Littératures d’Afrique du Sud , livre ebook

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Date de parution

01 janvier 2007

Nombre de lectures

0

EAN13

9782845868366

Langue

Français

Poids de l'ouvrage

4 Mo

Jean Sévry
Littératures d’Afrique du Sud
KARTHALA
LITTÉRATURES DÁAFRIQUE DU SUD
KARTHALAsur Internet : http://www.karthala.com Paiement sécurisé
Couverture : Toile de G. Sekoto, peintre noir sud-africain, « Portrait of the artist¿s mother », extrait de Lucy Alexander & Evelyn Cohen, 150 South African Paintings, Past & Present, Cape Town, Struikhof Publishers, 1990, p. 101.
Éditions KARTHALA, 2007 ISBN : 978-2-84586-836-6
Jean Sévry
Littératures dÁAfrique du Sud
Éditions KARTHALA 22-24, boulevard Arago 75013 Paris
DU MÊME AUTEUR
1982,Le roman & les races en Afrique du Sud, de la guerre des Boers aux années soixante, thèse de doctorat d®État, Presses Universitaires deLille. 1983,Anthologie critique de la littérature africaine anglophone, en colla-boration avecD. Coussyet al., partie consacréeàl®Afrique australe, Paris, Collection 10/18. 1987,Afrique du Sud : lapartheid en crise, Paris, La Documentation française. 1989,Afrique du Sud : ségrégation et littérature, anthologie critique de traductions, ouvrage couvrant l®ensemble des littératures de ce pays, Paris, L®Harmattan. 1991,Chaka, Empereur des Zoulous, Histoire, Mythes et Légendes, Paris, L®Harmattan. 1995,Les Ancêtres et la montagne sacrée et autres écrits, traduction d®œuvres de Mazisi Kunene, Paris,éditions Nouvelles du Sud. 1997,Mhudi, une épopée retraçant la vie des indigènes en Afrique du Sud il y a cent ans, traduction d®un roman de Sol. T. Plaatje, Actes Sud, avec une postface. 1999 (éd.),Regards sur les littératures coloniales, Afrique anglophone et lusophone, tome III, Paris, L®Harmattan. 2000,Le télescope de Rachid, traduction d®un roman de Jamal Mahjoub (Soudan), Actes Sud, en collaboration avec M. Sévry, suivi deLe train des sables(2001),Là doù je viens(2004) etNubian Indigo(2006).
Avertissement
Remarques générales : les objectifs de ce livre
Pour la plupart d®entre nous, une expression comme«littérature d®Afrique du Sud» évoque des noms de quelques grandsécrivains tels que A. Paton, A. Brink, J.M. Coetzee, N. Gordimer ou D. Lessing. Ainsi ces littératures sont-elles bien connues. Par le canal des traductions, des prix littéraires, Nobels et autres, elles ont atteint une réputation inter-nationale. Mais on pourra faire immédiatement deux observations. La première, c®est que le nom de ces auteurs n®est pas dissociable du phéno-mène de l®il existe une littapartheid ; or, érature sud-africaine hors de ce système politique. La seconde, c®est que les noms de grands artistes tels que ceux de Es®kia Mphahlele, Mongane Wally Serote, Thomas Mofolo ou Mazisi Kunene ne sont que très rarementévoquéils ns : ®ont pas eu droitàune telle gloire, ce qui est profondément injuste. Ainsi cette littérature est connue, mais elle est aussi mal connue et déjà, la notion de «camps»apparaît. Il n®y aurait donc pas une littérature, mais plusieurs. Le présent ouvrage entend combler cette lacune et rendreàchacun et chacune la place qui lui revient. Ce livre s®adresseàtoutes celles et tous ceux que les productions littéraires de ce pays intéressent, mais aussià des spécialistes,étudiants, thésards qui trouveront ici un important appareil bibliographique qui pourra les accompagner dans leurs recherches. On pourra, par la même occasion, replacer cesœuvres dans leur contexte de production. L®histoire littéraire pose plus de problèmes qu®elle ne peut en résoudre. On peut, certes, se contenter de suivre un axe chronologique, et présenter cesécrivains dans leur ordre d®apparition, débouchant ainsi sur une sorte de Bottin téléphonique de la littérature qui hélas, trop souvent, finit par constituer un monument d®ennui. Dans le cas très particulier de l®Afrique du Sud, on peutêtre aussi tenté, en tenant compte des diversités
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LITTÉRATURES D®AFRIQUE DUSUD
culturelles, de présenter tout ceci sous la forme de blocsétanches, ce qui a étésouvent fait : littératures blanches, africaines, métisses ou indiennes. Cette méthode présente des inconvénients majeurs, car elle ne saurait rendre compte de la complexitédes rapports existant entre l®Histoire et l®histoire littéraire, cette dernière se positionnant sans cesse par rapportà la première. Alternant un axe historique et des approches thématiques et trans-versales, dans une première partie (le temps des conquêtes), nous verrons comment toutes ces productions ont commencépar exister, en signant un acte de naissance qui leur a permis de se démarquer par rapportàleurs métropoles d®origine. Dans une deuxième partie (Le temps de la sépa-ration) nous tenterons de voir comment des clivages se sont