Cassiopée 1 - L'Été polonais , livre ebook

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Qu'est-ce qu'on fait quand on a presque quinze ans, une mère amoureuse, des rêves plein la tête et qu'on ne veut pas aller dans le camp de vacances choisi par ses parents? Cassiopée, elle, décide de partir pour New York. Toute seule. Sans en parler à personne. Et sans se douter qu'elle s'en va ainsi vers son histoire de mer et d'amour. Vers son été polonais.
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Publié par

Date de parution

05 février 2013

Nombre de lectures

1

EAN13

9782764419359

Langue

Français

Poids de l'ouvrage

1 Mo

De la même auteure
 
 
Jeunesse
Cassiopée - L’Été polonais , Montréal, Québec Amérique, 1988. PRIX DU GOUVERNEUR GENERAL TRADUIT EN SUEDOIS, EN ESPAGNOL, EN CATALAN ET EN BASQUE
Cassiopée - L’Été des baleines , Montréal, Québec Amérique, 1989. L’Homme du Cheshire, Montréal , Québec Amérique, 1990.
La Route de Chlifa , Montréal, Québec Amérique, 1992. PRIX DU GOUVERNEUR GENERAL, PRIX ALVINE-BELISLE, PRIX 12/17 BRIVE-MONTREAL TRADUIT EN ANGLAIS, EN DANOIS ET EN NEERLANDAIS
Les vélos n’ont pas d’états d’âme , Montréal, Québec Amérique, 1998. MENTION SPECIALE DU JURY - PRIX ALVINE-BELISLE TRADUIT EN ANGLAIS
Rouge poison , Montréal, Québec Amérique, 2000. PRIX DU LIVRE M. CHRISTIE 2001
Marion et le Nouveau Monde , Saint-Lambert, Dominique et compagnie, 2002. PRIX QUEBEC/WALLONIE-BRUXELLES 2003
Cassiopée , QA Compact, Montréal, Québec Amérique, 2002.
 
 
Albums
Cendrillon , Montréal, Les 400 coups, 2000.
L’Affreux , Montréal, Les 400 coups, 2000.

Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives Canada
Marineau, Michèle
Cassiopée ou l’été polonais
(Titan jeunesse; 9)
9782764419359
I. Titre. II. Titre: L’été polonais III. Collection.
 
PS8576.A74C37 1988 jC843’.54 C88-096147-3
PS9576.A74C37 1988
PQ3919.2.M37C37 1988
 
Illustration en page 43 : Avoir l’apprenti dans le soleil
Encre de chine et crayon sur papier à musique, Marcel Duchamps, 1941
The Louise and Walter Arensberg Collection
© 1980 Philadelphia Museum of Art


Nous reconnaissons l’aide financière du gouvernement du Canada par l’entremise du Programme d’aide au développement de l’industrie de l’édition (PADIÉ) pour nos activités d’édition.
 
Gouvernement du Québec – Programme de crédit d’impôt pour l’édition de livres – Gestion SODEC.
 
Les Éditions Québec Amérique bénéficient du programme de subvention globale du Conseil des Arts du Canada. Elles tiennent également à remercier la SODEC pour son appui financier.
Québec Amérique
329, rue de la Commune Ouest, 3 e étage
Montréal (Québec) Canada H2Y 2E1
Téléphone : 514 499-3000, Télécopieur : 514 499-3010
 
Dépôt légal: 1 er trimestre 1988
Bibliothèque nationale du Québec
Bibliothèque nationale du Canada
 
Révision linguistique: Diane Martin
Montage: Cait Beattie
Réimpression : septembre 2006
 
Tous droits de traduction, de reproduction et d’adaptation réservés
© 1988 Éditions Québec Amérique inc.
www.quebec-amerique.com
Sommaire
Page de titre Page de Copyright Dedicace - 1 - - 2 - - 3 - - 4 - - 5 - - 6 - - 7 - - 8 - - 9 - - 10 - - 11 - - 12 - - 13 - - 14 - - 15 - - 16 - CASSIOPÉE
À Catherine et Philippe, ma toute petite fille Et mon presque grand garçon
 
