72
pages
Français
Ebooks
2020
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Publié par
Date de parution
21 décembre 2020
Nombre de lectures
0
EAN13
9782414505098
Langue
Français
L ́homme face aux conséquences de ses actes laisse des soupirs pour exprimer sa désolation face aux réponses du destin.
Publié par
Date de parution
21 décembre 2020
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0
EAN13
9782414505098
Langue
Français
Couverture
Copyright
Cet ouvrage a été composé par Edilivre
194, avenue du Président Wilson – 93210 La Plaine Saint-Denis
Tél. : 01 41 62 14 40 – Fax : 01 41 62 14 50
Mail : client@edilivre.com
www.edilivre.com
Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,
intégrale ou partielle réservés pour tous pays.
ISBN numérique : 978-2-414-50510-4
© Edilivre, 2021
Dédicaces :
Je dédie cette œuvre à mon prince aux yeux verts, à mes enfants et à mes amis ; Béranger Allogo Mba, Oyembo Émilie, ainsi qu’à mes sœurs Lætitia, Kikani Obanda, Otounga Mballa et Fathima Indob.
Le cercle des cafards
Aujourd’hui, je me suis réveillé avec une envie folle de faire le ménage. Je n’ai pas attendu Mora, la préposée à cet effet. Torchon et balai en main, me voici à l’ouvrage. Contrairement aux autres matins, je n’ai pas appelé ma femme et mes enfants, qui sont en vacances chez mes beaux-parents. Ma Lucie m’en blâmera, pensant certainement que j’ai passé la soirée à picoler avec mes amis, ou même que je suis au lit avec une de ces filles de cabaret…
Je suis un peu fougueux, certes, mais très responsable. Contrairement à ce que penserait Lucie, je ne pourrais jamais vivre comme mes amis. Nous sommes quatre compagnons, dont deux mariés et autant de célibataires. À la sortie du travail, il nous arrive d’aller prendre un verre avant de rentrer chacun chez soi. Certains samedis soirs, nous sortons en boîte, où Jules m’a déjà fait des offres taquines du genre :
— Max, essaie cette nana, juste pour cette nuit, ta Lucie n’en saura rien !
J’ai voulu un jour suivre son conseil, mais l’attachement à ma petite famille m’en a dissuadé.
C’est à mon réveil que j’ai ressenti ce besoin pressant de faire le ménage, de nettoyer tous les recoins de la maison. Aller au bureau ce matin est le dernier de mes soucis. Au diable mon directeur et ses instructions !
Ma nuit a été terrible à cause d’une vidéo regardée sur le téléphone de Jules, où un homme se faisait cisailler les testicules par sa femme ! Il l’aurait trompée avec sa meilleure amie, et Madame n’avait rien trouvé d’autre que de lui infliger cette punition extrême. Jules nous a ensuite entraînés dans une discussion sur la jalousie des femmes. Regardant tour à tour Séraphin et moi, Édouard, d’un ton caustique, nous a dit :
— Gare à vous, les mariés ! Quoique vous soutenant, je ne suis pas encore prêt à entrer dans cette voie.
Nous n’avons rien ajouté, Séraphin et moi. Prétextant un rapport à terminer pour le lendemain, je les ai quittés. Arrivé à la case, je me suis assis au salon devant deux bouteilles de tres cepas …
Que me ferait Lucie si jamais elle me surprenait en flagrant délit d’adultère ? Dans ma tête, mille et une hypothèses possibles. Je la sais très jalouse. Elle m’a déjà poignardé une fois. Lucie avait découvert dans mon téléphone le message de remerciement de Pélagie, mon ex-fiancée, que j’avais avancée jusqu’à l’église un jour de pluie. Les femmes sont sanguinaires lorsqu’il s’agit de trahison. Laisser Pélagie marcher, au risque de se mouiller, sans la prendre dans ma voiture ? J’ai aidé cette femme, dont je garde d’ailleurs de bons souvenirs, et cela m’a coûté un coup de poignard !
Malgré le tres cepas , je n’ai pas trouvé le sommeil. Ce n’est que vers trois heures du matin, l’alcool aidant, que je me suis profondément endormi. C’est dans cette extrême lassitude que j’ai entendu une voix féminine m’invectiver au sujet d’une obscure histoire d’argent, dont je n’ai aucun souvenir. J’ai voulu me lever pour aller boire un verre d’eau à la cuisine. Mes sens ont vacillé et mes jambes ont flageolé. Alors, je me suis à nouveau assoupi. Après quelques instants, j’ai encore entendu une voix, différente de la première. Cette dernière m’était familière : « Max, Max, écoute-moi bien ! Ne dors pas, Max ! Dans un instant, nous arrivons. Une délégation de onze cafards vient chez toi. Tue les dix premiers, m’entends-tu ? Épargne le onzième, c’est moi ! ».
Enfermé dans un brouillard, entre rêve et réalité, je barbote dans les flots du tres cepas jusqu’à la rive… J’ai ensuite ressenti le besoin d’aller uriner. Je me suis battu avec mes membres encore paralysés, jusqu’à ce que j’aie posé les pieds sur le sol. Les yeux mi-clos, je me suis dirigé vers les toilettes. C’est quand j’ai terminé de pisser que je me suis senti mieux. J’ai vu arriver une colonne de cafards, pinces en avant, comme sur le point de donner un assaut. Sans réfléchir, je les ai écrasés un à un, jusqu’au dernier. Plus tard, fatigué par ce combat d’un autre genre, j’ai regagné le lit où, à nouveau, j’ai sombré, jusqu’au réveil avec cette envie de faire le ménage.
J’ai commencé par ma chambre, que j’ai éventée. D’abord, j’ai pulvérisé toute la pièce, sans oublier les placards, et secoué tous mes costumes, et passé la serpillière, et dressé le lit. Si ma Lucie me voyait ainsi œuvrant, elle n’en reviendrait pas ! Ensuite, je suis passé dans les autres chambres de la maison, avant de terminer par les toilettes. C’est en franchissant le seuil de celles-ci, et découvrant les cadavres des cafards, que je me suis souvenu de mon songe, de cette voix étrange et insistante : « Tue les dix premiers… Épargne le onzième, c’est moi ! ».
J’ai compté les corps morts, que des fourmis avaient commencé à dévorer. Il y en avait onze ! Troublé, je me suis retrouvé assis. La sonnerie du téléphone portable m’a tiré de cet effondrement. Puis j’ai compris : j’ai eu la nette impression de veiller sur ces minuscules dépouilles, à mes pieds émiettées. J’ai été très affligé. Avais-je des remords ou alors était-ce un mauvais présage ? Le téléphone a continué à sonner et, d’un pas alerte, je me suis dirigé vers le sofa où il était posé. Au bout du fil, il y avait Lucie qui, comme d’habitude, m’a sermonné :
— Sais-tu quelle heure il est ?
C’est à cet instant seulement que, jetant un coup d’œil sur la pendule, je vis qu’il était 13 h 45. Elle me traita de tous les noms d’oiseaux possibles. J’attendis qu’elle finisse de m’agonir et je demandai des nouvelles des enfants. Elle répliqua sèchement :
...