Une nuit pour une vie , livre ebook

Enel Tismaé
Du même auteur aux Éditions Sharon Kena

Rédemption 1 et 2

Seconde Chance

Jusqu’à ce que la mort nous sépare

Les temps d’une vie

Tome 1 – Rencontre avec Chronos
Tome 2 – Voyage en Enfer
Tome 3 – Pour l’amour de la Guerre
Tome 4 – Chroniques d’une apprentie déesse
Tome 5 – Au cœur de l’océan
« Le Code de la propriété intellectuelle et artistique n’autorisant, aux termes des alinéas 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les « copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective » et, d’autre part, que les analyses et les courtes citations dans un but d’exemple et d’illustration, « toute représentation ou reproduction intégrale, ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite » (alinéa 1er de l’article L. 122-4). « Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles 425 et suivants du Code pénal. »


© 2021 Les Editions Sharon Kena
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À ma fille, ma Charlie.
Tout comme elle, tu es mon soleil et ma tempête.
Je suis tellement fière d’avoir pu travailler avec toi sur ce roman, de te montrer mon monde et d’y inclure le tien.
Je t’aime ma chérie.
Table des matières
Du même auteur aux Éditions Sharon Kena
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Épilogue
1 ère partie
2005
 
Kate regardait ses livres et cahiers sans parvenir à se concentrer. Elle avait pourtant l’habitude de venir dans ce café pour travailler et gérait correctement le bruit ambiant en temps normal, mais aujourd’hui, c’était impossible.
Depuis une heure environ, un groupe de jeunes de son lycée avait pénétré dans son havre de paix et faisait un boucan d’enfer. En même temps, lorsqu’Andrew était là, on ne pouvait pas s’attendre à autre chose !
C’était le genre de type qu’on déteste juste parce qu’il est le symbole des clichés les plus énormes. En tant que capitaine de l’équipe de basket, il avait une silhouette athlétique et musclée, il n’en fallait pas plus pour faire succomber toutes les filles du bahut. Ajoutez à cela le portefeuille garni de papa, maman, et il devenait le prince charmant de toutes ces demoiselles !
Kate aurait pu dire que c’était tout ce qu’il avait pour lui, mais ce serait mentir. Elle n’aimait pas le personnage qu’il incarnait et avait horreur des mecs qui se la jouent, mais elle devait avouer que lui, contrairement à beaucoup d’autres, pouvait se le permettre.
Grand, le front haut, les cheveux bruns coupés courts – et coiffés dans un joyeux bazar qui devait lui demander au moins une heure de travail –, des yeux verts… bref, il avait une gueule d’ange.
En prenant tous ces facteurs en compte, Kate comprenait qu’il soit toujours si entouré. C’est simple, on aurait cru être en présence du roi qui se déplaçait avec sa cour. Il était constamment avec des amis et, étrangement, c’était souvent des filles.
D’un œil distrait, Kate les observa quelques instants avant de secouer la tête, mi-amusée, mi-agacée, et replongea dans son exercice. Ses problèmes de maths ne se régleraient pas seuls. Mais au bout de quelques minutes à relire plusieurs fois le même énoncé, elle dut se rendre à l’évidence : elle ne parvenait pas à se concentrer.
Un coup d’œil rapide sur son téléphone lui apprit qu’elle bossait depuis presque trois heures. Elle décida donc de s’accorder une pause bien méritée. Elle retira ses lunettes de travail, s’étira et se leva pour commander un café.
Elle avait à peine gagné la file qu’une des groupies d’Andrew la rejoignait.
— Salut, Kate, lui sourit-elle.
— Salut, Willow.
Willow était une de ses amies. Une fille intelligente et belle comme un cœur. Malheureusement, elle manquait cruellement de confiance en elle. Ainsi, quand elle avait pu intégrer la bande d’Andrew, elle avait sauté sur l’occasion, uniquement pour être enfin acceptée dans un groupe. Kate savait aussi qu’elle avait un gros faible pour le capitaine.
— Dis-moi, comme tu es déjà là, tu pourrais me prendre un truc ? Pas vraiment envie de me taper cette queue juste pour un cookie.
Willow la fixait avec un air si implorant que Kate n’eut pas le courage de refuser. Son côté trop bonne copine la perdrait un jour !
— Non bien sûr, aucun souci, répondit-elle en souriant. Un cookie donc ?
— Extra moelleux avec pépites de chocolat, précisa-t-elle en lui donnant un billet de cinq dollars.
— Depuis quand tu manges du chocolat, toi ? Tu n’y es pas allergique ?
— C’est pas pour moi, c’est pour lui.
Willow se retourna, les yeux rêveurs, et indiqua le groupe d’un signe du menton. Kate n’eut aucun mal à deviner qui le « lui » désignait.
Andrew, évidemment !
Comme s’il avait senti qu’on parlait de lui, il releva la tête et observa Kate. Elle pouvait compter sur les doigts d’une main le nombre de fois où tous les deux s’étaient dévisagés ainsi.
Loin d’être impressionnée par sa gueule d’ange et son côté séducteur, Kate croisa les bras sur la poitrine et soutint son regard.
