Le jour où j'ai rencontré Digby , livre ebook

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2017

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Zoé Webster, 16 ans, ne cherche pas les ennuis… Elle les attire malgré elle !

Après le divorce de ses parents, Zoé et sa mère déménagent. Nouvelle maison, nouveau quartier, nouvelle école. Comme elle le dit elle-même, elle passe la moitié de son temps à se poser des questions sur son futur et l’autre moitié à envisager l’intérêt du maquillage et des régimes. Toutes ces questions restant bien entendu insolubles. Elle rencontre Digby, un adolescent énigmatique qui semble avoir pour principe de sécher tous les cours et d’être un justicier des temps modernes. Sa devise dans la vie : « La vérité est presque toujours décevante. » Marina Miller, une fille du lycée, disparaît mystérieusement. Volatilisée. Digby décide de mener l’enquête et d’entraîner Zoé dans cette folle aventure. Huit ans auparavant, Sally, la petite sœur de Digby, a été elle aussi enlevée et n’a jamais été retrouvée…

Titre original : Trouble is a friend of mine


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Publié par

Date de parution

20 juillet 2017

Nombre de lectures

70

EAN13

9782215135333

Langue

Français

Table des matières
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Notes
Copyright
Évidemment, la première fois que j’ai rencontré Digby, je ne l’ai pas du tout aimé. Mais il produit le même effet chez tout le monde. Il est désagréable, n’en fait qu’à sa tête y compris quand vous lui dites non, et se comporte avec vous comme si vous étiez un livre qu’il avait déjà lu et dont il connaissait la fin, même si vous-même n’avez aucune idée du dénouement final. Alors si comme moi vous êtes une banale ado de seize ans, que vous passez la moitié de votre temps à vous demander ce que vous allez bien pouvoir faire de votre vie et l’autre moitié à lire des articles sur le maquillage, les régimes et tous les moyens de devenir une personne différente de celle que vous êtes déjà, il ne faut pas vous étonner si vous avez du mal à encaisser ce qu’il vous balance. Comme Digby le disait lui-même : la vérité est presque toujours décevante.
Et puis ce n’est pas comme si j’avais eu ma dose en matière de vérité. Ou de déception. En l’espace de six mois, j’étais passée d’une vie dans un appart situé dans un des coins presque sympas de Brooklyn au divorce de mes parents et à notre déménagement, à ma mère et moi, à River Heights, une petite ville perdue au fin fond de l’État de New York. Croyez-moi : en termes de baisse de niveau de vie, c’est encore pire que ce que vous pourriez imaginer.
Je vais vous faire un premier aveu. Je traînais avec des gens cool, c’est sûr, mais à y regarder de plus près, je pense que si on était amis c’est juste parce qu’on était dans la même classe et que nos parents avaient tous plus ou moins divorcé en même temps. Digby, lui, il appelle ça des amis de circonstance. Ils étaient au bon endroit, au bon moment, c’était pas compliqué de devenir amis, alors c’est ce qu’on avait fait.
En revanche, mon amitié avec Digby, bien qu’étant circonstanciellement favorable (il débarque toujours à l’improviste), est tout sauf facile. Mais rien n’est facile, avec ce type, de toute façon. Au début, je pensais que si je traînais avec lui, c’était parce que je m’ennuyais et que je voulais énerver maman qui m’avait forcée à déménager ici. Vous savez, ce truc qui consiste à faire ami-ami avec le bad boy du coin. Et puis ensuite, j’ai cru que c’était parce qu’il avait l’air complètement paumé et seul.
Mais alors que je suis face à une maison qui contient assez d’explosifs pour réduire en cendres l’intégralité de notre quartier, et que je suis en train d’essayer de trouver le meilleur moyen d’y rerentrer, je me rends compte que c’était peut-être moi, en fait, qui étais un peu paumée.
Mais je vais trop vite. Tout a commencé le jour de la rentrée, et c’est donc à ce jour qu’il faut remonter pour que vous compreniez.
1
Depuis qu’on avait emménagé, j’avais déjà demandé des dizaines de fois à maman de changer les piles de notre sonnette, manifestement en fin de vie. La mélodie sonnait faux et au ralenti. À chaque fois, on avait l’impression d’entendre un robot agoniser à petit feu. Et là, un débile était en train de s’acharner dessus. Après avoir passé cinq minutes à faire comme s’il n’y avait personne à la maison, et au bord du craquage, j’ai fini par aller ouvrir.
– Sympa, la sonnerie, a-t-il dit.
