234
pages
Français
Ebooks
2014
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Publié par
Date de parution
12 septembre 2014
Nombre de lectures
16
EAN13
9782896832675
Langue
Français
Copyright © 2007 Linda Joy Singleton
Titre original anglais : Fatal Charm Copyright © 2008 Éditions AdA Inc. pour la traduction française Cette publication est publiée en accord avec Llewellyn Publications, Woodbury, MN Tous droits réservés. Aucune partie de ce livre ne peut être reproduite sous quelque forme que ce soit sans la permission écrite de l’éditeur, sauf dans le cas d’une critique littéraire.
Éditeur : François Doucet Traduction : Lynda Leith Révision linguistique : Féminin Pluriel
Correction d’épreuves : Marie-Lise Poirier, Isabelle Veillette Design de la page couverture et illustration du fer à cheval : Lisa Novak Illustration de la couverture (arrière plan) : © PhotoDisc Montage de la page couverture : Matthieu Fortin Mise en page : Sébastien Michaud ISBN 978-2-89565-681-4 Première impression : 2008 Dépôt légal : 2008 Bibliothèque et Archives nationales du Québec Bibliothèque Nationale du Canada
Éditions AdA Inc. 1385, boul. Lionel-Boulet Varennes, Québec, Canada, J3X 1P7 Téléphone : 450-929-0296 Télécopieur : 450-929-0220 www.ada-inc.com info@ada-inc.com
Diffusion Canada : Éditions AdA Inc. France : D.G. Diffusion Z.I. des Bogues 31750 Escalquens - France Téléphone : 05-61-00-09-99 Suisse : Transat - 23.42.77.40 Belgique : D.G. Diffusion - 05-61-00-09-99
Imprimé au Canada
Participation de la SODEC.
Nous reconnaissons l’aide financière du gouvernement du Canada par l’entremise du Programme d’aide au développement de l’industrie de l’édition (PADIÉ) pour nos activités d’édition.
Gouvernement du Québec - Programme de crédit d’impôt pour l’édition de livres - Gestion SODEC.
Conversion au format ePub par: www.laburbain.com
Linda Joy Singleton demeure dans le nord de la Californie. Elle a deux grands enfants et bénéficie du soutien de son merveilleux mari, qui adore voyager avec elle à la recherche d’histoires inhabituelles.
Linda Joy Singleton est l’auteure de plus de vingt-cinq livres, incluant ceux des séries Regeneration, My Sister the Ghost, Cheer Squad et Rencontres de l’étrange.
À Felicia Velasquez pour avoir partagé ses voyages astraux avec moi.
À Cassandra Whetstone, pour ses conseils critiques.
À Taylor, et à mes cousines Courtney et Kadie.
Et à tous mes formidables admirateurs qui ont réclamé ce livre.
Partie 1
Retour à la maison
1
Est-ce mal de détester une personne juste parce qu’elle est née ? Je m’interrogeais là- dessus pendant que j’épiais la voleuse qui m’avait dérobé davantage que mon visage.
Le morne matin gris convenait à mon humeur maussade. Je m’étais levée tôt et j’avais sauté le petit-déjeuner ; à présent, mon estomac grondait. Je n’avais pas voulu con- duire jusqu’ici, pourtant, je me sentais attirée par cette maison comme une mouche par un papier collant.
Je devais voir la rouquine encore une fois. Je ne lui avais jamais parlé, et je ne connaissais presque rien d’autre que son nom : Jade. J’avais essayé de me mettre au diapason avec elle psychiquement, mais mes émotions instables court-circuitaient mon sixième sens, et je n’avais rien obtenu.
La partie rationnelle de mon cerveau savait que la fille n’avait rien fait de mal. Néanmoins, je la détestais quand même, et je voulais la blesser aussi profondément qu’elle m’avait blessée. Elle était mon ennemie — la demi- sœur secrète que mon père avait cachée jusqu’à hier.
Affalée, avec mon manteau sombre et mes cheveux blonds dissimulés sous une casquette, je regardais par la vitre de ma voiture la maison jaune avec en façade une énorme jardinière en brique. Il n’y avait pas de fleurs dans la jardinière, uniquement des herbes qui semblaient mortes, et la brume du matin faisait briller la rosée sur chaque brique usée, comme si la maison pleurait des larmes de sang.
