76
pages
Français
Ebooks
2016
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Publié par
Date de parution
14 octobre 2016
Nombre de lectures
327
EAN13
9782215134237
Langue
Français
Poids de l'ouvrage
1 Mo
Le scribe Ramosé vient d'être injustement emprisonné à Thèbes, victime d'un complot !
Son fils Méry, aidé d'Anouket, doit à tout prix rétablir la vérité afin de le sauver. Leur folle aventure les amènera à descendre le Nil, à aller de ville en ville pour échapper aux bandits, et les conduira jusqu'au somptueux palais du fils de Pharaon...
Publié par
Date de parution
14 octobre 2016
Nombre de lectures
327
EAN13
9782215134237
Langue
Français
Poids de l'ouvrage
1 Mo
Table des matières
Les héros de l’histoire
–
Chapitre 1
Chapitre 2
Chapitre 3
Chapitre 4
Chapitre 5
Chapitre 6
Chapitre 7
Chapitre 8
Chapitre 9
Chapitre 10
Chapitre 11
Chapitre 12
Chapitre 13
Chapitre 14
Chapitre 15
Chapitre 16
Chapitre 17
Chapitre 18
Chapitre 19
Chapitre 20
Chapitre 21
Chapitre 22
Chapitre 23
Chapitre 24
Épilogue
–
Lexique
Carte d'Égypte
Notes
L'auteur
–
Page de copyright
Les héros de l’histoire
Méry : fils de Ramosé, jeune de 13 ans intelligent et très instruit.
Anouket : fille de Roum et d’Hébat. Jeune fille de 12 ans qui rêve d’aventure.
Ahmosé : ami de Roum, marchand.
Amenher : prince de 13 ans, fils de Ramsès.
Any : précepteur d’Amenher.
Djéser : frère de Tjanéfer.
Hathor : sœur aînée de Ramosé.
Hérihor : directeur du Trésor d’Amon.
Hori et Palik : enfants de Roum et Kipa.
Iset : fille de Tjanéfer et Taouret.
Ithou : époux d’Hathor. Scribe ambitieux au caractère difficile.
Kay : Nubien, acolyte d’Oulen.
Kipa : seconde épouse de Roum, belle-mère d’Anouket.
Nébounenef : Grand prêtre d’Amon.
Oulen : ancien malfaiteur, homme de main d’Hérihor.
Paser : vizir du sud.
Ramosé : père de Méry. Scribe passionné par son travail.
Ramsès II : pharaon qui régna pendant plus de 60 ans en Égypte au XIII e siècle avant notre ère.
Roum : père d’Anouket, ancien soldat, tient la taverne de l’Ibis rouge.
Séthi : scribe âgé.
Taboubou : grand-mère d’Anouket et mère de Roum.
Tani : veuve aveugle très serviable.
Taouret : femme de Tjanéfer.
Tjanéfer : médecin à Assiout.
Touyou : ancienne nourrice de Méry, devenue intendante de la maison.
Yéni : ami d’Ahmosé, marchand.
Les mots les plus difficiles sont suivis d’une étoile (*).
Reporte-toi au lexique en cliquant sur ces mots pour tout comprendre, et à la carte d’Égypte pour suivre les aventures de Méry et Anouket.
Bonne lecture !
Chapitre 1
Méry se leva et s’étira. Voilà deux heures qu’il écrivait, assis par terre sur une natte, et il commençait à avoir des fourmis dans les jambes. Il avait faim, aussi.
Je pourrais aller aux cuisines, se dit-il, Touyou me trouverait sans doute quelque chose à grignoter. Des gâteaux au miel, peut-être, et ensuite, je reviendrais terminer le travail que m’a demandé Père.
Il regarda Ramosé : son père étudiait un rouleau de papyrus, les sourcils froncés. Il était concentré sur sa tâche, comme toujours quand il travaillait. Méry l’admirait. Ramosé était tout ce qu’il rêvait de devenir : un scribe intelligent, respecté, qui œuvrait sans relâche pour le Trésor d’Amon 1 . C’était un honneur d’être au service de ce dieu. Méry se souvenait très bien du jour où son père l’avait amené dans ses bureaux pour la première fois. À treize ans, il avait terminé sa formation et sortait de l’école ; il était temps pour lui d’apprendre le métier. Tout le monde avait accueilli avec courtoisie le fils de Ramosé, et Méry avait senti son cœur se gonfler d’orgueil et de fierté. Voilà deux mois maintenant qu’il travaillait avec son père, et ce sentiment ne l’avait jamais quitté.
– Père ?
Ramosé leva les yeux vers son fils.
– Oui, Méry ?
– Avec ta permission, je vais chercher quelque chose à manger. Désires-tu que je t’apporte quelque chose à boire ? De la bière ?
Ramosé replongea le nez dans son papyrus.
– Non, je te remercie…
Un bruit de voix venu des jardins lui fit tourner la tête. Méry s’approcha de la fenêtre.
– Oh ! s’écria-t-il. Des gardes, avec des gourdins ! Que peuvent-ils vouloir ?
