Maman va à l'école , livre ebook

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Retrouvez une histoire extraite de l'ouvrage "Le Petit Nicolas et ses voisins".
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Date de parution

14 juin 2013

Nombre de lectures

262

EAN13

9782365900737

Langue

Français

Maman va à l’école

N OUS ÉTIONS DANS LE SALON , après dîner, et maman a levé la tête de son tricot, et elle a dit à papa :
– Chéri, j’ai eu une idée aujourd’hui : pourquoi est-ce que je n’apprendrais pas à conduire ? Comme ça, je pourrais me servir de la voiture, au lieu de la laisser moisir au garage.
– Non, a dit papa.
– Mais enfin, pourquoi ? a demandé maman. Toutes mes amies conduisent : Clémence et Bertille ont même leur petite voiture. Il n’y a absolument pas de raison pour que…
– Je vais me coucher, a dit papa. J’ai eu une journée terrible, au bureau.
Et il est parti.
Le lendemain, on était en train de dîner ; il y avait un chouette gâteau au chocolat, et ça, ça m’a étonné, parce qu’on était mardi, et le mardi c’est la compote ; et maman a dit à papa :
– Tu as réfléchi, au sujet de la voiture ?
– Quelle voiture ? a demandé papa.
– Tu sais bien, voyons, a dit maman. Nous en avons discuté hier… Non, non, laisse-moi parler, tu me répondras après…
Maman a servi encore du gâteau à papa, et elle a dit :
– Tu comprends, si je savais conduire, je pourrais aller te chercher à ton bureau, le soir ; ça t’éviterait de prendre ces autobus bondés, qui te fatiguent tellement. Et puis, pour le petit, quand il pleut, je pourrais l’emmener à l’école, comme ça il ne nous ferait plus toutes ces angines…
– Oh ! chic ! j’ai crié. Et puis on pourrait emmener les copains, aussi !

– Mais bien sûr, a dit maman. Et pour faire les courses, en une seule fois je pourrais acheter tout ce dont j’ai besoin pour la semaine ; et quand nous partons en vacances, tu sais comme tu as envie de dormir, après le déjeuner ; eh bien, je pourrais prendre le volant ; et puis tu sais, je suis très prudente. Je sais, je sais ce que tu vas me répondre : l’accident de Mme Blédurt. Mais enfin, tu connais Mme Blédurt ; c’est une femme adorable, mais elle est très tête en l’air. D’ailleurs, même si l’assurance n’est pas d’accord, elle m’a expliqué que ce n’était vraiment pas elle qui était en tort…
– La maman de Rufus conduit la voiture du père de Rufus, j’ai dit, et Rufus m’a dit qu’elle est terrible.
– Ah ! tu vois ? a dit maman, en me donnant du gâteau. Alors, qu’est-ce que tu en penses ?
– Évidemment, a dit papa, il faut avouer que ces autobus deviennent terribles. Il n’y a même plus moyen d’y déplier un journal.
Alors, maman s’est levée, elle est allée embrasser papa, qui a rigolé, elle m’a embrassé moi et elle nous a donné du gâteau à tous les deux.
– Eh ! a dit papa. Je n’ai pas encore dit oui !

Le lendemain soir, à la maison, papa ne disait rien et maman avait les yeux tout rouges et gonflés. Moi, je mangeais la compote sans faire de bruit, parce que j’ai vu que ce n’était pas le moment de faire le guignol. Et puis papa a fait un gros soupir, et il a dit à maman :
– Écoute, bon, d’accord. Je me suis peut-être un peu énervé, cet après-midi, mais qu’est-ce que tu veux ? Tu n’es pas douée pour ce genre d’exercice, voilà tout.
– Ah ! pardon, a dit maman. Pardon, pardon ; Mme Blédurt m’avait prévenue, ne jamais apprendre à conduire avec son mari ! Tu t’énerves, tu as peur pour ta voiture, tu cries, alors, bien sûr, moi je perds mes moyens ! Pour apprendre, il faut aller dans une auto-école.
– Quoi ? a crié papa. Mais tu te rends compte combien ça coûte, ce genre de plaisanterie ? Non, non, non et non !
– Va te coucher, Nicolas, m’a dit maman. Demain, il y a école.
Le lendemain soir, maman était drôlement contente.
– Ça a très bien marché, chéri, elle a dit à papa. Le moniteur m’a dit que j’avais une très bonne tenue de volant. Au début, j’avais un peu peur, mais après, j’ai commencé à m’amuser. C’est vrai, c’est amusant de conduire ! Demain, on va passer la troisième.
Moi, j’étais bien content que maman apprenne à conduire, parce que ce sera rigolo qu’elle m’emmène à l’école, avec tous les copains, et puis, le soir, qu’on aille chercher papa, et peut-être, quand on sera tous ensemble dans l’auto, au lieu de retourner à la maison, on ira au restaurant, et puis après au cinéma. Ce qui est embêtant, c’est que maman revenait quelquefois très énervée de ses leçons, comme la fois où elle n’avait pas réussi à se garer et où, à la maison, tout le monde était fâché et le dîner n’était pas prêt.

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