Diogène l'homme chien , livre ebook

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Fuyez l'Agora, Diogène arrive ! Il va vous croquer les mollets, lever la patte sur vos richesses, il mettra vos vanités en pièces ! Personne ne peut l'arrêter ; il est enragé ! Même Alexandre le Grand s'est fait mordre. Car Diogène est un vrai Chien : libre, furieux, increvable. Mais il est aussi le meilleur ami de l'homme.
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Publié par

Date de parution

01 octobre 2012

Nombre de lectures

25

EAN13

9782361650520

Langue

Français

Poids de l'ouvrage

2 Mo

Diogène ( 413 — 327 av. J.-C. )
Je dois nécessairement être vaincu par Diogène, qui marche nu au milieu des trésors de la Macédoine, et foule aux pieds les richesses des rois. Il était puissant, plus riche qu’Alexandre, alors maître du monde ; car il pouvait refuser beaucoup plus qu’un roi ne pouvait donner.
Sénèque, Des Bienfaits , 61 — 63 ap. J.-C.

Docteur en philosophie et écrivain, Yan Marchand vit à Brest où il fait, dit-on, un temps de chien. Pour autant, il ne souhaite pas devenir cynique.
Vincent Sorel aime les chiens et L’Ours, titre d’une bande dessinée publiée en 2010 chez Actes Sud / L’An 2. Pas sectaire, il a également illustré un Petit Traité de philosophie charcutière pour Kéribus / le Rouergue, et parlera sans doute de bricolage dans ses prochains livres. 14,00 € 9 782361 650339 ISBN
Notre histoire débute en Grèce il y a près de deux mille cinq cents ans à Égine, petite île située en face d’Athènes. Onésicrite, riche citoyen de l’île, dit à Androsthène, son plus jeune fils :
« Mon fils, tu es beau, tu es fort, personne ne te bat au lancer de javelot ou à la course, mais ton éducation reste encore à faire sur le point le plus important.
— Quel est ce point, père ? demande Androsthène, étonné d’avoir encore des choses à apprendre après tant d’années d’école.
— Ton âme ! C’est pourquoi j’ai décidé de t’envoyer à Athènes. Là-bas, tu verras des temples splendides, des sculptures plus belles qu’aucune autre ; mais surtout tu écouteras le plus grand de tous les philosophes !
— De qui parles-tu ?
— Mais de Platon bien sûr ! Tu fréquenteras son école et tu en ressortiras plein de sagesse et d’astuce pour réussir dans la vie. »


Le jeune Androsthène prend les mains de son père : il promet de bien travailler. Mais au fond, il est simplement heureux de visiter Athènes, la merveilleuse capitale de la Grèce. On dit que c’est une ville de plaisirs.
« Avant toute chose, dit Onésicrite, prends ton compas, ton équerre, trace des droites, car Platon refuse d’enseigner à ceux qui sont mauvais en géométrie ! »
Androsthène fait la grimace ; la géométrie n’est pas son fort, mais il veut vraiment aller à Athènes ! Alors, il court jusqu’à la plage, s’agenouille sur le sable et trace tout un tas de figures : des triangles, des carrés, des cercles... Après quelques semaines d’entraînement, il est prêt.


Athènes. L’air est doux, la ville est éblouissante, pleine de vie. Les habitants portent des vêtements superbes. Au marché, les étals croulent sous le poids des marchandises. Des temples merveilleux sont construits en l’honneur des dieux. À chaque coin de rue, il y a surtout des auberges très accueillantes où l’on peut goûter les meilleurs vins de Grèce. Androsthène sent que la ville va lui plaire. Mais d’abord, il lui faut trouver l’école de Platon... Tandis qu’il demande sa route à un Athénien, quelque chose l’arrête : sur la place du marché, un mendiant se balade en brandissant une lanterne allumée. Pourtant, le soleil est déjà haut dans le ciel ! Le pauvre fou crie au milieu de la foule :
« Je cherche un homme ! Je cherche un homme ! J’ai beau regarder, je n’en vois nulle part ! »
Androsthène hausse les sourcils et se demande qui est cet étrange personnage. Les citoyens d’Athènes, eux, baissent la tête et font mine de ne rien voir.

L’école de Platon s’appelle l’Académie. Le bâtiment se dresse au milieu d’un immense jardin. Platon reçoit le jeune homme et lui demande immédiatement :
« Es-tu géomètre au moins ? »
Androsthène répète ce qu’il a appris par cœur. Il évoque angles, segments, aires et périmètres. Satisfait, le vieux philosophe l’autorise à suivre ses cours. Les autres élèves sont déjà installés sur des bancs. Ils ont l’air très sérieux. Puis le maître commence à enseigner…

« Mes chers disciples, commence Platon, aujourd’hui je vais vous parler de la cité idéale… »
Tout le monde prend des notes. Androsthène balaye la salle du regard ; il n’a même pas pensé à prendre de quoi écrire ; il ne comprend rien, il sent qu’il va s’ennuyer. Et Platon continue à parler, à parler, à parler… pendant des heures.

Androsthène a envie de crier au secours. Il a faim, il a chaud. Il en a assez de la cité idéale, il péfèrerait se promener dans cette Athènes qui sent bon la mer et l’olivier.

Il commence à piquer du nez lorsqu’il se rend compte que le mendiant à la lanterne suit le cours par une fenêtre. Platon, qui a également remarqué la présence du curieux, lui jette un regard furieux. Le mendiant se met à rire :
« Que viens-tu faire ici, Diogène ? Arrête de rire comme cela ! éclate Platon.
— Est-ce de ma faute si ton discours est drôle ? »
Le mendiant sale, hirsute, s’accoude à la fenêtre avec un air malicieux. Platon poursuit tout de même son cours. Il entame l’énième chapitre de la matinée ; il se met à parler de l’Homme en se demandant s’il est possible d’en donner une définition.
« L’Homme, dit Platon, n’est pas une chose ni une plante. Donc c’est un animal.
— Oui, c’est vrai, répondent les disciples en chœur.
— Et pourrait-on dire que cet animal marche sur quatre, trois ou deux pattes ?
— Sur deux pattes, s’écrient les élèves.
— L’Homme est donc un animal qui marche sur deux pattes. Mais attention ! Les oiseaux aussi marchent sur deux pattes et ce ne sont pas des hommes.
— Oh non ! s’exclament les élèves.
— Alors, il faut dire que l’Homme est un animal sans plumes qui marche sur deux pattes. »
Les élèves applaudissent. Androsthène est surpris d’apprendre qu’il est un bipède sans plumes.

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