Hegel et la philosophie africaine Une lecture interprétative de la dialectique hégélienne , livre ebook

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Publié par

Date de parution

01 janvier 2005

Nombre de lectures

0

EAN13

9782845866089

Langue

Français

Hegel et la philosophie africaine
Une lecture interprétative de la dialectique hégélienne
^
Mèdéwalé-Kodjo-Jacob Agossou
Préface de Pierre-Jean LABARRIÈRE
HEGEL ET LA PHILOSOPHIE AFRICAINE
KARTHALAsur Internet : http://www.karthala.com (paiement sécurisé)
Couverture : « Méditations », huile sur toile de Hilarion Ndinga, inLes peintres de l’esturaire, Karthala et Nicolas Bissek, 2001.
© Éditions KARTHALA, 2005 ISBN : 2–84586–608-9
Mèdéwalé-Kodjo-Jacob Agossou
Hegel et la philosophie africaine
Une lecture interprétative de la dialectique hégélienne
Préface de Pierre-Jean Labarrière
Avant-propos de José-Dominique Loko
Éditions Karthala 22-24, boulevard Arago 75013 Paris
MATRI DILECTISSIMAE Yatië Mariae Magdalenae
Xo ma nyi m|_é gb|.
La parole de Vérité est plus vieille que le monde et l’histoire elle passe le temps et l’espace.
PRÉFACE
Pour une universalité effective
Signant en date du 7 novembre 1831, soit quatre jours avant sa mort, unePréfaceà la seconde édition deL’Être, premier livre du premier tome de laScience de la logique– dont il 1 entend produire une nouvelle version –, Hegel fait usage à plu-sieurs reprises d’un terme qui semble intervenir ici pour la pre-mière fois dans son œuvre (au moins sous cette acception spé-culative) : l’adjectifplastisch.Qu’est-ce donc qui se montre alors « plastique », et quelle est la « plasticité » dont il est fait ici état ? L’ordre de la pensée, qui est en cause en ce texte, devrait-il faire sa place à quelque hésitation, à quelque malléabilité qui serait de l’ordre de l’à-peu-près, de l’ajustable, au gré des domaines dont cette pensée vient à traiter ? Voilà qui ne serait guère compatible avecl’universalitéque Hegel reconnaît à la Logique dans son mode propre de structuration. Mais, étant donné que cette universalité est dite éminemmentconcrète, et que, n’étant pas de pure « forme » – au sens habituel de ce terme – elle possède en elle-même le principe de sa propre déterminationcomme contenu, il suit de là que le mouvement dialectique dans lequel elle se dit n’est pas à entendre comme
1. Par cette nouvelle élaboration (neue Bearbeitung) de saLogique, Hegel entend répondre à une double exigence : mieux prendre en compte la « diffi-culté de l’ob-jet » et porter remède à « l’imperfection que, à ses yeux, compor-tait son élaboration dans la première édition ». Humilité de façade ? Que nenni. Car les nombreux ajouts de même que les menues modifications stylis-tiques que comporte cette nouvelle mouture nous montrent que, conscient d’avoir toujours à remettre sur le métier un écrit de cette difficulté, Hegel, en 1831, entend néanmoins honorer sans modifications d’ampleur notable ses intuitions et même l’essentiel de ses développements de 1808.
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HEGEL ET LA PENSÉE AFRICAINE
un schème figé ; dans la mesure où ce mouvement est l’autopré-sentation du concept dans ses ressources infinies, il peut et doit donc être ditplastiqueen ce que le procèsessentielqu’il met en œuvre se dit dans des figures qu’il faut à chaque fois réinventer à partir des « matériaux » nouveaux qui sont le corps diversifié de son effectivité universelle. C’est dire que la pensée de Hegel est capable de modulations infinies, selon le champ de connais-sance particulier dont elle est l’instanceanimatrice. La forme, pour un Hegel, n’est-elle pas toujours à entendre comme « l’au-tomouvement d’un contenu » ? Ce qui signifie qu’il ne saurait être question d’« appliquer » cette logique à quelque situation que ce soit ; c’est plutôt de cette situation même qu’elle peut et doit surgir sans cesse à nouveau : condition pour qu’elle soit reconnue commeuniversalité effective. Or donc, l’étude que l’on va lire ne peut être qu’un essai de clarification de la question suivante : la « pensée de Hegel » peut-elle se présenter en quelque sorte comme la « matrice » ou