104
pages
Français
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2018
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Publié par
Date de parution
19 septembre 2018
EAN13
9782312061177
Langue
Français
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Date de parution
19 septembre 2018
EAN13
9782312061177
Langue
Français
Humanitas
Jean - Luc Lefebvre
Humanitas
Portrait de l’Humanité qui s’éveille
LES ÉDITIONS DU NET
126, rue du Landy 93400 St Ouen
© Les Éditions du Net, 2018
ISBN : 978-2-312-06117-7
Avant - propos
L’humanité, l’espèce à laquelle nous appartenons, me fascine. Est-elle unique ? Est-elle multiple ? Comment se structure-t-elle ? Quelle est son histoire ? Quelle est sa destinée ? Ces questions m’ont toujours habité.
Une intuition s’impose à moi avec force conviction. Nous vivons un moment d’exception dans l’histoire des hommes. Nous vivons un moment plus important encore que la révolution agraire du Néolithique et la révolution industrielle de la fin du XVIII e et du XIX e siècle. Certes, nous vivons l’ère de la communication planétaire et de la mondialisation, mais nous vivons bien plus que cela. Nous sommes à la fois les acteurs et les spectateurs de la transformation la plus profonde ayant affecté notre espèce. Il ne s’agit pas d’une simple évolution. Ce que nous vivons va bien au-delà d’une révolution. Nous sommes individuellement les acteurs et collectivement les sujets d’une véritable métamorphose.
Dans un coin perdu de l’Univers, sur un bras de la Voie lactée, une étoile banale entraîne dans sa ronde une farandole de planètes. La troisième de ses suivantes accueille l’eau selon les trois états solide, liquide et gazeux. Grâce à cette eau s’est développée la vie. Au sein de la vie, le Sapiens, seule espèce survivante du genre Homo, s’illustre par ses œuvres. Voici que le Sapiens s’est approprié les ressources minérales, végétales et animales au profit de son propre développement. Voici que le Sapiens a modelé la planète. Plus encore, voici qu’il intègre maintenant les éléments de son environnement à son propre développement.
En ce début de XXI e siècle, nous assistons à l’agrégation d’une mosaïque de peuples en une humanité structurée et indivisible. Nous contribuons à l’avènement d’Humanitas , l’humanité consciente d’elle-même.
En se figeant dans sa chrysalide, la chenille, animal rampant plaqué à la surface de la planète, ne peut imaginer la sensation de voler. De même, nous autres, êtres humains, ne pouvons concevoir les pouvoirs futurs d’Humanitas . Nous devinons seulement sa physionomie. Cette humanité en devenir n’est pas régie par le chaos, même si son enfantement se produit dans le trouble et la douleur. Cette humanité naissante n’est pas non plus un peuple endoctriné qui marche au pas. Trop d’expériences visant une uniformisation des comportements soumis à une autorité unique ont dramatiquement échoué.
Entre ordre et chaos, l’humanité cherche sa voie…
Comme toujours dans l’histoire, la solution est le fruit d’une créativité émergeant quelque part au bord du chaos !
Introduction : l’homme se suffitil à lui-même ?
« L’œuvre une fois accomplie, retire-toi : telle est la loi du ciel {1} . »
Le Tao
L’homme est un être vivant. Comme tout être vivant, il cherche avant tout à survivre. Il doit d’abord alimenter et protéger son corps : eau, nourriture, abri, sécurité physique lui sont nécessaires.
L’homme est également un être sensible. L’affection d’une famille, d’un groupe amical et des relations policées avec ses semblables sont des conditions essentielles à son épanouissement.
L’homme est de plus un être intelligent et créatif. Il exerce son esprit, nourrit sa curiosité et exprime sa créativité par des réalisations artisanales et artistiques.
L’homme est enfin et surtout un être animé par le sens. Au-delà de la compréhension intellectuelle du monde, il lui faut découvrir sa propre raison d’être et donner sens à son passage sur cette Terre. Les grands courants philosophiques et religieux sont autant de tentatives d’apporter une réponse collective à cette nécessité de transcendance individuelle.
