60
pages
Français
Ebooks
2013
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Publié par
Date de parution
13 décembre 2013
Nombre de lectures
4
EAN13
9782764425213
Langue
Français
Poids de l'ouvrage
2 Mo
Publié par
Date de parution
13 décembre 2013
Nombre de lectures
4
EAN13
9782764425213
Langue
Français
Poids de l'ouvrage
2 Mo
Collection dirigée par Stéphanie Durand
Tu me feras pas peur !
D u même auteur
Jeunesse
Les Catacombes du stade olympique , Montréal, Trécarré, 2007.
Le Cri du chaman , Montréal, Trécarré, 2007.
Les Démons de la grande bibliothèque , Montréal, Trécarré, 2006.
Le Peuple des profondeurs , Montréal, Trécarré, 2006.
Tu me feras pas peur !
CLAUDE CHAMPAGNE ILLUSTRATION : A LEXANDRE G IRARD
Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives nationales du Québec et Bibliothèque et Archives Canada
Champagne, Claude
Tu me feras pas peur
(Bilbo ; 168)
Pour les jeunes.
ISBN 978-2-7644-0604-5 (Version imprimé)
ISBN 978-2-7644-1036-3 (PDF)
ISBN 978-2-7644-2521-3 (ePub)
I. Titre. II. Collection : Bilbo jeunesse ; 168.
PS8555.H355T8 2008 jC843’.54 C2007-942081-8
PS9555.H355T8 2008
Nous reconnaissons l’aide financière du gouvernement du Canada par l’entremise du Programme d’aide au développement de l’industrie de l’édition (PADIÉ) pour nos activités d’édition.
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Québec Amérique
329, rue de la Commune Ouest, 3 e étage
Montréal (Québec) H2Y 2E1
Téléphone : 514 499-3000, télécopieur : 514 499-3010
Dépôt légal : 1 er trimestre 2008
Bibliothèque nationale du Québec
Bibliothèque nationale du Canada
Révision linguistique : Annie Pronovost et Diane-Monique Daviau
Mise en pages : Andréa Joseph [PageXpress]
Conception graphique : Louis Beaudoin
Conversion au format ePub : Studio C1C4
Tous droits de traduction, de reproduction et d’adaptation réservés.
© 200 8 Éditions Québec Amérique inc.
www.quebec-amerique.com
1
Soir de tempête
C ’était un soir de tempête. Assise sur son lit, en pyjama, Marie-Anne regardait par la fenêtre. La neige tourbillonnait sous l’éclairage des lampadaires. Elle entendait le vent siffler dans les branches des arbres sur la rue. Les bourrasques soufflaient fort sur les fils électriques. La jeune fille les voyait bouger tels des élastiques entre les poteaux qui tanguaient, comme si le vent cherchait à les arracher avec des mains invisibles.
Marie-Anne n’arrivait pas à dormir. Elle jouait à enrouler les bouclettes de ses cheveux blonds autour de son doigt. Soudain, un cri en provenance du salon la fit sursauter. Elle n’était pas encore habituée aux bruits de cette nouvelle maison. Cela faisait à peine une semaine qu’elle avait déménagé. Pour se donner du courage, elle prit Bidon, son vieux toutou en forme de pingouin. Elle descendit de son lit et, sur la pointe des pieds, se dirigea vers la porte. Sans faire de bruit, elle l’ouvrit, juste assez pour glisser un œil. Seul son petit nez retroussé dépassait du cadre de la porte.
Jocelyn, son grand frère aux cheveux aussi frisés que les siens, était debout sur le divan. Il sautait et chantait, devant la télévision, en montrant le sigle des Bruins de Boston sur son chandail de hockey. Si leurs parents avaient été là, jamais Jocelyn n’aurait osé agir de la sorte. Dire qu’ils faisaient confiance à ce grand adolescent pour la garder !
— Na na na na, na na na na, he he hey, goodbye ! scandait-il.
