Éléonore, duchesse d'Artois , livre ebook

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Une semaine après leur mariage, Eléonore et Arnaud prirent le chemin de l’Artois où ils allaient vivre désormais. Eléonore n’avait pas quitté sans tristesse le palais ducal où elle laissait des êtres chers, en particulier Madame de Créquy qui la considérait comme sa confidente et son amie. Mais elle allait devoir apprendre son nouveau métier de châtelaine et seconder son époux.
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Date de parution

01 mai 2015

Nombre de lectures

73

Langue

Français

CHAPITRE 1
Une semaine après leur mariage, Eléonore et Arnaud prirent le chemin de l’Artois où ils allaient vivre désormais.
Eléonore n’avait pas quitté sans tristesse le palais ducal où elle laissait des êtres chers, en particulier Madame de Créquy qui la considérait comme sa confidente et son amie.
Mais elle allait devoir apprendre son nouveau métier de châtelaine et seconder son époux. Arnaud lui avait longuement parlé de ses terres, de son château et de ceux qui y vivaient. Il faudrait qu’elle les connaisse pour s’en faire aimer.
Une nouvelle vie commençait pour elle. Malgré une pointe d’appréhension bien compréhensible, l’enthousiasme l’emportait. Elle était avide de nouveautés, de découvertes et elle était prête à se donner entièrement à sa nouvelle tâche.
Arnaud de son côté était très attentif à sa jeune épouse. Il comblait le moindre de ses voeux avec empressement et s’amusait des regards envieux et admiratifs des jeunes seigneurs qui le félicitaient. Il connaissait enfin le bonheur et s’effrayait même parfois d’être si heureux. Cela pouvait-il durer ?
Il avait appris par le plus grand des hasards le mariage de Mathieu et se sentait tout à fait rassuré sur ce point. Sa jalousie était en sommeil. Il était trop heureux pour être jaloux.
Lorsqu’ils furent en vue du château fort, une troupe de cavaliers vint à leur rencontre. A leur tête se trouvait l’intendant qui gérait le domaine en l’absence du jeune duc. Il ne voyait pas revenir son seigneur avec plaisir mais s’efforça de cacher ses sentiments et de l’accueillir chaleureusement, ainsi que la jeune châtelaine. La précédente visite du duc Arnaud l’avait mis dans une situation délicate car celui-ci
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l’avait désavoué auprès des paysans qui étaient venus lui demander justice. L’intendant profitait en effet de l’absence du duc pour pressurer les paysans et se remplir les poches. Arnaud y avait mis bon ordre. Son retour ne présageait donc rien de bon pour lui. Si le jeune duc et sa femme s’installaient définitivement au château il aurait les mains liées.
Les paysans, de leur côté, se réjouissaient de voir revenir leur seigneur. Il s’était montré juste à leur égard et avait donc droit à toute leur reconnaissance.
L’intendant, Geoffroy de Plissac, mit pied à terre pour saluer le duc Arnaud et sa femme.
- Bienvenue à la nouvelle châtelaine, dit-il en s’inclinant devant Eléonore. Nous vous souhaitons un agréable séjour dans vos terres.
- Voici notre intendant, Geoffroy de Plissac, ajouta Arnaud à l’intention d’Eléonore.
Eléonore remercia l’intendant mais au fond d’elle-même quelque chose lui disait qu’il ne fallait pas faire confiance à cet homme. Son ton était trop obséquieux pour être sincère. Elle cacha de son mieux son malaise mais se promit d’être attentive à son comportement.
La troupe se mit en route en direction du château dont le pont-levis était baissé. Les paysans avaient déserté leurs champs et s’étaient massés à l’entrée du château pour saluer leur seigneur et la jeune duchesse Eléonore. Tout de suite conquis par sa beauté et son sourire, ils l’accueillirent par de grandes démonstrations de joie.
- Hourra pour le duc Arnaud ! Hourra pour la duchesse Eléonore ! criaient-ils à qui mieux mieux.
Les serviteurs étaient rangés devant le perron pour être présentés à leur nouvelle maîtresse. Ce fut l’intendant qui fit les présentations.
