64
pages
Français
Ebooks
2023
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2023
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Publié par
Date de parution
04 avril 2023
Nombre de lectures
6
EAN13
9782898430671
Langue
Français
Poids de l'ouvrage
6 Mo
Publié par
Date de parution
04 avril 2023
Nombre de lectures
6
EAN13
9782898430671
Langue
Français
Poids de l'ouvrage
6 Mo
Les
34
mots
des
maux
Texte de Manon Plouffe
Illustrations de Christine Delezenne
À Michèle Leboeuf. — M.P.
ATTENTION :
Ce livre pourrait heurter la sensibilité de certains lecteurs. Nous préférons vous en avertir.
Nos mots et nos maux
L’être humain s’exprime par mots depuis la nuit des temps.
D’abord par gazouillis, balbutiements, et même par des phrases sans queue ni tête ou à n’en plus finir.
Au fil des ans, des mots disparaissent du vocabulaire ou des dictionnaires. Parce qu’ils sont trop rarement utilisés.
Par chance, d’autres naissent, guillerets et porteurs de nouveautés ou de nouvelles tendances.
Certains semblent ne pas avoir la même signification pour tout le monde. Mal utilisés, ils peuvent blesser.
Quelques personnes croient même dur comme fer que certains mots leur appartiennent en propre, puisqu’ils les touchent plus que d’autres.
Elles s’interrogent : pourquoi ne pas simplement faire disparaître les mots kamikazes qui les troublent ou qui les offusquent ?
Pourquoi ne pas leur faire porter un sens qu’ils ne possèdent pas en les travestissant ?
Ce livre contient 34 mots qui peuvent faire réfléchir, déranger, voire choquer.
Des mots anciens qui ne veulent pas être oubliés, qui ont parfois changé le cours d’événements ou permis de faire évoluer la société vers une plus grande ouverture.
Des mots en pleine croissance qui jouent à la vedette en s’affichant 24 heures sur 24 sur toutes les plateformes.
2
Les mots de ce livre ont de la gueule, peut-être trop. Ils pèsent lourd dans notre monde moderne et veulent vivre longtemps tout en s’affirmant. Ils peuvent entraîner une foule de maux .
Maux de ventre et maux de coeur. Maux de tête et maux à l’âme. Aujourd’hui, les mots n’ont jamais autant percuté l’actualité. Qu’ils soient aimés, adorés, maudits ou vilipendés.
J’aimerais qu’on se serve de ceux présentés ici pour débattre et échanger. Pour refaire le monde au moyen de discussions animées mais respectueuses.
Plus que jamais, nos mots ont le haut du pavé. Ils veulent toujours avoir le dernier mot .
Bonne lecture !
3
4
Âgisme
L’être humain vit de plus en plus vieux. En moyenne : 70,6 ans pour les hommes et 75,1 ans pour les femmes. Dans certains pays, cette moyenne atteint 82 ans pour les hommes et 88 ans pour les femmes.
Certaines personnes sont malheureusement sujettes au rejet à cause de leur âge . Comme si les jeunes pousses voulaient isoler ou tasser les vieilles branches du revers de la main. Le geste est banalisé, puisque les victimes se plaignent peu.
L’ âgisme , c’est infantiliser des aînés en les traitant de « Ma p’tite madame ! » . De mépriser la sagesse de ses prédécesseurs : « Tasse-toi, vieux boomer ! » De rejeter une femme si elle affiche des cheveux gris à l’écran ou qu’elle n’est pas botoxée pour avoir l’air plus jeune, contrairement à ses collègues masculins.
FAUX :
croire que les personnes âgées ne servent plus à rien. Après tout, elles ont construit la société d’aujourd’hui. On n’est jamais trop vieux pour apprendre, étudier, travailler ou encore transmettre ses connaissances. Glissez-en un mot aux peuples autochtones, qui valorisent la sagesse de leurs aînés ! Pourquoi ne pas s’en inspirer ?
VRAI :
Sauf exception, nous sommes TOUS des personnes âgées en devenir.
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Avortement
Impossible de rester neutre face à ce mot. On est contre, comme les pro-vie (défenseurs du droit à la vie qui s’opposent à l’avortement , voire à la contraception et à l’euthanasie), ou pour, comme les pro-choix (qui militent pour que les femmes puissent contrôler leur liberté sexuelle, leur fertilité et leur grossesse).
Chaque mois, de la puberté à la ménopause, une adolescente ou une femmes risque une grossesse sans toujours la désirer (anomalie foetale, inceste, moyen de contraception inefficace, viol, violence conjugale, etc.), Pour elle l’ avortement peut lui sembler être la meilleure solution. Ne devrait-elle pas être la première concernée par le contrôle de son corps ?
L’avortement existe depuis l’Antiquité et a été pratiqué dans toutes les sociétés. La France le dépénalise en 1975, le Canada en 1988. La loi considère qu’un foetus n’a pas de personnalité juridique. Ses droits n’existent qu’à la naissance, pourvu qu’il naisse vivant et viable. Dans le cas contraire, il est réputé n’avoir jamais existé. Aux États-Unis, l’arrêt Roe c. Wade de 1973 confirme le droit des Américaines à disposer de leur corps. Il est abrogé en 2022, faisant porter le choix du droit à l’avortement sur les législations de chacun des États. Certains désirent le pénaliser même en cas de fausse couche, d’inceste, de viol, etc. Certaines femmes affirment que c’est une guerre faite contre elles et manifestent leur désaccord en s’affichant avec le slogan
MY BODY MY CHOICE (MON CORPS MON CHOIX).
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