Et un gros merci à James Rousselle, pour sa confiance et ses encouragements.
Je voudrais voir la mer Quand elle est un miroir Où passent sans se voir Des nuages de laine Et les soirs de tempête Dans la colère du ciel Entendre une baleine Appeler son amour
 
Michel Rivard Je voudrais voir la mer
- 1 -
Pourtant, la semaine avait bien commencé. Enfin, comme d’habitude. Mais hier, jeudi si vous voulez savoir, ça s’est gâté. Un test de maths pourri, un feu sauvage en préparation (aujourd’hui il est là: j’ai un flair infaillible pour les prévoir, c’est même le seul domaine où je ne me trompe jamais), une chicane avec Suzie. Et, pour finir le plat, ma mère est en amour.
Oh! elle dit que non, que c’est un ami, pas plus, une connaissance professionnelle. Ah oui? Et depuis quand elle va passer des fins de semaine à New York avec des «connaissances professionnelles»? Et qu’elle se donne la peine de renouveler sa garde-robe pour l’occasion? Elle a même acheté un soutien-gorge en dentelle et la petite culotte assortie. Hier soir, quand je suis tombée dessus en fouillant dans ses affaires, ça m’a donné un coup. C’était du sérieux. On n’achète quand même pas un soutien-gorge en dentelle pour visiter des musées et parler du temps qu’il fait. Je ne savais pas trop quoi dire, alors j’ai dit n’importe quoi, j’ai dit que j’espérais qu’elle n’avait pas oublié les jarretières, noires de préférence, ça a beaucoup de succès auprès des vieux, les jarretières. Elle n’a pas répondu. Elle s’est contentée de me faire son drôle de sourire tout croche avec les sourcils levés.
J’ai continué à farfouiller dans ses vêtements. Si au moins elle s’était fâchée, j’aurais pu me fâcher, moi aussi, me mettre à crier, lancer ses affaires partout. Et j’aurais eu moins de mal à ne pas pleurer. Toute la journée, je m’étais retenue. Depuis que j’avais trouvé les billets.
Je m’étais levée en retard, comme trop souvent, et j’essayais de ne pas m’étouffer avec mon verre de lait et mon croissant quand j’ai aperçu un bout d’enveloppe qui dépassait d’une pile de journaux et de revues. J’ai tiré. Des billets d’avion pour New York, départ le 16 avril. La fin de semaine de Pâques. Autrement dit, la fin de semaine prochaine. À ce moment-là, maman est entrée dans la cuisine. En voyant ce que j’avais dans les mains, elle a eu un air un peu bizarre. Moi, j’étais folle de joie, vous pensez bien.
«On va aller à New York? Voir Jean-Claude? C’est génial, maman!»
Là, j’ai vu que quelque chose clochait. Maman avait l’air de plus en plus bizarre, gênée avec quelque chose de triste dans les yeux.
«On va aller à New York ensemble, Cass, je te le promets. Mais pas tout de suite. L’été prochain, peut-être. Ou à l’automne.
– Ou à la Trinité, oui. Mais alors, ces billets-là, c’est quoi? C’est toi qui vas à New York? (Elle a fait oui de la tête.) Mais… avec qui?»
C’est à ce moment-là qu’elle m’a sorti son histoire de l’ami pas plus, de la connaissance professionnelle et tout le tralala. Elle a dû me dire son nom, mais je ne l’écoutais plus tellement. Maman allait à New York sans moi. Pire: avec un homme. Il a bien fallu que je me rende à l’évidence: elle était en amour!
«De toute façon, Cassiopée, à Pâques tu t’en vas dans les Cantons-de-l’Est avec Georges et Patricia. C’est prévu depuis longtemps, ça te tente, ça va te faire du bien d’aller à la campagne...»
Georges, c’est mon père. Patricia, c’est sa (nouvelle) femme. Et Cassiopée, vous vous en doutez, c’est moi. C’est aussi une constellation et une reine vaniteuse (j’ai cherché dans le dictionnaire). Quand j’ai le malheur de me plaindre de mon nom, maman me rappelle que j’ai quand même de la chance d’être une fille parce que, pour un garçon, elle et papa hésitaient entre Neptune et Triton. Bon, d’accord, j’ai échappé au pire. N’empêche que je suis affublée d’un nom que je traîne comme une malédiction. Cassiopée Bérubé-Allard. ABC à l’envers. J’en ai mal au ventre à chaque début d’année. Il faut voir la légère hésitation des profs avant de prononcer mon nom. Leur ton presque interrogateur. (Non, mais, c’est pas une blague?) Et leurs yeux curieux qui fouillent la masse d’élèves effoirés devant eux. (À quoi peut bien ressembler une fille de douze, treize, maintenant quatorze ans qui porte un nom pareil?) Dans ces moments-là, je regrette tellement de ne pas être grande, mince, avec des cheveux au moins bicolores, des vêtements aux couleurs électriques et des talons hauts comme ça. Pourquoi pas un fume-cigarette, tant qu’à y être? Ou encore de longs cheveux vaporeux et un petit air romantique et mystérieux. Au lieu de ça, j’ai une tête (et tout le reste) à m’appeler Nathalie ou Isabelle. Grandeur moyenne, grosseur moyenne, cheveux bruns, yeux bruns, lunettes, ni très jolie, ni particulièrement laide. Anonyme. Ajoutez à cela des résultats moyens à l’école (sauf en français, mais j’aime ça, je n’ai pas de mérite) et une timidité qui me fait dire des bêtises ou des banalités à peu près chaque fois que j’ouvre la bouche, et vous aurez une image assez nette de moi. Déprimant. Quand je veux me remonter le moral, je me dis qu’on m’a donné un corps qui ne me ressemble pas, un corps qui cache celle que je suis vraiment. Un jour, bien sûr, je vais révéler au monde qui je suis, découvrir des cités perdues, inventer une formule mathématique pour expliquer l’origine de l’univers, explorer les mers lointaines, soigner les malheureux du bout du monde. En attendant, je ferais mieux de revenir à mon histoire de mère en amour abandonnant sa fille unique et préférée.
Maman m’a donc dit: «Cassiopée (mauvais début, quand elle m’appelle Cassiopée, c’est que j’ai fait un mauvais coup ou qu’elle se sent coupable), Cassiopée, l’air de la campagne va te faire du bien, je te trouve un peu pâle.» Et quelques autres bêtises du genre. Moi, je me sentais toute drôle, le cœur à l’envers (pas étonnant qu’elle m’ait trouvée pâle). J’ai pris mon sac et mon chandail vert. Et je suis partie pour l’école sans même lui souhaiter une bonne journée.


