LE SERMENT , livre ebook

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Petit déjeuner compris , Recto-Verso, 2014.
Chambres en ville : Pete et Lola, 17 ans déjà ! – La suite ,Charron Éditeur, 2010.


Conception graphique : Gabrielle Deblois et Nathalie Caron
Mise en pages : Marylène Plante-Germain
Édition et révision linguistique : Eve Patenaude
Correction d’épreuves : Sabrina Raymond
En couverture : Photomontage à partir de l’œuvre de conrado / shutterstock.com
Conversion en ePub : Fedoua El Koudri

Québec Amérique
7240, rue Saint-Hubert
Montréal (Québec) Canada H2R 2N1
Téléphone : 514 499-3000, télécopieur : 514 499-3010

Nous reconnaissons l’aide financière du gouvernement du Canada.
Nous remercions le Conseil des arts du Canada de son soutien. We acknowledge the support of the Canada Council for the Arts.
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Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives nationales du Québec et Bibliothèque et Archives Canada

Titre : Le serment / Sylvie Payette.
Noms : Payette, Sylvie, auteur. | Payette, Sylvie. Karma.
Description : Sommaire incomplet : 2. Karma.
Identifiants : Canadiana (livre imprimé) 20190029331 | Canadiana (livre numérique) 20200080083 | ISBN 9782764440186 (vol. 2) | ISBN 9782764440193 (PDF : vol. 2) | ISBN 9782764440209 (EPUB : vol. 2)

Dépôt légal, Bibliothèque et Archives nationales du Québec, 2020
Dépôt légal, Bibliothèque et Archives du Canada, 2020

Tous droits de traduction, de reproduction et d’adaptation réservés

© Éditions Québec Amérique inc., 2020.
quebec-amerique.com


L’ensemble des actions accumulées lors des vies antérieures crée le karma, qui place les êtres dans une position et dans un monde donnés. Mais l’important est comment les êtres se comportent à partir des conditions dans lesquelles ils sont placés, car ils ont le pouvoir de changer leur destinée.