La vieille nourrice, Mathilde, qui avait pris soin d’Arnaud depuis sa naissance était la plus émue. Elle s’était beaucoup inquiétée de voir Arnaud se durcir sous les épreuves de la vie et elle avait été rassurée : lors de sa dernière visite au château, il s’était montré juste et bon. Pour elle, cette transformation ne pouvait être due qu’à l’amour qu’il éprouvait pour cette jeune Eléonore dont il lui avait longuement parlé. Aussi se réjouissait-elle de connaître enfin la jeune femme qui avait provoqué ce
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miracle. En la voyant si rayonnante elle sut qu’elle ne s’était pas trompée. La nouvelle châtelaine ramènerait la joie de vivre dans ce château si triste depuis la mort des parents d’Arnaud.
Après avoir pris un peu de repos dans la grande salle, Eléonore voulut visiter les lieux. Elle s’attarda dans la bibliothèque qu’elle trouva bien pauvre. Il faudra remédier à cela, pensa-t-elle. Elle était un peu déçue par l’aspect triste et sombre du château, mais rien ne pouvait entamer durablement son entrain. De nombreuses idées pour rendre à ces lieux gaieté et beauté se bousculaient dans sa tête.
Arnaud, tout heureux, lui promit qu’elle pourrait faire toutes les transformations qu’elle jugerait nécessaires. Il voulait qu’elle se sente tout à fait chez elle ici, afin qu’elle ne regrette pas la Cour de Bourgogne. Il redoutait en effet que, l’enthousiasme de la nouveauté passé, elle ne s’ennuie. Réaménager le château, le décorer à son goût l’occuperait.
Eléonore s’installa peu à peu dans son nouveau rôle, qui ne lui déplaisait pas. Elle fit venir de Dijon meubles, draperies, bibelots et surtout des livres. Elle se mit en relation avec Jean Tavernier qui lui apprit le mariage de Mathieu. Elle ressentit alors un petit pincement au coeur. Une page de sa vie était bel et bien tournée.
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CHAPITRE 2
Les transformations du château occupèrent Eléonore pendant plusieurs mois. Arnaud de son côté avait repris ses habitudes ; il s’occupait du domaine, chassait avec les hobereaux du voisinage, s’entraînait avec son écuyer dans la salle d’armes ou dans la cour du château où il avait fait installer une quintaine. Il lui fallait se tenir prêt pour le cas où le duc de Bourgogne ferait appel à ses services. L’inaction commençait à lui peser. Il rêvait de tournois au cours desquels il pourrait se confronter à des adversaires.
Eléonore, elle-aussi, s’ennuyait parfois. Elle était souvent seule et la solitude lui était pénible. Elle écrivait des poèmes pour meubler le temps, songeait aux fêtes magnifiques auxquelles elle avait assisté à la cour de Bourgogne.
Un jour, une troupe de saltimbanques se présenta au château pour distraire ses occupants. Eléonore les accueillit avec joie. Elle improvisa alors une petite fête à laquelle elle convia les seigneurs des alentours. Cela lui donnerait l’occasion, pensa-t-elle, de faire plus ample connaissance avec eux et de nouer des relations avec ses voisins. Arnaud approuva ses projets. Il se rendait compte qu’il ne pouvait garder sa femme pour lui tout seul.
Eléonore fit préparer un repas somptueux pour ses invités auxquels elle voulait faire honneur. Elle ne négligea rien pour produire sur eux une bonne impression.
Le soir venu, elle revêtit la robe bleu azur qui mettait en valeur la couleur de ses yeux et Arnaud mit à son cou un magnifique collier de perles qui avait appartenu à sa mère. Eléonore était resplendissante. L’émotion colorait ses joues. En la regardant, Arnaud se dit qu’il était plus amoureux que jamais et il se reprocha de la négliger. Il se rendait compte en cet instant combien les fêtes manquaient à Eléonore. Peut-être était-il temps pour elle comme pour lui de retourner pour quelques semaines à la Cour de Bourgogne.
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