166
pages
Français
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2016
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Publié par
Date de parution
04 mars 2016
Nombre de lectures
0
EAN13
9782342048674
Langue
Français
«?Cet article réussit le tour de force de rétablir le couple dans son acception en vigueur jusqu'en 2013 – en tout cas pour les juristes –, et ce en appariant les personnes par sexe tout en reconnaissant de facto, par le néologisme “trouple”, avoir apparié trois personnes physiques à l'intérieur du couple désigné au début de la phrase ! Tour de force véritablement extraordinaire. Au marché, on dirait trois pour le prix de deux. Ceci est très habile, mais comme tu le sais la loi peut tout faire. Sans remettre en cause le droit au mariage pour deux personnes de même sexe que les Français ont consacré, si j'ai bien suivi, par une loi de mai 2013, elle tire les conséquences du constat objectif que ces personnes ne peuvent, en l'état actuel de la science et probablement encore pour une longue période, être les parents d'un enfant né du couple et tente d'y porter remède.?» Si l'on retrouve les personnages de la trilogie précédente, «?Partage?», ceux-ci ne sont pas les véritables héros de ce nouvel opuscule, dont le propos et le ton sont tout à fait différents. Point d'érotisme ici, mais un singulier conte philosophique qui créera à coup sûr la polémique. Sur fond d'utopie libertine et de féminisme, l'auteur livre une réflexion sociale et politique, questionne les mœurs de notre époque, bouscule nos jugements. Un ouvrage quasi militant qui, s'il ne plaira pas à tout le monde, ne saura laisser personne indifférent.
Publié par
Date de parution
04 mars 2016
Nombre de lectures
0
EAN13
9782342048674
Langue
Français
Barrette, une Transylvèse à Paris
Gérard Sénète
Société des écrivains
Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.
Société des écrivains
175, boulevard Anatole France
Bâtiment A, 1er étage
93200 Saint-Denis
Tél. : +33 (0)1 84 74 10 24
Barrette, une Transylvèse à Paris
Toutes les recherches ont été entreprises afin d’identifier les ayants droit. Les erreurs ou omissions éventuelles signalées à l’éditeur seront rectifiées lors des prochaines éditions.
Retrouvez l’auteur sur son site Internet : http://gerard-senete.societedesecrivains.com
« Je me presse de rire de tout, de peur d’être obligé d’en pleurer »
Beaumarchais, Le Barbier de Séville 1 .
« Plurimae leges pessima respublica »
(de trop nombreuses lois font la pire des républiques) 2 .
Note au lecteur
Cher Lecteur, chère Lectrice,
Si, comme je l’espère pour vous, vous êtes un fidèle lecteur ou une fidèle lectrice de Partage , vous retrouverez avec plaisir les héros de cette trilogie, Alexandra, Bernard et Jean, notamment.
Pour autant, ceux-ci ne sont pas les véritables héros de ce nouvel opuscule, dont le propos et le ton sont tout à fait différents de ceux de Partage.
La véritable héroïne de cet ouvrage qui se présente comme un conte philosophique est en effet Barrette, une jeune Transylvèse de bonne famille, née voici un quart de siècle à Transylvésia City où elle a poursuivi de brillantes études de droit, avant de rejoindre Paris.
À son arrivée à Paris, Barrette est stagiaire au cabinet d’un avocat de renommée internationale qui vous est familier, M e Sylvain Duvergès de Lépitoge, cabinet dont elle deviendra successivement… Mais n’anticipons point !
Lorsque son activité professionnelle lui laisse quelque loisir, Barrette adresse à sa tante Rosette, une éminente spationaute en mission à bord de la Station spatiale internationale, diplômée de l’université ionienne de Corfou, le récit de ses observations de la vie parisienne qui lui paraît bien étrange et éloignée de la vie calme qui était la sienne dans la modeste Transylvésie, un petit État, dont on ne sait très exactement qualifier le régime politique, ni le situer précisément sur la mappemonde, étranglé qu’il est entre ses huit voisins, au carrefour de l’Europe, à laquelle il a pourtant tout récemment adhéré.