Hier, donc, journée pourrie. Ça ne s’est pas tellement arrangé aujourd’hui. J’avais beau essayer de me concentrer sur des choses passionnantes comme l’imparfait du subjonctif et les choix de carrières en informatique, je revoyais toujours les billets pour New York et le soutien-gorge en dentelle (je sais, j’en parle beaucoup, mais on ne contrôle pas ses visions). Et je me suis disputée une autre fois avec Suzie.
Suzie, c’est ma meilleure amie. Elle veut être psychologue, plus tard, et elle a l’impression que ça lui donne le droit de poser des tas de questions intimes à tout le monde. En tout cas, elle doit avoir la vocation parce que, quand je me sens à l’envers, elle s’en rend toujours compte.
«C’est quoi ton problème? (Elle est fière d’aller droit au but.)
– Rien.
– C’est quand même pas parce que j’ai dit que j’aimais mieux Francis Cabrel que Renaud que tu vas me bouder pendant des semaines?
– Ben non, c’est pas ça.
– C’est quoi, d’abord?»
Je m’étais dit que je n’en parlerais pas, que c’était ma peine et ma colère à moi toute seule, que ça ne la regardait pas, mais, la première chose que j’ai sue, j’étais en train de lui raconter les billets, oui, pour Pâques, non, elle n’est jamais partie sans moi, oui, plein de vêtements neufs, oui, ça lui va bien, mais je m’en fous, je veux

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