il n’a pas haussé le ton. Ça aurait été inutile. Il rayonne d’autorité et n’a pas besoin de s’énerver pour asseoir son pouvoir. Même moi, j’en frissonne. Je ne sais pas comment réagit l’autre homme, il garde le silence tandis que la serviette descend le long de mon cou. Je comprends qu’il est en train de me nettoyer quand je l’entends l’essorer après l’avoir humidifiée encore une fois. Lorsque le tissu touche ma peau à nouveau, je dois faire un effort pour ne pas trembler. Celui qui s’occupe de moi semble attentionné, cependant je ne m’y trompe pas. Je les ai vus dans la ruelle, je sais qu’ils sont dangereux. Peut-être différemment des créatures qui nous ont attaquées, Sandra et moi, mais pas moins. J’ignore où je suis, j’ignore qui ils sont. J’ai juste cruellement conscience que, quelles que soient les réponses à ces questions, je suis dans un sacré pétrin.
— Comme tu voudras, dit finalement le dénommé Marat. Mais quand elle causera des problèmes, tu t’en occuperas tout seul.
J’entends ses pieds frotter sur le sol et, une seconde plus tard, une porte claquer. Il s’en est allé, mais celui qui me nettoie continue comme si de rien n’était. Il essore une fois de plus la serviette avant de la passer délicatement sur le haut de ma poitrine. Je me sens à nu, dans tous les sens du terme. Je me souviens que mes vêtements ont été déchirés. Je ne sais même pas si je les porte encore, car j’ai l’impression que ma peau a été arrachée, que j’ai été dépecée vivante. Pourtant, je tiens bon. Je ne bronche pas quand le tissu frotte mon derme, je respire à peine. Dès que le deuxième homme sera parti, je pourrai ouvrir les yeux, découvrir où je me trouve, et chercher un moyen de m’en aller. Si j’en suis capable.
— Il a tendance à oublier qui est le chef.
J’arrête de respirer. Est-ce qu’il vient de s’adresser à moi ou est-ce qu’il se parle tout seul ? Je me concentre pour inspirer doucement, pas d’un seul coup comme mon instinct m’aurait poussée à le faire, mais très, très lentement, afin de donner le change. Je ne sais même pas où je trouve la force de faire ça. J’ai tellement mal à la poitrine que j’ai envie de crier.
— Vous pouvez arrêter de faire semblant de dormir.
J’ouvre les paupières, et on s’observe. Ce coup-ci, j’ai de la peine à me rappeler qu’il faut que je respire. Son regard...