Rassurée, Marie-Anne s’approcha de Jocelyn. Un véritable parcours à obstacles se dressait sur son chemin. Elle contourna d’abord avec adresse les plats de chips au ketchup, de trempette à l’oignon, de pop corn au caramel et de jujubes de toutes les couleurs. Sans parler des boîtes du déménagement qui traînaient encore un peu partout dans le salon. Puis, elle évita de justesse de renverser le grand verre de boisson gazeuse au pied du sofa. Son grand frère boutonneux était encore à célébrer le but de son équipe préférée quand elle lui brandit son Bidon au visage.
— Marie-Anne veut un verre de lait ! dit-elle très fort pour le surprendre.
— AAAH ! Encore toi ! Tu vas me faire faire une crise Cadillac ! s’exclama Jocelyn.
— Une crise Cadillac ! répéta la jeune fille en riant. Voyons, une Cadillac, c’est une grosse voiture !
— Ne ris pas, s’offusqua Jocelyn. Des plans pour que je me retrouve justement dans une grosse Cadillac noire avec une couronne mortuaire sur le capot.
— C’est la mort en Cadillac noire qui t’attend, jeune homme, si tu ne donnes pas un verre de lait à Marie-Anne ! le menaça la jeune fille en faisant parler Bidon.
— De l’orangeade, est-ce que ça va faire pareil ?
Marie-Anne s’empara d’une main du verre que son frère lui tendait. De son autre main, elle fit parler son compagnon en peluche.
— Honneur à toi, jeune homme. Un jour, nous ferons construire une statue à ton image. Le grand Bidon te salue bien bas.
La jeune fille avala l’orangeade d’une traite. Un immense rot sortit du fin fond de son estomac tout de suite après, ce qui la fit bien rire.
— Bon, allez, maintenant, ça fait plusieurs fois que je te le répète : va te coucher. Sinon, je t’assomme avec mon soulier pour t’endormir s’il le faut ! lança Jocelyn en feignant de retirer sa chaussure.
— Mon frère n’est pas tellement agile, mais pour ne pas lui faire de peine… courons ! dit Marie-Anne à son fidèle Bidon.
En sautant par-dessus les plats de friandises, Marie-Anne atteignit rapidement l’entrée de sa chambre. Elle fit claquer la porte avant de se réfugier derrière.
Du salon, Marie-Anne entendit encore son frère crier et chanter. Son équipe venait de marquer un autre but. Marie-Anne entrouvrit la porte de nouveau, pour voir ce qu’il faisait : il était debout sur le divan et paradait de long en large. Un grand sourire illuminait son visage, ce qui faisait ressortir ses pommettes saillantes. Une idée traversa l’esprit de la jeune fille. Elle défit son lit et posa son drap sur sa tête. Son grand frère n’avait pas d’affaire à essayer de l’assommer, même si c’était pour rire. Elle entendait bien lui donner une leçon…
Marie-Anne sortit de sa cham-bre en imitant la voix d’un fantôme vengeur.
— On ne saute pas sur les divans ! Je suis revenu des morts pour te punir ! rugit-elle.
Étrangement, Jocelyn n’eut pas peur du tout. Au contraire, il sauta en bas du sofa et se rua sur sa sœur.
— Je vais te chatouiller à mort, espèce de revenant ! Tu vas mourir !
— Non, non, arrête ! Je suis un fantôme, je suis déjà mort ! hurla Marie-Anne en ne pouvant s’empêcher de rire.
— Tu vas mourir une deuxième fois ! s’exclama Jocelyn en ne cessant de la chatouiller.
— Non, arrête ! Je ne suis pas un fantôme. C’est moi, Marie-Anne !
— Je ne te crois pas…
— Arrête, je vais faire pipi dans ma culotte !
Cette ultime menace mit fin sur-le-champ à la séance de chatouilles.
— Oh… OK, on arrête. Je n’ai pas envie de ramasser les dégâts, concéda Jocelyn.
— Je vais le dire à maman que tu as voulu me tuer ! lança Marie-Anne.
— Tu étais déjà morte, non ? ironisa son frère.
— Ce n’est pas juste…
Sur ces entrefaites, à la télé-vision, le commentateur annonça un but des Bruins.
— Ah ! Tu m’as fait manquer un but ! ragea Jocelyn. Veux-tu bien aller te coucher ! Essaie donc d’être sage, pour une fois.