54
pages
Français
Ebooks
2020
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Publié par
Date de parution
04 septembre 2020
Nombre de lectures
2
EAN13
9782215162773
Langue
Français
Poids de l'ouvrage
1 Mo
Tom, 14 ans, est un garçon qui n'a "rien de remarquable" Grands bras, grandes jambes, un don certain pour le dessin, 3e spécialisée, parents indifférents, un pote, des élèves qui harcèlent. Il contemple chaque jour la cuve de fioul au fond de son jardin. Elle est moche comme sa vie. Soudain débarque Camille, brune, renfrognée, violente, bref, remarquable ! Le fioul est d'un coup moins poisseux. Ils vont s'apprivoiser et donner à cette vie un peu d'air, un peu de lumière aussi.
Fioul, un premier roman coup de poing qui percute et donne de la force.
Publié par
Date de parution
04 septembre 2020
Nombre de lectures
2
EAN13
9782215162773
Langue
Français
Poids de l'ouvrage
1 Mo
À Valérie et Louis.
Aux collégiens qui ont inspiré ce livre.
À Claire, mon éditrice, pour son enthousiasme.
« La normalité est une route pavée : on y marche aisément mais les fleurs n’y poussent pas. »
Vincent Van Gogh
I
Tom
1
Mon prénom est Tom.
J’ai eu quatorze ans l’été dernier.
Je suis de taille plutôt moyenne. En tout cas, rien de remarquable.
Mes yeux…
Une fois, j’ai entendu une fille, je ne sais plus qui, dire que j’avais de beaux yeux clairs. Mais c’est la seule fois. Le reste du temps, les autres rigolent de mon regard qu’ils qualifient de psychopathe. Je crois que mes cheveux coupés ras n’arrangent rien.
Il paraît que j’ai une petite bouche. De toute façon, je ne m’en sers que pour manger. Sinon, elle reste fermée.
J’habite un pavillon, juste avant d’entrer en ville quand on vient du sud.
Vous ne pouvez pas le rater, c’est le seul avec une cuve à fioul dans le jardin.
Quand j’étais petit, mes parents m’interdisaient de jouer près de cette cuve, ils disaient que c’était dangereux. Alors, à la place de la cuve, j’imaginais un vaisseau extraterrestre. Si on s’en approchait trop, on risquait de réveiller le pilote qui hibernait à l’intérieur, et de le rendre vénère.
En y repensant, c’était complètement idiot. Pourquoi est-ce que des aliens auraient choisi d’atterrir dans notre jardin ? Certainement pas pour les quelques légumes du potager que mon père commençait à déserter.
Mon père.
Après le potager, on dirait qu’il a décidé de déserter le reste de son existence.
Le week-end, ou pendant ses congés, on ne sort jamais. Il reste assis devant sa télé, à regarder ses DVD de films d’action.
Quand il quitte son fauteuil, c’est le souffle court, faute d’activité physique, et le dos voûté par les trois-huit. Il disparaît dans le garage.
Il revient en titubant, la voix pâteuse.
Dans ces moments-là, j’ai peur, mais pas pour lui. J’ai peur qu’il porte la main sur ma mère.
Ma mère qui participe aux frais comme elle peut, grâce à l’argent des ménages qu’elle fait au noir pour le voisinage.
Ma mère qui, à la vue de son mari avachi, retient ses larmes, ou disparaît dans sa chambre, allume la radio et laisse les chansons parler pour elle.
Ma mère qui m’est totalement dévouée.
Ma mère qui prépare à manger en faisant tout frire à la poêle.
Malgré la hotte, malgré les fenêtres qu’on ouvre, l’odeur de la friture se répand alors dans toute la maison.
Elle vient jusque dans ma chambre, se dépose sur mes vêtements.
Elle me suit au collège comme l’odeur de la honte.