146
pages
Français
Ebooks
2018
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Publié par
Date de parution
12 décembre 2018
Nombre de lectures
50
EAN13
9782215171362
Langue
Français
Poids de l'ouvrage
1 Mo
La vie n'est pas simple pour Clara. Depuis que son père a été licencié, elle et sa famille vivent dans une extrême pauvreté. Honteuse, elle fait tout pour cacher cette situation au collège, même à ses meilleures amies. À l'occasion d'un échange mis en place par la professeure de français, Clara fait la connaissance d'Élio, son correspondant libanais qu'elle a tiré au sort. Élio est gentil, mais il ne vit pas dans le même monde, il évolue dans une famille aisée... Malgré les kilomètres qui les séparent, les deux jeunes vont s'allier dans une quête commune : retrouver la maman de Nour, une syrienne récemment arrivée au collège après avoir fuit son pays en guerre. Petit à petit, Clara trouve en Élio un confident et tombe amoureuse. Arrivera-t-elle à lui faire confiance jusqu'à lui livrer son secret ?
Publié par
Date de parution
12 décembre 2018
Nombre de lectures
50
EAN13
9782215171362
Langue
Français
Poids de l'ouvrage
1 Mo
Maryvonne Rippert
Table des matières
Mon cher correspondant
Remerciements
Notes
Page de copyright
À découvrir
« […] Tous les enfants Ont un empire Sous voûtes d’or Sous toits de chaumes Tous les enfants Ont un royaume Un coin de vague Une fleur qui tremble Un oiseau mort Qui leur ressemble […] »
(Jacques Brel)
À Joëlle Vergely.
Bonneville-sur-Saône, 20 septembre 2017
Chère mamie Rose,
Depuis que tu m’as offert ce beau papier à lettres pour ma fête, c’est un plaisir pour moi de t’écrire ! Avant aussi, hein, ne te fâche pas, mais là, c’est top ! Le plus chouette, ce sont les jolies enveloppes doublées de papier de soie fuchsia, et les feuilles avec mon nom et mon prénom écrits en doré ! C’est classe ! J’adore !
J’espère que tu vas bien. Maman m’a dit que tu avais eu une mauvaise grippe. Prends bien soin de toi surtout !
Tu me demandes dans ta dernière lettre que je te raconte comment ça se passe pour moi au collège. Eh bien, écoute… Pas trop mal. J’ai de bonnes notes, les profs sont gentils. Enfin, presque tous. La prof d’anglais ne m’aime pas. Je ne sais pas pourquoi. Je suis plutôt discrète pourtant. Trop, selon elle ! Non, ma préférée, c’est madame Trollu, la prof de français. Elle a toujours de super-idées pour nous « éveiller au monde », comme elle dit.
Tu sais ce qu’elle nous a proposé ? Correspondre avec la classe de cinquième d’un établissement scolaire du Liban. Il paraît qu’ils parlent français. Mamie douce, ne te moque pas de moi, mais je ne savais même pas où c’était, ce pays. Heureusement, madame Trollu nous l’a montré sur un planisphère. En gros, le Liban, ce n’est pas plus grand qu’un département français, c’est un petit pays situé entre la Syrie, Israël et la Méditerranée. Madame Trollu nous a passé une vidéo. La capitale, c’est Beyrouth. Une grande ville toute blanche au bord de la mer. Les immeubles sont très hauts, mais certains sont un peu cassés par endroits. Le Liban a été le théâtre de guerres violentes avec ses voisins, disait le reportage. Je ne sais pas trop pourquoi. Les explications de la prof n’étaient pas faciles à comprendre.
Madame Trollu nous a fait tirer au hasard des messages des élèves de ce collège de Beyrouth. Pas de chance. Je suis tombée sur un garçon. J’aurais préféré correspondre avec une fille, mais quand j’ai voulu changer, madame Trollu a été catégorique. « Le hasard, c’est le hasard. »
Et boum.
Il s’appelle Élio. Je dois lui répondre. Je t’ai fait une copie de son e-mail. Tu vas voir, il parle bizarrement. Enfin, je trouve…
Bon, mamie Rose, je te laisse, il faut que j’aille faire mes devoirs !
Gros bisous !
Clara
De : elioleboss@blabla.lb À : 5C@collegemilezola.edu.fr Objet : prise de contact
15/09/2017
À toi, élève du beau pays de France, mon cher correspondant,
Je m’appelle Élio. Je suis collégien au lycée Khalil-Gibran de Beyrouth. Ce prestigieux établissement scolaire accueille des élèves de la maternelle aux classes préparatoires. Pour ma part, je me contente d’être en cinquième. Je suis un garçon de douze ans. J’habite dans une jolie résidence du quartier d’Achrafieh. J’ai une sœur aînée prénommée Tania et un petit frère de huit ans : Paul.
Mon père est un entrepreneur qui fait des affaires avec le monde entier. Il se déplace souvent pour ses voyages. Ma mère, elle, se consacre à l’éducation de ses enfants.