Vous en savez suffisamment maintenant pour commencer votre lecture que j’aurais mauvaise grâce à différer plus longtemps.
Bonne lecture donc, cher Lecteur, chère Lectrice,
Gérard Sénète
Distribution
Alexandra : voir l’Épouse ;
Aurélie , épouse de Thibault, belle-sœur d’Alexandra, assistante dans un grand cabinet d’avocats à Montpellier ( Partage, partie III) ; membre du bureau du Mouvement pour l’Émancipation du Couple, le MEC, en qualité de troisième secrétaire, suppléante de Jean au Forum du peuple ;
Barrette : jeune femme de nationalité transylvèse, nièce de Rosette ; a effectué de solides études de droit à l’université de Transylvésia City ; stagiaire au cabinet de M e Duvergès de Lépitoge, puis collaboratrice ; devient associée de la société d’avocats de Lépitoge – de La Barrette par son mariage avec Maître Duvergès de Lépitoge ;
Bellegarde, dite Bellecuisse , sœur de Jean, épouse d’Yves, travaille au ministère de la Justice ( Partage , Partie II) ; membre du bureau du Mouvement pour l’Émancipation du Couple, le MEC, en qualité de deuxième secrétaire, suppléante de Bernard au Forum du peuple ;
Bernard : voir le narrateur ;
Duchemin (Nicole) , ministre de la Chaussée dans le Gouvernement Martial III ;
Dunoyau (Albert) , ministre des « 3P », pour Pêche, Poire, Prune, dans le Gouvernement Martial III, ancien président de la Fédération française des exploitants d’abricotiers et autres arbres fruitiers, branche française de l’Internationale des arbres fruitiers à noyau dur ;
Duvergès de Lépitoge (Sylvain) , avocat au barreau de Paris, Boulevard Saint-Germain, ancien Premier Secrétaire de la Conférence de stage ( Partage, Partie III) ; membre du Conseil national des barreaux, de l’Association des barreaux européens et de l’Association des barreaux francophones ; chargé par la Garde des Sceaux de présider la commission de lexicologie ; est suppléant de La Grande Alexandra au Forum du peuple ; lui succède à la députation lorsque celle-ci est nommée ministre d’État ; épouse Barrette et fonde la société d’avocats de Lépitoge – de la Barrette ;
L’épouse du narrateur ( Partage , Partie I) ; tient le rôle d’Alexandra dans le film La Prisonnière , se marie avec Érik, obtient du duc de Savoie, sous le nom d’Alexandra Mancini, épouse d’Omale, camériste à la cour de la duchesse de Savoie, un sauf-conduit ( Partage, partie II) ; devient présidente–fondatrice du Mouvement pour l’Émancipation du Couple, le MEC, puis députée au Forum du peuple (quinzième arrondissement de Paris), premier édile au quinzième îlotage de Paris, puis ministre d’État, chargée du développement des relations franco-russes ; démissionne du Gouvernement à la suite de la mise en liquidation de la société « Les Volutes d’Or », exploitée par Jean ; surnommée La Grande Alexandra, puis La Grande Alexandra de Russie ;
Érik, dit Le Doyen, le plus ancien des détenus du Fort du Haut-Kœnigsbourg, a épousé Alexandra et obtenu du duc de Savoie, sous le nom de Jean d’Omale, gentilhomme au service du duc de Savoie, un sauf-conduit ( Partage , Partie II) ; devient premier secrétaire du Mouvement pour l’Émancipation du Couple, le MEC, puis député au Forum du peuple (première circonscription du Bas-Rhin) ; industriel, propriétaire de la distillerie « Les Volutes d’Or », installée dans le Valenciennois, mise en liquidation judiciaire ;
Gamblin (Maréchal) , chef d’état-major de l’armée de terre ;
Ghétoric (Vincent) (Monseigneur), primat des Gaules, intervenant au colloque organisé par le Forum du peuple ;
Jean : voir Érik ;
Jo Le Sicilien , ancien boxeur, président de l’association « Les mecs de Ménilmontant » ;