Je m’étais garée discrètement sous les vignes envahissantes d’un saule, et j’espérais que personne ne remarquerait une voiture de plus dans ce quartier plein à craquer de véhicules aux coins des rues, dans les allées de garage, et même sur les pelouses. Après tout, il y avait cinq voitures entassées dans l’allée de garage de la maison jaune.
L’une d’elles appartenait-elle à Jade ?
Me rapprochant de la vitre de ma voiture, je l’aperçus à travers les rideaux transparents alors qu’elle se déplaçait dans ce qui me semblait être le salon. La lumière dorée d’une lampe illuminait ses cheveux roux, ce qui donnait l’impression qu’ils brûlaient. Elle collait un téléphone à son oreille tout en gesticulant de l’autre main. Je ne pouvais pas voir son visage de si loin, mais son langage corporel suintait le drame, et je me demandais ce qu’elle disait. Bien plus, je me demandais si elle lui parlait, à lui.
Notre père.
Cela avait été un hasard — ma découverte.
Alors que papa me reconduisait à la maison (après une journée angoissante meublée par la trahison, la violence et les policiers), son portable avait sonné. Je voyais bien à la façon discrète de papa de murmurer et de me jeter des coups d’œil qu’il se passait quelque chose d’étrange, alors j’avais fait semblant de dormir. Cependant, la comédie avait pris fin quand papa avait fait un crochet par cette maison, où il avait été accueilli par une fille d’à peu près mon âge et par une femme que je supposais être sa mère. À part ses cheveux roux, la fille me ressemblait de façon choquante. J’éprouvai encore un plus grand choc quand elle enroula ses bras autour de mon père et qu’elle l’appela « papa ! »
Tout d’abord, je crus qu’elle avait pris mon père pour quelqu’un d’autre.
Mais c’est moi qui faisais erreur.
À propos de mon père.
Par la suite, mon père m’avait conduite dans un café presque désert et nous nous étions assis à la table l’un en face de l’autre. La peine et la colère bouillonnaient en moi comme le thé dans ma tasse, et me laissaient un mauvais goût.
— Ne me regarde pas comme ça, Sabine. Laisse-moi t’expliquer, s’il te plaît, dit mon père d’une voix basse et peinée qui, habituellement, m’aurait influencée.
Mais je restai de marbre en m’abreuvant d’amertume brûlante.
Pourtant, je ne pouvais pas m’empêcher d’écouter alors qu’il parlait.
Il m’expliqua qu’avant son mariage avec ma mère, il avait rencontré Crystal au casino où elle travaillait comme croupière. Crystal était belle, débridée et imprévisible, à l’inverse des filles convenables de bonne famille qu’il fréquentait d’habitude. Il se croyait amoureux et il la demanda en mariage. Ils furent fiancés pendant seulement quelques semaines, avant qu’elle ne le plaque pour un homme riche plus âgé. Papa avait eu le cœur brisé, mais il s’en était remis rapidement, et il avait fini par épouser ma mère. Je suis née un an plus tard.
Il ne savait même pas que Crystal avait eu un enfant, jusqu’à ce que son mari meure, il y a quatre ans, endetté auprès de tellement de créanciers que sa femme et sa fille décla rèrent faillite. C’est à ce moment-là que Crystal avait cherché mon père et lui avait présenté Jade, âgée de treize ans : sa fille aînée.
— La ressemblance de Jade avec toi ne laissait aucun doute sur le fait qu’elle était de moi.
Mon père soupira profondément, ses mains refermées autour d’une tasse de café comme s’il s’accrochait à une bouée de sauvetage.
— Elle a manqué tant de choses. Je ne pouvais pas rattraper les années perdues, mais, depuis, j’ai fait de mon mieux pour être un père sur lequel elle peut compter.
— Mais… et nous ? lui demandai-je doucement. Ta vraie famille ?
— Vous n’avez manqué de rien.
— Sauf de toi.
Il ferma les yeux comme si j’étais le soleil et que me regarder de trop près lui ferait perdre la vue. Et il ne dit rien. Ce père avocat, que j’avais idolâtré toute ma vie et qui pouvait influencer un jury avec son éloquence bril lante, ne prononça aucune parole pour sa défense ; il se contenta de baisser les épaules en acceptant sans joie mon verdi