Ramosé se précipita et écarta son fils.
– C’est Hérihor, dit-il d’une voix sourde. Par les dieux, est-ce qu’il oserait… Méry, s’il vient pour m’arrêter, tu dois te sauver !
– T’arrêter ? bredouilla Méry, sidéré. Mais pourquoi le ferait-il ?
Ramosé le prit par les épaules et plongea ses yeux dans les siens.
– Je n’ai rien fait de mal, tu m’entends ? Quoi que puisse dire Hérihor, ne le crois pas. Va voir le vizir, donne-lui les documents qui prouveront mon innocence.
– Quels documents ? Où sont-ils ?
On entendait des cris, des voix, des bruits de pas précipités dans les couloirs. Tout à coup, la porte s’ouvrit avec fracas et un homme entra, suivi par trois gardes armés de gourdins. Plus âgé que Ramosé, il avait le crâne rasé et le front sillonné de rides. Il portait une robe de lin fin et un beau pectoral* d’or et de pierres dures. Méry le connaissait de vue : Hérihor, directeur du Trésor d’Amon. Il défia Ramosé du regard et lança :
– Ramosé, tu es accusé d’avoir volé un vase d’or appartenant au trésor du dieu. Honte à toi, tu as trahi Amon ! Gardes, emparez-vous de lui, et fouillez sa demeure !
Les gardes s’avancèrent vers Ramosé, mais Méry s’interposa :
– Vous n’avez pas le droit ! Mon père n’a rien fait !
Hérihor le dévisagea en fronçant les sourcils.
– C’est ton fils ? demanda-t-il à Ramosé.
Au lieu de répondre, Ramosé s’écria :
– Sauve-toi, Méry !
Sans réfléchir davantage, Méry s’élança. D’un bond, il sauta par la fenêtre, retomba sur la terre noire du jardin, se redressa, courut. Il entendit son père crier :
– Qu’Hathor 2 te protège !
Quelqu’un hurla :
– Arrêtez-le !
Un garde, posté dans le jardin, s’élança à sa poursuite. Méry entendait ses pieds marteler le sol, de plus en plus fort, de plus en plus près. L’homme allait le rattraper, quand un chien surgit en aboyant et se jeta dans ses jambes. Toutouyi ! Méry bénit la brave bête. Il voyait déjà le porche d’entrée. Encore quelques pas… il allait si vite qu’il se cogna l’épaule contre le pilier, passa devant le portier stupéfait, et déboucha dans la rue.
***
Anouket écarta le rideau avec son coude et entra dans la salle, un plateau dans les mains. Deux cruches de bière, six gobelets, un flacon de vin, des galettes aux oignons…. c’est bon, elle n’avait rien oublié. À cette heure, la taverne de l’Ibis rouge était pleine. C’était un endroit vivant et chaleureux. Les mariniers venaient s’y désaltérer avant d’embarquer, et les artisans du quartier y faisaient une pause avant de reprendre le travail. Anouket zigzagua entre les clients, tenant bien haut son plateau. Elle les connaissait presque tous. Ces trois qui discutaient à voix basse, ils venaient du nord, dans le delta, et faisaient commerce d’huile et d’épices. Les scribes assis derrière eux étaient employés par le Temple de Karnak. Les autres, dehors, sur la terrasse, étaient des artisans…
– Pardon, pardon…
Anouket posa un gobelet devant un marinier au visage luisant de sueur, et le remplit de vin de dattes.
– Merci, petite !
Les clients étaient gentils avec elle. Ils savaient que c’était la fille du patron, et il ne fallait pas se frotter à Roum. Il avait servi dans l’armée avant d’ouvrir l’Ibis rouge, et il était encore assez costaud pour assommer un bœuf. Puis Anouket n’était pas encore une femme, c’était une jeune fille, maigre et vive, les cheveux coupés aux épaules. On la prenait parfois pour un garçon, et cela l’arrangeait bien. Elle n’était pas pressée de devenir une femme, et d’avoir tous les ennuis qui vont avec. Elle voyait bien les regards que les clients lançaient à Kipa, sa belle-mère détestée. On aurait dit des chiens affamés devant un gâteau au miel ! Si c’était ça, devenir une femme, merci bien, ça ne la tentait pas.
– Oh ! Excuse-moi !
– Il n’y a pas de mal !
Le marinier essuya rapidement la bière qu’Anouket venait de renverser sur son bras.
– Anouket !
Anouket se raidit. Kipa ! Il n’y avait qu’elle pour prononcer son nom ainsi, cinglant comme un coup de fouet. Elle prit son air le plus innocent.
– Oui ?
– Dépêche-toi, on a besoin de toi en cuisine.
Anouket ne répondit rien et ne se dépêcha pas davantage. Kipa aimait prendre de grands airs, mais avec elle ça ne marchait pas. Sa belle-mère était une paresseuse, Anouket l’avait percée à jour très vite. Elle venait se pavaner à la taverne, mais ne faisait pas grand-chose de ses journées.