(de) La Malmaison , célèbre professeur de sociologie, intervenant au colloque organisé par le Forum du peuple ;
Lesprit (Julien) , président du tribunal de grande instance de Versailles ;
Narcotin (Richard) , directeur général de la Manufacture des plantes et autres produits hallucinogènes ;
Le narrateur, pigiste pour un quotidien du soir, devient Bernard d’Omale, lecteur à la cour du duc de Savoie, et époux d’Alexandra, par le sauf-conduit du duc de Savoie ( Partage, partie II) ; trésorier du Mouvement pour l’Émancipation du Couple, MEC, puis député au Forum du peuple (deuxième circonscription de Meurthe-et-Moselle), directeur de cabinet de la ministre d’État ;
Rosette , tante de Barrette, diplômée de l’université de Corfou, réside à Transylvésia City ; spationaute, en mission à bord de la Station internationale d’exploration ISS en tant que représentante de l’European Space Agency (ESA) ;
Rurbain (Victor), représentant du mouvement écologique « La vie en vers » au colloque organisé par le Forum du peuple ;
Saint-Phall (Michael de) , présentateur de l’émission « Le Grand Témoin » sur la chaîne de télévision « Canal Triple Plus » ;
Sénéchal (Martial) , Premier ministre du Gouvernement dit « Martial III », ancien député du Rhône ;
Vicomte de Cernay , représentant du courant royaliste au colloque organisé par le Forum du peuple.
Acte I. Naissance et ascension d’un parti et de son chef
1. Le MEC
Nue. Allongée, nue sur le lit, Alexandra prend la pose. Le dessin de son corps se reflète dans le miroir de la porte de l’armoire, comme si la main ou le fusain de quelque peintre invisible en avait reproduit les contours, afin que celui-ci vienne servir de décor au meuble. C’est cette position et cette tenue qu’Alexandra préfère lorsqu’elle a à réfléchir intensément, comme c’est le cas présentement. Le miroitement de son corps dont elle perçoit le reflet dans la glace de l’armoire la rassure quant à sa présence et à son existence physique, en même temps que le silence absolu de la pièce l’aide à laisser libre cours à son imagination vagabonde.
Depuis quelques jours en effet, son esprit est entièrement absorbé par le projet de création du Mouvement pour l’Émancipation du Couple, le MEC, qu’elle a révélé aux frères Libidinus et à ses deux maris, Jean et moi-même, sous le chapiteau installé en notre honneur Place de l’Étoile, où avaient lieu, voici donc quelques jours, les séances de signature de notre commun ouvrage, L’Auto-Partage 3 . En effet, lorsque ce projet lui était apparu, elle ne l’avait d’abord compris que comme le prolongement de notre propre expérience, que comme la transcription sociétale de notre vie privée. Mais aujourd’hui, la réalisation de cet objectif s’imposait brutalement à elle, sans qu’elle sût dire exactement pourquoi. Peut-être est-ce une nouvelle manifestation de cet altruisme qui la caractérise et dont elle a déjà eu l’occasion de donner tant de preuves au cours de son existence ? Peut-être est-ce plus prosaïquement la conscience qu’elle a que la notoriété acquise au cours de ces derniers mois grâce à La Prisonnière et à L’Auto-Partage lui offre l’opportunité, qui peut-être ne se renouvellera pas, de capitaliser sur son image positive pour gagner à sa cause le plus grand nombre d’esprits et de cœurs, comme les vedettes du spectacle le font en faveur des Organisations non gouvernementales ou des associations philanthropiques qu’elles déclarent publiquement soutenir ? Alexandra ne sait répondre avec précision à cette question. Tout ce qu’elle sait, c’est que son pr