10
pages
Français
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2013
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Publié par
Date de parution
14 juin 2013
Nombre de lectures
152
EAN13
9782365900577
Langue
Français
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Date de parution
14 juin 2013
Nombre de lectures
152
EAN13
9782365900577
Langue
Français
Les jumelles
J OACHIM EST ARRIVÉ À L’ÉCOLE , aujourd’hui, avec des jumelles.
– J’aidais ma mère à faire de l’ordre dans le grenier, hier, il nous a expliqué, et je les ai trouvées dans une malle. Ma mère m’a dit que mon père les lui avait achetées pour aller au théâtre et au foot, mais, comme il a acheté aussi un poste de télé tout de suite après, elles n’ont presque jamais servi.
– Et ta mère t’a laissé apporter les jumelles à l’école ? j’ai demandé, parce que je sais que les parents n’aiment pas trop que nous emmenions des choses à l’école.
– Ben non, a dit Joachim. Mais comme je vais les rapporter à la maison à midi, ma mère ne saura rien et ça ne fera pas d’histoires.
– Mais qu’est-ce qu’on fait, au théâtre et au foot, avec des jumelles ? a demandé Clotaire, qui est un bon copain mais qui ne sait jamais rien de rien.
– Que t’es bête, a dit Joachim, les jumelles, ça sert à voir tout près les choses qui sont très loin !
– Oui, a dit Maixent. J’ai vu un film avec des bateaux de guerre, une fois, et le commandant il regardait par ses jumelles et il voyait les bateaux des ennemis, et boum, boum, boum, il les coulait, et sur un des bateaux des ennemis, le commandant c’était un copain à lui, ils ne s’étaient pas vus depuis longtemps, et il était sauvé par le commandant du bateau qui avait les jumelles, mais l’autre ne voulait pas lui serrer la main parce que ça ne lui avait pas plu que l’autre lui coule son bateau, et il disait qu’ils ne deviendraient plus copains de nouveau qu’à la fin de la guerre, mais ils devenaient copains avant, parce que, comme le bateau était coulé, l’autre commandant sauvait le commandant qui avait des jumelles.
– Et au théâtre et au foot, c’est la même chose, a dit Joachim.
– Ah ! bon, a dit Clotaire.
Mais moi, je le connais bien, Clotaire. J’ai vu qu’il n’avait rien compris.
– Tu me les prêtes ? on a tous crié.
– Oui, a dit Joachim, mais faites attention que le Bouillon ne vous voie pas, parce que, sinon, il confisquerait les jumelles et ça ferait des histoires à la maison.
Le Bouillon, c’est notre surveillant ; ce n’est pas son vrai nom et il est comme nos parents : il n’aime pas qu’on apporte des choses à l’école.
Joachim nous a montré comment faire pour bien voir par les jumelles : il faut tourner une petite roue, et d’abord on voit mal, et puis après c’est terrible, on voit l’autre bout de la cour comme s’il était tout près. Eudes nous a fait rigoler en essayant de marcher tout en regardant par les jumelles. On a tous essayé, et c’est très difficile parce qu’on a toujours l’impression qu’on va se cogner contre des types qui sont très loin.
– Faites attention avec le Bouillon, a dit Joachim, drôlement inquiet.
– Ben non, a dit Geoffroy, qui avait les jumelles, je le vois bien et il ne regarde pas par ici.
– Ça, c’est formidable, a dit Rufus. Avec les jumelles de Joachim on peut surveiller le Bouillon sans qu’il nous voie, et comme ça on peut être tranquilles pendant les récrés !
Nous, on a tous trouvé que c’était une idée terrible, et puis Joachim a dit que les jumelles serviraient drôlement à la bande quand on se battrait avec des ennemis, parce qu’on verrait ce qu’ils font de très loin.
– Comme pour le coup des bateaux de guerre ? a demandé Clotaire.
– C’est ça, a dit Joachim. Et puis, aussi, on peut avoir un des copains de la bande qui fait des signaux de loin, et nous on saurait ce qui se passe. Tiens, on va s’entraîner.
Ça aussi, c’était une idée terrible, et on a dit à Clotaire d’aller à l’autre bout de la cour et de nous faire des signaux pour voir si on le voyait bien.
– Quels signaux ?