Placide, l'homme mystérieux, à New York , livre ebook

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Aux prises avec de grands malfaiteurs, la police de New York fait venir de l’île Saint-Jean le limier acadien Placide. Grâce à sa finesse, à son charme, à ses déguisements toujours parfaits, l’Acadien réussit plusieurs exploits. Saura-t-il combiner aventure romantique et devoir policier ?
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Publié par

Date de parution

04 mars 2011

Nombre de lectures

7

EAN13

9782896825301

Langue

Français

Poids de l'ouvrage

1 Mo

Table des matieres
Chapitre 1
Chapitre II
Chapitre III
Chapitre IV
Chapitre V
Placide, l’homme mystérieux, à New York
Bouton d’or Acadie désire remercier le Comité historique acadien Prince-Ouest ltée, parrain de ce projet de publication, ainsi que Francis C. Blanchard, coordonnateur du projet.

Nos remerciements vont également au Ministère de l’Éducation de l’Île-du-Prince-Édouard et au Comité du Bicentenaire de Tignish, pour leur contribution financière à la réalisation de cet ouvrage.

Texte de « Paul » (attribué à Gilbert Buote)
Illustrations de Roland Daigle

Maquette de la couverture : Claude Guy Gallant
Mise en pages : Marguerite Maillet

Tous droits réservés pour tous les pays.

Collection météore
papier ISBN 2-922203-21-2 PDF ISBN 978-2-89682-180-8 ePub ISBN 978-2-89682-530-1

Dépôt légal : 3 e trimestre 1999
Distributeur : Prologue

© Bouton d’or Acadie 204- 236, rue Saint-Georges Moncton, N.-B., E1C 1W1 CANADA Téléphone : (506) 382-1367 Télécopieur : (506) 854-7577
Site Internet : www.boutondoracadie.com
Placide,

l’homme mystérieux,

à New York

par « Paul »


texte attribué à Gilbert Buote
illustrations de Roland Daigle
Mot du Comité

Au début du 20 e siècle, un roman policier Placide, l’homme mystérieux , signé « Paul », parut en feuilleton dans le journal L ’Impartial de Tignish, à l’Île-du-Prince-Édouard. Selon l’état actuel des recherches, c’est le premier roman publié par un Acadien.

En cette année du Bicentenaire de la fondation de Tignish, le Comité historique acadien Prince-Ouest est particulièrement heureux d’offrir aux jeunes ainsi qu’à tout lecteur de romans d’aventures le premier des deux épisodes de Placide, l’homme mystérieux . Le roman,
dont l’action se déroule à New York, parut en treize tranches du 21 janvier au 18 août 1904. Par la suite, L’Impartial en publia un tiré à part. La page couver ture de cette brochure est reproduite au tout début de la présente édition, réalisée par Bouton d’or Acadie sous le titre Placide, l’homme mystérieux, à New York.

Bonne lecture !
Chapitre I

— Pardon, Monsieur.
— Certainement, Mademoiselle.
L’interpellation et la réponse étaient échangées en langue anglaise. Un jeune Acadien passait le long d’un mur de pierre dans une des rues de New York, lorsqu’une femme, le visage couvert d’un voile épais, s’approcha de lui et lui adressa les paroles qui commencent cette histoire.
— Puis-je vous parler un moment, Monsieur ?
— Cela dépend, Mademoiselle.
— Dépend de quoi, Monsieur ?
— Lorsque je saurai qui désire me parler.
Le jeune Acadien, Placide, parlait d’une manière respectueuse, mais n’avait aucune raison de connaître celle qui s’adressait à lui. Avec lui, il s’agissait d’autres affaires, sérieuses et importantes.

Après un court silence, la femme voilée dit :
— Que craignez-vous ? Pourquoi mettez-vous des
conditions lorsqu’une femme dont le visage est voilé
veut vous adresser quelques mots ?
— Je ne crains rien, mais j’ai l’habitude d’être pru
dent.
— La prudence fait partie de vos habitudes ?
— Oui.
— Voulez-vous m’accompagner ?
— Non.
La réponse était directe et décisive.
— Alors, vous me craignez ?
Placide eut un sourire.
— Que dois-je faire ? dit la femme.
— Ôtez le voile qui vous cache le visage.
Encore quelques moments de silence…
— Est-ce tout ce que vous demandez ? ajouta-t-elle.
— Oui.
Promptement, elle ôta son voile et Placide regarda le visage de cette beauté : un visage frais, innocent et honnête, mais qui portait quelques empreintes de chagrin.

— Je vous écouterai, dit Placide.
Placide était un jeune Acadien né dans la province de l’Île Saint-Jean. Il suivait la carrière de limier.
À New York, il s’était réfugié un nombre de malfaiteurs, et si habiles étaient leurs tours d’escroqueries que la police de la métropole avait fait venir Placide, l’homme mystérieux et la terreur des malfaiteurs. Le chef de la police de New York croyait que Placide aurait un avantage que les hommes de New York ne pouvaient avoir pour faire la chasse aux voleurs. Placide n’avait pas voulu se rendre à New York sans amener son compagnon, Grégoire Tonneau. Les deux hommes parlaient l’anglais avec un accent qui les faisait prendre pour des Anglais pur sang. Ils parlaient aussi plusieurs autres langues, ce qui les rendait, en réalité, bien supérieurs aux limiers new-yorkais. Outre le chef de police de New York, le maire de la ville et le consul français, personne n’était au courant des démarches de Placide. Pendant leur passage à New York, les limiers avaient tracé la ligne de conduite qu’ils devaient suivre. Placide était un homme accompli. Chez lui, il était connu comme l’homme mystérieux. Parmi les officiers des différentes villes où il avait eu occasion de pratiquer son métier, il était reconnu d’une force herculéenne et d’une habileté remarquable à l’épée et au pistolet, mais il était un homme sans prétention et d’un caractère doux, affable et parfaitement honnête. Il n’est donc pas surprenant qu’il se servît de toutes les précautions lorsque des personnes inconnues s’adressaient à lui.

