117
pages
Français
Ebooks
2013
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Publié par
Date de parution
21 janvier 2013
Nombre de lectures
0
EAN13
9782764421437
Langue
Français
Poids de l'ouvrage
1 Mo
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21 janvier 2013
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EAN13
9782764421437
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Français
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Du même auteur chez Québec Amérique
Jeunesse
Le Solo d’André , roman jeunesse, Montréal, 2002
Adulte
Fou-Bar, coll. Littérature d’Amérique, Montréal, 1997. Le Dernier Lit, coll. Littérature d’Amérique, Montréal, 1998. Le Fils perdu, coll. Littérature d’Amérique, Montréal, 1999. Le Joueur de quilles, Littérature d’Amérique, Montréal, 2004. La Cadillac blanche de Bernard Pivot, coll. «Mains Libres», Montréal, 2006.
Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives nationales du Québec et Bibliothèque et Archives Canada
Beaulieu, Alain Aux portes de l’Orientie (Gulliver; 146)
9782764421437
I. Titre. II. Collection: Gulliver jeunesse;146. PS8553.E221A99 2005 jC843’.54 C2005-940718-2 PS9553.E221A99 2005
Nous reconnaissons l’aide financière du gouvernement du Canada par l’entremise du Programme d’aide au développement de l’industrie de l’édition (PADIÉ) pour nos activités d’édition.
Gouvernement du Québec — Programme de crédit d’impôt pour l’édition de livres — Gestion SODEC.
Les Éditions Québec Amérique bénéficient du programme de subvention globale du Conseil des Arts du Canada. Elles tiennent également à remercier la SODEC pour son appui financier.
Québec Amérique 329, rue de la Commune Ouest, 3 e étage Montréal (Québec) H2Y 2E1 Téléphone: 514 499-3000, télécopieur: 514 499-3010
Dépôt légal: 4 e trimestre 2005 Bibliothèque nationale du Québec Bibliothèque nationale du Canada
Révision linguistique: Danièle Marcoux Mise en pages: Andréa Joseph [PageXpress] Réimpression : juillet 2007 Conception graphique : Karine Raymond
Tous droits de traduction, de reproduction et d’adaptation réservés
© 2005 Éditions Québec Amérique inc.
www.quebec-amerique.com
Imprimé au Canada
Sommaire
Du même auteur chez Québec Amérique Page de titre Page de Copyright Dedicace Chapitre 1 - À la recherche de la vérité Chapitre 2 - Disparu en Orientie Chapitre 3 - Le plan des jumeaux Chapitre 4 - Le deux cent vingt-quatrième enfant Chapitre 5 - Les pages blanches Chapitre 6 - Une fée de mauvais poil Chapitre 7 - Le grand supplice Chapitre 8 - Au palais du Grand Vizir Chapitre 9 - Un guide pour traverser le désert Chapitre 10 - Darfala Chapitre 11 - Un barbier bien informé Chapitre 12 - Face à la milice Chapitre 13 - Les menaces du général Maboun Chapitre 14 - Dans l’antre de Louba le Terrible Chapitre 15 - Tout le monde au cachot ! Chapitre 16 - Tête-à-tête avec l’ennemi Chapitre 17 - L’interrogatoire du grand zouf Chapitre 18 - Des retrouvailles magiques Chapitre 19 - Jour de congé pour tout le monde Remerciements Aux portes de l’Orientie
à ceux qui ne sont pas assez bêtes pour croire à la paix mondiale, mais tout de même assez fous pour y travailler
et aux enfants d’Orientie dont on a sacrifié la jeunesse
Chapitre 1
À la recherche de la vérité
J ulie, la mère des jumeaux, apparaît dans le salon.
— Allez, mes grumeaux ! C’est l’heure de dormir ! ordonne-t-elle avant d’éteindre le téléviseur.
Depuis quelques semaines déjà, leur mère tente de leur faire comprendre qu’ils devront bientôt se résoudre à ne plus dormir dans la même chambre. L’idée ne leur plaît pas. Jonas n’aime pas la nuit. Quand le sommeil le gagne, il a l’impression de tomber dans un trou noir où il ne se passe plus rien, un gouffre où il n’y a plus de soleil, plus d’amis, plus de Julie… et, surtout, plus de Jade.
Parce qu’ils sont ensemble depuis le jour de leur naissance, les jumeaux ont souvent l’impression de ne former qu’une seule personne, une sorte de monstre à deux têtes fort et solide, quasi invincible. À eux deux, ils peuvent tout affronter parce que chacun a appris à s’appuyer sur l’autre en cas de besoin.
Plus petite que son frère, Jade — que Jonas appelle Ja — n’hésite pas à prendre les devants quand la situation l’exige. Elle aimerait jouer dans l’équipe de soccer des garçons pour leur montrer ce qu’elle sait faire, mais le règlement de la ligue l’interdit.
— Il n’y a que les idiots pour croire qu’un règlement ne peut pas se changer ! a-t-elle craché à l’entraîneur de l’équipe masculine au début de la saison.
Jonas — que sa sœur appelle Jo — se sent obligé de lui donner raison quand elle répète que la moitié de l’équipe masculine ne lui va pas à la cheville. Plus solitaire, Jonas préfère la tranquillité de leur chambre où il assemble ses modèles réduits entre deux parties de jeux vidéo. Il planche ces temps-ci sur une reproduction à l’échelle de la station orbitale MIR. Mille deux cent vingt-cinq morceaux à coller dans l’ordre et au bon endroit, un travail de professionnel.