Quand je serai grand, je prendrai la succession de mon père. C’est pourquoi je travaille d’arrache-pied pour obtenir les meilleurs résultats.
Mes loisirs ? Je fais du sport et je viens de m’inscrire au club vidéo du lycée.
Voilà, mon très cher ami. Mon cœur fait des bonds d’impatience à l’idée de notre correspondance. À toi de me dire qui tu es, ce que tu aimes, et tout ce qui pourrait jeter des ponts entre nos deux pays.
Élio
De : claralaboss@mail.fr À : elioleboss@blabla.lb Objet : présentation
21/09/2017
Hello Élio !
Bon, je vais vider mon sac tout de suite : quand j’ai vu que le tirage au sort m’avait attribué un garçon, j’étais carrément pas contente. Sans doute la même chose que toi, maintenant que tu découvres qu’on t’a collé une fille de douze ans comme correspondante. C’est vrai quoi, sans vouloir te vexer, qu’est-ce que j’allais bien pouvoir raconter à un garçon libanais ? Si ça se trouve, tu ne t’intéresses qu’au foot et aux jeux vidéo !
Et puis, j’ai remarqué ton adresse e-mail et ça m’a fait rire. Tu es un boss ? Moi aussi ! Et je me suis dit qu’on pourrait, peut-être, quand même s’entendre, après tout. De toute façon, on n’a pas le choix… surtout moi. Au deuxième trimestre, je dois présenter un exposé sur le Liban et écrire un texte assez long sur ce qui m’a étonné dans nos échanges. Tu vois, je suis bien obligée de t’exploiter ! Alors, avoue ! Pas trop déçu que ta correspondante soit une fille ?
Allons-y, puisque c’est la règle du jeu, je me présente : je m’appelle Clara Dubois. Je suis au collège dans le nord de la région lyonnaise, près d’une rivière qui s’appelle la Saône. Moi aussi, j’ai une grande sœur. Elle s’appelle Juliette, c’est une peste. Heureusement, en ce moment, elle est trop occupée par son amoureux Kévin, du coup, elle me fiche la paix. Et puis, il y a mon petit frère Mathis. Lui, je l’adore. Il a sept ans. Mais comment dire ? Il n’est pas tout à fait comme tous les enfants. Il a un léger handicap. Il est sourd. Ce qui fait que toute la famille a appris la langue des signes.
Je suis bonne élève. En sixième, j’avais les encouragements à la fin de chaque trimestre, mais je dois l’avouer, mon point faible, c’est l’anglais ! Je suis nulle !
Mon collège est plutôt cool, et j’ai deux grandes copines : Malaïka et Lou-Ann. Voilà tout ce que je peux dire pour l’instant. Ah oui, au fait, la prof estime qu’on doit être assez libre dans notre correspondance. Elle ne contrôle pas mon orthographe ni mon style. Alors, pardon pour les fautes, si par hasard tu en trouves. ;
Une dernière chose : je dois t’avouer que je suis rousse. Du coup, ma peau se couvre de taches de son au moindre rayon de soleil. Au début, certains se moquaient de moi au collège à cause de ça. Mais comme je n’ai pas très bon caractère, ils ont très vite arrêté.
Tchao, à très bientôt !
Clara
PS : J’oubliais ! Mes centres d’intérêt préférés : la lecture et les balades en barque sur la Saône.
De : elioleboss@blabla.lb À : claralaboss@mail.fr Objet : Re : présentation
Pièce jointe : club-video.MOV
26/09/2017
Chère Clara,
J’ai éprouvé un très grand plaisir à lire ton message. Comment peux-tu imaginer que je sois déçu de communiquer avec une jeune fille de France ? En garçon bien élevé, je ferai taire ma déception en ce qui concerne ton manque d’intérêt pour le football. Trêve de plaisanterie ! Correspondre avec toi est un immense honneur pour moi.
Sois assurée que je t’aiderai avec plaisir dans tes recherches pour ton exposé. Dis-moi seulement les éléments qui te sont nécessaires.
Mais en attendant, j’ai très envie de te raconter la première séance de l’atelier vidéo auquel je me suis inscrit. Je suis enthousiasmé ! Coïncidence, cette activité est animée par un jeune réalisateur de Beyrouth qui a fait ses études de cinéma à Lyon. Tu vois, tout devait m’amener à m’intéresser à ta région.
Nous sommes une petite dizaine à fréquenter le club vidéo, et je suis le plus jeune.
En m’inscrivant, je me voyais déjà partir faire un reportage, caméra à l’épaule, mais en fait, pas du tout ! Le formateur (qui s’appelle Yaël) nous a tout d’abord enseigné quelques éléments de théorie ; puis, comme nous avons tous des smartphones assez perfectionnés, il nous a encouragés à nous filmer les uns les autres. C’était amusant !
En pièce jointe, tu pourras voir un extrait de mon interview.
Ne te moque pas, je fais un peu le malin, c’est normal, j’étais terriblement intimidé. Peux-tu imaginer ? J’étais assis sur un tabouret, sous les projecteurs, et je devais répondre à mes camarades qui jouaient les journal