Un nouvel âge de la théologie ? 1965-1980 Colloque de Montpellier, juin 2007 , livre ebook

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Publié par

Date de parution

01 janvier 2009

EAN13

9782811102784

Langue

Français

Poids de l'ouvrage

2 Mo

Dominique Avon Michel Fourcade sous la direction de
Un nouvel âge de la théologie ? 1965-1980 Colloque de Montpellier, juin 2007
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KARTHALA
UN NOUVEL ÂGE DE LA THÉOLOGIE ? 1965-1980
Collection Signes des Temps dirigée par Robert Dumont
Cette collection veut consigner des témoignages d’acteurs du mouvement missionnaire qui s’est déclenché et développé pendant ou après la seconde Guerre mondiale (les prêtres-ouvriers, les chercheurs et les passeurs dans plu-sieurs domaines : théologiens, liturgistes, exégètes, scientifiques de diverses dis-ciplines...). Mais ce qui était novateur hier l’est-il encore aujourd’hui ? Il suffit peut-être de rappeler que les signes des temps selon l’Évangile sont là pour discerner et comprendre non pas le temps qu’il faisait hier, mais celui qu’il fera demain. Les cieux ne sont-ils pas changeants et par conséquent jamais identiques ? La collectionSignes des Tempsa pour ambition de rester attentive, sans esprit de système, à la complexité du monde où pérégrine l’Église.
Titres parus dans la collection
Bernard Gardey,La foi hors les murs. Grappillage de la Saint-Martin(2001) Paul Anglade,Prêtre-ouvrier forgeron. Ce que c’est qu’obéir(2001) Paul Collet,L’amour du Christ nous presse(2002) Jean-Marie Marzio, Marie Barreau, Yvonne Besnard, Jean Olhagaray, Jean Desailly. Récits rassemblés par Nathalie Viet-Depaule,La Mission de Paris. Cinq prêtres-ouvriers insoumis témoignent(2002) Jeannette Dussartre-Chartreux,Destins croisés(2004) Charles Suaud et Nathalie Viet-Depaule,Prêtres et ouvriers. Une double fidélité mise à l’épreuve(2004, deuxième édition 2005) Thierry Keck,Jeunesse de l’Église, 1936-1955(2004) Guy Goureaux,Cercle Jean XXIII. Des catholiques en liberté : 1963-1980(2004) Robert Dumont,Mémoires d’un prêtre-ouvrier. Regard sur le monde et l’Église(2006) Tangi Cavalin et Nathalie Viet-Depaule,Une histoire de la Mission de France, 1941-2002. La riposte missionnaire(2007) Bernard Cagne,Prêtre-ouvrier à la Courneuve : un insoumis de 1954(2007) André Mandouze,Un chrétien dans son siècle : de résistance en résistances(2007) Paul Valet,Prêtre-ouvrier : itinéraire d’un ancien jociste(2008) Jean Raguénès,De Mai 68 à LIP. Un dominicain au cœur des luttes(2008) Jean-Marie Swerry (dir.),Transmettre la foi est-ce possible ? Histoire de l’aumônerie catéchuménale 1971-1997(2009)
Dans la collectionChrétiens en liberté
Michel Lémonon,Laurent ou l’itinéraire d’un prêtre-ouvrier(2000)
© ÉDITIONSKARTHALA, 2009 ISBN : 978-2-8111-0278-4
SOUS LA DIRECTION DE Dominique Avon et Michel Fourcade
Un nouvel âge de la théologie ? 1965-1980
Colloque de Montpellier, juin 2007
ÉditionsKARTHALA 22-24, boulevard Arago 75013 Paris
Les contributeurs
Paul Airiau IEP de Paris – Université Paris XII Dominique Avon Université du Maine Jean-Daniel Causse Université Paul Valéry – Montpellier III Institut protestant de théologie, Faculté libre de Montpellier Jean-Pierre Chantin RESEA – Université Lumière – Lyon III Philippe Chenaux Université pontificale du Latran – Rome Laurent Coulomb Doctorant en Histoire contemporaine Elian Cuvillier Institut protestant de théologie, Faculté libre de Montpellier Henry Donneaud Institut catholique de Toulouse François Dosse IEP Paris – IHTP Étienne Fouilloux Université Lumière – Lyon II Michel Fourcade Université Paul Valéry – Montpellier III Pierre Gibert Directeur desRecherches de science religieuse
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UN NOUVEL ÂGE DE LA THÉOLOGIE ? 1965-1980
