Quatre voix autour du poète Fernando d'Almeida , livre ebook

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Date de parution

01 août 2023

Nombre de lectures

1

EAN13

9789956632268

Langue

Français

Quatre voix autour du poète Fernando d’Almeida
Tous droits de reproduction, de traduction et d’adaptation réservés pour tous les pays.No part of this book may be reproduced in any form by print, photo-print, microfilm or any other means without written permission from the publisher. Titre :Quatre voix autour du poète Fernando d’AlmeidaISBN : 978-9956-632-26-8 © Bindi Ngouté Lucien, 2023 By Guiguess Editions, 2023 Couverture :Guiguess Conceptor and AuthorIntérieurMme. Djomeni Foyet, Dr. Teuboké Nestor, : Dr. Bamniram Augustin, Mme. Keumeni Thérèse Vidane, Dr. Mabard Abdias et M. Gaya Esau Photographie de la jaquetteGetty Images et : Djomeni Foyet Imprimeur :Ets. Feuteng(Yaoundé) DistributeurBibliothèque Radel (Maroua, EN- : Cameroun), Librairie Guiguess (Moulvoudaye), Cercle des Amoureux de Lecture de l’Université de Yaoundé I.Monographie: 121X 1 P ; 20cmSiège social: Bâtiment blanc en face de l’hôtel de ville de Moulvoudaye, MoulvoudayeEN- Cameroun Tél: +237 695 623 027 / +237 651 856 030 Comité de lecture:guiguesseditions@gmail.comSite-Web:www.guiguesseditions.wordpress.com
Bindi Ngouté Lucien Quatre voix autour du poète Fernando d’Almeida
Guiguess Editions
Table de matières Dédicace................................................................................. 5 Remerciements...................................................................... 6 Introduction .......................................................................... 7
Voix I : La puissance du verbe : Nora Atalla ....................... 17 Voix II : La poésie, une philosophie : Marie Hurtrel .......... 37 Voix III : La poésie, une saisie du réel par le détour : Anne Cillon Perri........................................................................... 61
Voix IV : Une poésie de la transcendance spirituelle : Joseph Ndinda................................................................... 101
Conclusion .......................................................................... 115 Bibliographie sélective de Fernando d’Almeida................119 Autres publications consultées ..........................................121
Note de présentation des interviewés ............................... 122 Photographies.................................................................... 125
DédicaceÀ tous mes collègues du Département de Langues, Littératures et Cultures Africaines de la Faculté des Arts, Lettres et Sciences Humaines de l’Université de Maroua.
Remerciements Mes remerciements vont à l’endroit de: -Nora Atalla, Marie Hurtrel, Anne Cillon Perri et Joseph Ndinda qui ont accepté avec bienveillance de s’embarquer dans ce projet; -Mon collègue Akoa Amougui Pierre Roméo dont les suggestions ont été d’un apport inestimable dans la réalisation de ce travail ; -Mon épouse Pélagie Bindi qui a su supporter les contraintes de la recherche. Sa patience a été grandement nécessaire dans la réalisation de ce travail.
Introduction
Avec près de vingt recueils poétiques, Fernando d’Almeida est l’un des poètes les plus prolifiquesd’Afrique.Senghor remarquait chez lui une« puissance d’imagination» inhabituelle, sa grande capacité« de créer des images symboliques neuves », mais aussi et surtout, la « maîtrise parfaite »de la langue française. En réalité, la puissante osmose avec les mots fait de Fernando d’Almeidaun poète exceptionnel. Cet auteur commence à bénéficier 1 d’une«pensiond’existence»selon sa propre expression, le 19 avril 1955 à Douala. Il a un pèrebéninois d’ascendance noire brésilienne et une mère camerounaise. Cette « pension » cesse le 23 février 2015. Ce poète a été pendant plusieurs années journaliste à La Presse du Cameroun, à Cameroon Tribune,mais aussi dans d’autres mensuels comme Bingo. Mais il délaisse avec amertume ce métier : « Je ne veux plus journaliste conditionné/Manier 2 savamment l’encensoir». Il fait des amphis les lieux où il n’encense personne puisqu’il enseigne pendant une vingtaine d’annéesà l’Université de Douala.le Mais véritable lieu de dissidence de Fernando d’Almeida est la poésie.
Il a la ferme conviction que le bonheur des êtres humains ne s’acquiert pas toujours en mettant en avant la raison. Un brin de folie poétique n’est jamais inutile pour percer le mystère de la Vie. Il le dit de manière claire dans l’introductionson recueil de Sémaphores des
1 De la parole écrite à la parole parlée,p.8. 2 Traduit du Je pluriel,p.18. 7
longitudes 2006-2008:«La poésie à partir d’une instance d’effraction, d’infraction sémantique qui est le lieu même du poème, thématise à volonté comme parole ouverte au tout du rien. Naissant d’un lieu furibond, elle met en sommeil la Raison, en se tenant à la devanture de la 3 logique de l’illogique qui la fonde densément ». En fait, d’Almeida fait même d’une certaine folie le moteur de la poésie. Il s’agit là d’un écho à Arthur Rimbaud qui pensait qu’il faut un dérèglement de tous les sens pour avoir des visions que le commun des mortels n’a pas; ce qui fait justement du poète un être unique.