— Il est tellement beau, souffla Willow. Merci encore !
Et elle le rejoignit d’une démarche guillerette, laissant Kate seule dans la file d’attente. Quand vint son tour, elle hésita deux secondes avant de prendre ce maudit biscuit. Elle n’avait pas envie de rendre service à cet abruti, mais son amie le lui avait demandé…
— Un cappuccino double-crème et un cookie extra moelleux aux pépites, s’il vous plaît, s’entendit-elle dire en soupirant.
Quand elle récupéra enfin sa commande, elle se retourna pour faire signe à Willow que c’était bon et se rendit compte que tout le monde était parti ! Dépitée et folle de colère, elle regagna son espace de travail et abandonna le gâteau dans un coin.
Deux heures plus tard, elle bûchait encore quand la porte du café s’ouvrit et que des ricanements d’hyènes résonnèrent soudain. 
Un bref coup d’œil apprit à Kate qu’il était de retour – sans sa copine – avec un nouveau groupe de fans. Elle les observa un instant, dégoûtée pour Willow qui était de toute évidence vraiment invisible et interchangeable pour ce sale type.
Kate tenta de les oublier et continua à bosser, mais son attention était irrémédiablement détournée par lui et ce maudit cookie qui reposait toujours sur sa table. Au bout d’un énième gloussement de poules, elle craqua et décida d’agir.
Prise de colère, elle s’empara de la pâtisserie, croqua dedans, puis se dirigea vers lui d’un pas vif, prête à lui exprimer le fond de sa pensée. Elle toussa pour signaler sa présence, mais n’obtint aucune réaction.
Andrew lui tournait le dos, les biches effarouchées qui l’entouraient avaient bien remarqué la jeune femme, mais préféraient l’ignorer, se disant sans doute que cela faisait une concurrente de moins.
Ce qui accentua encore plus la rage de Kate et expliqua le geste fou qu’elle commit ensuite. Agacée d’être invisible pour eux, elle attrapa Andrew par une épaule et le força à pivoter vers elle.
Elle lut dans ses yeux qu’il ne comprenait pas ce qu’il se passait. Cela se confirma lorsqu’elle écrasa le biscuit sur son torse, provoquant chez lui un regard ahuri et chez les filles qui l’escortaient un murmure outragé. 
— Ton cookie extra moelleux aux pépites de chocolat qui t’attend depuis au moins deux heures !
Et sans lui laisser le temps de répondre, Kate retourna à sa place, retenant difficilement le sourire ravi qui étirait ses lèvres. Une chance que Willow ne fut pas présente, sinon elle aurait certainement fait une syncope !
Elle ne saisissait vraiment pas ce que son amie trouvait à ce gars. Il était toujours accompagné d’une poule différente et vue les mains baladeuses que Kate avait pu observer, il ne devait pas être très fidèle en amour. Comment pouvait-on vouloir d’une relation avec ce mec ? Cela lui échappait totalement !
Tout en réfléchissant à la question, et en maudissant ce goujat qui faisait souffrir Willow sans même s’en apercevoir, Kate rangea ses affaires. Elle n’avait pas terminé son devoir de maths, mais tant pis. Elle préférait lever le camp plutôt que rester là, entourée d’Andrew et sa troupe.
— Tu pars déjà ? lui dit-on soudain.
Kate, surprise, releva les yeux et se rendit compte que « le roi » s’était désormais installé à sa table. Elle était tellement plongée dans ses pensées qu’elle ne l’avait même pas entendu arriver. Et comme toujours, il était accompagné ! 
Andrew avait tiré une chaise et s’était assis tandis que ses poules étaient derrière lui, jouant avec leurs cheveux tout en fusillant Kate du regard. Celle-ci fut immédiatement sur ses gardes. Si les biches croyaient que la jeune fille était une rivale, elles feraient de sa vie un enfer. Or, Kate aspirait à une existence tranquille.
À dix-sept ans, elle était la bonne copine, toujours disponible pour rendre service et joviale avec tous. Elle avait du caractère et ne se laissait pas marcher sur les pieds, mais savait pourtant qu’elle ne serait pas de taille contre elles cinq. Elle devait donc envoyer paître cet abruti, histoire de préserver son quotidien pénard.
— En effet, répliqua-t-elle en lui accordant à peine un coup d’œil.
Kate s’appliqua à réunir toutes ses affaires et à les ranger dans son sac puis débarrassa les déchets de la table. C’est alors qu’elle vit deux mains déposer les miettes d’un cookie juste devant elle. Un sourire amusé étira ses lèvres avant qu’elle n’affronte Andrew.
— Un problème avec ton gâteau ? s’enquit-elle.
— Aucun, il est délicieux.
Et pour le lui prouver, il la fixa droit dans les yeux, une moue aguicheuse sur le visage, et mangea les bouts les plus gros.
— On ne se connaît pas, reprit-il, visiblement curieux désormais.
— Non, et c’est parfait comme ça. Je ne suis pas intéressée pour faire partie de ta cour. Aucune concurrence donc, Mesdemoiselles, ajouta-t-elle en s’adressant cette fois aux poules qui les écoutaient en silence.
— C’est dommage, je su