Chapitre 1
Charlie, Lennox et moi, nous étions revenus de Séoul depuis bientôt six semaines. Je parlais à Soon Ki presque tous les jours, par texto ou en appel vidéo. Il m’envoyait parfois des photos de ce qu’il visitait ou de ce qu’il mangeait en France. Nous apprenions à nous connaître. Je lisais des manhwas dont la traduction était signée Kang Min Ho.
La tournée des IU. R. KEe avait été retardée pour des raisons d’organisation. J’en avais profité pour travailler les chorégraphies et rencontrer l’équipe, qui viendrait s’installer à Mont réal dans les prochaines semaines.
J’avais eu l’occasion de souffler un peu. Tout arrivait trop vite dans ma vie et j’avais besoin d’un peu de recul pour comprendre ce qui se passait.
J’avais aussi rendu visite à ma mère, qui vivait à Toronto, et lui avais raconté ce que j’avais vécu, en plus de lui montrer les photos de mon voyage. Je donnais quelques leçons de danse en ateliers privés à des jeunes qui se préparaient à fréquenter le studio du collège à la rentrée. La Reine de la banquise, c’est- à- dire la directrice, m’avait proposé ce travail, qui était arrivé juste à point.
C’était un moment parfait. Mon horaire était organisé. Je retrouvais ma vie et ma routine.
Le voyage, la nouveauté et le dépaysement m’avaient entraînée dans une sorte de farandole un peu folle où les sentiments semblaient s’entrecroiser sans que je réussisse à contrôler quoi que ce soit.
J’avais découvert que je devais toujours être en pleine possession de mes moyens. Je ne savais pas ce qui avait surgi en premier chez moi. La danse, qui m’avait obligée à me discipliner ? Ou bien était- ce mon côté méthodique qui m’avait fait aimer la danse ?
J’aimais les horaires stricts et sans surprise. Mais depuis que Soon Ki était entré dans ma vie, je ne maîtrisais plus rien et j’avais la sensation de perdre pied.
Il me conseillait de prendre le temps qu’il fallait pour apprivoiser les nouvelles émotions qui m’envahissaient. De son côté, il amorçait un virage qui allait modifier son image publique et nous permettre de nous rapprocher.
Mon amie Charlie répétait que je manquais de spontanéité et que j’aurais dû mieux profiter de notre séjour au pays du matin calme, autre nom de la Corée du Sud. Le peu de jours passés à Séoul m’avaient tout de même permis de découvrir une ville magnifique, même si je n’avais pas vraiment pu en voir autant que je l’aurais désiré.
Lennox disait que cette histoire confirmait que l’amour n’était qu’une source de problèmes inutiles et qu’il préférait s’en tenir loin.
Soon Ki vivait en France depuis l’âge de quinze ans. C’était sûrement ce qui facilitait notre relation. Nous parlions la même langue et il me servait de pont entre les cultures orientale et occidentale. Je ne connaissais à peu près rien de la Corée, à part la K- pop et ce que j’avais découvert lors de mon voyage. Je ne savais pas grand- chose de sa civilisation, qui existe pourtant depuis des milliers d’années. J’avais tout à découvrir et cette perspective me plaisait beaucoup.
Je regrettais d’être rentrée au Québec aussi vite. Bien sûr, Lennox avait été hospitalisé et cela aurait été indigne d’une véritable amie de le laisser revenir seul à Mont réal. Cependant, je devais admettre m’en être servie comme excuse pour m’éloigner d’émotions beaucoup trop fortes pour moi.
J’avais privilégié la fuite. J’en avais profité pour m’arracher à cet amour qui grandissait tellement rapidement en moi que j’avais, encore parfois, peur qu’il m’étouffe.
— Tu as pris tes jambes à ton cou, a lancé Charlie.
— J’ai ressenti le besoin de…
— … te sauver en courant, a- t- elle insisté.
Nous mangions avec mon grand- père, qui voulait en apprendre plus sur notre voyage. Je n’avais pas encore eu le temps de le lui raconter en détail.
Mon Papou ne comprenait pas bien ce qu’on essayait de lui expliquer. Il mélangeait tout. Les IU. R. KEe, la compagnie de Lee Min Jae, Lee- Kormédia, Kang Min Ho et Lee Soon Ki. Il faut dire que cette aventure ne se résumait pas en trois phrases.
— Papou… Kang Min Ho n’existe pas. C’est un personnage que s’est créé Lee Soon Ki pour duper les journalistes.
— Mais duquel es- tu amoureuse ?
— De Lee Soon Ki… qui est aussi Kang Min Ho.
— Ah, je comprends. Mais il t’a menti ?
— Oui, c’est exactement là que se trouve le problème, ai- je continué. Quand j’ai appris que celui qui me plaisait n’existait pas.
— Et Lee Min Jae faisait quoi pendant ce temps- là ? a demandé mon Papou.
— Il ne savait rien non plus, a répondu Charlie. Mais il nous a très bien reçus, tous les trois. Il a été généreux et sympathique.
— Ah, bien, c’est le principal.
Mon grand- père m’avait laissée partir pour Séoul où un compagnon de guerre m’avait invitée pour remercier mon Papou de lui avoir sauvé la vie. Il espérait qu’on m’avait bien traitée.
— Le stage a été fantastique, l’ai- je rassuré. Chaque journée a gravé un souvenir mémorable en nous, ne t’en fais pas. En plus, nous avons obtenu un contrat avec Lee- Kormédia.
— Alors, je suis content, a répondu mon grand- père avant de se lancer dans son plat de spaghettis.
Il ne connaissait pas vraiment la Corée du Sud d’aujourd’hui. Il n’avait passé que quelques mois là- bas en 1952, lors de cette guerre qui lui avait fait rencontrer Lee Min Jae. Il ne savait rien de la K- pop. Il ne se rendait pas bien compte de la chance que nous avions de participer à la tournée des IU. R. KEe. Néanmoins, pour lui, le plus important restait de savoir que j’étais heureuse.
J’aurais voulu qu’il me conseille sur mes amours, mais j’ai compris qu’il s’agissait d’un sujet avec lequel il n’était pas aussi à l’aise que je le pensais. Avant mon départ, il me recommandait souvent de me trouver un amoureux. Maintenant que je lui avouais avoir rencontré quelqu’un, il me répondait toujours la même chose.
— Mia, s’il est pour toi, les choses vont se placer simplement. Même si vous devez traverser le monde, affronter des tempêtes ou abattre des géants… si c’est celui qui t’est destiné, tout ira bien.
C’étaient des m