Cérémonie aux Ancêtres : Approche critique des pratiques africaines , livre ebook
80
pages
Français
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2023
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Publié par
Date de parution
01 janvier 2023
Nombre de lectures
1
EAN13
9789956632015
Langue
Français
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9789956632015
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Français
Cérémonies aux Ancêtres Approche critique des pratiques africaines
1
Titre :Cérémonies aux Ancêtres :Approche critique des pratiques africainesISBN :978-9956-632-01-5© Patrick Serge Mumbe Teneku, 2023 By Guiguess Editions, 2023 Couverture :Guiguess ConceptorIntérieur : Mme. Djomeni Foyet, Dr. Teuboké Nestor, Dr. Bamniram Augustin, Mme. Keumeni Thérèse Vidane, Dr. Mabard Abdias et M. Gaya Esau Photographie de la jaquette: Getty Images et Djomeni Foyet Imprimeur :Eric Feuteng(Yaoundé) Distributeur : Bibliothèque Radel (Maroua, EN- Cameroun), Librairie Guiguess (Moulvoudaye), Cercle des Amoureux de Lecture de l’Université de Yaoundé I.Monographie: 121–X 1 P ; 20cmSiège social: Bâtiment blanc en face de l’hôtel dede ville Moulvoudaye, Moulvoudaye–EN- Cameroun Appels et WhatsApp: +237 695 623 027 / +237 651 856 030 Courriel:guiguesseditions@gmail.comSite-Web:www.guiguesseditions.wordpress.com2
Patrick Serge Mumbe Teneku Cérémonies aux Ancêtres Approche critique des pratiques africaines
Guiguess Editions
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Table des matières Préface….…………………….……………………………..…………5Introduction générale………..………………………………….…..08Chapitre 1 :L’Etre suprême, et l’ancêtre dans la religion africaine………………………………………………………………111.1.Le statut et la place de l’Etre suprême dans la religion africaine...11 1.2. Le statut des ancêtres dans la religion africaine………..…….….16 1. 3. Les conditions à remplir pour devenir ancêtre…………….........171.3.1. La mort………...........................................................................17 1.3.2. Les exigences pour être canonisé ancêtre….…………..…..…..19 1.3.3. La résurrection et la vie après la mort dans la religion africaine.23 Chapitre 2 : Les rites funéraires et le rôle des ancêtres en contexte religieux africain…..………………………………………………..27 2.1. Les funérailles: portes d’entrée dans la cité des ancêtres……….282.2. Les funérailles et sescorollaires……………….......……….……33 2.3. L’exhumation du crâne et le rôle d’un ancêtre dans la religion africaine……………………………………...................…………….362.3.1. L’exhumation du crâne……………………….………...……...36 2.3.2. Le rôle d’un ancêtre dans la religion africaine…………..…….40 2.3.2.1. Consultant et guérisseur………...….….….……….………...41 2.3.2.2. Médiateur et intercesseur………..….……………………….43 2.3.2.3. Protection et bénédiction……..……………………….……..46 2.3.3. Jésus-Christ comme Ancêtre ?..................................................49 Chapitre 3 : Les prières et les sacrifices destinés aux ancêtres.....533.1. Les cérémonies aux ancêtres dans la religion africaine..…….....53 3.2. La description des cérémonies aux ancêtres…………….…..…573.2.1. La prière: quelques modèles…………...……………….…....58 3.2.2. Le déroulement du cérémonial ancestral : quelques cas….….60 3.2.2.1. La cérémonie de succession chez les Bamiléké…………....60 3.2.2.2. La cérémonie des prémices chez les Tikar……………..…..623.2.2.3. La cérémonie de propitiation et de reconnaissance chez les Doayo.................................................................................................633.2.2.4. La commémoration annuelle à l’ancêtre au Rwanda……….643.2.2.5. La cérémonie pour le Sô-Kao en République Centrafricaine.66 3.3. Les éléments constitutifs du sacrifice……….........…………….68 3.4.Les sacrifices au cœur des cérémonies aux ancêtres…….……...71 Conclusion générale……………………….………….....................74 Références bibliographiques……………………..….…...........…..77
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Préface
Les croyances et pratiques religieuses africaines constituent un des sujets majeurs sur lesquels la réflexion s’attarde mais sans que l’on puisse prétendre avoir tout dit. Elles souffrent, dans les discours des uns, de considérations négatives inhérentes aux préjugés, idées reçues, clichés et stéréotypes criminalisant de façon très souvent injustifiée les cultes, rites et toutes autres cérémonies organisées en hommage aux ancêtres. Dans une logique qui remonte à la période des conquêtes coloniales marquéespar l’évangélisation et la conversion forcée des Africains aux religions révélées (Islam et christianisme), les impérialistes et les premiers évangélistes se sont acharnés à condamner sans réserve les traditions africaines. La finalité recherchée était decouvrir d’opprobres les ancêtres et leurs laudateurs afin de susciter dans la conscience collective l’angoisse hystérique et l’abandon des coutumes ancestrales.