De la naissance à la mort, quel est donc le sens d’une vie humaine ?
La réponse à la question existentielle n’est peut-être pas individuelle, mais collective. La raison d’être des cellules qui composent notre corps est de contribuer à nous maintenir en vie et en bonne santé. De même, la vie d’un être humain prend-elle tout son sens lorsque cette personne apporte une contribution significative à la vie de la communauté : chaque individu naît, vit et meurt tout simplement pour que le genre humain progresse.
Le destin collectif bouillonne à la confluence des parcours individuels. Nous assistons à l’émergence d’une humanité consciente d’elle-même. Avec son lot de catastrophes, de guerres et de terrorisme, l’actualité mondiale ne semble pourtant pas montrer l’avènement de l’unification de l’espèce humaine {2} . Pourtant, je persiste dans le diagnostic.
L’objet de cet essai prospectif est de dessiner à grands traits le portrait de cette humanité qui s’éveille.
En tout premier lieu, une précision terminologique s’impose. Il ne vient à l’esprit de personne de définir l’être humain comme l’ensemble des quelque 30 billions (3x10 13 ) de cellules propres qui le composent, auxquels il convient d’ajouter environ 40 billions de cellules bactériennes hébergées par le corps humain qui contribuent également à son fonctionnement. Ainsi, l’Académie française définit-elle l’être humain par son qualificatif « humain » signifiant « qui est de la nature de l’homme en tant qu’espèce, qui en présente les caractères spécifiques {3} ». Si on se réfère à l’entrée « homme », ce même dictionnaire nous renvoie à une définition en miroir : « être humain de l’un ou l’autre sexe ». Un peu plus loin, on peut lire : « mammifère de l’ordre des Primates possédant au plus haut degré les caractères définissant le genre homo ». Ainsi l’homme est défini par la famille à laquelle il appartient plutôt que par ses caractéristiques propres.
Le terme « humanité » est issu du latin humanitas , « nature humaine ; bienveillance ; culture », lui-même dérivé d’humanes. Il comporte deux acceptions principales. La première signifie « la nature propre de l’homme, ce qui caractérise l’espèce humaine ; la condition d’homme ». La seconde désigne « l’ensemble des hommes ». Contrairement à l’homme, l’humanité est définie comme le rassemblement de ce qu’elle contient. C’est bien compréhensible, car, depuis toujours, l’homme est perçu comme un être autonome, alors que l’humanité est un concept récent qui inclut des peuples différents ayant développé des cultures diverses. L’unité de l’homme crève les yeux. L’unité de l’humanité semble utopique.
Nous allons voir qu’il n’en est rien.
Pour caractériser notre sujet d’investigation, désignons par « Humanitas » – avec un « H » majuscule – ce multi-être en pleine croissance, fort de sept milliards et demi de cellules et de trillions d’artéfacts, qui étend ses structures à la surface de la planète et, depuis peu, à sa périphérie immédiate. La description qui suit esquisse le portrait de ce turbulent résident terrestre.
Pour appréhender Humanitas, il convient d’adopter un point de vue extérieur, car il est d’une grande difficulté pour un être humain – lui-même cellule d’Humanitas – de dresser de l’intérieur le portrait de l’organisme auquel il appartient.
J’ai donc décidé d’emprunter ce terme au latin pour lui donner un sens élargi. Humanitas est un être complexe à la dimension de la Terre tout entière, dotée non seulement d’un corps, mais encore d’une intelligence vive, d’un cœur sensible et même d’une conscience collective. Pour éviter toute confusion avec le lexème « humanité », le nom propre « Humanitas » doit être considéré du genre masculin, substitut du genre neutre dans la langue française.
La définition du sujet de cet essai est donc la suivante :
Humanitas , nom propre, genre masculin : organisme planétaire constitué par l’ensemble structuré des êtres humains, de leurs créations et de leurs relations physiques, sociales, culturelles et spirituelles.
Il faut bien comprendre que le terme « Humanitas »