Frédéric Gugelot CEIFR-EHESS – Université de Reims Pierre-YvesKirschleger Université Paul ValéryMontpellier III Florian Michel Docteur en Histoire contemporaine Claude Prudhomme Université LumièreLyon II Philippe Rocher RESEA-LARHRA Christian Sorrel Université LumièreLyon II Claire Toupin-Guyot Institut d’études politiquesRennes Yvon Tranvouez Centre de Recherche bretonne et celtique Université de Bretagne occidentaleBrest Dominique Trimbur Chercheur associé au Centre de recherche français de Jérusalem Corinne Valasik EHESS/CEIFR (Centre interdisciplinaire des faits religieux) Jean-François Zorn Institut protestant de théologie, Faculté libre de Montpellier
Introduction
Dominique AVON Michel FOURCADE
Un nouvel âge de la théologie ? C’est en tout cas ce qu’annonçait Claude Geffré en 1972, dans un essai programmatique remarqué qui promettait à la théologie de nouvelles méthodes et un nouveau langage. Le dominicain s’essayait à caractériser le « tournant théologique » de 1 « l’après-Vatican II » :Œcuméniqueet non plus étroitement confession-nelle,pluralisteet non plus étroitement magistérielle,herméneutiqueet non plus étroitement dogmatique,critiqueet posée par-delà la critique kantienne de la connaissance, la critique marxiste de l’idéologie ou la critique heideggérienne de la métaphysique, la nouvelle théologie esquissée se donnait pour horizons « l’actualisation de la Parole de Dieu » et la « pratique des chrétiens engagés dans un monde nouveau ». Il s’agis-sait aussi pour elle de « sortir de son isolement culturel », de quitter « le ghetto d’une théologie cléricale surtout polarisée par des problèmes insti-tutionnels internes à l’Église », de rompre avec ses modes d’exercice méri-toires mais par trop préservés, pour devenir théologiede l’histoire,théo-logiede l’espéranceou théologiepolitiqueet fournir « le lieu du dialogue entre l’Église et le monde ». Dans une préface encourageante, le père Marie-Dominique Chenu appelait la nouvelle génération à poursuivre son propre combat contre les « nécroses de la théologie », sans crainte d’opérer « les ruptures opportunes en méthode historique et spéculative », sans disjoindre non plus la « fonction scientifique » du théologien de sa « fonc-tion prophétique » : « J’incline à penser que nos petits-neveux du e XXI siècle reconnaîtront à notre temps une re-naissance et une réforme plus e radicales que celles du XVI siècle, ou, si vous voulez, leur dénouement. »
1. Claude Geffré,Un nouvel âge de la théologie, Paris, Cerf, «Cogitatio Fidei», 1972.
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UN NOUVEL ÂGE DE LA THÉOLOGIE ? 1965-1980
Mais le discours du renouveau fut vite rattrapé par celui de la crise, et trois ans après la publication de son essai, Claude Geffré encore faisait entendre un propos, cette fois alarmiste, qui constatait le trouble identi-taire et épistémologique d’une discipline soupçonnée et délégitimée dans ses fonctions idéologiques, déstabilisée par les nouveaux courants philo-sophiques et la pression des sciences humaines :
Notre situation est profondément différente de la situation culturelle et ecclésiale dans laquelle ont travaillé les hommes qui ont fait le renom de la théologie française à la veille du concile et qui en ont été d’ailleurs les meilleurs artisans. Les fondements philosophiques de leur théologie n’avaient pas été ébranlés et ils ne soupçonnaient pas jusqu’où pouvait aller la critique du langage religieux par les sciences humaines. Aujourd’hui, un certain nombre de théologiens français sont conscients de l’impossibilité d’une simple « récupération » des sciences humaines pour renouveler le langage de la foi. Ils acceptent le long détour que constitue la pratique d’une science humaine. Il ne faut donc pas s’étonner de leur silence relatif. […] La théologie connaît une crise des fondements compa-rable à celle de la philosophie. Qui peut prétendre, comme au beau temps de la philosophie chrétienne, qu’il est possible aujourd’hui de construire une théologie systématique de l’ensemble des vérités chrétiennes ? Beaucoup renoncent à une construction systématique du savoir théolo-gique parce que la médiation métaphysique de jadis est devenue incer-taine. À l’intérieur du catholicisme, l’ancienne synthèse théologique fondée peu ou prou sur Thomas d’Aquin s’est effondrée et elle n’a été remplacée par rien. Il y a bien sûr des essais très intéressants à partir des ressources nouvelles de la philosophie moderne. Mais leur discours est souvent épistémologiquement impur dans la mesure où il juxtapose des concepts traditionnels et des concepts philosophiques nouveaux, coupés 2 de leur contexte originaire …