Il avait mon âge et portait un costume noir qui le rendait encore plus jeune et plus petit qu’il ne l’était déjà. Il faisait chaud, ce matin-là, et je le voyais transpirer dans sa chemise qu’il avait boutonnée jusqu’au col. Il tenait à la main un livre noir et, alors que j’aurais facilement pu le prendre pour un témoin de Jéhovah armé de sa bible, je me suis dit que les témoins de Jéhovah ne mettaient sûrement pas de baskets pour faire du porte-à-porte. Ses cheveux bruns en bataille avaient certainement dû un jour ressembler à ceux d’une quelconque pop star, mais là, ils avaient juste besoin d’une bonne coupe. Ses yeux marron retombaient tristement sur les côtés, et sur son visage se peignait une profonde impression d’ennui dont je me rendis compte plus tard qu’elle était une de ses principales armes dans la vie.
– Désolée, je ne suis pas intéressée.
Et juste pour être tranquille, je criai :
– C’est rien, maman, juste un type qui veut vendre un truc !
– Pourquoi tu essayes de me faire croire que ta mère est là ? Tu es toute seule. Vous êtes parties ensemble tout à l’heure, mais tu es rentrée et sa voiture n’est pas là. Je pense qu’elle t’a déposée au lycée et que tu es rentrée à pied. La prochaine fois, fais plutôt semblant d’être malade, ça lui fera économiser de l’essence.
Je fis une nouvelle tentative. Je criai :
– Papa !
– Il n’y a qu’une seule voiture dans votre garage (les pneus sont fatigués, d’ailleurs). Là où la pelouse de votre jardin n’est pas grillée, l’herbe fait trente centimètres de haut et puis, bien sûr, il y a la sonnerie à réparer, dit-il. Pas de papa à la maison.
J’étais trop abasourdie pour nier quoi que ce soit.
– Quoi, tu es en plein repérage, là ? Parce que je ferais mieux de te prévenir qu’on n’a rien à voler, ici.
Mon esprit se mit à lister tous les objets suivants : le coupe-papier dans la commode de l’entrée, les couteaux sur le plan de travail de la cuisine, le tisonnier de la cheminée hors d’usage dans le salon… En plus de toute une série de conseils tirés de la Journée de prévention contre les agressions sexuelles, tels que : « Ne vous laissez jamais entraîner dans un autre endroit. »
– Un repérage ? Non. Enfin… Techniquement, je crois que je faisais un repérage autour de ta maison, mais pas vraiment de ta maison, répondit-il. Bref, j’ai vu que tu te prenais en photo tous les matins…
– Quoi ? Tu m’espionnes par ma fenêtre ?
– Il faut que je voie ces photos, m’interrompit-il. Quoique, si tu ne te prends en photo qu’à la même heure tous les jours, ça ne m’avancera pas à grand-chose, ils ne font jamais rien d’intéressant le matin. Mais bon, on ne sait jamais…
– Je vais appeler la police.
Je claquai si fort la porte que la sonnette se déclencha toute seule.
– Écoute, je m’appelle Digby. Voilà mon adresse mail.
Sur le bout de papier qu’il glissa sous la porte était écrit : Digby@LeVraiDigby.com.
– Tu peux m’envoyer tes photos par mail, si ça te fait moins peur.
À travers la vitre de la porte d’entrée je le vis s’apprêter à toquer, j’attrapai le coupe-papier et fis un geste du genre si-tu-continues-je-vais-te-poignarder. Je dus certainement lui paraître assez convaincante, puisqu’il fit « Oh la ! » et recula. Lorsqu’il arriva sur le trottoir, il leva les yeux vers la fenêtre de ma chambre, puis regarda longuement le gros manoir qui se trouvait juste en face de chez nous.
Et le pire, c’est que cette scène ne fut même pas la plus bizarre de la journée. Je venais de faire ma rentrée en première au lycée de River Heights et je ne savais pas qu’ils appelaient les parents quand un lycéen était absent après la première sonnerie de la matinée. Ils appelaient ça la règle de Ferris Bueller. Apparemment, ce pensionnat avait mis au point ce système après la disparition d’une fille pendant les vacances d’été. La fille en question, Marina Jane Miller (aux infos, à la télé, ils donnaient toujours ses deux prénoms), avait été kidnappée en pleine nuit alors qu’elle avait invité des copines à dormir dans sa chambre (lesquelles n’avaient rien entendu). Tout River Heights s’en était ému, et surtout les gens riches, parce que Marina Miller était riche.
Le lycée passa donc un coup de téléphone à maman, qui m’appela à son tour, mais comme je ne répondais pas, elle se précipita à la maison et me trouva en pleine sieste. Bien sûr, elle me fit une petite crise, mais le pire, c’était que, comme j’avais séché l’école, j’écopai d’une réunion de recadrage tôt

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