161
pages
Français
Ebooks
2015
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Publié par
Date de parution
22 avril 2015
Nombre de lectures
15
EAN13
9782897525408
Langue
Français
Poids de l'ouvrage
2 Mo
Publié par
Date de parution
22 avril 2015
Nombre de lectures
15
EAN13
9782897525408
Langue
Français
Poids de l'ouvrage
2 Mo
Copyright © 2015 Louis-Pier Sicard
Copyright © 2015 Éditions AdA Inc.
Tous droits réservés. Aucune partie de ce livre ne peut être reproduite sous quelque forme que ce soit sans la permission écrite de l’éditeur, sauf dans le cas d’une critique littéraire.
Éditeur : François Doucet
Révision linguistique : Isabelle Veillette
Correction d’épreuves : Nancy Coulombe, Katherine Lacombe
Conception de la couverture : Mathieu C. Dandurand
Photos de la couverture : © Thinkstock
Illustrations de la couverture : © 2015 Mathieu C. Dandurand
Mise en pages : Sébastien Michaud, Sylvie Valois
ISBN papier 978-2-89752-538-5
ISBN PDF numérique 978-2-89752-539-2
ISBN ePub 978-2-89752-540-8
Première impression : 2015
Dépôt légal : 2015
Bibliothèque et Archives nationales du Québec
Bibliothèque Nationale du Canada
Éditions AdA Inc.
1385, boul. Lionel-Boulet
Varennes, Québec, Canada, J3X 1P7
Téléphone : 450-929-0296
Télécopieur : 450-929-0220
www.ada-inc.com
info@ada-inc.com
Diffusion
Canada : Éditions AdA Inc.
France : D.G. Diffusion
Z.I. des Bogues
31750 Escalquens — France
Téléphone : 05.61.00.09.99
Suisse : Transat — 23.42.77.40
Belgique : D.G. Diffusion — 05.61.00.09.99
Imprimé au Canada
Participation de la SODEC.
Nous reconnaissons l’aide financière du gouvernement du Canada par l’entremise du Fonds du livre du Canada (FLC) pour nos activités d’édition.
Gouvernement du Québec — Programme de crédit d’impôt pour l’édition de livres — Gestion SODEC.
Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives nationales du Québec et Bibliothèque et Archives Canada
Sicard, L. P., 1991-
Felix Vortan et les orphelins du roi
(Felix Vortan ; 1)
Pour les jeunes de 13 ans et plus.
ISBN 978-2-89752-538-5
I. Titre.
PS8637.I235F44 2015 jC843’.6 C2015-940121-6
PS9637.I235F44 2015
Conversion au format ePub par: www.laburbain.com
À mes futurs enfants, dont je bercerai peut-être un jour les rêves des miens.
Prologue
D eux hommes sombrement vêtus couraient à toute vitesse entre les arbres d’une forêt. Sous l’orage battant leur cape noire et leurs cheveux trempés, ils poursuivaient une paysanne dont les haillons étaient maculés de fange et de pluie.
La femme s’écorcha les mains à l’écorce d’un arbre en effectuant un virage précipité et dut se pencher vers l’avant afin d’éviter la branche énorme d’un conifère. Elle parcourait constamment l’horizon ténébreux de ses yeux, cherchant désespéré-ment un endroit où se cacher, mais ses deux poursuivants n’étaient plus qu’à quelques mètres d’elle ; elle entendait leurs pas se rapprocher, voire le sifflement de leur expiration accélérée. Elle fuyait depuis ce qui lui semblait plusieurs minutes ; sa respiration saccadée se changeait lentement en un râle profond, ses jambes devenaient molles et sa détresse lui montait de plus en plus à la gorge.
Elle enjamba dans sa course ce qu’elle crut être le cadavre d’une autre personne. Une autre femme. Un simple regard à l’arrière vers la dépouille suffit à la faire trébucher sur une racine et tomber genoux premiers dans les feuilles mortes. Elle tenta de se relever, mais son corps lui semblait trop lourd. À peine avait-elle commencé à se redresser qu’un des deux hommes, dans un élan brutal, la plaqua contre terre et l’immobilisa de tout son poids.
Des cris résonnaient dans toute la forêt ; elle n’était pas la seule qui cherchait à s’enfuir… ou à s’être fait rattraper. Il était possible d’apercevoir, entre la dense végétation, des hommes et des femmes courir dans tous les sens.
La paysanne comprit que tous ses efforts pour se défaire de l’emprise étouffante étaient inutiles et il ne fallut que quelques secondes avant qu’elle ne cesse de se débattre et s’avoue vaincue, n’offrant plus la moindre résistance.