Face à cette situation, des intellectuels africains prirent fermement position, notamment les pères fondateurs de la Négritude qui, dans une posture qu’ils qualifièrent de légitime défense, suivirent alors l’exemple des Afro-Américains qui clamaient la Négro-renaissance. Quelques Occidentaux à l’instar 1 du Père Placide Tempels , Jean Paul Sartre auteur de la célèbre 2 3 préface intitulée « Orphée noir », Janheinz Jahn , Louis Vincent 4 Thomas, René Luneau, Xavier Garnieret bien d’autres africanistes et Africains s’inscrivent dans la perspective de l’éclairage de l’opinion publique en général, et de l’exhortation des hommes d’Église en particulier, à prendre en considération les traditions et croyances africaines afin d’éviter un choc frontal dans leur mission d’évangélisation de l’Afrique. Ainsi, de 1 Tempels P. F.,La philosophie bantoue, Elisabethville, Lovania, 1945. 2 Sartre J. P., « Orphée noir », Préface del’Anthologie de la nouvelle poésie nègre et malgache en langue française, Paris, PUF, 1948. 3 Janheinz Jahn,Muntu.L’homme africain et la culture néo-africaine, 1961. 4 Garnier Xavier,Ecopoétiques africaines. Une expérience décoloniale des lieux, Paris, Karthala, 2022. 5
5 Tempels à Jean Marc Ela en passant par Louis Vincent Thomas 6 et René Luneau , pour ne citer que ceux-là, s’est constituée une tradition au départ empreinte d’exotisme et de complexe de supériorité, très vite corrigée par des religieux africains convaincus que l’œcuménisme et la tolérance respective sont les seules bases sur lesquelles les religions en présence en Afrique peuvent pleinement s’épanouir.
L’ouvrage de Patrick SergeMumbe Teneku se situe, dès lors, dans le prolongement des réflexions entreprises par des prélats qui, sans faux fuyant, essayent d’interroger le processus de l’évangélisation et l’administration de la foi des peuples africains dont la conversion au christianisme n’est pas synonyme de renonciation à leurs traditions ancestrales. Il s’en dégage que les cérémonies dédiées aux ancêtres demeurent vivaces en terre africaine et que les méthodes d’évangélisation coloniales, impérialistes, souffrent de nombreuses limites qu’il invite à corriger. L’auteur, qui est un Pasteur de l’Église Évangélique Luthérienne du Cameroun (EELC), s’engage dans une voie qui n’est pas totalement nouvelle dans les milieux de la pastorale chrétienne, où de nombreux hommes à la soutane ont appelé à prendre des distances vis-à-vis des modèles importés qui ne tiennent pas compte du substrat traditionnel de la chrétienté africaine. Il prône alors une évangélisation attentive, ouverte et tolérante, car comme l’écrit Xavier Garnier (2022il est: 36), « rare qu’en Afrique noire les morts après les funérailles qui se déroulent selon des rituels propres à chaque ethnie, ne soient honorés d’aucun culte. Dans plusieurs sociétés traditionnelles, le culte des morts est peut-être l’aspect de la culture auquel l’Africain se sent le plus attaché; il représente un héritage auquel l’on tient par-dessus tout. En fait, le culte des ancêtres est si répandu en Afrique qu’on ne saurait éluder la question qu’il soulève au niveau de la réflexion et de la vie chrétienne. » Et cette interrogation que se pose nécessairement Patrick Serge Mumbe Teneku dans cet ouvrage est la suivante: Quel modèle d’Évangile
5 Ela Jean Marc,Ma foi d’Africain, Paris, Karthala, 1985. 6 Thomas L. V. et Luneau R.,Les religions d’Afrique noire, Textes et traditions sacrées, Paris, Fayard-Denoël, 1969. 6
doit-on adopter en Afrique subsaharienne si ce n’est un Évangile réconcilié avec les traditions du terroir ?