Quoiqu’il fût surpris lorsqu’il vit le visage de la femme, Placide ne se trahit pas. Il l’observa de suite avec calme.
— Vous m’écouterez ? dit la femme.
— Oui.
— Vous ne me reconnaissez pas ? dit-elle.
— Je ne me rappelle pas vous avoir déjà vue, lui dit Placide.
— C’est étrange, murmura la jeune femme. Je vous ai reconnu immédiatement, reprit-elle. J’ai pénétré votre déguisement.
Ceci était vraiment étrange. Placide voyageait sous un déguisement. Il était déguisé depuis son arrivée à New York. Il avait fait la rencontre du chef de police sous déguisement, et ce dernier n’avait jamais rencontré Placide in propria persona . Notre héros faisait usage, avec son compagnon Grégoire et le chef de police, de certains mots de passe qui n’étaient connus que d’euxmêmes. Il avait pris ses précautions et il se trouva grandement surpris lorsque la belle jeune femme lui dit : « J’ai pénétré votre déguisement. » Il ne témoigna aucune surprise ; il ne donna même aucun signe d’assentiment. Cependant, ce qu’elle ajouta le surprit davantage.
— D’autres, dit-elle, ont aussi pénétré votre déguisement.
— Vraiment ? dit-il.
— Oui.
— J’ai compris, Mademoiselle, que vous aviez à me parler ?
— Je parle, n’est-ce pas ?
— Oui, mais vous ne me donnez aucune information.
— N’est-ce pas vous donner des informations que de vous dire que votre déguisement a été pénétré et que vous êtes reconnu ?
— Non.
— Je ne comprends pas, dit-elle.
— Ni moi non plus, Mademoiselle.
— Qu’est-ce que vous ne comprenez pas ? fit-elle.
— Vous me dites que mon déguisement a été pénétré.
— Oui.
— Il y a certainement erreur, dit Placide.
— Non, je suis certaine que votre déguisement a été pénétré et que vous êtes reconnu.
— Cela ne se peut.
— C’est vrai.
— Comment cela peut-il être vrai, lorsque je ne suis pas déguisé ?
— Ne discutons point cette question. J’ai d’autres informations à vous donner ou, du moins, je veux vous conseiller.
— Merci. Je suis toujours disposé à recevoir de bons avis.
— Quittez New York immédiatement. Quittez secrètement.
— Quitter New York secrètement ! dit Placide.
— Oui.
— Je ne connais aucune raison qui pourrait m’engager à agir de la sorte.
— Vous êtes en péril, dit la femme.
— En péril ?
— Oui.
— De quel quartier ? fit Placide.
— Des assassins secrets sont sur vos traces. Ils ont réussi à établir votre identité ; ils suivent tous vos pas et cherchent un moyen de vous tuer.
Placide sourit et dit :
— Mademoiselle, je crains que vous ne soyez alarmiste. Pourquoi chercherait-on à m’ôter la vie ?
— Pourquoi essayer de me tromper ? dit-elle.
— Je ne veux pas vous tromper, Mademoiselle, mais je crois que vous vous trompez beaucoup.
— Le croyez-vous ?
— J’en suis certain.
— Je veux vous convaincre du contraire.
— Faites-le.
— Je ne suis qu’une messagère, dit la femme. Je viens sur l’ordre d’une autre, que vous connaissez certainement.
— Une autre personne vous a envoyée m’avertir de me tenir sur mes gardes ? fit Placide.
— Oui, dit-elle.
— Et qui pourrait avoir tant de sollicitude pour moi ? répliqua le limier.
— Ne pouvez-vous pas le deviner ? répondit la messagère.
— Je ne le puis.
— Comte, vous êtes sot et hardi.
Placide fut surpris lorsqu’il entendit la belle inconnue l’apostropher en usant du titre de comte et vit de suite qu’il avait été pris pour une autre personne. Il était d’un caractère romanesque, n’ayant aucune crainte, prêt à faire face à tout danger. Il se détermina à tirer avantage de l’erreur de la femme sur son identité afin de pouvoir approfondir le mystère qui semblait s’ourdir autour de lui. Il était venu à New York pour faire la chasse aux criminels qui, par leurs déprédations, causaient une terreur continuelle aux habitants de la métropole, et voilà qu’il était averti du danger qu’il courait. Était-il possible qu’il fût lui-même pris pour un criminel ou considéré comme l’ennemi des criminels ? Dans tous les cas, quelque étrange que lui parût la situation, il se décida à voir le jeu jusqu’à la fin. C’est pourquoi, lorsque la belle étrangère lui donna le titre de comte, d’un ton craintif il dit :
— Chut ! Aucun titre dans les rues de New York. Les pierres parlent.
— Ah ! je savais que je ne m’étais pas trompée ! ditelle. Maintenant, suivrez-vous mes conseils et quitterezvous New York ? Vous savez d’où vient l’avertissement ?
— Non.
— Ne pouvez-vous pas comprendre ?
— Je ne le puis.
— C’est étrange.
— Cela peut paraître étrange, mais je n’y comprends rien.

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