L’homme qui l’avait rattrapée, un jeune à l’allure fière, se releva victorieusement. Il coiffa sa chevelure de ses doigts, puis invita son complice à prendre le relais. Le second, plus frêle et d’apparence plus âgée, tenait d’une main son épaule ensanglantée et scrutait les alentours en haletant.
— Où sont les enfants ? demanda-t-il sèchement à la victime en lui relevant le menton sanguinolent de sa botte.
Un silence vibrant lui rendit la réplique.
— OÙ SONT LES ENFANTS ? tonna-t-il en empoignant sauvagement les cheveux de son allocutaire, qui se mit à gémir.
Le vieil homme se pencha alors sur sa proie :
— Croyez-vous vraiment nous échapper en cachant des bâtards dans des grottes ?
Il tira les cheveux de la femme de plus belle, si bien que son visage en sueur ne fut plus qu’à quelques centimètres du sien.
— Je jure de retrouver chacun d’eux, ajouta-t-il d’une voix enragée. De les tuer. Un par un.
Le plus jeune, qui était demeuré silencieux jusqu’alors, s’avança lentement, tout en retirant de sa gaine une dague étincelante.
— Bonne nuit, chère, murmura-t-il sans le moindre entrain.
Et le corps s’affaissa sans cri ni bruit.
Il s’accroupit près de la femme qui gisait à même le sol, puis écarta les mèches qui lui collaient au visage d’un coup désinvolte de poignard.
— Elle était jolie, pourtant, quel gaspillage, railla-t-il avec indifférence en essuyant sa lame sur les habits souillés de la victime.
Le vieil homme demeurait toutefois impassible.
— Rattrape les autres femmes, cherche leurs enfants, lui ordonna-t-il. Disperse tes hommes, fouillez toutes les grottes, fouillez tous les villages. Elles ne peuvent pas les avoir menés bien loin…
— Nous les retrouverons, croyez-moi.
Et il disparut sans un mot de plus dans la forêt sombre au pas de course.
I
Le troisième quai
C ’était la troisième fois dans le mois de septembre que Felix ouvrait d’un bras exténué le dictionnaire afin d’en recopier les mots et définitions. L’année précédente, il avait terminé l’année au pensionnat alors qu’il était rendu à la lettre S , plus précisément au mot servitude , tel qu’il s’en souvenait encore. Ce soir-là, cependant, ce n’était pas entièrement sa faute s’il se retrouvait à nouveau en retenue à la bibliothèque avec Nicolas, son ami d’enfance. Les enseignants avaient toujours vu Nicolas comme un élève réservé, voire anxieux, alors qu’il était en réalité celui se cachant derrière la plupart des mauvais coups que connaissait le pensionnat. Ainsi, lorsqu’il lui arrivait de se faire pincer, comme dans ce cas-ci, à mettre de la confiture aux framboises dans les bas du professeur de mathématiques, Mme Robertson, la surveillante fervemment détestée, prenait chaque fois Felix comme complice. Rien de surprenant, puisque ces deux élèves étaient inséparables. Quant aux preuves, le simple ressentiment qu’avait Mme Robertson envers Felix semblait suffisant.
C’était cette Robertson, d’ailleurs, qui était à ce moment en train de les surveiller en se limant les ongles, tandis qu’ils recopiaient silencieusement le dictionnaire. Felix ne savait toujours pas, après quatre années d’études, s’il détestait plus le pensionnat ou Mme Robertson. Ce dont il était persuadé, en revanche, c’était qu’il avait plus que tout hâte de terminer sa cinquième et dernière année. À 16 ans, il en avait assez d’être obligé de se coucher à 22 h dans la même pièce que 43 ronfleurs d’expérience et de passer près de 200 jours par année dans cet endroit qui avait en permanence une odeur de navet cuit, quelle que soit la pièce où vous mettiez le pied. Le pensionnat, situé aux abords d’un fleuve, n’avait rien de très intéressant de l’extérieur ; de l’intérieur non plus. Une fontaine tarie se dressait sinistrement à l’entrée du bâtiment, tandis que quelques maigres arbres longeaient le pavé usé. Derrière celui-ci s’étendait la rive vaseuse du fleuve sur lequel passaient quotidiennement d’immenses cargos. À sa gauche comme à sa droite se mouraient de maigres forêts.
Son seul répit, Felix le trouvait durant les fins de semaine durant lesquelles Nicolas et lui retournaient à l’orphelinat où tous