le mode d’expression adéquat de ce que l’on nommela« philo-sophie africaine » ? Par incompétence personnelle, je ne saurais me prononcer moi-même sur ce point et ne puis que me mettre à l’écoute de ce que Jacob Agossou, en cela, est fondé à nous communiquer. Il convient de noter d’abord que notre auteur ne se hasarde pas à définir ce qu’il convient d’entendre sous cette lexie de « philosophie africaine ». Plutôt entend-il traiter, ce me semble, d’une autre question, que l’on pourrait formuler ainsi : qu’est-ce que « lire Hegel » à partir de ce canton de la culture ici désigné comme étant l’Afrique en général, et comment celle-ci peut-elle en tirer bénéfice ? Le livre de Jacob Agossou veut être, sinon une réponse à cette interrogation, du moins un effort pour saisir sa pertinence et cerner son contenu. Voici donc un acte d’esprit, une lecture interprétative qui a valeur de témoignage et d’exemple. Jacob Agossou note au pas-sage, dans son introduction, qu’il s’est agi pour lui, avec ce tra-vail, de comprendre et d’expliciter une maxime recueillie sur les lèvres de son propre père : « Réfléchis, fais faire à ton esprit retour en lui-même pour qu’il se regarde regardant » ; autrement dit, « sème en ton for interne ton esprit, et suis le procès de son mouvement de connaissance ». Ce par quoi n’est pas visé, sous le signe de la « réflexion », une prise de distance vis-à-vis du réel et une saisie de soi-même dans on ne sait quel redouble-ment intérieur qui relèverait d’une abstraction, voire d’un
PRÉFACE
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simple préalable (« se regarder regardant »), mais un procès à double sens qui prend en compte le « retour » du sujet en lui-même dans le mouvement même de son extériorisation comme effectivité et comme histoire. C’est muni de ce viatique que notre auteur s’avance sur la voie d’une reconstruction personnelle d’un univers de pensée « à la Hegel ». Et cela à partir d’un présupposé réellement fon-dateur : Hegel est un penseur des plusactuel, nous est-il dit, et son « intuition » est « encore vivante », non seulement dans l’« Occident d’hier et d’aujourd’hui », mais aussi – et cela est évidemment capital pour asseoir l’entreprise – « dans l’Afrique d’aujourd’hui ». Il faut lire ces quelques pages avec attention. L’Afrique, pouvons-nous lire, « connaît une crise aux visages terrifiants » qui l’affecte « à tous les niveaux de la vie socio-politique et culturelle du Sujet africain ». Trois « aspects fonda-mentaux » permettent de fonder ce diagnostic : de tradition immémoriale, le « sujet » africain, qui « reçoit son soi sous mode d’octroi » et ne doit sa survie « qu’en étant toujours par et pour l’Autre, par voie de services ou de sacrifices imposés du dehors », ne trouva son salut qu’en se réfugiant dans une « Communauté-Sujet », comme lieu et moment d’être et d’avoir ensemble ce qu’on est et ce qu’on a. Mais, avec le phénomène colonial, cette « harmonie unitaire » est elle aussi directement mise à mal : « La Communauté-Sujet est sommée de devenir l’autre-culturelou de disparaître en tant que telle, et cela soit par le déplacement dans l’espace » – drame de l’esclavage et des déportations qu’il entraîna –, « soit par la mise en place d’un système pédagogique dont la finalité vise l’assimilation progressive ou, ce qui revient au même, l’annihilation totale de l’humanité noire. » Ce qui, troisième composante de pareil effa-cement du sujet, se décline de nos jours « en termes d’apartheid international » – « refus systématique d’intégrer l’autre en tant qu’autre dans la relation du partenariat responsable ensemble du devenir de l’humanité ». D’où l’urgence première : œuvrer à l’avènement d’un nou-veau Sujet « d’essence spirituelle » en travaillant à chaque fois une nouvelleculture, puisqu’aussi bien celle-ci est le « lieu pri-vilégié d’émergence de l’esprit ». Tel est donc l’angle sous lequel Hegel se trouvera appelé à l’aide : c’est une sorte de con-nivence profonde que l’on va pressentir et mettre à l’épreuve, sous l’égideduprincipe à partir duquel le hégélianisme donne
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