effectivement mis en place. Enfin, dans une troisième partie (Le temps de la réconci-liation), nous examinerons tout ce qui a pu rapprocher ces littératures en termes d®échanges, de partages et de collaborations. Tout au long de ce travail, je voudrais répondreàun certain nombre de questions. Comment cesécrivains manifestent, au travers de leursécritures, la façon dont ils se situent, en termes d®histoire personnelle, par rapportà l®histoire de leur communautéculturelle. Quels sont, au juste, leurs systèmes de représentation de leur présent, et de leur passé? Et dans ces conditions, quelles images se font-ils de leur situation actuelle, et de son devenir ? Comment ils se situent, en tant que producteurs d®œuvres d®art, par rapport aux canons d®esthétique, dans un contexte qui demeure multi-culturel, etàdes productions littéraires antérieures de leur commu-nauté, ou d®autres communautés, soit en Afrique du Sud, soit dans le monde anglophone. Ceci implique d®autres choix qui relèvent souvent de l®idéologie. En toutétat de cause, unécrivain ne compose jamais ses œuvres dans la solitude d®une tour d®ivoire. Non seulement il se positionne par rapportàun contexte de production (conditions socio-économiques et socioculturelles), mais encore par rapportàune mémoire desécritures,àdes choix linguistiques (afrikaans, anglais, ou langues africaines ?),àdes modèles etàdes formes de narration. Écrire, c®est aussi se souvenir, ce n®est pas qu®inventer. Comment, au travers de leursœuvres, de leurs«manifestes littéraires» ou de leurs prises de position politiques, nos auteurs prétendent situer l®histoire de leur communautépar rapportàcelle de leur pays prise dans son ensemble. Il nous faudra donc tenter de démêler tout ce qui peut se manifester dans le champ des enjeux politiques, et de l®occu-pation des territoires linguistiques et des espaces de la publication (marchédu livre).
AVERTISSEMENT
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Comment, enfin, cesécrivains ne se contentent pas de s®interroger sur un passémultiforme. C®est que ce questionnement les amèneà fantasmer sur le devenir, sur l®avenir de leur propre communautédans sa relationàl®ensemble de leur sociétéet du continent africain. Au fil des pages et des ans, on pourra alors s®apercevoir combien cette relationàl®histoire est ambiguëet complexe. Dans certains cas, on constate diverses formes de soumission aux idéologies dominantes, plus ou moins mythiques, etàune version«officielle»de l®histoire.À l®opposé, d®autres auteurs s®efforcent d®élaborer un contre-discours, se plaçant ainsi résolument en conflit avec cette vision desévénements. Par ailleurs, si la littérature peutêtre parfois en retard sur l®événement historique, elle peut aussi le devancer, bousculer les représentations que l®on peut s®en faire par un recoursàl®utopie, par une mobilisation des forces de l®imaginaire. Il fautégalement signaler un point que je ne saurais esquiver : l®histoire n®est pas la même pour tous ces créateurs, suivant qu®ils sont restés au pays de l®apartheid, ou qu®ils ont choisi (àmoins qu®ils n®y aientétécontraints) de le quitter en empruntant la voie douloureuse de l®exil. Par ailleurs, il y a lieu de se demander comme nous le ferons plus loin, si l®histoire littéraire en tant que telle ne finit pas par acquérir une certaine autonomie par rapportàl®histoire telle qu®elle est perçue par les historiens, pour lesquels les problèmes d®esthétique n®ont pas ce caractère central qu®ils revêtent pour une production littéraire. Il nous reste encoreàmieux définir notre territoire et les dimensions du corpus que nous allons examiner. Par«littérature», nous n®entendons pas que lesœuvres des«grands auteurs». Nous aurons donc souvent recoursàdesécrivains qui, s®ils ont sombrédans l®oubli, n®en ont pas moins jouéun certain rôle. Nous nous tourneronségalement vers d®autres formes de création littéraire, vers l®oralitéafricaine précoloniale qui a jouéun rôle de premier plan lors du passageàl®écriture, vers les récits de voyages et d®exploration, les rapports de missionnaires, vers divers types de«littérature populaire», qu®il s®agisse d®œuvres africaines ou de romans d®aventures, de romans historiques, de récits pour la jeunesse,à grand tirage et (àtort) exclus des manuels de littérature, alors qu®ils ont connu un lectorat très important. C®est dire qu®àleur façon, cesœuvres dites«secondaires»ont participé àla formation des mentalités, ont pu susciter des vocations coloniales et ont pris leur place dans l®élaboration des discours et des contre-discours. En d®autres termes, elles font partie des dynamiques de l®histoire littéraire de ce pays. Enfin, il va sans dire que nombre de nos arguments viendront s®appuyer sur les travaux des historiens les plus récents.
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