« À bien des égards, poursuivait-il, l’ancien temple de la théologie ressemble à un palais en ruines ». Dans ce contexte en tous points incer-tain, et tandis que les autorités normatives – les Écritures, la Tradition ou le Magistère – étaient désacralisées et parfois requalifiées en simples « références », le discours théologique fragilisé lui semblait menacé par une « marginalisation » accrue, tant du fait d’une « exégèse scientifique de plus en plus sûre d’elle-même » que de celui des « diverses sciences pratiques de l’agir chrétien ». Trop de « timidité spéculative », ajoutait-il, risquait par ailleurs d’empêcher le théologien d’assumer pleinement son
2. Claude Geffré, « Une théologie marginalisée »,L’Église : l’épreuve du vide, Autrement, 2, 1975, p. 68-74.
INTRODUCTION
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rôle de « veilleur » et d’« avertisseur », selon le modèle des « prophètes de l’Ancien Testament ». Commentant les derniers témoignages des grands théologiens conci-liaires, d’autres observateurs s’inquiétèrent de l’absence de relève au sein d’une « profession en recyclage », ou déplorèrent l’hermétisme d’un 3 « langage théologique en miettes ». Les mêmes mirent parfois l’accent sur « les causes économiques et culturelles du désert théologique fran-çais », incriminant ici l’exclusion de la théologie de l’offre universitaire par la « laïcité à la française », compensée partiellement par la mise sur 4 pied de formations théologiques spécifiquement destinées au laïcat . D’autres voix enfin accusèrent de dérive ou d’autodestruction une « théo-logie française » que, dans un vigoureux pamphlet tout entier dirigé contre les positions épistémologiques de Geffré, un Florent Gaboriau comparait à la grenouille de la fable « qui s’enfla si bien qu’elle creva ». L’essai était préfacé par Pierre Courthial, doyen honoraire de la faculté libre de théologie réformée d’Aix-en-Provence, ce qui était une manière de souligner le caractère transconfessionnel de la problématique, tout en critiquant au passage l’« œcuménisme interreligieux » de Geffré qui fait 5 la « coqueluche d’une certaine presse ». Renouveau et crise : organisé en juin 2007 par le laboratoire de recherches « Mentalités et croyances contemporaines » de l’université Montpellier III, le colloque dont nous présentons les actes n’entendait évidemment pas trancher cette dialectique commode, dont chacun des deux termes est assez objectif pour révéler, mais assez subjectif pour piéger. Refusant d’ajouter aux généralisations et au flou des critères, mais jugeant les temps assez mûrs, près de quatre décennies après qu’eurent été formulés les premiers diagnostics contradictoires et complémentaires, pour poser quelques jalons d’une enquête proprement historique, nos travaux ont plutôt visé à ressaisir plus modestement et sansa priorile « métier de théologien » dans ses permanences ou ses mutations, et toute sa variété, durant les quinze années qui ont suivi le concile Vatican II, événement majeur au cœur d’une décennie marquée par nombre de glis-sements culturels et sociaux. Quant à la théologie elle-même, si on lui reconnaît volontiers ses dynamismes et ses méthodes propres, son histoire ne saurait être séparée, à nos yeux, des autres évolutions ecclésiales et intellectuelles. C’est déjà ce que voudraient indiquer ces quelques consi-dérations préliminaires :
3. Stanislas Maillard, « Un langage en miettes »,L’Église : l’épreuve du vide, Autrement, 2, 1975, p. 22-34. 4. Stanislas Maillard, « Les causes économiques et culturelles du désert théologique français »,ICI, 1975, 493. 5. Florent Gaboriau (préface de Pierre Courthial),Trente ans de théologie française. Dérive et genèse, Lausanne, L’Âge d’homme, « Messages », 2003, p. 13.
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