Denys l'Aréopagite et le nom de Dieu , livre ebook

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Sous le règne de l'empereur Tibère, une éclipse prodigieuse révéla au jeune Denys la splendeur d'un dieu inconnu. Comment nommer cette lumière aperçue au cœur de la ténèbre ? Son secret était-il déposé dans la grande bibliothèque d'Alexandrie, ou gardé par les derniers académiciens d'Athènes ?
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Date de parution

01 mars 2012

Nombre de lectures

3

EAN13

9782361650551

Langue

Français

Poids de l'ouvrage

3 Mo

Le Pseudo-Denys l’Aréopagite ( VIe siècle ap. J.-C. )
Dans Les Actes des Apôtres, Denys est un personnage qui se convertit à l’écoute de Saint Paul sur l’Aréopage d’Athènes, lors d’un discours commençant par l’évocation d’un autel dédié « au dieu inconnu ». Le théologien qui, à la fin de l’Antiquité, plaça son œuvre sous le patronage de Denys, assumait ainsi le double héritage de la philosophie grecque et de l’annonce du Christ. Il fit de l’impossibilité de connaître Dieu le cœur de sa doctrine : Dieu étant au-delà du monde, rien de ce qui peut être dit du monde ne peut être dit de Dieu. Et de proposer alors une voie négative : on peut seulement dire ce que Dieu n’est pas. Toutefois, Dieu est au-delà des négations elles-mêmes : la véritable théologie est une mystique, où l’union à Dieu se réalise dans le silence de « la ténèbre qui comble d’indicibles splendeurs les intelligences qui savent clore leurs yeux ». Le Pseudo-Denys eut sur les églises d’Orient d’une part, sur Thomas d’Aquin d’autre part, une influence supérieure à celle de tout autre Père grec.

Jean Paul Mongin est l’éditeur des petits Platons. Il a sondé la foi chrétienne grâce à la théologie négative de Denys l’Aréopagite, et la théologie négative de Denys l’Aréopagite grâce aux Monty Python : « Ni, ni ! Nous sommes les chevaliers qui disent ‘ ni ’! » – Sacré Graal !
Avant d’illustrer la quête de Denys, qui finit décapité, Ghislaine Herbéra a publié plusieurs livres aux éditions Didier Jeunesse et MeMo, parmi lesquels, justement, un Monsieur cent têtes . Elle a reçu le prix du premier album au Salon du livre jeunesse de Montreuil en 2010 et le prix Opera Prima à la Foire Internationale du livre de Bologne en 2011.
Alors que l’empereur Tibère régnait sur le monde, à Héliopolis, capitale des anciens pharaons, deux jeunes hommes parlant le grec, nommés Denys et Apollophane, marchaient entre les colonnes d’un temple abandonné. Après avoir, au petit matin, traversé le Nil, ils avaient suivi une large allée bordée de sphinx, croisé d’immenses obélisques, puis s’étaient aventurés dans un sanctuaire par une succession de portes monumentales, couvertes de hiéroglyphes qu’ils ne savaient pas déchiffrer.
Le jour était maintenant bien avancé, probablement vers la neuvième heure, mais ils n’avaient croisé personne, et dans l’air inexplicablement lourd, leur flânerie finissait par se teinter de quelque chose de sinistre. Comme intimidés par la désolation des lieux, ils confessaient à voix basse leur étonnement que cette ville, au passé manifestement si illustre, ait pu se trouver vide d’habitants. Peut-être l’essor extraordinaire d’Alexandrie, à seulement quelques journées de voyage de là, et où du reste ils séjournaient eux-mêmes pour étudier, avait-il causé au fil des âges l’oubli d’Héliopolis, la Cité du Soleil ?


Alors qu’il s’apprêtait à rebrousser chemin, Denys sentit une obscurité inexplicable se répandre alentour ; levant les yeux vers le ciel qui s’éteignait, il vit avec effroi que la lune était en voie de se placer inopinément devant le soleil. Ce n’était pourtant pas l’époque de leur conjonction !
Mais voici qu’elle masquait peu à peu l’astre du jour par l’orient, et lorsqu’elle eut atteint son bord occidental, elle y sembla suspendue. Un souffle glacé transit les voyageurs, et bientôt l’éclipse fut totale.
« Quelle est cette nuit impossible ? » murmura Apollophane qui ne pouvait soustraire son regard à cette invasion de ténèbres venant tromper tous les calculs de ses maîtres astronomes. « Aurions-nous commis quelque sacrilège en pénétrant ce sanctuaire ? »
L’obscurité s’épaissit encore, jusqu’à ce qu’un cri très lointain, et pourtant terrible, presque inhumain, se fît entendre.
Denys tomba à genoux, s’exclamant :
« Ou le dieu de la nature est dans la souffrance, ou la machine de ce monde est au moment de se dissoudre ! »


Quelques minutes passèrent, ou peut-être des heures, et dans son effroi face à l’univers qui disparaissait sous ses yeux, Denys songea qu’un instant après, il n’y aurait plus rien, que l’étonnant, en fait, était qu’il y eût jamais eu quelque chose.
Puis à l’horizon, la foudre révéla brièvement la silhouette martyrisée d’un dieu nouveau, dont l’ombre formidable se dressait désormais sur la terre :
« Seigneur, quel est ton nom ? » s’écria Denys.
Dans le grondement qui lui parvint, le jeune homme crut entendre les ténèbres répondre :
« Pourquoi me demander mon nom ? Il est admirable. »


Au lieu de poursuivre sa course pour sortir du disque solaire, la lune se mit alors insensiblement à rebrousser chemin, pour finalement ne quitter qu’en dernier le point de l’astre qu’elle avait voilé le premier. Il fit jour à nouveau.
Denys et Apollophane restaient muets, chacun n’osant demander à l’autre ce qu’il avait vu et entendu. Ils seraient demeurés un long moment plongés dans leur stupeur, si la chute d’un petit chapiteau se fracassant derrière eux ne les avait fait sursauter.


« Aïe ! aïe ! aïe ! Encore un de fichu ! » gémit une voix pointue venant de la colonnade. Apollophane accourut et découvrit, perché sur un pilier, un curieux personnage occupé à rassembler les cordes par lesquelles il venait de précipiter le bloc de pierre ouvragée au sol. L’homme était vêtu à l’égyptienne, torse nu, de taille médiocre, et paraissait très affecté par sa maladresse. Avant qu’Apollophane ait eu le temps d’ouvrir la bouche, il se répandit en imprécations dans des langues diverses, puis lança :
« Qu’est ce que vous faites là, vous ? Ne touchez pas à ce chapiteau, il est à moi ! » Et de descendre lestement de la colonne, ses cordes roulées sur l’épaule.
Apollophane n’avait guère l’intention de lui disputer ses cailloux, eussent-ils été en meilleur état. Tandis que Denys les rejoignait, il regarda le petit homme collecter les fragments qui semblaient pouvoir composer une figure de déesse aux cornes de vache.
« Mais enfin, finit-il par l’apostropher... Vous n’avez tout de même pas essayé de profiter de l’éclipse pour voler un chapiteau de ce lieu sacré ?

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