Pour y répondre, l’auteur structure son raisonnement en chapitres qui vont droit au but, de la caractériologie des ancêtres à l’analyse dela portée des rites funéraires, en passant par les rôles des ancêtres, des prières et des sacrifices. L’ancestrisme est au centre des préoccupations du Pasteur-essayiste qui, loin de célébrer cette forme de religion, invite les lecteurs à s’efforcer de lacomprendre et l’accepter comme une donnée incontournable à prendre en compte, aujourd’hui plus que jamais, dans toute action missionnaire. D’où l’intérêt de cet ouvrage pour les étudiants en théologie et en traduction biblique, voire pour les sociologues, anthropologues et tout public qui en retiendra que toute forme de christianisme rigide, fondamental, radical et carré visant à éradiquer les traditions africaines est non seulement obsolète, mais aussi, et surtout, vouée à l’échec.
Jean Marie WOUNFA Maître de conférences Université de Ngaoundéré-Cameroun.
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Introduction générale
L’Afrique du début du troisième millénaires’érige en un continent de grande spiritualité où coexistent le Judaïsme,l’Islam, le Bouddhisme,l’Hindouisme, le Christianisme, et une variété de religions africaines que certains auteurs et acteurs qualifient de 7 religion traditionnelle africaine ou indigène.
Dès les débuts du christianisme ou encorede l’évangélisation, les cultures et traditions africaines ont malheureusement été mises en marge sans un questionnement sur les aspects positifs susceptibles d’aideràl’enracinement du christianisme,et du Saint Évangile. S’il est vrai que c’est à traversculture d la ’un peuple que Dieu le rencontre et le sauve en Jésus-Christ,il n’en demeure pas moinsque la contextualisation ou l’inculturation estpropice au mystère de l’incarnation et à l’action du Saint-Esprit.
Bien plus, si nous sommes d’avisqu’« en premier lieu la culture n’inclut pas seulement la pensée rationnelle mais aussi les réalités pratiques de la vie, comme la manière de construire une maison, de faire la cuisine, de se tenir à table, de planter et de 8 récolter, d’offrir un culte à Dieu…» , alors nous pouvons dire que le Tout-Puissant épouse la condition humaine dans la culture juive pour le salut des Juifs afin que toutes les cultures de la terre, partant de cet exemple que la Bible explique de façon admirable, le reçoiventou l’adoptent pour le salut du monde qui inclut l’Afrique.Il s’en dégagenécessairement une invitation au respect de toutes les civilisations ainsi que des obédiences religieuses qui malheureusement s’affrontent très souvent en Afrique. Pour prendre corps en terre africaine, la première évangélisation
7 C’est le nom donné à l’ensemble des croyances, us et coutumes ancestraux des peuples africains. De façon péjorative, on les désigne sous les termes de paganisme ou d’animisme. Mais de nos jours, l’expression religion africaine est privilégiée par les chercheurs et experts en science de religions. 8 FLM étude,Culte et culture en dialogue, p. 161. 8