Pendant ce temps, Jade met la dernière main au scénario du film qu’elle veut tourner avec la troupe de théâtre de l’école. Jonas sait qu’elle lui a réservé le premier rôle, mais il n’a pas encore accepté de participer au projet parce qu’il a peur qu’on se moque de lui le jour de la projection. Surtout qu’il devra embrasser Mylène Fabre-Aubert sur la bouche… Cela tient à la fois du rêve — parce que c’est la plus belle fille de la classe ! — et du cauchemar — parce qu’il craint de ne pas être à la hauteur. Il l’imagine déjà multiplier les «ouach!» et s’essuyer la bouche après le baiser…
— Allez, au lit ! répète Julie.
— Encore dix minutes, supplie Jade.
— Oui, dix minutes, s’il te plaît… renchérit Jonas.
— Oh non! Vous avez déjà dépassé votre heure. Allez, hop !
Même s’ils auront bientôt douze ans, Julie continue de leur imposer un horaire fixe pour le coucher pendant la période scolaire. C’est sa manière de s’assurer qu’ils resteront attentifs en classe le lendemain matin. Jade et Jonas rechignent un peu puis obéissent enfin. Ils passent par la salle de bain pour se brosser les dents, gagnent leur chambre et plongent sous les draps.
— Eh Ja, tu l’as ? demande Jonas à voix basse.
— Oui, répond Jade juste avant que leur mère n’entre dans la chambre.
Julie passe d’un lit à l’autre pour les embrasser. Elle leur souhaite une bonne nuit et referme la porte derrière elle en sortant.
Jonas attend qu’elle se soit éloignée pour allumer la veilleuse. Jade le rejoint aussitôt. Ils s’assoient sur le plancher, sous la petite lampe, croisent les jambes et ouvrent à la page marquée d’un signet le roman qu’ils ont emprunté à la bibliothèque de l’école, Les phénoménales aventures de l’Incroyable Jack Poissant.
— Vas-y, dit Jonas qui déteste lire à voix haute.
Jade tire le livre vers elle et se racle la gorge.
Chapitre cinq La dernière flamme de Monsieur Roland
La campagne du canton d’Eastman regorgeait d’odeurs depuis que la pluie tombait à grosses gouttes sur tout le pays.
— Tu crois qu’ils s’en sortiront? demande Jonas.
— Qui ça ?
— Les parvus.
— Si tu m’interromps à toutes les deux phrases, on ne le saura jamais.
Jonas sourit puis acquiesce d’un signe de tête. À peine plus grands qu’un écureuil, habituellement vêtus de mousse, de feuilles et de bouts d’écorce, les parvus habitent la forêt québécoise depuis des millénaires. Leur peau verte leur permet de passer inaperçus quand ils sortent de leur terrier pour se nourrir. Pendant les grands froids d’hiver, ils squattent les cabanes à sucre et les chalets abandonnés pour se garder au chaud jusqu’à la venue du temps doux.
Après avoir entretenu des relations amicales avec les Amérindiens, ils se sont éloignés des humains avec l’arrivée des Européens et de leurs fusils. Aujourd’hui, ils n’apparaissent plus qu’en de rares occasions, toujours à des hommes et des femmes de bonne volonté. L’Incroyable Jack Poissant est l’un de ceux-là.
Jade reprend sa lecture à partir du mot sur lequel elle a posé son index. Le texte les invite à suivre Poissant dans le château des sœurs Laura et Sandrine Dupont, riches héritières des Cantons de l’Est assassinées il y a vingt ans par Monsieur Roland, leur domestique, que la police n’a jamais retracé.
Une famille de parvus s’est retrouvée comme on dit «au mauvais endroit, au mauvais moment »…
Inhabitée depuis des années, la résidence des sœurs Dupont ne payait pas de mine avec sa peinture défraîchie et sa véranda de bois pourri. Au début de novembre, les parvus ont élu domicile dans l’armoire de cèdre du hall d’entrée pour attendre le printemps. Ils s’y sont installés comme il faut entre les couvertures de laine et les manteaux de fourrure, à l’abri du froid et des bruits du château.
Une nuit de pleine lune, sur le coup de minuit, les parvus entendent la vitre d’un carreau voler en éclats. Puis, comme secouée par un tremblement de terre, l’armoire vacille. Quelqu’un vient de défoncer la porte d’entrée. Nerveux et intrigué, P’pa parvu se hisse près du trou de la serrure pour voir qui est responsable de ce grabuge. L’homme qu’il aperçoit semble mal en point. Il porte un chapeau de paille défraîchi et une couverture grise lui sert de manteau. Il s’est ouvert la main droite et du sang coule au bout de son index dans un filet ininterrompu. Ses yeux globuleux fouillent la pièce. Il avance d’un pas lourd sans prendre la peine de refermer derrière lui. M’man parvue veut parler mais P’pa lui fait signe de se taire. L’homme se tient à deux pas de l’armoire, immobile, perdu dans ses pensées. Les années ont creusé de larges rides sur son front où perle une sueur que la lune illumine. Après un moment, il l’essuie avec sa main ensanglantée et une ligne rouge lui coupe le visage en deux.
P’pa ne sait pas qu’il s’agit de Monsieur Roland, le meurtrier des sœurs Dupont, fraîchement sorti de prison et venu mettre le feu au château pour terminer le travail qu’il a entrepris vingt ans plus tôt. Il le voit brandir une bouteille sans comprendre que c’est de l’essence. P’pa s’attend même à voir ce vieux clochard se rincer le gosier comme il faut avant de se trouver un coin pour dormir. Aussi, quand le vieux entreprend de vider le contenu de sa bouteille un peu partout sur le plancher, P’pa demeure hésitant. Il faut que Monsieur Roland gratte le bout d’une allumette sur le bois vieilli de l’armoire pour que P’pa comprenne enfin où il veut en veni