Cette ipséité poétique qui confère un statut d’être à part permet de mieux saisir les êtres et les choses qui entourent l’aède. Ayant des yeux que d’autres n’ont pas, c’est avec une très haute compréhension de l’humain et de l’inhumain que le poète peut proférer des paroles incantatoires qui conjurent le sort, qui prophétisent sur la vie si fragile qui se dérobe chaque jour. S’il est incompris comme l’Albatros de Baudelaire, il n’en demeure pas moins qu’il comprend mieux l’Autre qui est sa préoccupation première. L’écriture devient ainsi une folie créatrice. C’est justement dans cette folie créatrice, mais éminemment lucide, que le poète avoue :«J’ai des raisons de croire à ma folie. Aux autres je n’ai tendu la main que pour me diluer 4 dans l’humain ». La recherche de l’autre devient une osmose compréhensible dans la mesure où le poète ressent les peines et les joies de son semblable.
Que ce soit le journaliste ou l’universitaire, il faut souligner que l’écriture poétique a été l’épicentre dela vie de l’homme. Mais ce qui est remarquable est que cette poésie dont il ciselait les mots à sa guisene l’a jamais 3 Sémaphores des longitudes 2006-2008, p. 4. 4 Parages du langage, p.15. 8
éloigné des préoccupations basiques humaines. Le vers élevé a toujours su dire la bassesse humaineavec l’élégance langagière nécessaire. Il nous confie dans son grand rire de bantou :« Je suis poète, mais je garde les pieds sur terre »tout comme disait Victor Hugo,« Les pieds ici, les yeux ailleurs ». (Hugo, 2015, 11). Une façon de mettre une écriture de très haute factureau service d’un réelqui ne cessera jamaisd’être undéfipermanent pour l’Homme.Une manière bien à lui de garder les yeux bien ouverts sur l’essentiel de la vie et sur la carie dentaire d’un quotidienchaotique. Le poèted’Almeida n’a jamais caché sahaine viscérale pour le Mal. Dans une société où les êtres souffrent du règne de la violence, de l’arbitraire et de la mort, le poète fait du verbele lieu d’une virulente dissidence :enfin je parle de corps éventrés/De« Car prisonniers passés par les armes/De roitelets aux mains 5 gantées de crimes ». Le poète a pleinement conscience du 6 fait que«La vie d’ici porte en elle/l’éclat d’une fêlure»; il sait aussi que très régulièrement« nous sommes appelés/À 7 faire front/Au ciel souvent putride» .C’est la raison pour laquelle l’écriture de d’Almeida, sous plusieurs aspects, puise dans les revendications marxistes à la limite teintées de nihilisme. La violence du verbe révolutionnaire qui veut faire une sorte detabula rasasociale, atteste que Fernando d’Almeida s’insurge contre une société qui crée des fossés entre ses propres fils :
Je me suis égaré dans la foule bigarrée de mon peuple/Mû par des idées à flanc de subversion/J’ai pris part aux grèves syndicales/J’ai pris part aux grèves estudiantines/Parce que je suis un homme
5 Initiation à la subversion (1980), p.10. 6 Dire est l’embase du poème, p.10.7 Ibid, p.8. 9
muselé/Parce qu’à chaque carrefour il y a cette horde de mendiants/Qui s’apitoient sur leur sort/Quand les dynasties du matin se prélassent/Dans les hôtels de la pseudo 8 bourgeoisie.
L’objectif dupoète par ces prises de positions est de contribuer à l’avènement d’une société plus juste où l’Homme trouverait toutes les raisons de vivre épanoui.
La poésie de Fernando d’Almeida n’est pas seulementcelle de la dissidence, desyncope subversive« la 9 nécessaire» , maisc’estaussi et surtout, une poésie qui magnifie la vie et ses plaisirs. Cette vie est celle des origines, celle qui ramène les uns et les autres à la spiritualité primordiale expurgée des miasmes quotidiens qui freinent l’bantouisée », être. À travers sa parole « le poète invite les lecteurs à une sorte de retour aux sources. Lui-même assume pleinement sa spiritualité résolument ancrée dans sa terre :« Ma foi est dans le dieu blotti sous la pierre/Et dont la motte en terre battue me rappelle/À ma naissance à mon animisme/Ma foi nait de l’interprétation des 10 cauris ». Il devient nécessaire et même absolu de revenir à la source, à la culture originelle et originale qui fait véritablement l’:identité de son peuple « Bien entendu qu’au revers du jour/Il fallait retrouver l’ancienne 11 langue/Que nous parlions pour affronter le néant». Revenir aux anciennes pratiques procure une certaine paix intérieure troublée par la dépersonnalisation subie pendant l’esclavage et la colonisation. Et dans une certaine mesure,
8 Traduit du je pluriel, p. 12. 9 Archéologie de l’ordinaire, p. 19. 10 L’Arrière-Pays mental, p. 21. 11 Ibid, p.21.
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