276
pages
Français
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2015
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Publié par
Date de parution
02 juillet 2015
Nombre de lectures
15
EAN13
9782342039429
Langue
Français
Poids de l'ouvrage
1 Mo
Publié par
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02 juillet 2015
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15
EAN13
9782342039429
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Français
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Au commencement
l’Afghanistan
Du même auteur
L’Arme ultime,
Publibook, 2012 Raouf Klibi
Au commencement
l’Afghanistan
Publibook Retrouvez notre catalogue sur le site des Éditions Publibook :
http://www.publibook.com
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IDDN.FR.010.0120480.000.R.P.2015.030.31500
Cet ouvrage a fait l’objet d’une première publication aux Éditions Publibook en 2015
Prélude
« Où vas-tu, dit le Sphinx à Néron
Je vais, répondait, Néron »
Souleimen, Nadhim, Mouloud, Khaled, Saïd et tant
d’autres jeunes Arabes avaient rejoint l’Afghanistan pour
combattre auprès des moudjahidines et libérer la terre
d’Islam du joug de l’envahisseur soviétique et du régime
communiste de Mohamed Najibullah.
Les États-Unis viennent en aide aux moudjahidines en
leur fournissant appui et armement.
Le conflit semble une aubaine pour des États arabes qui
entendent se débarrasser de ces jeunes, devenus gênants et
qui réclament des changements. Ces États s’accommodent
de ces départs vers le front, sinon encouragent et facilitent
perfidement ces partances
Le conflit s’enlise et les moudjahidines arabes sont pris
dans la tourmente infernale qui embourbe l’Afghanistan
9
Première partie
Las et alourdis par le poids des armes hétéroclites qu’ils
transportaient, et freinés par les sentiers tortueux et
difficiles qui serpentaient à travers la montagne, ils progressaient
avec lenteur.
L’aube naissante était froide. Souleimen, perdu dans
ses pensées, suivait ses camarades qui avançaient
péniblement, en file indienne. Depuis sa rencontre avec son
oncle à l’aéroport d’Athènes des souvenirs, qu’il pensait
avoir à jamais enterrés, torturaient sa mémoire. Ils
refaisaient surface malgré sa volonté de les anéantir et de les
extirper de son esprit. Des images lointaines, de sa famille
et de son pays.
Il regardait le paysage autour de lui, aride, semé de
pierrailles, inculte, dur et désolant. Il observait ses
camarades en guenilles, hirsutes, à moitié endormis, flottant
dans leurs amples habits traditionnels, aux couleurs
défraîchies et imprécises, et se sentait découragé.
Absorbé par ses souvenirs, Souleimen n’avait pas
entendu le grondement des hélicoptères qui fonçaient sur le
groupe des combattants, et c’était par réflexe, imitant ses
camarades, qu’il plongeait à plat ventre cherchant un
refuge dans les fissures de la pierraille. Les mitrailleuses
crachaient leur salve de feu et d’obus. Le bruit devenait
assourdissant. On courait dans tous les sens, fuyant la
mort. En quelques minutes ce fut l’enfer. Le feu léchait les
chairs vives, le sang des blessés giclait sur les pierres et
sur les vêtements des compagnons les plus proches, les
plaintes de douleur de ceux qui demandaient à être
achevés devenaient insupportables. Certains tétanisés, hébétés,
regardaient incrédules, leurs membres en charpie.
13 Inébranlables, implacables les hélicoptères revenaient
sur eux dans un nouveau passage déverser leur mitraille et
mettant la montagne à feu et à sang. La surprise passée, les
moudjahidines se ressaisissaient et pointaient leurs armes
sur les avions ennemis. Des boules de feu s’échappaient
des canons de leur fusil, montaient vers le ciel,
atteignaient une certaine altitude, manquaient leur cible et
redescendaient en une traînée de fumée inoffensive.
Soudain, un grand vrombissement se fit entendre. Un
des hélicoptères venait d’être touché. Puis un second.
Dans un embrasement d’apocalypse le premier appareil
piquait du nez vers le fond de la vallée et s’écrasait en
mille morceaux au fond du ravin. Le deuxième appareil,
les moteurs en feu, tournoyait en une ronde folle en
s’approchant dangereusement du flanc de la montagne
contre lequel il allait s’écraser. Le pilote et son
compagnon sautaient de justesse.
Le reste de l’escadrille se repliait en se dirigeant vers le
nord.
Puis ce fut le silence.
Les combattants afghans quittaient leurs refuges et se
cherchaient. Quelques-uns venaient en aide à leurs
camarades blessés. D’autres couraient en criant en direction des
pilotes soviétiques rescapés du second hélicoptère.
Plus tard, Souleimen guidait ses compagnons alignés
derrière lui pour accomplir les rites de la prière aux morts.
Les dépouilles étaient ensevelies dans les turbans
transformés en linceul.
C’était la première fois depuis que l’armée rouge avait
envahi l’Afghanistan, que son commandement allait user
de bombes aussi meurtrières.
Alors qu’ils s’approchaient du village de Zoyptodi dans
la province de Bamiyan à l’ouest de Kaboul, vers lequel
ils se dirigeaient pour se ravitailler en provisions, les
moudjahidines étaient surpris par une patrouille soviétique
14 et subissaient depuis des heures les tirs incessants et
nourris des canons et des mitrailleuses soviétiques. Leur
groupe avait déjà perdu beaucoup d’hommes. Ils battaient
en retraite et tentaient de se retrancher dans la montagne.
Poursuivis par la même patrouille dont le contingent avait
été renforcé par d’autres soldats appelés à la rescousse, ils
combattaient âprement et courageusement un ennemi
mieux équipé en armement et acharné à les détruire.
Les moudjahidines bénéficiaient d’une courte avance
sur les soviétiques qui trouvaient quelques difficultés à
poursuivre leurs adversaires. Ils escaladaient péniblement
la montagne, alourdis par la quantité de matériel qu’ils
utilisaient et qu’ils traînaient derrière eux avec
encombrement. Les moudjahidines en profitaient pour organiser leur
riposte.
Une partie d’entre eux s’enfermait à l’intérieur des
grottes, tandis que le reste des hommes continuait à
grimper vers les hauteurs de la montagne. Arrivés à une sorte
de clairière, ils se divisèrent en trois groupes,
s’éparpillaient et se cachaient dans les talus et les ravins.
Et lorsque les russes atteignaient une certaine distance et
qu’ils étaient à portée des tirs de leurs armes, les
moudjahidines les prenaient en tenaille dans un cercle qu’ils ne
cessaient de resserrer. Ceux qui s’étaient dissimulés dans
les grottes, empêchaient, par leurs tirs vengeurs, les
soldats soviétiques de rebrousser chemin et de se replier.
Le capitaine russe avait compris trop tard le piège dans
lequel lui et ses hommes étaient tombés. Il essayait alors
en utilisant le téléphone de campagne d’obtenir son Q.G.
pour demander des renforts.
La brève analyse de la situation par les officiers du
Q.G., telle que relatée par le capitaine, permettait de
mesurer les difficultés inhérentes à l’envoi de renfort pour aider
les soldats encerclés. Il était techniquement hors de
question d’envoyer des parachutistes dans ces montagnes qui
pullulaient de moudjahidines. Ils auraient constitué une
15 cible facile et do